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MALI – Oussouby Sacko prend la tête d’une université japonaise.

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L’université de Kyoto Seika a élu comme président le Malien Oussouby Sacko, qui réside au Japon depuis 27 ans.

Depuis Kyoto, 13 477 kilomètres séparent Oussouby Sacko de Bamako, la ville qui l’a vu naître en 1966. Depuis octobre 2017, la capitale du Mali peut s’enorgueillir d’avoir enfanté le premier président africain d’une université japonaise, celle de Kyoto Seika. Au pays du soleil-levant, cet établissement d’enseignement supérieur privé est notamment réputé, depuis les années 1970, pour ses formations à l’art du manga.

À la tête de cette université pouvant accueillir près de 4 400 étudiants, l’attitude de ce nouveau président, qu’on dit avenant et accessible, tranche avec celle attendue d’un Japonais de son rang. « La société nippone est extrêmement hiérarchisée et nul n’imaginerait qu’un professeur puisse, par exemple, prendre en compte l’avis d’un étudiant, ce que fait Oussouby Sacko », explique le Français Thomas Silverston, chercheur en informatique au Japon, qui a invité l’universitaire malien, en juin 2017, pour un séminaire de Sciencescope, l’association qu’il préside. Le professeur Sacko, lui, aime échanger avec tout le monde. C’est d’ailleurs cette curiosité qui l’a conduit là où il est.

En Afrique, quand on parle d’immigration, les premiers choix de destinations sont les pays de l’Occident (Etats-Unis, Canada, Allemagne,France, Angleterre etc.). Rares sont ceux qui s’aventurent dans des pays comme le Japon. Un pays fermé aux étrangers. Même pour des raisons professionnelles. Mais pas pour le malien Oussouby Sacko.

Le Professeur Sacko est un personnage au parcours atypique. Né à Bamako au Mali, cet universitaire de 51 ans est à la tête d’un grand établissement d’enseignement supérieur privé japonais. L’université de Kyoto Seika. Un établissement réputé d’après les observateurs.

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Comment expliquer une telle ascension dans un Japon très conservateur où rares sont les ressortissants étrangers à atteindre un poste élevé ?Un noir de surcroît ? Il faut remonter en 1985. Après l’obtention de son baccalauréat, le très bon élève Oussouby obtient une bourse de l’Etat malien. Destinatio: Pékin, la capitale de la Chine.

« À part les Chinois que je croisais sur les chantiers ou dans les hôpitaux, et peut-être quelques films d’arts martiaux, je ne connaissais rien de la Chine et de l’Asie », confiera-t-il à un journal panafricain.

Au pays de Mao, le natif de Bamako passera six années où il suivra un cursus en architecture. En 1992, il s’inscrit à l’université de Kyoto afin de finaliser son master et préparer un doctorat.La grande aventure du malien au pays du soleil-levant débutait ainsi.

« Le Japon offrait alors les conditions idéales pour étudier les sujets qui m’intéressent : l’habitat, les usages et l’organisation d’un espace de vie. J’étais captivé par les interactions dans une même communauté et l’attachement qu’ont les Japonais à leur lieu d’habitation », raconte le cinquantenaire.

La suite ? L’universitaire ne quittera plus la ville de Kyoto. Passé Professeur dans l’établissement en 2001, il évolue progressivement dans la hiérarchie académique de l’université de Kyoto Seika. Elu Doyen de la faculté des humanités en 2013, il est réélu en 2017. Entre temps en 2002, il est naturalisé japonais.

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Plus surprenant que son ascension, son adaptation et son intégration rapide dans un milieu « compliqué ». En ce sens, son intégration dans la société japonaise ne semble avoir été guère laborieuse. « Le Japon est un pays où l’on repart à zéro. On est comme illettré quand on arrive, car on ne saisit aucun code. Mais Je ne me suis jamais senti comme l’Africain au Japon mais plutôt comme le collègue qui maîtrise la langue et les codes locaux parce que j’ai fait l’effort d’essayer de comprendre la société, de lire sur les visages et dans l’esprit d’autrui. », renseigne-t-il.Cette qualité d’observation et d’immersion lui permettra de maîtriser la langue locale en seulement six mois.

