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PRÉSIDENTIELLE À MADAGASCAR -Vote sous tension, boycott de l’opposition

L’un des principaux enjeux du scrutin sera de voir si les électeurs favorables à l’opposition décident ou non de rester chez eux.
Au lendemain d’une nuit de couvre-feu dans la capitale Antananarivo, Madagascar votait dans le calme jeudi 16 novembre 2023 lors du premier tour de sa présidentielle, dans un contexte de vives tensions entre le camp du président sortant, Andry Rajoelina, confiant de l’emporter, et dix candidats de l’opposition qui ont appelé au boycott.
L’un des principaux enjeux du scrutin sera de voir si les électeurs favorables à l’opposition, parmi les onze millions d’inscrits, décident ou non de rester chez eux. « On ne veut plus de manifestation, on ne veut plus de problème dans le pays. On veut choisir par nous-mêmes, en votant », explique à l’AFP Alain Randriamandimby, 43 ans, imprimeur de tee-shirts, au petit matin dans un bureau de vote d’Antananarivo, dite « Tana ». « Je n’apprécie pas tellement que certains aient dit que nous devons rester chez nous. C’est le désordre total à Madagascar, il faut avancer et élire un président », râle Romualdine Ramahandry, 40 ans, qui vend des bibles dans les rues pour gagner sa vie.
Les électeurs se présentent en petits groupes, sans se presser. A la sortie d’isoloirs rudimentaires, ils repartent le pouce enduit d’encre indélébile vert doré. « Je vote mais on sait bien que c’est pas normal. Il n’y a que quelques candidats qui ont fait campagne », rappelle Eugène Rakatomalala, 43 ans, petit chapeau de paille sur le front et barbichette taillée en pointe.
Un second mandat pour Andry Rajoelina ?
Les bureaux de vote doivent rester ouverts jusqu’à 17 heures (14 heures GMT) sur la grande île de l’océan Indien, dont la population de 29 millions d’habitants demeure l’une des plus pauvres de la planète en dépit d’importantes ressources naturelles.
En 2018, la participation au premier tour avait été inférieure à 55 %. Finalement élu à l’issue de ce scrutin, Andry Rajoelina, 49 ans, qui avait accédé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d’une mutinerie chassant l’ancien président Marc Ravalomanana, brigue un second mandat. Depuis un récent scandale sur sa double nationalité française et malgache, son éligibilité est contestée par l’opposition, qui dénonce des manœuvres du pouvoir pour le reconduire.
Dix opposants et candidats, ralliés dans un collectif rassemblant notamment deux ex-présidents et d’anciens ministres, ont réclamé une suspension du processus électoral. « Nous refusons l’élection de jeudi et nous appelons tous les Malgaches à considérer que cette élection n’existe pas », avait déclaré mardi au nom du collectif le candidat Hajo Andrianainarivelo, 56 ans.
Depuis début octobre, les opposants ont multiplié les appels à manifester dans la capitale. Ces protestations, régulièrement dispersées à l’aide de gaz lacrymogène, n’ont toutefois mobilisé que quelques centaines de soutiens. Le préfet d’Antananarivo, dénonçant mercredi des « actes de sabotage » contre des bureaux ou matériels de vote, a déclaré un couvre-feu nocturne jusqu’à jeudi 4 heures locales.
« Il nous faut une vie meilleure »
Le collectif d’opposition avait promis de continuer la contestation ces jours-ci. Mais à la veille du scrutin, un appel à rassemblement a finalement été annulé. Et aucun mot d’ordre n’a été donné pour jeudi.
Lors d’un récent entretien à l’AFP, Andry Rajoelina s’est dit sûr de l’emporter au premier tour. Déployant de gros moyens, il a sillonné le pays en hélicoptère ou en avion privé pendant la campagne. « C’est irresponsable d’inciter les électeurs à ne pas aller voter », avait fustigé sa porte-parole de campagne, Lalatiana Rakotondrazafy, accusant l’opposition de vouloir « saboter » le scrutin par « une tentative de prise en otage de toute la nation ».
