CULTURE
SÉNÉGAL – Coumbis Cissokho Sorra, le retour d’une voix engagée
Armée de sa guitare – qui s’est avérée être moins lourde à porter qu’un piano lors de sa formation – Coumbis Cissokho Sorra distille un flow d’émotions sur les scènes du monde. Actuellement à Paris, celle qui navigue entre les rythmes africains et occidentaux, enregistre un nouveau single financé par le « African Culture Fund » et peaufine son prochain album, qui sera dans la même veine que le précédent : un rap “galsen” au style conscient et engagé.
De griotte à rappeuse
Issue d’une famille de griots, la jeune Coumbis Sorra Cissokho a dérivé vers le rap, telle une rivière indocile qui sort de son lit traditionnel. Alors que son héritage musical familial la prédestinait à animer les décès et les naissances, Combis opte pour un rap qui mêle habilement des influences mandingues, blues et mbalax, auquel elle ajoute des touches d’engagement. Coumbis entre dans le monde de la musique par le hip-hop après avoir passé quatre ans à la prestigieuse école de musique AMV située à la Maison de la culture à Dakar. Remarquée dès son entrée dans cette école par des coaches comme Rodolphe Coly, Edou et Boumy. Sortie de cette école, avec un bagage artiste assez lourd, Coumbis Sorra abandonne le hip-hop pour se consacrer à la Word Music. Guitariste de talent, elle travaille beaucoup sur ses propres compositions tant sur le chant que sur la partie instrumentale.
‘‘Bandirabé’’, un hommage aux siens
En 2018, son album “Bandirabé” confirmé son talent et sa polyvalence. Derrière ses textes engagés, on retrouve cette mélodie captivante puisée dans ses racines mandingues. Ses textes revêtent ainsi une sonorité singulière qui constitue aujourd’hui son identité musicale. Évoluant dans le rap, un genre dominé majoritairement par des hommes, cette jeune Casamançaise s’est forgée un nom, bien au-delà du Sénégal, grâce à la puissance de son flow. C’est toujours un plaisir d’écouter cette artiste qui compose des chansons dans la plus pure tradition musicale africaine, avec des cascades d’arpèges mélancoliques de kora et des phrases percutantes en wolof. Coumbis Cissokho Sorra a réussi à élever le rap galsen, en y intégrant un style particulier : le rap conscient.
Un rap conscient
Dès ses débuts en 2006, c’est par ses grooves et ses prises de position tranchées que Coumbis Sorra se fait remarquer. Son single “Mister President” est un véritable uppercut adressé aux dirigeants africains, dénonçant la mauvaise gouvernance. Depuis lors, elle n’a cessé de poursuivre cet engagement social et politique. En 2012, elle revient avec “Kadinding Faye”, un hommage émouvant aux enfants de la rue, confirmant ainsi son rôle d’artiste engagée. La plupart de ses titres dénoncent les réalités sociales du Sénégal et de l’Afrique ainsi que les préoccupations politiques. Avec son single Farafina Mousso, elle se met au service des femmes du monde.

Coumbiss Sorra
Une reconnaissance internationale
Coumbis s’est véritablement fait connaître sur la scène internationale lors de la 3e édition du Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) en 2012, avec son style percutant alliant tradition et modernité. Sa participation à des festivals prestigieux tels que le Festival International de Jazz de Saint-Louis, le Festival Ndakaru ou encore le FIMA (Festival International de la Mode en Afrique) a été saluée par la presse. Aujourd’hui, nous pouvons le dire, elle est sans l’ombre d’un doute un des ambassadrices de la culture sénégalaise, surtout de la Casamance, sa terre natale. Ce nouvel album, qu’elle façonne loin de ses racines, est attendu avec impatience.
CULTURE
SÉNÉGAL – Hervé Samb : l’ambassadeur du Jazz Sabar sur la scène internationale
Originaire de Rufisque, Hervé Samb s’est affirmé comme l’une des figures majeures du jazz sénégalais contemporain. Guitariste hors pair, compositeur et arrangeur audacieux, il se distingue par une créativité qui lui a ouvert les portes des scènes internationales. Très tôt, son talent éclate : à seulement 15 ans, il clôt l’édition 1993 du Festival de Jazz de Saint-Louis, succédant à des légendes comme McCoy Tyner et Jack DeJohnette, annonçant une carrière d’exception.
