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CULTURE

SÉNÉGAL – “Le Mandat du Chaos”, Marcel A. Monteil, éditions Kanguere, 2025

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“Le Mandat du Chaos” de Marcel A. Monteil décrit, et parfois analyse avec une grande lucidité, les maux qui minent une Afrique contemporaine, infestée comme un corps cancérisé par la tumeur du népotisme, du clanisme, de la gabegie financière, du populisme frelaté – escorte de la bonne vieille dame dépravée aux tétons nécrosés, qui, trop longtemps, a été sucée par des imbéciles libidineux se croyant indispensables à l’avenir d’un pays : la corruption –, et qui n’a rien appris de ses héros comme Massa Kankan Moussa ou Soundiata Keïta.

Paru aux éditions Kanguere, dans la commune de Diakhao (département de Fatick), et préfacé par l’expert en communication Babacar Ndoye, “Le Mandat du Chaos” de Marcel A. Monteil est un recueil court mais dense – à peine une centaine de pages. Il convoque les morts et interpelle les vivants, à la manière d’une sourate adressée à une Afrique rongée par les inégalités sociales et les absurdités de certaines ambitions politiques.

Ce recueil – un ensemble de récits poétiques et engagés, épiques (Le Mandat du Chaos, Le Chant d’exil…) – pointe du doigt le délitement des mœurs et des mentalités de la bourgeoisie politique africaine. Et, comme piqûre de rappel, il convoque de grandes figures historiques comme Soundiata Keïta et Taytu Betul.

J’ai lu, dans un article de presse en ligne il y a quelques jours, que ce livre “invite à réfléchir sur les défis des villes africaines, notamment Dakar, confrontées à l’urbanisation rapide, aux inégalités sociales et aux crises environnementales.” Je vais faire un peu de polémique. Je veux dire : ce livre, au fond, se fiche bien de “Dakar” ; c’est un prétexte. C’est un kaléidoscope de nos comportements sociaux, économiques et politiques ; un miroir dans lequel se reflètent nos joyeuses perfidies, nos idioties abyssales et nos plus crasses vanités.

Mais ce livre n’est pas qu’un passage à tabac des élites africaines. Non. Il parle aussi de ces déserteurs – des bras valides et des cerveaux bien faits – qui poursuivent le mirage-eldorado pour finir noyés dans la Méditerranée. D’eux aussi, il parle. Et il pose cette question, qui brasille comme un éclair dans un gros orage : “Pourquoi affronter les tempêtes de l’océan, quand une telle bravoure pourrait servir à renverser les mauvais rois ?” Il ne dit pas “président” ; il dit “roi”. La nuance est là.

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Enfin, il faut que l’Afrique, qui a tout d’un dragon, cesse de demander le briquet aux Occidentaux pour fabriquer son feu. Oui, je sais : je force un peu sur les images. Pour ceux qui ne le savent pas, un dragon a trop de feu intérieur pour quémander une simple flammette. Comprendra qui voudra. Bref, il faut que l’Afrique s’arrache cette tunique de Nessus, cet héritage colonial, qui l’amène à pisser sur ses propres héros (Soundiata Keïta, Kimpa Vita, Sankara, Taytu Betul, Biko, Cheikh Anta Diop…) et à se complaire à sucer les héros des autres.

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CULTURE

SÉNÉGAL – Hervé Samb : l’ambassadeur du Jazz Sabar sur la scène internationale

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Originaire de Rufisque, Hervé Samb s’est affirmé comme l’une des figures majeures du jazz sénégalais contemporain. Guitariste hors pair, compositeur et arrangeur audacieux, il se distingue par une créativité qui lui a ouvert les portes des scènes internationales. Très tôt, son talent éclate : à seulement 15 ans, il clôt l’édition 1993 du Festival de Jazz de Saint-Louis, succédant à des légendes comme McCoy Tyner et Jack DeJohnette, annonçant une carrière d’exception.

