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MUSIQUE

SENEGAL : Daara J Family, l’école de la vie.

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Quand l’Afrique est votre berceau et Dakar votre terrain de jeu, quand la bande son de votre enfance se mêle aussi bien à la musique traditionnelle du Sénégal que celui de James Brown ou des Pink Floyd, et quand la déflagration Public Ennemy change radicalement votre vision de la musique et décide de la voie à emprunter, et que très tôt sur le chemin de l’école, et qu’on y on croise tous les jours celui qui partage sans le savoir vos rêves artistiques et d’émancipation culturelle ou sociale, alors, il se peut qu’au point de ces diverses rencontres et connections naisse un projet musical qui détermine votre voie d’adulte pour donner naissance à un groupe de rap : « DAARA J » actuel « DAARA J Family » .

Que signifie « DARAA J Family » et comment est née le groupe ?

« Daara J family » signifie l’école de la vie. Les écoles sont nombreuses en Afrique et nous sommes partagés entre celle occidentale, celle traditionnelle et l’école de la vie qui s’apprends en société. Le mot “daara” veut dire école coranique où l’on va pour apprendre. Le groupe est né à Dakar en écoutant et en nous interprétant beaucoup de musiques qui venues d’ailleurs comme le hip hop, la soul ou le jazz.

Les rythmes que vous utilisez partent de la musique traditionnelle africaine à James Brown, Pink Floyd ou Public Ennemy, de quelle famille musicale vous rangez-vous ?

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Notre genre musical s’inscrit dans la famille « afro-hop ». Nous nous sommes inspirés des musiques d’ailleurs comme le funk, la soul, le pop, le reggae et la musiques traditionnelles comme nous l’avons déjà noté. Nous avons réussi au final, à recréer notre propre ambiance sonore, notre propre empreinte musicale.

Votre nouvel album « school of life » vient d’arriver dans les bacs, le titre parle d’elle-même, c’est quoi pour vous « l’école de la vie » ?

L’école de la vie, c’est l’école de tous les temps, de tous les jours. La vie pour nous, se résume en mode spirituelle.

29169_423153304135_5743999_nDans votre chanson « Positif », vous dites, je cite : « On garde la foi / On donne tout et on reste optimiste / On n’est pas riche mais on s’en fiche on est positif… », les phrases sont courtes mais denses en sens et en contenu, que voulez-vous dire par là ?

Vous savez en Afrique on voit le monde d’un œil futuriste. A toutes les discussions le futur est très présent. On se projette beaucoup par le biais des projets, de la réalisation de soi et de ce qu’ils peuvent devenir dans l’avenir. L’espoir est nourri au quotidien. Quand on devient vieux, on garde toujours ses rêves de jeunesse. La positivité dont nous parle est quelque chose d’intérieure et de profonde en dehors de tout matérialisme manifeste de notre monde.

Quel message passez-vous dans le titre « Bayi Yoon », en l’écoutant, nous avons l’impression d’être devant des professeurs d’histoire qui transcendent l’histoire et la civilisation africaine en donnant des leçons de morale, est-ce le cas ?

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Nous ne donnons pas de leçon de morale, c’est la juste réalité des faits. L’Afrique vient de célébrer les cinquantenaires des pays colonisés, certes nous avons dépassé le cap des martyrs, mais il y a des choses à faire et à dire aussi. Nous le faisons à notre matière par la chanson. La nouvelle génération africaines tient profondément à réécrire son histoire à l’instar des CHEIKH ANTA DIOP, KHRUMAH, CHEIKH IBRAHIMA NIASS ou MANDELA… Par ailleurs, beaucoup d’historiens ont falsifié l’histoire africaine : Champollion … pour les transcriptions des hiéroglyphes et tant d’autres. Il est de notre devoir de faire écho pour parler aux prochaines générations panafricaines modernes. Et bien sûr que c’est nécessaire et obligatoire!

Vous chantez Cheikh Anta Diop, c’est quoi pour vous ce monument dans la recherche scientifique africaine ?

Il incarne et inspire la direction de la nouvelle généra-tion actuelle et d’avant bien évidemment. Il nous a permis de nous rendre compte de toutes les données erronées dans le système éducatif en Afrique. Par le biais de nos chansons, nous essayons d’exige un sursaut et un réveil des mentalités de la part des intellectuels, des historiens, des scientifiques pour prétendre à un développement en Afrique et de manière durable.

