CULTURE
MAURITANIE – Adviser, prodige du rap mauritanien
À 41 ans, le mauritanien Adviser continue de faire du rap en peulh. Et ça marche. Preuve de l’universalité de la musique. Dans ces textes engagés, il y a de la lumière, la possibilité de vivre dans monde juste et équitable.
Adviser : du sable de Nouakchott à Trace TV
Il y a des artistes dont la carrière raconte un territoire tout entier. Adviser, alias Amadou Hamady Mangane, est de ceux-là. Figure tutélaire du hip-hop mauritanien, le quadragénaire au flow métissé incarne depuis plus de deux décennies un rap à la fois ancré dans sa culture pulaar et résolument ouvert aux sons du monde. Il est l’un des rares artistes du continent à avoir conquis les cœurs bien au-delà de ses frontières, jusqu’à remplir le Grand Théâtre de Dakar et se produire au Zénith de Paris. Un exploit inédit pour un artiste Mauritanien.
RapRim : Des racines et des rimes
Né en 1984 à Medina R, un quartier populaire de Nouakchott, Adviser grandit dans le sillage du groupe de rap pionnier “B.O.B”, fondé par son frère aîné Ousmane Dgrio. Ses débuts dans la danse hip-hop précèdent de peu ses premiers textes. En 1996, il rejoint B.O.B Junior, puis intègre Secteur M, premier collectif emblématique du RapRim. Très tôt, il impose une écriture engagée, politique, teintée d’une conscience identitaire forte. Le pseudonyme Adviser “Conseiller” dit déjà tout : être le miroir d’une société en mutation.
Un style, un souffle, une langue
Dans un paysage musical dominé par le wolof ou le bambara, Adviser choisit de rapper en pulaar, revendiquant une esthétique peuhl trop souvent marginalisée. Il mêle sonorités locales et beats occidentaux, trap hypnotique et riffs sahariens, verve militante et refrains populaires. Ses albums, de “Alhamdoullillah” (2010) à “Ina Wona” (2017), creusent un sillon singulier dans la grande histoire du rap ouest-africain. Avec des tubes comme Mourabitoune (1M de vues), Doftam Maayo (3,8M de vues) ou encore Volume (8,5M de vues), il transforme l’essai en hymnes continentaux.
Les chiffres, la force d’Adviser
S’il y a, dit-on, quelque chose dans la nature qui ne ment pas : ce sont les chiffres. En une décennie, Adviser est devenu le porte-voix d’une génération. Avec à son compteur, il seul artiste mauritanien dont le premier clip à dépasser le million de vues. Tête d’affiche du Triple Threat Cypher au Galsen Hip-Hop Awards 2024, il est couronné Meilleur artiste africain en 2022 à Dakar. Pourtant, il n’y a derrière lui aucune grande boite de production. Il est arrivé là, tout seul, en restant indépendant avec son label “Halko Mbeleda Records. En 2021, son single “Volume” le propulse en tête des classements Trace TV avec plus de 8,5 millions de vues sur YouTube. Il y aura d’autres hits comme « Doftam Maayo » (3M+ vues) ou « Ko Faaro Men » en featuring avec Abou Djouba Deh. Tout cela lui permet de faire une tournée internationale qui le mène de Nouakchott à Lyon, de Dakar à Paris.
Un activisme assumé
Mais Adviser n’est pas qu’un entertainer. Il est aussi Ambassadeur de bonne volonté pour l’UNICEF depuis 2022. Depuis lors, il est très engagé en faveur de l’enfance et de l’éducation. En 2020, il représente la Mauritanie à l’Expo de Dubaï, signe des clips tournés à l’international (Arr Njehen), et multiplie les prises de position contre les discriminations. Chez lui, le verbe rime toujours avec vertu.
“Ndillen”, un single à deux voix
“Ndillen”. C’est deux grosses pointures de la musique sénégalaise et mauritanienne. D’un côté, Adviser. De l’autre, Mia Guissé. C’est une chanson douce, sur un rythme lent. Mis en ligne sur YouTube le 4 juillet 2025, ce single frôle les 300 milles vues. Cela présage déjà d’un succès à venir. En attendant, nous attendons avec une grande impatience, le quatrième album d’Adviser.
