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CULTURE

SÉNÉGAL : « Afrique, mon Afrique ! » de Fatimata Diallo Ba

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Pour notre émission « POUR VOUS, C’EST QUOI L’AFRIQUE, nous avons interrogé Fatimata Diallo Ba auteure sénégalaise. Voilà ce qu’elle a répondu. Un texte profond dans toute sa profondeur. Une régal à regarder intégralement sur la vidéo ci-dessus.

Afrique, mon Afrique !

La première idée qui me vient lorsque je pense à l’Afrique c’est la féminité et la maternité. Oui, l’Afrique, pour moi est une femme et surtout une mère aux bras immenses et innombrables qui porte l’humanité, la nourrit, la berce en son sein généreux et comme reconnaissance ne reçoit que l’ingratitude de ceux qu’elle engraisse.

Car l’Afrique est la terre de tous les contrastes. Elle est au cœur de toutes les couleurs, de tous les reliefs, de tous les sons. Elle est abondance et misère. C’est l’Afrique qui produit les meilleures fèves de cacao mais les chocolats les plus fins sont dégustés à Paris, à Genève ou à Bruxelles. N’est-ce pas dans le sous-sol africain que se trouvent or et diamants des plus purs qui ornent les tiares des rois et des reines d’Europe ? L’uranium que les Nigériens tirent de leur sol électrifie la France et l’Afrique reste dans le noir !

Hydrocarbures, métaux précieux, coltan, ressources humaines jeunes et vives, il ne fait aucun doute que l’Afrique est riche, immensément mais désespérément riche car la convoitise, la corruption, l’hégémonisme, et les ingérences étrangères la condamnent à la guerre, à la misère, à l’insécurité. Pillée, saccagée, dépouillée par les autres autant que par ses fils. 

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« Mon Afrique n’est pas sectaire ni avare. Elle est généreuse et fertile. »Fatimata Diallo Ba, auteure sénégalaise

L’Afrique est donc aussi une femme violée qui peine à se relever et à recouvrer ses esprits, l’esprit ancestral qui jadis irriguait ses terres. Cœur du monde s’élançant vers l’Europe autant que vers l’Asie et même vers l’Amérique que ses bras ont construite, l’Afrique est encore groggy de n’avoir su se protéger des prédateurs.

Pourtant qu’elle est belle mon Afrique ! Que les courbes de ses montagnes sont sensuelles ! Que les creux de ses vallées humides sont fertiles ! Que ses déserts sableux et rocheux invitent au silence, à la méditation, au dépassement de soi ! Que les foules chaleureuses de ses marchés uniques sont pleines de vie ! Que les rires de ses enfants, les rythmes de ses musiques invitent à l’enchantement ! Que son hospitalité et sa joie sont la vie elle-même, une vie puissante, profonde ! 

Alors qu’il survolait l’Afrique pour un reportage de National Geographics, le reporter a laissé échapper ces mots : « Nulle part au monde, la terre n’a produit autant de diversité et chaque page impose sa propre beauté géologique, naturelle, historique ! des ruines romaines du Maghreb aux ksours altiers du Maroc, des oasis d’Algérie aux montagnes du Mali, des dunes rouges aux jungles vertes, des atolls bleus des Seychelles aux lagons turquoises de la Mer Rouge, des pyramides d’Egypte aux châteaux d’Ethiopie, des villages de Casamance aux plantation d’Afrique du Sud, le survol de l’Afrique est prodigieux. Puissance stupéfiante de la vie nichée dans les déserts arides, fécondité des régions équatoriales, fleuves bruns serpentant sur le tapis vert des forêts primaires, incroyables cratère ouverts entre ciel et neige du continent primordial ! »

Combien ont vanté les beautés plurielles des humains d’Afrique ! Je pense à Senghor, à Césaire…A ceux qui font la littérature d’aujourd’hui ! Tant de noms se bousculent dans mon esprit. Je ne peux même pas en citer un dixième ! Je pense à tous ceux qui sont morts d’avoir trop aimé l’Afrique, d’avoir voulu restauré sa dignité. Comment ne pas penser à Thomas Sankara, à Cheikh Anta Diop, à Nelson Mandela…

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Mon Afrique, ce sont les femmes d’Afrique. Les reines, Pokou, Ndatté Yalla, Yennenga, les amazones du Bénin, les héroïques femmes de Nder. Mais mon Afrique intime, c’est ma grand-mère Deffa si noire, si lumineuse qui m’a donné le goût des histoires. Ce sont ces femmes qui triment du matin au soir et qui, la nuit, bercent les enfants somnolents au son des contes d’antan.

