AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – Fernando Dias alerte sur une dérive du processus électoral
La campagne du candidat indépendant Fernando Dias da Costa lance une accusation grave : selon elle, le processus électoral en cours en Guinée-Bissau serait activement saboté. Lundi 24 novembre 2025, sa direction a fustigé la décision du parquet de révoquer les juges responsables du dépouillement dans les Commissions régionales électorales, qualifiant cette mesure d’« inadmissible » et dangereuse pour l’intégrité du scrutin.
D’après le communiqué publié par l’équipe de campagne, une ordonnance matinale aurait ordonné la destitution des magistrats affectés aux tribunaux électoraux régionaux. Aucune justification officielle n’a été fournie, selon eux. Pour les proches de Fernando Dias, cette décision heurte directement les principes de transparence et de rigueur censés encadrer la phase de dépouillement, considérée comme l’un des moments les plus sensibles du processus électoral.
Les tensions se renforcent autour de la région de Bafatá, où la direction affirme avoir été informée d’une réquisition des registres de dépouillement par le candidat Umaro Sissoko Embaló. Une « ingérence flagrante », selon elle, qui viendrait perturber le bon déroulement des opérations.
À cette accusation s’ajoute la dénonciation de l’arrestation de Victor Mandinga, coordinateur de campagne dans la même région. Pour l’équipe de Fernando Dias, il s’agit d’une manœuvre visant à entraver la supervision du vote et à empêcher la transmission fidèle des résultats.
Face à cette montée de tension, la direction de campagne en appelle au respect strict de la loi électorale, notamment de son article 83, qui encadre la supervision du dépouillement et garantit la lisibilité du vote populaire. Elle exhorte également ses représentants locaux à une vigilance accrue, convaincue que la transparence du scrutin dépend désormais de leur capacité à déjouer toute tentative de manipulation.
AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – L’épouse de l’ex-président mise en examen au Portugal
La police judiciaire portugaise a annoncé, mardi 16 décembre 2025, la mise en examen de Dinisia Reis Embalo, épouse du président bissau-guinéen déchu Umaro Sissoco Embalo, pour des soupçons de contrebande et de blanchiment de capitaux. Cette procédure judiciaire fait suite à une opération menée à Lisbonne après l’arrivée d’un jet privé en provenance de Bissau.
Selon les autorités portugaises, Dinisia Reis Embalo est arrivée au Portugal le week-end dernier à bord du même avion qu’un autre passager interpellé dès son arrivée, Tito Fernandes, chef du protocole de l’ancien président renversé. L’arrestation de ce dernier, intervenue le dimanche 14 décembre à l’aéroport militaire de Lisbonne, est à l’origine de l’enquête en cours.
Tito Fernandes était en possession de cinq millions d’euros en espèces, une somme immédiatement saisie par la police. Il est soupçonné de contrebande et de blanchiment de capitaux. Bien qu’il ait été remis en liberté après son interpellation, les investigations se poursuivent afin de déterminer l’origine et la destination des fonds transportés. L’ouverture de la procédure visant Dinisia Reis Embalo est directement liée à cette affaire, précisent les enquêteurs.
D’après l’agence de presse portugaise Lusa, le vol avait pour destination finale Dubaï, ce qui renforce les soupçons portant sur un circuit financier international. L’enquête aurait été déclenchée à la suite d’une dénonciation anonyme signalant des mouvements suspects à bord de l’appareil.
Depuis le coup d’État qui l’a renversé, Umaro Sissoco Embalo a quitté la Guinée-Bissau. Il aurait successivement trouvé refuge à Dakar puis à Brazzaville, avant de s’installer au Maroc, selon plusieurs sources concordantes.
Cette affaire est accueillie favorablement par certaines organisations de la société civile bissau-guinéenne. Le Frente Popular, par la voix de son coordonnateur Armando Lona, dénonce un « régime au service du crime organisé » et considère cette mise en examen comme un signal fort adressé à l’opinion publique et aux réseaux impliqués dans des pratiques financières illicites.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – JOJ Dakar 2026 : le Président Diomaye Faye fixe le cap à dix mois des Jeux
Le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, a présidé le Conseil présidentiel de suivi des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, une instance stratégique dédiée à l’évaluation de l’état d’avancement des préparatifs de cet événement d’envergure mondiale. Cette réunion de haut niveau a réuni l’ensemble des acteurs institutionnels et techniques impliqués dans l’organisation des Jeux.