Adviser : maître-mot ; l’humilité
“Vous êtes mon miroir”, dit Adviser souvent à son public lors de ses spectacles. En effet, chez lui, l’art n’est jamais déconnecté du peuple. Il est un pur produit de la rue. C’est la raison pour laquelle, il continue toujours fasciner les jeunes comme les moins jeunes. Lors de son passage dans l’émission musicale “Légendes Urbaines” (France 24), il a ému, plus d’un, par sa sincérité de ses propos. On y découvre un homme très humble ; il ne fait pas la grosse tête. Malgré le succès, il a toujours les pieds dans la poussière de la Medina R. Adviser, ce n’est pas qu’un blaze moralisateur : c’est un esprit
CULTURE
SÉNÉGAL – Hervé Samb : l’ambassadeur du Jazz Sabar sur la scène internationale
Originaire de Rufisque, Hervé Samb s’est affirmé comme l’une des figures majeures du jazz sénégalais contemporain. Guitariste hors pair, compositeur et arrangeur audacieux, il se distingue par une créativité qui lui a ouvert les portes des scènes internationales. Très tôt, son talent éclate : à seulement 15 ans, il clôt l’édition 1993 du Festival de Jazz de Saint-Louis, succédant à des légendes comme McCoy Tyner et Jack DeJohnette, annonçant une carrière d’exception.
Au fil des ans, Samb a collaboré avec certains des plus grands noms de la musique mondiale, tels que Marcus Miller, Pat Metheny, Oumou Sangaré, Salif Keïta, David Murray et Meshell Ndegeocello. Sa véritable signature artistique réside dans le Jazz Sabar, une fusion novatrice qui mêle les rythmes traditionnels sénégalais, le jazz et des influences contemporaines. Ses albums témoignent de cette évolution : Cross Over (2009) et Time to Feel (2013) posent les fondations de son univers musical, Teranga (2018) affirme le Jazz Sabar comme style à part entière, Benn (2021) explore une dimension plus introspective, tandis que Jolof (2023) plonge dans l’histoire et la mémoire de l’ancien empire tout en affirmant une modernité enracinée.
Hervé Samb excelle également derrière la scène comme directeur musical et réalisateur. Il a dirigé les albums All Is Well et My World de Lisa Simone, ainsi que Climat d’Omar Pene, et a reçu de nombreuses distinctions, dont une nomination aux Grammy Awards pour l’album Holy Room de Somi, et une sélection au prix AUDELCO à New York pour sa direction musicale dans la comédie musicale Dreaming Zenzilé.
Toujours en quête de nouvelles explorations, Hervé Samb continue de captiver le public international. Entre héritage culturel et audace créative, il incarne l’excellence du jazz sénégalais et demeure une voix incontournable de la scène musicale africaine contemporaine.
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – Josey dévoile « Raisonance », un album intime et puissant
L’artiste ivoirienne Josey marque un tournant important dans sa carrière avec la sortie officielle de son nouvel album intitulé « Raisonance ». Composé de douze titres, ce projet se veut une plongée profonde dans les émotions humaines, un espace où la chanteuse explore ses propres vérités tout en cherchant à toucher celles de son public. Pour Josey, cet opus représente bien plus qu’une simple production musicale : c’est une œuvre assumée, intime et cohérente, pensée pour résonner avec les expériences personnelles des auditeurs.
Selon les informations révélées par Kawtef, les thèmes abordés dans « Raisonance » tournent autour de l’amour, de la résilience, de la quête d’harmonie intérieure et de la découverte de soi. Chaque morceau a été conçu comme une étape dans un voyage émotionnel, invitant l’auditeur à réfléchir, ressentir et parfois se reconstruire. La démarche artistique met en lumière la volonté de Josey de proposer une musique authentique, capable de franchir les frontières culturelles et de susciter une véritable connexion.
Sur le plan musical, l’album offre une palette riche et diversifiée. Josey y mêle des sonorités afropop, du coupé-décalé, de la soul, ainsi que des influences urbaines, créant un ensemble à la fois moderne et fidèle à son identité. Sa voix, connue pour sa puissance et sa capacité à transmettre des émotions intenses, y occupe une place centrale. Cette variété de styles témoigne de la maturité artistique de la chanteuse et de son désir d’élargir son univers musical.
Avec « Raisonance », Josey s’affirme comme l’une des voix majeures de la scène ivoirienne contemporaine. Cette sortie contribue également à dynamiser l’actualité musicale francophone, marquée par d’autres projets attendus, tels que l’album « Destiné » d’Aya Nakamura. Une période particulièrement riche pour les amateurs de musique africaine et urbaine.
CINÉMA
ALGÉRIE – Festival de Timimoun : une oasis de cinéma et de coopération
Timimoun, oasis saharienne d’Algérie, accueille du 13 au 18 novembre la première édition du Festival international du court métrage, avec le Sénégal comme invité d’honneur. Cette ville historique, célèbre pour sa culture zenette et ses paysages ocre, s’est transformée en haut lieu du cinéma.
Le festival, dirigé artistiquement par Fayçal Sahbi, attire un large public dans son unique salle de cinéma et son théâtre de verdure. Il met à l’honneur des figures algériennes telles que Mounès Khammar et Lyes Salem.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la ministre algérienne de la Culture, Malika Bendouda, a salué le partenariat culturel avec le Sénégal, représenté par l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. La délégation sénégalaise a exprimé sa volonté de renforcer les échanges cinématographiques avec l’Algérie, ouvrant la voie à de futures coproductions africaines.
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