192960_10150349100259136_3281268_oDans « Sun Afreeca » vous dites : « … it’s all about time yours sons and daughters get together and stop the violence » c’est un cri que vous lancez pour le continent, pourquoi ce besoin ?

Oui c’est un cri, car il y a un gros malaise. Face à cette Afrique plein d’espoir, il y a nos malheurs aussi avec la violence et ces guerres qui touchent la pluspart du temps les plus dépourvus : les enfants et les femmes. Nous disons qu’il faut que nous arrivons à dépasser tout cela et d’essayer de travailler pour une Afrique riche et prospère.

Pour vous il ne faudrait pas remettre à demain ce nous pouvons faire aujourd’hui, vous n’attendez jamais « Tomorow » ?

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DEMAIN c’est l’Afrique qui est autour du « baraada » (théière). L’Afrique qui s’endort devant la corrup-tion BASTA. L’Afrique qui ignore son potentiel PLUS JAMAIS…et au final, nous n’attendons pas demain pour agir car le futur c’est maintenant : légui-légui.

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CULTURE

SÉNÉGAL – Avec “COSAAN”, Daara J Family signe un single de haute volée

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Ndongo D & Faada Freddy

Revoir sur les plateformes le légendaire groupe de hip-hop sénégalais Daara J Family fait plaisir. Le 30 mai 2025, le groupe signe son retour avec “COSAAN”, un single engagé qui résonne, avec ses mélodies matinées au mbalax et ses flows suaves, comme un rappel essentiel : ne jamais oublier d’où l’on vient. Le single comptabilise, sur YouTube, plus de 80 000 vues et plus de 900 commentaires.

“Fan nga cosaanoo ?” – Où sont tes racines ?
Cette interrogation en wolof, presque une supplique, sert de fil conducteur au nouveau titre de Daara J Family. COSAAN signifie littéralement “origine” ou “héritage”. Avec ce single, le duo emblématique formé par Faada Freddy et Ndongo D livre une œuvre à la fois poétique, politique et profondément enracinée dans l’histoire, surtout celle du Sénégal. C’est aussi un appel à la jeunesse africaine à ne pas oublier ses origines. Et surtout à valoriser son héritage culturel en marchant avec fierté sur les traces des anciens.

Cosaan, entre mbalax et rap
Formés en 1994, alors qu’ils étaient encore au lycée, les membres de Daara J Family ne se sont jamais départis de leur identité musicale. En effet, ils ont toujours mêlé verbe tranchant, spiritualité et conscience panafricaine. Dans “COSAAN”, ils renouent avec cette tradition qui leur est chère. Dans cette chanson, il y a des sonorités traditionnelles (mbalax) et des textures hip-hop contemporaines, en écho à leur conviction de toujours : le rap est né en Afrique, a voyagé, puis est revenu au bercail. Le refrain, traduit en français, est sans équivoque : “Le monde et ce qu’il contient / Si tu y vas et que tu l’obtiens / N’oublie pas, n’oublie pas / C’est là que se trouve ton origine !” Une exhortation directe à la jeunesse africaine à ne pas céder à l’amnésie culturelle et à maintenir en éveil la mémoire des ancêtres et à l’identité africaine.

Quand l’histoire habite la parole
Faada Freddy, avec sa voix soul reconnaissable entre mille, fredonne : “Nous savons d’où nous venons / Ce qui nous inquiète, c’est où nous allons…” Cette inquiétude lucide ne peut être tempérée que par une foi inébranlable dans les valeurs des anciens. Ndongo D, lui, ajoute dans un flow rapide : “Si tu oublies hier, demain tu seras perdu (…) Tu es né ici, tu viens d’ici, tu vis ici.” C’est un cri d’ancrage, une réponse au déracinement, une mise en garde contre l’oubli.

Daara J Family : Donner du sens au flow
De leur premier album éponyme en 1998 à Boomerang en 2003 — salué comme l’un des meilleurs albums hip-hop du siècle par The Observer — jusqu’à Yaamatele en 2020, Daara J Family a toujours su conjuguer l’art du flow avec celui du sens. Leur engagement dépasse les mots. Ils ont partagé la scène avec des icônes comme Public Enemy ou Mos Def, et sillonné les festivals de l’Afrique à l’Europe, du WOMAD au Live 8.