La crise politique dans le pays a été déclenchée en juin par la révélation dans la presse de la naturalisation française, en toute discrétion, d’Andry Rajoelina en 2014. Selon l’opposition, il a dès lors perdu sa nationalité malgache et ne peut pas se présenter au scrutin. Mais la justice a refusé d’invalider sa candidature. Josiane Rasomalala, 41 ans, vient voter en marinière trouée et tongs. « Le matin, je ne mange pas, seulement un peu le midi et le soir, sinon je ne m’en sors pas, je n’ai pas assez. Je vote parce qu’il nous faut une vie meilleure », confie-t-elle à l’AFP.
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SÉNÉGAL – Barros Edgar : du foot à la création de contenu

À 26 ans, Edgar Barros fait partie de cette jeune génération talentueuse d’Africains qui refusent de se laisser enfermer dans une case. Grâce à ses contenus très suivis sur les réseaux sociaux, il s’est forgé une véritable popularité. Alors que tout le prédestinait à une carrière de footballeur, Barros est aujourd’hui un créateur de contenu, suivi par plus de 460 000 personnes. Ses vidéos cumulent des millions de vues. Il vient de sortir son premier ouvrage “Vamos comme Barros) qui parle des ses voyages en Asie.
De la pelouse aux réseaux sociaux
Né en France d’un père sénégalais et d’une mère espagnole, Edgar Barros commence très tôt le football. Très vite, il intègre l’US Torcy, un club formateur reconnu, où il évolue aux côtés de Randal Kolo-Muani. À 19 ans, un accident le met sur la touche : une rupture des ligaments croisés. Cette blessure l’oblige à une longue rééducation. Cependant, il ne veut rien lâcher. Il continue en Régional 1 à Meaux, puis au Val d’Europe. En 2023, il rejoint Avranches avant de signer à l’AS Vitré. Mais, il comprend que son vrai terrain de jeu, c’était le monde. Depuis son premier voyage au Mali, tout change. Désormais, il veut explorer le monde, comprendre les gens, ressentir ce qu’ils ressentent. Dans une interview accordée à Ze-Africanews, il confie : “J’ai cru que le foot était toute ma vie…” Il finit par comprendre, dit-il : “ Ce que je recherchais, c’était plus qu’un but marqué : c’était l’envie de marquer l’histoire.”
Une reconversion réussie
Après avoir mis un terme à sa carrière sportive, Edgar Barros développe une activité de créateur de contenu. Sur les réseaux sociaux, il partage des vidéos et des analyses qui mettent en lumière la richesse des cultures africaines, en particulier sénégalaise. Son approche singulière lui permet de fédérer une large communauté. Pour ne pas s’arrêter là, il publie un ouvrage : “Vamos Comme Barros”. Ce livre est un carnet de route illustré qui mêle anecdotes, photos, tips et QR codes pour revivre ses aventures en vidéo. Il y raconte ses périples en Malaisie, en Thaïlande et en Corée du Sud.
Barros, tisseur de ponts entre les identités
Après avoir troqué les crampons contre la caméra, Barros veut vivre pleinement de cette nouvelle vocation. En novembre 2020, il crée son entreprise, enregistrée sous le nom “BARROSJR”, spécialisée dans l’édition de revues et périodiques. Il raconte à travers les outils numériques les histoires des gens, souvent méconnues. En cela, on peut dire qu’il est passeur de culture. Il met en avant les personnes souvent méconnues. Il promeut la culture sénégalaise et montre une autre image de l’Afrique et des Africains partout où il va. Son crédo : valoriser la richesse du patrimoine africain à travers des récits, des analyses, des témoignages, et surtout, un style personnel, direct et immersif.
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SÉNÉGAL – Le parti la Nouvelle Responsabilité participera au dialogue national

Dans un communiqué rendu public dimanche 18 mai, la Nouvelle Responsabilité (NR), parti dirigé par l’ancien Premier ministre Amadou Ba, a officiellement annoncé sa participation au dialogue national convoqué par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cette décision intervient dans un contexte politique tendu où plusieurs formations politiques ont déjà fait connaître leurs positions divergentes sur cette initiative présidentielle.
