AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Alioune Badara Cissé : Itinéraire d’un homme au service du peuple sénégalais
Décédé des suites d’une maladie ce samedi 28 août 2021 à l’hôpital principal de Dakar, Alioune Badara Cissé, appelé affectueusement ABC, a occupé plusieurs postes du gouvernement d’Abdoulaye Wade à celui de Macky Sall. En sincère collaborateur, il est réputé pour son objectivité et ses prises de position en faveur des intérêts exclusifs du peuple sénégalais. Retour sur le parcours de cet homme multidimensionnel, connu pour sa sagesse et son franc parler.
Né le 16 Février 1958 à Saint-Louis, Alioune Badara Cissé a fait ses études primaires dans sa ville natale. C’est à Dakar où il continue ses études secondaires jusqu’à l’obtention du baccalauréat en série A4 avec une mention bien en 1978. Sa passion pour la langue de Shakespeare fera de lui le Premier lauréat du Concours Général en Anglais en 1977 du Lycée Seydou Nourou Tall.
Il commence des études de langues étrangères, Anglais et Espagnol, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il obtient son DEUG en langues étrangères appliquées en 1980. Après une licence en langues étrangères appliquées de l’Université de Saint-Etienne en France obtenue en 1981, il effectue un séjour en Ecosse où il y enseigne l’anglais, l’espagnol et le français à Beath High School jusqu’en 1983.
Il retourne en France, mais cette fois-ci à Toulouse où il obtient plusieurs diplômes de 1983 à 1986. C’est ainsi qu’il décroche successivement une licence de Droit International Public à l’Université Sciences Sociales de Toulouse, une maîtrise de langues étrangères appliquées à l’Université Toulouse le Mirail, un diplôme de l’Institut de Sciences Politiques de Toulouse (filière économique et finance) ainsi que deux Diplômes supérieurs (DS) de Droit Économique du transport aérien et développement et coopération technique à l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de l’Université Sciences Sociales de Toulouse .
C’est alors qu’il retourne dans son pays natal où il est admis au Barreau de Dakar en 1988 après l’obtention d’une Maîtrise en Droit des Affaires. En 1992, il devient avocat à la Cour. La même année, il est bénéficiaire du Hubert Humphrey Fellowship Program pour un séjour académique au Minnesota aux Etats Unis d’Amérique. Pendant son séjour aux Etats Unis, il sera diplômé en leadership et innovation à l’Institut d’Administration Publique de l’université du Minnesota certifié en leadership et innovation et décroche son doctorat en 1999. Il devient ainsi Duris Doctor de Hamline University School of Law à Saint-Paul au Minnesota.
Son parcours académique peu ordinaire et sa forte personnalité de leader l’ont amené à occuper plusieurs postes de responsabilités. De 2004 à 2007, Me Cissé va être successivement Conseiller Spécial du Premier Ministre du Sénégal, Directeur de Cabinet de Monsieur le Ministre des Sports, Directeur de Cabinet du Premier Ministre Macky Sall, Secrétaire Général du Gouvernement et Commissaire général du Gouvernement près le Conseil d’Etat.
Il est le premier Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur sous l’ère Macky en Mars 2012. Il n’y reste que 7 mois avant de reprendre sa robe d’avocat. En Août 2015, Monsieur Macky Sall, Président de la République le nomme Médiateur de la République. Fervent défenseur des Droits, Me Cissé s’est fixé d’être une oreille attentive pour les Sénégalais face à une Administration qu’ils pensent insensible à leurs réclamations.
Son décès est vécu comme une grosse perte pour le pays qui le voyait comme un régulateur social surtout à quelques mois des élections locales et législatives.