COSAAN : un single voué à la transmission
Plus qu’un retour, COSAAN est une transmission. C’est un manifeste. Celui d’un savoir, d’un devoir de mémoire, d’une fierté. À l’heure où les repères vacillent, où les cultures se diluent. Dans une époque marquée par les migrations, la mondialisation et les influences multiples, Daara J Family rappelle que l’identité est un socle, pas un fardeau. Que l’héritage n’est pas une nostalgie, mais une boussole. Et ils proposent une boussole musicale et identitaire avec ce single : Cosaan !

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A LA UNE

TCHAD – Kadeux, phénomène viral ou la dynamique de partage

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Nous avons presque tous découvert Kadeux sur TikTok en 2023 avec “Ayé han”. On était tombé sous le charme de ce jeune rappeur tchadien. Pourtant, il n’a que vingt-et-un ans. Malgré cet âge – âge souvent associé à l’insouciance juvénile –, ses mots, empreints d’humilité, tapent toujours dans la mille. En effet, il y résonne un flow tranchant, surtout lorsqu’il se met à décrire la difficile condition de vie des laissés-pour-compte. Mais pas seulement : il met aussi dans sa musique une sincérité et une modestie qui vont droit au cœur. Depuis son carton sur TikTok, l’artiste ne cesse de prendre de l’épaisseur. Kadeux, phénomène viral ou la dynamique du partage

Kadeux, un phénomène viral
Dans l’univers musical tchadien, un nom se détache aujourd’hui comme une poussière luminescente, avec éclat : Kadeux. Ceux qui pensaient que sa notoriété, propulsée par internet et les réseaux sociaux, n’allait pas faire long feu, se sont trompés. L’engouement ne s’est pas estompé et, sa fanbase ne fait que s’élargir. Né en 2003, à Koundoul au Tchad, Kadeux, de son vrai nom Kamal Borgoto, a réussi à hisser le rap tchadien sur la scène musicale internationale. Grâce à un savant mélange de sonorités locales – utilisation des dialectes tchadiens – et de musique contemporaine, il a créé un style unique et authentique qui résonne bien au-delà des frontières de son pays natal. Bien que sa carrière ait véritablement débuté 2023, Kadeux, rappelons-le, a pris le temps d’apprendre des groupes comme “Sexion d’Assaut” et plusieurs artistes internationaux. Son premier single “Ayé han” fait un carton, avec plus de 100 000 vues sur YouTube et 27 millions de vues sur TikTok. Un record pour un artiste tchadien. Il enchaîne avec “Biney”, une chanson engagée contre l’argent facile et les dérives de la société. Cette chanson franchit rapidement la barre des 200 000 vues sur YouTube. Puis vient “SAME SAME”, un hymne à la résilience et à l’espoir, qui reflète l’état d’esprit combatif et optimiste de la jeunesse tchadienne.

Kadeux, un artiste ancré dans l’authenticité
Kadeux se distingue par son utilisation des dialectes tchadiens qu’il manie avec une grande aisance. Aussi, cela donne à ses textes une puissance émotionnelle et une authenticité rare qui font de lui un artiste original. Son style musical engagé, teinté de sarcasme, est une plongée en apnée dès les premières notes, dans le marécage des maux de la société. Ses analyses sociales d’une finesse inouïe captent immédiatement l’attention du public. Lors des grands événements musicaux, aussi bien au Tchad que dans la sous-région, Kadeux fait partie des artistes à inviter. En effet, il sait mettre le feu à la scène, échauffer le public. Au nombre de ses performances marquantes, ces deux dernières années, nous pouvons évoquer la “fête de la musique à N’Djamena” (juin 2023), le “festival Afrobeat International au Burkina Faso”, une prestation en Côte d’Ivoire, au “FEMUCO”, une série de concerts aux côtés du rappeur ivoirien Didi B à N’Djamena et une tournée au Cameroun (Yaoundé, Douala, Ngaoundéré, Dschang…)

Fierté tchadienne
Malgré son jeune âge et sa carrière encore naissante, Kadeux, qui accumule déjà des multiples récompenses tant au Tchad qu’à l’international, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. À ses ambitions musicales, il a greffé deux rêves : lancer sa propre marque de vêtements et créer un studio de production. En 2024, au micro de RFI, l’artiste confie : “Je veux que ma musique soit un pont entre les générations, une voix pour ceux qui n’en ont pas, et une source d’inspiration pour la jeunesse tchadienne”. Avec son charisme, son authenticité et son talent brut, il y a des chances que le souhait de Kadeux se réalise : porter la culture tchadienne sur la scène internationale et faire entendre la voix des laissés-pour-compte.