Désormais président, l’homme n’oublie pas pour autant ses origines.Entrepreneur, il possède un bureau d’étude dans son Mali natal et participe au programme Tokten, qui promeut le retour temporaire au Mali de la diaspora scientifique pour pallier le manque d’enseignant du niveau supérieur et faire évoluer les programmes.

Au sein de son université, il souhaite développer des partenariats avec des écoles africaines et rêve de développer un département sur l’espace contemporain du continent noir pour ouvrir le Japon à l’Afrique. En lui, le continent reste ancré : « Je suis mon chemin, mais l’Afrique sera toujours mon point de chute ».

(source : succes-assure.com)

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SÉNÉGAL – Pape Cheikh Diallo : un homme 2.0

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Véritable figure du paysage audiovisuel sénégalais, Pape Cheikh Diallo vivote entre héritage médiatique, virage numérique et émotions à fleur de peau. Cet acteur de l’audiovisuel est à la croisée des ondes classiques et des résonances numériques dans un monde numérique où les réseaux sociaux, tels que Facebook et Instagram, sont les baromètres sont les unités de mesure de la valeur d’un homme de média. Pape façonne une nouvelle identité publique, plus intime, plus libre — mais non sans remous.

Pape Cheikh Diallo, où le parfait équilibrisme
Pape Cheikh Diallo parvient à relever un défi qui paraît souvent anodin. Dans ses interventions, il arrive à incarner, à la fois, l’homme de la rue et celui des plateaux. En plus de cela, il conjugue – équilibrisme parfois dangereux – pudeur et exposition médiatique, fidélité et renouveau. Né à Saint-Louis, cet ancien visage incontournable de la TFM (Télé Futurs Médias), doté d’une voix familière, poursuit désormais un projet personnel : tenir un podcast diffusé sur YouTube où il donne la parole, avec chaleur et franchise, à des figures du monde culturel africain.

Un déclic, le podcast assumé
En décembre 2024, Pape Cheikh Diallo met en ligne son premier podcast. Ce premier épisode, plus qu’une nouvelle émission, a des senteurs de manifeste. En effet, il y a une volonté de se réinventer, loin du formatage télévisuel. Très vite, Pape Cheikh reçoit des artistes influents — comme Mollah Morgun — et explore des pans méconnus de leurs parcours. Le public adore, car dans ses interviews le ton est direct, parfois intime, mais toujours bienveillant. Il se sent à l’aise dans cette manière de faire qui renoue avec une parole vraie, dégagée des contraintes des médias traditionnels. Sa chaîne YouTube et ses comptes Instagram servent de caisse de résonance à cette aventure éditoriale plus libre.

Un homme d’éclats
Mais, cette mutation médiatique – ou cette grande exposition médiatique – n’enlève rien à la sensibilité de l’homme. Aussi, l’actualité récente de Pape Cheikh Diallo s’est aussi jouée sur un autre terrain, ces derniers jours. En mai 2025, le témoignage bouleversant de son père depuis la Mecque, diffusé en ligne, a profondément touché ses abonnés. Quelques mois plus tôt, une apparition complice avec son ex-épouse, la journaliste Kya Aidara, lors d’un gala, avait également enflammé les réseaux sociaux. De quoi rappeler que chez Pape, la frontière entre la sphère privée et la scène publique n’existe pas.

Fidélité et émancipation, maître-mot
Pape Cheikh Diallo, malgré son audimat en constante progression, continue d’entretenir un lien avec la TFM. Tout en étant très autonome, il ne se départit jamais de sa probité professionnelle. Ces podcasts sont aussi une réponse personnelle à une envie d’émancipation face aux grands groupes audiovisuels. Il cherche à créer un espace d’échange qui ne s’inscrit dans aucun canaux médiatique. Un espace qui a son rythme et selon ses règles.

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Un public pluriel
La majeure partie des abonnés de Pape Cheikh Diallo sont des jeunes. Dans un monde où la jeunesse est hyperconnectée, il y a une certaine envie de connaître des récits de vie, des voix africaines, des trajectoires humaines hors cadre qui peuvent permettre d’espérer. C’est ce qu’offre Pape Cheikh Diallo dans ces podcasts : un lien, une proximité, une parole vraie dans un monde saturé de bruit, à l’heure des mutations médiatiques et des identités multiples.

