« Avez-vous la monnaie exacte ? ». A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, on ne peut passer une journée sans entendre cette phrase. A croire que la petite monnaie a disparu de la circulation.
Dans les pharmacies, on n’est plus surpris de se voir remettre des bonbons ou plaquettes de comprimés à la place des pièces de 25 ; 50 ou 100 francs. Les chauffeurs de taxi communaux, vous demandent systématiquement si vous avez la monnaie exacte avant de prendre place à bord de leur véhicule. Il en est de même chez tous les petits commerçants. Les conflits ne sont pas rares.
Récemment, c’est la station de péage du pont Henry Konan Bédié qui est entrée dans la danse après la décision impopulaire de n‘accepter que les billets de 2000, 1000 et 500 Fcfa, en 2016. Les usagers sont priés de préparer « La monnaie exacte » désormais. La note d’information dit exactement : « « Rupture de monnaie : à partir du jeudi 9 novembre 2017, préparez le montant exact au péage ». Heureusement que cela n’a pas duré bien longtemps… Il faut croire que la protestation soulevée par cette décision y est pour quelque chose.
On pourrait se demander si c’est la quantité de petite monnaie mise à disposition par la banque centrale qui est insuffisante. Mais une chose est cependant sûre : cette situation arrange bien des personnes. Notamment celles qui font commerce de petites monnaies. Certains commerçant et taximen n’hésitent pas à collecter la petite monnaie toute la journée pour les revendre à une valeur supérieure. Il n’est pas rare non plus de voir à certains feux tricolores des individus proposer de la petite monnaie. A titre d’exemple, vous aurez 900 francs en « jetons » pour un billet de 1000 francs.
Sans compter qu’on fait état également d’un circuit de fonte de pièce de monnaie en vue de la fabrication des bijoux.
Toutes choses qui ne sont pas faites pour arranger les choses.