Au fil des ans, Samb a collaboré avec certains des plus grands noms de la musique mondiale, tels que Marcus Miller, Pat Metheny, Oumou Sangaré, Salif Keïta, David Murray et Meshell Ndegeocello. Sa véritable signature artistique réside dans le Jazz Sabar, une fusion novatrice qui mêle les rythmes traditionnels sénégalais, le jazz et des influences contemporaines. Ses albums témoignent de cette évolution : Cross Over (2009) et Time to Feel (2013) posent les fondations de son univers musical, Teranga (2018) affirme le Jazz Sabar comme style à part entière, Benn (2021) explore une dimension plus introspective, tandis que Jolof (2023) plonge dans l’histoire et la mémoire de l’ancien empire tout en affirmant une modernité enracinée.
Hervé Samb excelle également derrière la scène comme directeur musical et réalisateur. Il a dirigé les albums All Is Well et My World de Lisa Simone, ainsi que Climat d’Omar Pene, et a reçu de nombreuses distinctions, dont une nomination aux Grammy Awards pour l’album Holy Room de Somi, et une sélection au prix AUDELCO à New York pour sa direction musicale dans la comédie musicale Dreaming Zenzilé.
Toujours en quête de nouvelles explorations, Hervé Samb continue de captiver le public international. Entre héritage culturel et audace créative, il incarne l’excellence du jazz sénégalais et demeure une voix incontournable de la scène musicale africaine contemporaine.
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – Josey dévoile « Raisonance », un album intime et puissant
L’artiste ivoirienne Josey marque un tournant important dans sa carrière avec la sortie officielle de son nouvel album intitulé « Raisonance ». Composé de douze titres, ce projet se veut une plongée profonde dans les émotions humaines, un espace où la chanteuse explore ses propres vérités tout en cherchant à toucher celles de son public. Pour Josey, cet opus représente bien plus qu’une simple production musicale : c’est une œuvre assumée, intime et cohérente, pensée pour résonner avec les expériences personnelles des auditeurs.
Selon les informations révélées par Kawtef, les thèmes abordés dans « Raisonance » tournent autour de l’amour, de la résilience, de la quête d’harmonie intérieure et de la découverte de soi. Chaque morceau a été conçu comme une étape dans un voyage émotionnel, invitant l’auditeur à réfléchir, ressentir et parfois se reconstruire. La démarche artistique met en lumière la volonté de Josey de proposer une musique authentique, capable de franchir les frontières culturelles et de susciter une véritable connexion.
Sur le plan musical, l’album offre une palette riche et diversifiée. Josey y mêle des sonorités afropop, du coupé-décalé, de la soul, ainsi que des influences urbaines, créant un ensemble à la fois moderne et fidèle à son identité. Sa voix, connue pour sa puissance et sa capacité à transmettre des émotions intenses, y occupe une place centrale. Cette variété de styles témoigne de la maturité artistique de la chanteuse et de son désir d’élargir son univers musical.
Avec « Raisonance », Josey s’affirme comme l’une des voix majeures de la scène ivoirienne contemporaine. Cette sortie contribue également à dynamiser l’actualité musicale francophone, marquée par d’autres projets attendus, tels que l’album « Destiné » d’Aya Nakamura. Une période particulièrement riche pour les amateurs de musique africaine et urbaine.
CINÉMA
ALGÉRIE – Festival de Timimoun : une oasis de cinéma et de coopération
Timimoun, oasis saharienne d’Algérie, accueille du 13 au 18 novembre la première édition du Festival international du court métrage, avec le Sénégal comme invité d’honneur. Cette ville historique, célèbre pour sa culture zenette et ses paysages ocre, s’est transformée en haut lieu du cinéma.
Le festival, dirigé artistiquement par Fayçal Sahbi, attire un large public dans son unique salle de cinéma et son théâtre de verdure. Il met à l’honneur des figures algériennes telles que Mounès Khammar et Lyes Salem.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la ministre algérienne de la Culture, Malika Bendouda, a salué le partenariat culturel avec le Sénégal, représenté par l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. La délégation sénégalaise a exprimé sa volonté de renforcer les échanges cinématographiques avec l’Algérie, ouvrant la voie à de futures coproductions africaines.
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