Mon Afrique, ce sont ces hommes et ces femmes multiples plantés dans sa terre et ses fils disséminés aux quatre coins de la terre qui œuvrent inlassablement au progrès du monde.

Mon Afrique n’est pas sectaire ni avare. Elle est généreuse et fertile.

Mon Afrique n’est pas repliée sur elle-même, non, mon Afrique déploie ses bras immenses et innombrables pour embrasser le monde.

Mon Afrique panse ses plaies sans rancune ni rancœur mais gare à qui voudrait encore lui apporter tyrannie, oppression, racisme, cloisonnements ethniques.

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Dans mon Afrique, la différence n’est pas un handicap, elle est une richesse et un appel à la fraternité.

J’espère pour mon Afrique, une renaissance à la liberté, à la dignité, au respect.

Pour mon Afrique, j’espère un retour non pas nostalgique mais vigoureux et plein d’espoir au paradis perdu, une réhabilitation de son identité.

J’espère que mon Afrique redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : la terre de l’amour, de la paix, de la fraternité.

Fatimata Diallo Ba Auteure sénégalaise

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Fatimata Diallo Ba, auteure sénégalaise
Fatimata Diallo Ba, auteure sénégalaise
Fatimata Diallo Ba, auteure sénégalaise
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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – ‘‘Gadé Nou Fas a Fas’’ : Valérie Tribord et Monique Séka, un duo transatlantique

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Disponible depuis le 28 mai 2025 sur toutes plateformes de téléchargement, le tandem Valérie Tribord, chanteuse guyanaise, et Monique Séka, icône ivoirienne et de l’Afro-zouk, slalome tout en douceur entre une ode aux racines africaines et un hymne à la résilience sur ‘‘Gadé Nou Fas a Fas’’. Un duo magistral qui captive.

Lumineux retour de deux reines
De la Guyane française à la Côte d’Ivoire, les noms de ces deux icônes de la musique, Valérie Tribord et Monique Séka, ont fait les beaux jours des musiques africaine et afro-caribéenne. Ce duo représente une sorte de pont – de lianes – entre l’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Ouest. Les deux anciennes gloires de la chanson des années 80 reviennent avec une chanson chaude comme la braise. Elle est intitulée : ‘‘Gadé Nou Fas a Fas’’. Cette chanson, à la croisée du kompa, de l’Afrobeat et du zouk, s’écoute comme une conversation entre deux continents.

Valérie Tribord, l’Amazone
Valérie Tribord, surnommée ‘‘l’Afro-Amazonienne’’, est l’une des figures majeures de la scène afro-caribéenne. Après avoir conquis un large public avec ‘‘Mon Voyage #1’’, elle revient en force avec cette nouvel album qui parle d’introspection et d’ouverture au monde. Dans un autre extrait de l’album, ‘‘Briyé Ansanm’’, elle invite chacun à briller ensemble, à se relever malgré les blessures du passé. Ce titre apaisé laisse entrer la lumière dans les cœurs et les âmes de tous ceux qui l’écoute.

Une collaboration transatlantique
Au début de ‘‘Gadé Nou Fas a Fas’’, le débit est souple et enjoué, Valérie file à toute allure sur le beat, faisant claquer les consonnes à la manière d’une cantatrice. Ce singulier duo confirme tout le potentiel de ces deux artistes qui parviennent à faire sonner le créole et l’athié comme personne, entre ode aux racines et hymne à la résilience. Ce qui frappe dans la musique de Valérie Tribord, c’est cette capacité à mêler engagement, spiritualité et groove. ‘‘Gadé Nou Fas a Fas’’ ne se contente pas d’être un hit pour les pistes de danse : c’est aussi un chant de mémoire, un clin d’œil aux peuples colonisés, un appel à regarder notre histoire en face. Avec Monique Séka à ses côtés, la portée est décuplée : deux voix de femmes fortes qui refusent de baisser les yeux.

Une sonorité métissée
Disponible sur toutes les plateformes de streaming (Spotify, YouTube, Apple Music…), Valérie Tribord est une artiste afro-caribéenne majeure. En effet, elle est capable de faire danser autant que de faire réfléchir. Cette chanson, en créole guyanais, ivoirien et en athié (langue de Côte d’Ivoire), montre que la musique transcende les frontières. Les deux chanteuses se questionnent et se répondent dans un dialogue musical qui va au-delà des frontières et les générations.

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Crédit photo : Page Valérie Tribord

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CULTURE

SÉNÉGAL – De Dakar à Paris : Mamy Victory et Defa imposent leur style

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Le duo musical « Def ma, ma def », composé de Mamy Victory et Defa, s’apprête à illuminer la scène musicale européenne cet été. Les deux chanteuses sénégalaises, partageant une profonde complicité, enchaînent les succès et se lancent dans une tournée européenne ambitieuse.