Source : ZeAfricanews/ Par Bamba Siaka Doh Tuatara

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CÔTE D’IVOIRE – Murielle Liguer Laubhouet : une étoile s’est éteinte

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Murielle Liguer Laubhouet était drôle. Sa joie de vivre était communicative. Celle qu’on surnommait affectueusement “Drôle de Dame” est décédée le 28 mai 2025 à Paris, des suites d’un cancer, selon des sources proches de la famille. Elle n’avait que 59 ans.

Murielle, un astre lumineux
C’est une onde de choc qui a traversé la diaspora ivoirienne et le monde de la culture à l’annonce du décès de Murielle Liguer Laubhouet. Elle était sympa, cool. En quelques mots bien choisis : une femme de convictions et de caractère. Aussi connue en France qu’en Côte d’Ivoire, elle était une ambassadrice du raffinement à l’ivoirienne, une professionnelle respectée dans les domaines de la communication et de la culture. Pendant des années, elle a porté haut les couleurs de la Côte d’Ivoire, son pays. Son surnom, “Drôle de Dame”, lui allait à merveille. Il reflétait son esprit pétillant, son franc-parler savoureux, et ce mélange rare de légèreté et de profondeur qui la rendait unique à nos yeux. Jamais de rides de colère sur son visage : elle était toujours souriante. Ses propos, teintés d’une inspiration sincère, faisaient d’elle une femme profondément moderne, dont la vision rappelait par moments celle d’une Simone Weil ou d’une Louise Michel. Une femme libre, fière, audacieuse.

Un combat dans l’ombre
Derrière son éternel sourire – qui n’avait rien d’administratif – Murielle cachait une joie de vivre qui ne laissait personne indifférent. Partout où elle allait, elle rayonnait. Pourtant, peu savaient qu’elle menait un combat silencieux contre un mal implacable : le cancer. Même sous les projecteurs, elle avait choisi de vivre sa maladie dans la pudeur et la dignité. Elle se battait, en silence, loin du tumulte, avec un courage tranquille. Toujours joviale, elle ne laissait rien paraître. Hormis ses proches, personne ne soupçonnait l’épreuve qu’elle traversait. Aujourd’hui, sa disparition résonne comme une perte immense pour le paysage artistique ivoirien. Elle laisse un vide abyssal, une tristesse profonde et des cœurs endeuillés.

Une vie au service de la beauté
Murielle Laubhouet a consacré sa vie à la culture, à l’élégance et à la transmission du beau. À chacune de ses apparitions, elle transformait l’instant en célébration, toujours guidée par l’amour de l’esthétique et des autres. Sa bienveillance, son humour, sa générosité vont cruellement nous manquer. Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages affluent, notamment sur les réseaux sociaux et dans les milieux culturels. Chacun partage un souvenir, une anecdote, un sourire. Sur Facebook, le journaliste Philippe Coffi-Behibro a écrit un message bouleversant : “Ta mort m’arrache une part de moi.” Des mots simples, puissants, à l’image du lien que Murielle savait tisser avec ceux qui croisaient sa route.

Une lumière ambulante
Murielle Liguer Laubhouet est partie, à 59 ans. Sa disparition représente une perte inestimable pour l’industrie culturelle ivoirienne. Au fil des années, elle avait su construire des liens sincères et durables avec son entourage. Ses éclats de rire, son sourire, son regard, sa voix, son élégance vont terriblement nous manquer. Murielle n’est plus, mais son rire continuera de briller dans nos souvenirs. L’élégance et l’énergie qu’elle dégageait ne s’éteindront jamais tout à fait. Adieu Murielle.

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SÉNÉGAL – CHEICK ANTA DIOP : Une boule de feu savant dans le ciel africain

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Cela fait des jours que je me demande de quel côté, je vais pouvoir m’attaquer à ce monstre. Et jusqu’à ce soir, je n’ai pas été fichu de m’exécuter. Mais, il le faut bien. Ma carrière de chroniqueur à deux balles en dépend. Je vais donc me jeter sur ce monstre hasard, à l’aveuglette et il plaira au public de me dire, si j’ai pu le saisir par le meilleur des bouts.