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A LA UNE

MALI – Nana Menthe en concert au Pan Pipper, un show intense sur des notes mandingues

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Le 15 février 2025, lors de la ‘‘Nuit du Mandé’’, Nana Menthe Kouyaté donnait un show d’une puissance hors norme au Pan Pipper à Paris. Lors de ce concert organisé par Afrik’Consult et Doums Production, c’était l’occasion pour cette diva de la musique mandingue de présenter au public son nouvel album ‘‘Karan’’ (2024).

Un show intense
C’est sous les regards d’armée de projecteurs lumino-fluorescent que Nana, en robe de soirée sirène dentelle rouge, fait son entrée sur la scène. Le bassiste est en hauteur par rapport aux musiciens qui tiennent les guitares et le tam-tams et le n’goni. Une danse sapée comme une chanteuse disco des années 80 attend que Nana donne le la. Le décor est sublime. Reste plus que le spectacle. Sol-ré-do ! Nana, celle qu’on surnomme ‘‘l’oiseau rare’’. Tour à tour, Nana visite son répertoire, depuis N’Toutadon jusqu’à Karan son dernier album. Elle avait à ses côtés des artistes de renom comme Adja Soumano, Pedro Kouyaté, Liberté Kanté, Amadou Sodia et bien d’autres artistes invités.

Nana, la voix du mandingue
Fille du virtuose de la kora Batrou Sékou Kouyaté, Nana Kouyaté, comme le suggère son nom, est une griotte. Née à Abidjan en 1988, elle grandit à Bamako. Bien que griotte, son père voyait d’un mauvais œil que sa fille fasse de la musique. Cependant, avec l’aide de sa mère, elle brave cet interdit et s’illustre, déjà à son jeune âge avec sa voix de contralto léger, un tantinet porté vers le mezzo-soprano dramatique comme Oumou Sangaré ou Coumba Gawlo ou même Fanta Damba, Nana rivalise, par la voix, avec les divas mandingue. En 2005, elle embarque pour Paris et s’y installe. Par la suite, elle va collaborer avec des légendes comme Salif Keita, Papa Wemba, Oumou Sangaré et Amadou et Mariam. Désormais, elle fait entendre sa voix par le biais de la musique. En 2024, elle a sorti un nouvel album intitulé ‘‘Karan’’.

Karan, ou les bénéfices de l’éducation
Karan, signifiant « éducation » en bambara, est un album de 11 titres qui résonne comme un manifeste pour la transmission des valeurs et la perpétuité des traditions. Nana Menthe y aborde des thèmes universels tels que l’amour, la paix, l’unité africaine et la lutte contre les violences faites aux femmes, dans une fusion subtile entre sonorités traditionnelles et influences contemporaines.

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Karan, quelques morceaux choisis
Avec ces onze titres, évocateurs et engagés, Nana explore les réalités profondes de la société où chaque morceau est une fresque sonore. Tandis qu’ “Acapelle” lève le voile sur les tumultes du mariage, en dévoilant les attentes et les désillusions qui l’accompagnent. “Denmbalou”, en collaboration avec Alune Wade, Guimba Kouyaté et Paco Sery, raconte, pat contre, avec émotion les défis de la maternité et les angoisses d’une mère face à l’éducation de son enfant. Ensuite, l’hommage vibrant à Cheikh Ahmadou Bamba célèbre l’héritage spirituel d’un grand soufi. Et puis il y a le titre phare : “Karan”, titre phare de l’album, exalte les vertus de l’éducation comme pilier de l’émancipation personnelle et du développement national. “Rien n’est au-dessus de l’éducation”, dit l’artiste, soulignant son rôle central, même dans les parcours migratoires où elle devient un passeport pour l’intégration. En attendant, le public se prépare avec ferveur à la prochaine performance de Nana, prévue à Orléans le 25 mars 2025.

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