Une participation conditionnée par des ambitions plus larges
Si la Nouvelle Responsabilité (NR) confirme bien sa présence aux discussions à venir, elle ne manque pas de souligner que le cadre proposé lui semble trop restreint. « La thématique centrale portant sur le système politique revêt une importance certaine, mais elle demeure insuffisante pour répondre, à elle seule, aux attentes profondes et légitimes des Sénégalaises et des Sénégalais », peut-on lire dans le communiqué.
Le parti d’Amadou Ba, se définissant comme « une force politique incontestable », propose ainsi d’élargir significativement l’agenda des discussions pour y inclure plusieurs préoccupations économiques et sociales qu’il juge prioritaires :
La dette publique et la maîtrise du déficit budgétaire ;
L’équité fiscale ;
L’emploi et l’employabilité des jeunes ;
Les dynamiques migratoires ;
Le développement durable ;
Le pouvoir d’achat et la cherté de la vie ;
La préservation des libertés fondamentales ;
Un positionnement stratégique dans l’échiquier politique
Cette annonce intervient alors que le paysage politique sénégalais reste divisé sur l’opportunité même de ce dialogue. En acceptant d’y participer tout en cherchant à en redéfinir le périmètre, la Nouvelle Responsabilité adopte une posture à la fois constructive et critique qui pourrait lui permettre de se démarquer.
« Notre participation s’inscrit dans une dynamique de contribution critique et constructive, dans un contexte politique, économique et social particulièrement préoccupant qui nécessite rapidement des mesures d’apaisement« , précise le parti, faisant ainsi allusion aux tensions qui traversent la société sénégalaise.
Une vision républicaine revendiquée
La Nouvelle Responsabilité(NR) rappelle son attachement à son crédo « JAMM AK NJARIN » (paix et prospérité partagée) et insiste sur sa conception du dialogue national comme « un instrument républicain de pacification, de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit ».
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BURKINA FASO – Ouagadougou et Dakar mutualisent leur force pour une lutte conjointe contre le terrorisme

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko a effectué, ce vendredi 16 mai 2025, sa première visite officielle au Burkina Faso. Lors de cette visite, il a réaffirmé au capitaine Ibrahim Traoré la volonté du Sénégal à apporter son soutien face à la menace terroriste dans le Sahel.
En visite officielle à Ouagadougou, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a été reçu en audience par le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Accompagné de trois membres de son gouvernement — Yassine Fall, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Birame Diop, ministre des Forces armées, et Khady Diène Gaye, ministre des Sports — Le chef du gouvernement sénégalais a multiplié les échanges diplomatiques au sommet.
Cette première visite au Burkina Faso s’inscrit dans un contexte de forte tension sécuritaire dans la région. À l’issue de son entretien avec le président Traoré, Ousmane Sonko a tenu à exprimer “la solidarité du peuple sénégalais envers le peuple burkinabè, face à cette épreuve qui lui est imposée, qu’il n’a pas choisie”. Par ailleurs, il a apporté un “soutien absolu” aux autorités de transition et affirmé la disponibilité du Sénégal à envisager “toute possibilité de collaboration et de soutien” face à la menace terroriste. Il a aussi insisté sur la nécessité d’une riposte solidaire et structurée ; car, souligne-t-il : “Aucun de nos pays ne peut échapper à cette gangrène”.
Ousmane Sonko, dans ses déclarations, souhaite une approche collective de la sécurité en Afrique de l’Ouest. Aussi déclare-t-il : “Il est illusoire de croire que la menace sécuritaire s’arrêtera aux frontières du Burkina Faso, du Mali ou du Niger. C’est une lutte de toute l’Afrique de l’Ouest”.
Ousmane Sonko n’a pas seulement parlé à l’endroit de Ouagadougou. Il s’adressait également à Bamako et à Niamey.
En marge des questions diplomatiques, la visite de le Premier ministre sénégalais revêt aussi une dimension historique. En effet, ce samedi 17 mai 2025, il a pris part à l’inauguration du Mausolée Thomas Sankara, figure emblématique du panafricanisme et de ses 12 compagnons à Ouagadougou. Pour le Premier ministre sénégalais, Thomas Sanka qui fait partie de ses maîtres penseurs “ illumine depuis quelques décennies tous les combats panafricanistes et souverainistes du continent”. Il a également prévu de rencontrer la communauté sénégalaise vivant au Burkina Faso.
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