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AFRIQUE CENTRALE

RD CONGO : Martin Fayulu dénonce un « coup d’État constitutionnel ».

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Ses requêtes rejetées et la victoire de Félix Tshisekedi confirmée par la Cour Constitutionnelle avant le lever du soleil, l’opposant Martin Fayulu a dénoncé le 20 janvier, un « coup d’État constitutionnel » annonçant qu’il se considère désormais comme « le seul Président légitime » de la RDC revendiquant la victoire avec 60% des voix.

Candidat malheureux de la coalition Lamuka à la présidentielle, arrivée 2ème la présidentielle avec 34,8% des voix, Martin Fayulu n’a pas su se maitriser, après l’annonce le week-end de la décision irrévocable de la Cour constitutionnelle, confirmant la victoire de Félix Tshisekedi. Quelques minutes après l’arrêt de la haute court,, l’opposant a convoqué la presse dans son hôtel, proche de la résidence présidentielle, dans la commune de Gombe. Dans ses déclarations, Martin Fayulu a dit se considérer comme le président élu de la RDC, appelant en même temps le peuple à la résistance, sans trop de commentaires. En même temps, partout ailleurs, les félicitations à l’endroit de Félix Tshisekedi affluent.

« Par cet arrêt, la Cour Constitutionnelle vient, une fois de plus, de confirmer qu’à l’instar de la CENI, elle est au service d’un individu et d’un régime dictatorial qui ne respecte ni les lois de la république ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale », a lancé l’opposant qui espérait obtenir de la cour le recomptage manuel des voix. « Ce n’est ni plus ni moins un coup d’État constitutionnel, car il porte à la magistrature suprême un non élu (…) je me considère désormais comme le seul président légitime de la République démocratique du Congo », a-t-il ajouté, entouré de ses proches et de quelques jeunes militants.

Après avoir demandé aux Congolais de « ne pas reconnaître tout individu qui se prévaudrait illégitimement de cette qualité ni obéir aux ordres qui émaneraient de lui », M. Fayulu a appelé ses compatriotes à organiser « des manifestations pacifiques sur toute l’étendue du territoire national » pour protester contre la décision de la Cour Constitutionnelle. À la communauté internationale, le perdant a demandé de « ne pas reconnaître un pouvoir qui n’a ni légitimité ni qualité légale pour représenter le peuple congolais ».

M. Fayulu accuse M. Tshisekedi d’être « totalement complice » d’un « putsch électoral » organisé par le président sortant, Joseph Kabila. Dans le camp de ce dernier, l’on digère la défaite d’Emmanuel Ramazani Shadary (23 %), le verdict de la haute cour fait l’unanimité. La réaction de Fayulu est, en réalité, « l’expression du désarroi d’un leader qui n’a rien de démocratique. C’est en réalité un leader autocratique qui voudrait par ces appels punir le peuple », a réagi le porte-parole de la majorité présidentielle, Alain Atundu, joint par Jeune Afrique.

Rappelons que des heurts ont brièvement éclaté, lundi, à Kinshasa, entre des partisans de l’opposant Martin Fayulu et des conducteurs de motos-taxis assimilés à des proches de Félix Tshisekedi. L’un d’eux a été gravement blessé à la tête. Environ 300 partisans de Martin Fayulu, rassemblés lundi 21 janvier dans le centre-ville de Kinshasa, où ils voulaient tenir une réunion publique, s’en sont pris à une poignée de conducteurs de motos-taxis assimilés à des proches de l’autre opposant, Félix Tshisekedi. Selon un journaliste de l’AFP, les pro-Fayulu ont lancé des pierres à un groupe des motos-taxis, blessant gravement l’un d’entre eux à la tête. La police est rapidement intervenue pour s’interposer et pour les disperser.

Notons que par cette publication des résultats définitifs, Kinshasa a passé outre l’appel de l’Union africaine qui avait émis de « sérieux doutes » sur les résultats publiés le 10 janvier dernier par la CENI. L’Union africaine avait d’ailleurs préconisé la semaine dernière que la publication des résultats de la présidentielle du 30 décembre soit repoussée, faisant part de « doutes sérieux ». Elle a annoncé le report de la venue en RDC d’une délégation.

La décision de la Cour constitutionnelle a toutefois convaincu plusieurs dirigeants africains, ceux du Kenya, de Tanzanie, d’Afrique du Sud ou du Burundi, d’adresser leurs félicitations à Félix Tshisekedi. Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères de Belgique, l’ancienne puissance coloniale, a déclaré à la presse locale qu’il aurait préféré que le processus menant à l’élection de Félix Tshisekedi fût plus transparent. De son côté, Paris a indiqué « prendre note » de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle. « Cette élection a permis aux Congolais d’exprimer avec force et dans le calme leur désir d’alternance », a estimé la porte-parole du Quai d’Orsay lors d’un point de presse électronique. Un ambassadeur français sera envoyé en RD Congo pour assister à l’investiture de Félix Tshisekedi.

Alors que des messages de félicitations à Félix Tshisekedi fusent de partout, la position extrême, adoptée par Fayulu, pourrait bien s’avérer comme un simple coup d’épée dans l’eau. C’est une déclaration inopportune dont les conséquences pourraient à l’avenir le desservir. L’on se rappelle qu’en 2011, à l’annonce des résultats de la présidentielle, Etienne Tshisekedi avait adopté la même attitude, avant de s’essouffler sur le terrain politique. Martin Fayulu ferait mieux de ne pas retomber dans les mêmes travers.