Les travaux ont permis de dresser un état des lieux détaillé des chantiers en cours, aussi bien sur le plan des infrastructures sportives que des dispositifs logistiques, organisationnels et financiers. L’accent a été mis sur la nécessité de renforcer la coordination entre les différentes parties prenantes afin d’assurer une meilleure fluidité dans l’exécution des projets et d’éviter tout retard susceptible de compromettre les engagements pris.
À dix mois de l’ouverture officielle des Jeux, le Chef de l’État a rappelé l’importance stratégique de ce rendez-vous pour le Sénégal et pour l’Afrique. Il a fixé des priorités claires, assorties d’échéances fermes, en insistant sur l’accélération des chantiers structurants, la mobilisation nationale autour de l’événement et le strict respect du cahier des charges convenu avec le Comité international olympique (CIO).
Le Président Bassirou Diomaye Faye a également souligné que l’organisation des JOJ Dakar 2026 constitue une opportunité historique de valorisation du savoir-faire sénégalais et de promotion de l’image du continent africain sur la scène internationale. À ce titre, il a exigé rigueur, anticipation et efficacité dans la conduite de toutes les actions, appelant chaque responsable à assumer pleinement ses missions.
Ces Jeux, premiers du genre à être organisés en Afrique, représentent un défi logistique et symbolique majeur. Le Conseil présidentiel de suivi s’inscrit ainsi comme un cadre de pilotage essentiel pour garantir une organisation conforme aux standards olympiques et à la confiance accordée au Sénégal par la communauté sportive internationale.
AFRIQUE
RD CONGO – L’AFC/M23 annonce un retrait conditionnel d’Uvira sous pression américaine
Le mouvement rebelle AFC/M23 a annoncé, dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 décembre, son retrait unilatéral de la ville d’Uvira, deuxième agglomération de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette décision intervient moins d’une semaine après la prise de la ville et dans un contexte de pression diplomatique croissante exercée par les États-Unis sur le Rwanda, accusé de soutenir le groupe armé.
Dans un communiqué, l’AFC/M23 affirme que ce retrait répond à une demande américaine et s’inscrit comme un « geste de confiance » destiné à appuyer le processus de Doha engagé entre le mouvement et les autorités de Kinshasa. Le groupe conditionne toutefois son départ à plusieurs exigences, notamment la démilitarisation de la ville, la protection des populations civiles et le contrôle effectif du cessez-le-feu par le déploiement d’une force dite neutre.
Aucun calendrier précis n’a été communiqué et l’ampleur réelle du retrait reste incertaine. L’annonce ne concerne, à ce stade, que la ville d’Uvira, sans clarification sur le sort des localités environnantes, notamment Makobola et d’autres zones conquises après le 10 décembre. Par ailleurs, l’AFC/M23 exclut toute reprise immédiate de la ville par les FARDC ou les groupes Wazalendo, considérant cela comme une ligne rouge sécuritaire.
La question de la « force neutre » évoquée demeure floue. La Monusco n’est pas déployée au Sud-Kivu et le mouvement rebelle la considère comme partie prenante au conflit. De son côté, le gouvernement congolais s’est toujours opposé à l’instauration d’une zone tampon, et aucune négociation concrète n’a encore été engagée sur les mesures sécuritaires transitoires prévues par l’accord-cadre de Doha.
Cette annonce survient alors que Washington durcit le ton contre Kigali. Les autorités américaines accusent le Rwanda d’alimenter l’instabilité régionale et d’avoir violé les récents engagements de paix. Des sanctions ciblées contre des responsables rwandais sont désormais envisagées, renforçant l’incertitude autour de l’évolution du dossier sécuritaire dans l’est congolais.
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