AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Khalifa Sall mise sur Barthélemy Diaz pour les élections locales
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, compte jeter son dévolu sur l’actuel idylle de Sacré-cœur, Barthélemy Diaz. L’homme politique est actuellement en liberté provisoire après sa détention pour détournement de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, le membre du Parti Socialiste pourrait ne pas se présenter aux prochaines élections locales sans amnistie. Il pourrait dans un premier temps promouvoir Barthélemy Diaz et ensuite choisir l’option de l’alliance avec Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko en vue des prochaines élections locales prévues au mois de janvier 2022.
Les calculs politiques sont désormais lancés à l’approche des élections locales reportées à maintes reprises. L’enjeu majeur est la mairie stratégique de Dakar. Khalifa Ababacar Sall, idylle de Dakar de 2009 à 2007, veut se réorganiser pour ne pas perdre cet avantage. Conscient que seule une amnistie pourrait lui permettre de prendre part aux élections locales, ce qui est moins probable, il mise désormais sur Barthélemy Diaz, actuel maire de Sacré-cœur.
L’objectif affiché pour cette stratégie politique est d’essayer de trouver une liste unique dans le but de maximiser les chances de remporter la victoire. Cela passe, nécessairement, par une alliance avec l’opposant et leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. L’ancien député, dont le poids électoral ne cesse de grandir, pourrait constituer un allié de taille dans ce ring politique. Sa relation de confiance avec Barthélemy Diaz est un atout majeur pour concrétiser cette coalition.
« Il ne faut pas répéter l’erreur de 2017 où l’opposition est partie aux Législatives en ordre dispersé et n’a récolté que peu de députés. Il faut tirer les leçons de 2017. Si nous n’avions pas commis cette erreur, nous n’en serions pas là aujourd’hui », avait dit le leader de “Taxawu Sénégal” Khalifa Ababacar Sall, en marge d’une visite d’Ousmane Sonko au Siège de “Taxawou Sénégal” le 17 mars 2021.
Toutefois, il faudra convaincre les cadres du Parti Socialiste, car il y a beaucoup de jeunes qui aspirent à diriger la mairie de Dakar. A rappeler que Soham El Wardini, âgée de 65 ans, est à la tête de la mairie de Dakar depuis le 29 septembre 2020, élue avec 64 voix sur 88 suffrages exprimés au terme d’un conseil municipal.
AFRIQUE
BÉNIN – Patrice Talon s’exprime sur la traque des mutins et la réforme constitutionnelle
Le président béninois Patrice Talon s’est exprimé sur deux dossiers majeurs de l’actualité nationale : la poursuite des auteurs des événements du 7 décembre dernier et la récente révision de la Constitution, promulguée le 17 décembre 2025.
Concernant la tentative de mutinerie, le chef de l’État a assuré que la traque du principal responsable et de ses complices se poursuit activement. Un mandat d’arrêt international a été émis, et les autorités béninoises ont sollicité la coopération des pays voisins afin de faciliter leur localisation et leur extradition. Sans citer de pays précis, Patrice Talon a indiqué que les auteurs de ces actes ont été manipulés par des responsables politiques qu’il qualifie de « nostalgiques et jaloux », avec l’appui de soutiens extérieurs.
Le président n’a pas mâché ses mots à l’égard des mutins, les qualifiant de « crapules », de « voyous » et de « marginaux ». Il s’est félicité de l’absence totale de ralliement, tant au sein de l’armée et de la Garde nationale que de la population. Évoquant le cas de Pascal Tigri, Patrice Talon a révélé que ce dernier avait été contacté par son supérieur hiérarchique et invité à se rendre, avant de prendre la fuite en tenue civile. Il a salué le professionnalisme et la loyauté des forces de défense et de sécurité, qu’il a jugées « extraordinaires ».
Le second volet de son intervention a porté sur la révision constitutionnelle, vivement critiquée par l’opposition. Patrice Talon a rejeté toute accusation d’allongement déguisé du mandat présidentiel et a clarifié la notion de trêve politique. Selon lui, celle-ci ne vise qu’à empêcher une campagne électorale permanente, rappelant que la Constitution encadre déjà strictement les périodes de campagne. Il a précisé que la critique de l’action publique demeure pleinement garantie.