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RD CONGO –  Élections : Un cadre du parti du candidat Moïse Katumbi meurt lors d’un déplacement dans l’est du pays

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Un cadre du parti de l’opposant Moïse Katumbi a été tué et plusieurs autres blessés mardi 28 novembre 2023 à Kindu, dans l’est de la RDC, où l’opposant est arrivé dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle du 20 décembre. Il s’agit du premier incident majeur depuis le début de cette campagne électorale qui se déroule dans un climat politique tendu.

Le climat était déjà tendu bien avant l’atterrissage de l’avion de Moïse Katumbi, les autorités ayant interdit à l’opposant de tenir son meeting à la Tribune centrale de l’artère principale de la ville de Kindu.

À son arrivée, Moïse Katumbi et ses alliés, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et Seth Kikuni ont été acclamés et suivis par la foule dans les rues avant le rassemblement délocalisé ailleurs. C’est à l’approche de la résidence du gouverneur que l’opposant et ses partisans ont été attaqués à coup de jets de pierres par des jeunes supposés appartenir au parti présidentiel.

« Lapidé », selon son parti

Dans les échanges et la cohue, en tête de cortège, Dido Kakisingi, responsable de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi à Kindu, a été atteint par un projectile. À terre, il a été roué de coups violents jusqu’à rendre l’âme, selon son parti, affirmant qu’il a tout simplement été « lapidé ».
 
Mais pour le maire de Kindu, ce dernier est tombé d’un véhicule du cortège avant d’être tamponné.  La police s’est interposée, en tirant à balles réelles. Dans la foulée, plusieurs autres blessés ont été enregistrés.
 
Ces incidents n’ont pas freiné le cortège de campagne de Moïse Katumbi qui a tenu son rassemblement pour solliciter le vote des populations.

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CONGO – Au moins 37 morts dans une bousculade lors d’un recrutement de l’armée à Brazzaville

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Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit du 20 novembre 2023 dans une bousculade lors d’une opération de recrutement de l’armée dans la capitale Brazzaville, ont annoncé, mardi 21 novembre, les autorités locales.

Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit de lundi 21 novembre 2023, dans une bousculade survenue lors d’une opération de recrutement de l’armée, selon des sources officielles. Le drame s’est produit après 23 heures au stade Michel d’Ornano, au cœur de la ville, selon plusieurs témoins.

C’est ce site qui a été choisi pour accueillir des jeunes de 18 à 25 ans, candidats au recrutement dans l’armée. Depuis la semaine dernière, l’armée congolaise a annoncé le renforcement de ses effectifs par l’engagement de 1 500 nouveaux agents.

Fatigués d’attendre

Lundi, les choses ont traîné pendant toute la journée. Tard dans la nuit, les candidats étaient toujours sur les lieux. Fatigués d’attendre dehors, ils ont forcé le portail du site qui, selon des témoignages, s’est écroulé sous eux. Les uns ont marché sur les autres pendant plusieurs minutes.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs corps dans les services de la morgue municipale, mais aussi de nombreux blessés admis au CHU ou encore à l’hôpital militaire.
 
Les services d’urgence font état de 37 morts. Le bilan est encore provisoire. Il pourrait s’alourdir, parce qu’il y a de nombreux blessés, certains dans un état critique.aA

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TCHAD – L’opposant Succès Masra prône la réconciliation nationale

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Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, qui avait fui il y a un an, est rentré d’exil le 3 novembre après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.

Cet accord prévoit notamment une « amnistie générale » pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires.

Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l’opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d’experts mandatés par l’ONU.

M. Masra a exhorté dimanche des centaines de ses partisans rassemblés à N’Djamena à l' »apaisement » et à ne pas « réclamer vengeance », rapporte un correspondant de l’AFP.

En martelant le mot « réconciliation » à maintes reprises, Succès Masra a « prié Dieu pour qu’il apaise les cœurs » des victimes et leurs familles et les « guide vers la responsabilité collective ». « La réconciliation n’est pas une capitulation », a-t-il lancé.

Depuis son retour au pays, le reste de l’opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un « accord » de dupes et fustige un ralliement de M. Masra au pouvoir dans la perspective d’élections promises pour 2024.

Elle appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l’amnistie comme le moyen « soustraire à la poursuite les criminels (…) qui ont tué en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022 », a résumé pour l’AFP Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).

Le discours-fleuve de M. Masra a été ponctué d’ovations d’une foule compacte de partisans habillés aux couleurs nationales.

« Son discours rassure le peuple, on est debout », s’enthousiasme Etienne Josue, 25 ans. « Il fait renaître en nous un sentiment d’espoir, après le 20 octobre, il n’y avait plus d’espoir », renchérit Salim Abdoulaye, 32 ans.

« Notre frère Mahamat Déby peut compter sur nous comme un allié du peuple. Nous sommes prêts à poursuivre avec les autorités pour trouver une solution globale », a conclu M. Masra.

Le général Déby a été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de quinze généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer trente années durant.

Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.

Le 20 octobre 2022, plus de 600 jeunes hommes, dont 83 mineurs, ont été arrêtés –au moins un millier selon l’opposition– et déportés dans le sinistre pénitencier de Koro Toro en plein milieu du désert.

La plupart y ont été condamnés un mois et demi plus tard à de la prison ferme pour « insurrection » dans un procès de masse sans avocats.

Ils ont ensuite été rapidement graciés par le général Déby et remis en liberté. Mais l’opposition et des ONG internationales affirment que des dizaines voire des centaines ont disparu le 20 octobre et les jours suivants, « exécutés » ou décédés durant leur transport à Koro Toro.

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