Au fil des ans, Samb a collaboré avec certains des plus grands noms de la musique mondiale, tels que Marcus Miller, Pat Metheny, Oumou Sangaré, Salif Keïta, David Murray et Meshell Ndegeocello. Sa véritable signature artistique réside dans le Jazz Sabar, une fusion novatrice qui mêle les rythmes traditionnels sénégalais, le jazz et des influences contemporaines. Ses albums témoignent de cette évolution : Cross Over (2009) et Time to Feel (2013) posent les fondations de son univers musical, Teranga (2018) affirme le Jazz Sabar comme style à part entière, Benn (2021) explore une dimension plus introspective, tandis que Jolof (2023) plonge dans l’histoire et la mémoire de l’ancien empire tout en affirmant une modernité enracinée.

Hervé Samb excelle également derrière la scène comme directeur musical et réalisateur. Il a dirigé les albums All Is Well et My World de Lisa Simone, ainsi que Climat d’Omar Pene, et a reçu de nombreuses distinctions, dont une nomination aux Grammy Awards pour l’album Holy Room de Somi, et une sélection au prix AUDELCO à New York pour sa direction musicale dans la comédie musicale Dreaming Zenzilé.

Toujours en quête de nouvelles explorations, Hervé Samb continue de captiver le public international. Entre héritage culturel et audace créative, il incarne l’excellence du jazz sénégalais et demeure une voix incontournable de la scène musicale africaine contemporaine.

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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – Josey dévoile « Raisonance », un album intime et puissant

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L’artiste ivoirienne Josey marque un tournant important dans sa carrière avec la sortie officielle de son nouvel album intitulé « Raisonance ». Composé de douze titres, ce projet se veut une plongée profonde dans les émotions humaines, un espace où la chanteuse explore ses propres vérités tout en cherchant à toucher celles de son public. Pour Josey, cet opus représente bien plus qu’une simple production musicale : c’est une œuvre assumée, intime et cohérente, pensée pour résonner avec les expériences personnelles des auditeurs.

Selon les informations révélées par Kawtef, les thèmes abordés dans « Raisonance » tournent autour de l’amour, de la résilience, de la quête d’harmonie intérieure et de la découverte de soi. Chaque morceau a été conçu comme une étape dans un voyage émotionnel, invitant l’auditeur à réfléchir, ressentir et parfois se reconstruire. La démarche artistique met en lumière la volonté de Josey de proposer une musique authentique, capable de franchir les frontières culturelles et de susciter une véritable connexion.

Sur le plan musical, l’album offre une palette riche et diversifiée. Josey y mêle des sonorités afropop, du coupé-décalé, de la soul, ainsi que des influences urbaines, créant un ensemble à la fois moderne et fidèle à son identité. Sa voix, connue pour sa puissance et sa capacité à transmettre des émotions intenses, y occupe une place centrale. Cette variété de styles témoigne de la maturité artistique de la chanteuse et de son désir d’élargir son univers musical.

Avec « Raisonance », Josey s’affirme comme l’une des voix majeures de la scène ivoirienne contemporaine. Cette sortie contribue également à dynamiser l’actualité musicale francophone, marquée par d’autres projets attendus, tels que l’album « Destiné » d’Aya Nakamura. Une période particulièrement riche pour les amateurs de musique africaine et urbaine.

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CINÉMA

ALGÉRIE – Festival de Timimoun : une oasis de cinéma et de coopération

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Timimoun, oasis saharienne d’Algérie, accueille du 13 au 18 novembre la première édition du Festival international du court métrage, avec le Sénégal comme invité d’honneur. Cette ville historique, célèbre pour sa culture zenette et ses paysages ocre, s’est transformée en haut lieu du cinéma.

Le festival, dirigé artistiquement par Fayçal Sahbi, attire un large public dans son unique salle de cinéma et son théâtre de verdure. Il met à l’honneur des figures algériennes telles que Mounès Khammar et Lyes Salem.

Lors de la cérémonie d’ouverture, la ministre algérienne de la Culture, Malika Bendouda, a salué le partenariat culturel avec le Sénégal, représenté par l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. La délégation sénégalaise a exprimé sa volonté de renforcer les échanges cinématographiques avec l’Algérie, ouvrant la voie à de futures coproductions africaines.

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