Enfin, s’agissant de la création du Sénat, le président a défendu cette institution comme un organe d’arbitrage destiné à prévenir les blocages institutionnels et à assurer la stabilité politique, estimant que son expérience du pouvoir en démontre la nécessité.
AFRIQUE
MALI – L’imam Dicko et la CFR lancent la « troisième voie » contre la junte
Au Mali, le paysage politique en exil s’organise avec l’essor de la Coalition des forces pour la République (CFR). Lancée début décembre 2025, cette organisation placée sous l’égide de l’imam Mahmoud Dicko enregistre ses premiers ralliements de poids. Son objectif est sans équivoque : mettre un terme à une transition militaire qui dure depuis plus de cinq ans et restaurer l’ordre constitutionnel ainsi que les libertés fondamentales.
Housseini Amion Guindo, dit « Poulo », ancien ministre et figure de proue de l’opposition, est le premier grand leader politique à officialiser son adhésion. Pour lui, la CFR représente une « troisième voie » indispensable face au dualisme destructeur entre la « dictature implacable » de la junte et la menace jihadiste. Selon Guindo, ces deux extrêmes se nourrissent mutuellement, piégeant le peuple malien dans une impasse sécuritaire et démocratique.
D’autres personnalités, comme Abdoulaye Coulibaly (ICAP) et Oumar Abdou Touré (Kaoural Renouveau), ont également rejoint le mouvement. Ils voient en l’imam Dicko, figure morale historique déjà au centre de la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, le seul « repère incontournable » capable de fédérer les Maliens autour d’un projet de résistance pacifique. La CFR appelle désormais à la désobéissance civile pour contraindre le pouvoir militaire à rendre les rênes du pays.
Cependant, une interrogation subsiste : le silence de son mentor. Exilé en Algérie, l’imam Mahmoud Dicko ne s’est pas encore exprimé publiquement sur cette coalition dont il est le référent républicain. Si de nombreux acteurs du mouvement prodémocratie soutiennent la dynamique, ils attendent une déclaration officielle du guide avant de s’engager totalement. Ce nouveau pôle d’espérance parviendra-t-il à ébranler le régime de Bamako depuis l’extérieur ? L’avenir de la résistance malienne semble désormais suspendu aux mots de l’imam.
AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – L’épouse de l’ex-président mise en examen au Portugal
La police judiciaire portugaise a annoncé, mardi 16 décembre 2025, la mise en examen de Dinisia Reis Embalo, épouse du président bissau-guinéen déchu Umaro Sissoco Embalo, pour des soupçons de contrebande et de blanchiment de capitaux. Cette procédure judiciaire fait suite à une opération menée à Lisbonne après l’arrivée d’un jet privé en provenance de Bissau.
Selon les autorités portugaises, Dinisia Reis Embalo est arrivée au Portugal le week-end dernier à bord du même avion qu’un autre passager interpellé dès son arrivée, Tito Fernandes, chef du protocole de l’ancien président renversé. L’arrestation de ce dernier, intervenue le dimanche 14 décembre à l’aéroport militaire de Lisbonne, est à l’origine de l’enquête en cours.
Tito Fernandes était en possession de cinq millions d’euros en espèces, une somme immédiatement saisie par la police. Il est soupçonné de contrebande et de blanchiment de capitaux. Bien qu’il ait été remis en liberté après son interpellation, les investigations se poursuivent afin de déterminer l’origine et la destination des fonds transportés. L’ouverture de la procédure visant Dinisia Reis Embalo est directement liée à cette affaire, précisent les enquêteurs.
D’après l’agence de presse portugaise Lusa, le vol avait pour destination finale Dubaï, ce qui renforce les soupçons portant sur un circuit financier international. L’enquête aurait été déclenchée à la suite d’une dénonciation anonyme signalant des mouvements suspects à bord de l’appareil.
Depuis le coup d’État qui l’a renversé, Umaro Sissoco Embalo a quitté la Guinée-Bissau. Il aurait successivement trouvé refuge à Dakar puis à Brazzaville, avant de s’installer au Maroc, selon plusieurs sources concordantes.
Cette affaire est accueillie favorablement par certaines organisations de la société civile bissau-guinéenne. Le Frente Popular, par la voix de son coordonnateur Armando Lona, dénonce un « régime au service du crime organisé » et considère cette mise en examen comme un signal fort adressé à l’opinion publique et aux réseaux impliqués dans des pratiques financières illicites.
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