Leur programme estival affiche plus de 20 dates entre le 21 juin et le 15 août 2025. De Paris à Genève, en passant par Copenhague et Berlin, elles se produiront dans les festivals les plus prestigieux d’Europe. Leur musique, fusionnant afro-pop, mbalax et sonorités urbaines, captive un public de plus en plus nombreux et diversifié.

Fortes de cette popularité croissante, Mamy Victory et Defa étendent leur rayonnement au-delà de l’Europe, avec des dates prévues au Canada. L’alchimie entre les deux artistes, tant sur scène que dans leur création musicale, est palpable. Leur message d’émancipation féminine et leur énergie communicative transcendent les frontières culturelles.

Alors que les musiques africaines connaissent un retour remarqué sur la scène internationale, Mamy Victory et Defa s’imposent comme les ambassadrices de la nouvelle vague sénégalaise. Leur tournée promet d’être un événement majeur de la saison estivale. Selon Kawtef, « leur tournée s’annonce comme l’un des temps forts de la saison. »

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CINÉMA

BURKINA FASO – Culture et tourisme : La 4e édition de Tunnel honore les bâtisseurs de l’ombre

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Koudougou, le 31 mai 2025 (AIB) – La 4ème édition de Tunnel, cérémonie de distinction des acteurs culturels et touristiques de la région du Centre-Ouest, s’est tenue à Koudougou, samedi, a constaté l’AIB sur place.

Cet événement annuel, initié par Adama Badiel, vise à créer, selon lui, une plateforme de visibilité et d’accompagnement pour les artistes et professionnels du tourisme pour leur permettre de s’imposer sur les scènes nationales et internationales.

Le promoteur Adama Badiel a souligné l’importance de cette édition, placée sous le signe de la collaboration, de la reconnaissance et de la construction collective. Il a rappelé l’objectif fondamental du Tunnel : « mettre en lumière les talents culturels et touristiques du Centre-Ouest, ces femmes et ces hommes qui, souvent sans projecteur ni appui, nourrissent notre région de leur passion, de leur créativité, et de leur détermination ».

Cette année, l’événement a rendu un hommage particulier à ses partenaires, dont le soutien est jugé indispensable. Parmi les officiels présents figuraient Jean Noël Bonkoungou, représentant le ministre de la culture, patron de la cérémonie, El Hadj Inoussa Bagué, président du Patronat du Centre-Ouest, Franck Alain Kaboré, PDG du Cinéma Neerwaya, et Ali Bonkoungou, PDG de Salsabil Bâtiment, témoignant de l’engagement du secteur privé et public.

Malgré une légère réduction à cinq catégories en compétition cette année, due à un nombre limité de sorties d’albums et d’œuvres répondant aux critères, Adama Badiel a assuré que la catégorie « Tunnel d’Or » évoluera dès l’année prochaine pour élargir les opportunités tout en maintenant l’exigence de qualité.

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Le promoteur a également lancé un appel aux bonnes volontés car, « nous avons besoin de vous pour bâtir un véritable écosystème où l’art, le patrimoine, le tourisme et la jeunesse peuvent s’exprimer, prospérer et inspirer ». Ce cri du cœur souligne le défi majeur du manque de ressources pour accompagner pleinement les lauréats et optimiser leur visibilité.

Plusieurs figures emblématiques du cinéma burkinabè, telles qu’Eugène Bayala (Oyou), Sawadogo Alidou (chef du Village de Kikideni), et Rasmané Ouédraogo (Razo), ont déjà été honorées lors des éditions précédentes.

Cette année, les lauréats côté artistique incluent Mr Baraka, Tasha, Yololo Junior, et KSB 80.

Dans le domaine culturel et touristique, des personnalités comme El Hadj Inoussa Bagué, Franck Alain Kaboré, Rasmané Ouédraogo, Boubacar Berewoudougou (Hôtel Pousga), Catherine Zoma (ISMK), et Salfo Dermé ont été distinguées, en plus d’hommages rendus à d’anciennes gloires de la musique burkinabè comme Pasteur Moussa Josué.

Adama Badiel a conclu en affirmant que « le Tunnel n’est pas un événement ponctuel. C’est un mouvement, une ambition, une passerelle entre ce que nous sommes et ce que nous pouvons devenir ». Un message fort pour l’avenir de la culture et du tourisme dans le Centre-Ouest.

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Le représentant du patron, Jean Noël Bonkoungou, a rassuré le promoteur de Tunnel, du soutien du ministère.
Source : Agence d’information du Burkina

Crédit photo : Agence d’information du Burkina

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