Soyez sans crainte ! Le monstre auquel je veux m’attaquer n’a rien d’un fauve mythologique tout droit sorti de Poudlard, de l’univers de Harry Potter. Il s’agit d’un des penseurs africains les plus contesté de la fin du vingtième siècle : c’est l’auteur de « Nations nègres et culture », de « Antériorité des civilisations nègres », de « Parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines… Vous l’aurez deviné, je veux parler de Cheikh Anta Diop, cet égyptologue de rare culture préoccupée à rechercher des traces de mélanine sous les bandeaux des momies égyptiennes. Toute sa vie, cette obsession l’a hanté.

Cheikh Anta Diop est un penseur sénégalais d’ampleur planétaire qui s’est lancé pour défi de remettre les pendules de l’histoire à l’heure. Le point culminant de sa théorie pourrait se résumer en ces mots : « les premiers habitants de la vallée du Nil, nos ancêtres, étaient tous des blacks. Tout ce que les blancs nous racontent, ce sont des bobards, du pipeau, de la couille de loup. L’image des Égyptiens qu’ils ont dressée n’avait qu’une finalité : mieux nous entuber les gars, avec la complicité des mectons comme Senghor. J’ai un peu forcé sur le registre familier. En tout cas, on ne saurait être plus clair. Cheikh Anta Diop a apporté un dialogue des cultures dans le monde avec de nouvelles observations piquantes : les origines noires des Égyptiens. Il est l’un des esprits les plus curieux et singuliers de notre temps. Il y a un certain héroïsme, un certain donquichottisme, à ramer à contre-courant du fleuve de la vie avec ses maelstroms vertigineux. Alors qu’il pouvait la fermer et marcher dans les sillons creusés par ses prédécesseurs, il a déployé une rare énergie à réarranger les ordres de pensées qui ont prévalu jusque-là. Cette boule de feu, aux grondements soniques, a jeté des éclats de doute sur des certitudes admises. Les échos de ses déclarations sonores continuent de retentir aujourd’hui encore dans la communauté scientifique.

Des idées controversées
« Le pharaon était noir ! » Un coup de tonnerre qui fait dresser les poils des cheveux sur la tête. Frayeurs et stupeurs dans le monde scientifique. Si cela avait été lancé par un de ces illuminés New Age qui distribuent la bonne nouvelle comme des kalachnikovs en temps de guerre, personne n’y verrait quelque intérêt. Mais, elle vient d’un universitaire, d’un des leur : Cheikh Anta Diop. Ces idées nouvelles et iconoclastes mettent la communauté scientifique en émoi. Un nouveau débat s’engage. D’un côté, précisément en Afrique, on l’encense, on lui jette des fleurs au nez, on salue la naissance d’un nouvel érudit africain ; le nouveau porte-flambeau du panafricanisme. De l’autre côté, ses pairs le clouent au piloris : ils crient à l’imposture d’une imagination déréglée. Ils se désolent de cet attentat à la pensée scientifique, rigoureuse. Un coup de poignard, en somme

@Page Facebook Cheikh Anta Diop

Diop-Senghor, une opposition crypto-personnelle
En dépit des nombreux points de convergences qu’ils avaient pourtant ensemble, en commun, ces deux hommes avaient l’un pour l’autre une étrange et profonde rancœur. On aurait dit des frères consanguins qui se disputent un héritage paternel. Ils ne pouvaient pas se sentir. Sortis des universités françaises, universitaires et hommes politiques de leur pays, ces deux hommes se vouaient une haine viscérale. Ils ont passé leur vie à se combattre mutuellement. Alors que Diop accuse Senghor de détruire la vraie culture africaine, ce dernier lui ferme les portes de l’université et recrute des chercheurs au sein même du parti politique de Diop. Ainsi, il prépare le terrain de son éclatement. Senghor est un chantre de la francophonie ; Diop un afrocentriste. L’un et l’autre ne peuvent, par définition, s’entendre. L’espoir d’une collaboration entre ces deux hommes n’aurait été que pure utopie.

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