AFRIQUE
GAMBIE – L’ex-Jungler Sanna Manjang inculpé pour deux meurtres
En Gambie, la justice a formellement inculpé, ce mercredi 3 décembre 2025, Sanna Manjang, ancien membre des redoutés « Junglers », les escadrons de la mort qui opéraient sous le régime de Yahya Jammeh. Considéré depuis plusieurs années comme l’un des fugitifs les plus recherchés du pays, il a été appréhendé au Sénégal le samedi 29 novembre, lors d’une opération conjointe menée avec les autorités gambiennes, avant d’être transféré mardi à Banjul. Il devra désormais répondre du meurtre de deux hommes, des crimes liés à la période la plus sombre de la dictature jammehiste.
Sanna Manjang est poursuivi pour l’assassinat du journaliste de l’AFP, Deyda Haidara, tué en 2004, ainsi que pour celui de l’homme d’affaires Ndongo Mboob, en 2006. À l’époque, il appartenait aux Junglers, une unité paramilitaire chargée d’exécuter les opérations clandestines du régime : intimidations, disparitions forcées, tortures, exécutions extrajudiciaires. Ce groupe avait pour mission d’étouffer toute dissidence sous l’autorité de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017 avant de s’exiler en Guinée équatoriale.
Les conclusions de la Commission « Vérité, réconciliation et réparations » (TRRC) placent d’ailleurs Sanna Manjang au cœur du système répressif. Elles le décrivent comme l’un des exécutants les plus impliqués dans les opérations illégales menées par les Junglers. En 2019, devant cette même commission, l’ex-membre Malick Jatta avait rapporté que Manjang figurait parmi ceux qui avaient tiré sur Deyda Haidara : « Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng, un autre Jungler et Sanna Manjang », avait-il affirmé.
Pour l’avocat américain Reed Brody, engagé auprès des victimes de Jammeh, l’arrestation de Manjang pourrait constituer un tournant majeur. S’il coopère avec la justice, son témoignage pourrait fournir des éléments déterminants sur le fonctionnement interne des Junglers et potentiellement accélérer la mise en cause de Yahya Jammeh lui-même.
AFRIQUE
GUINÉE – Nouveau look, nouvelles ambitions : Doumbouya vise les urnes pour 2025
C’est la fin d’un suspense qui tenait la scène politique guinéenne en haleine depuis de longs mois. Mamadi Doumbouya a définitivement troqué le silence contre l’action politique en officialisant, ce mardi, sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. C’est depuis son quartier général situé à Landréah, dans la commune de Dixinn, que le candidat indépendant a lancé les hostilités, porté par la mouvance « Génération pour la modernité et le développement ».
Ce lancement de campagne a été marqué par une transformation visuelle symbolique et soigneusement orchestrée. Loin de l’image austère du militaire, Mamadi Doumbouya est apparu vêtu d’un maillot de football floqué « Mamadi Doumbouya Président 2025 » et d’une casquette. Détail frappant qui n’a échappé à personne : l’absence de ses lunettes noires habituelles, un choix de style suggérant une volonté de transparence et de proximité avec le peuple pour cette nouvelle étape civile.
Dans son discours inaugural, largement relayé sur les réseaux sociaux, le candidat sortant a misé sur la continuité. Il a vigoureusement défendu le bilan de ses quatre années à la tête de la Guinée, égrenant les réussites de sa gouvernance. Des réformes dans le secteur minier à la construction d’infrastructures routières, en passant par les améliorations dans l’éducation et la santé, Doumbouya présente son action comme un socle solide pour l’avenir.
La course à la présidence s’annonce toutefois disputée. Mamadi Doumbouya devra faire face à huit autres prétendants, dont une figure notable : l’ancien ministre Abdoulaye Yéro Baldé, candidat du Frondeg. Conscient de l’enjeu, le couple Doumbouya semble prêt à battre le pavé. Les images du lancement montrent le candidat aux côtés de son épouse, Lauriane Doumbouya, elle aussi en tenue de campagne. Une stratégie de communication rodée qui annonce une nouvelle phase offensive : aller au contact direct des électeurs pour détailler un programme de société ambitieux.
AFRIQUE
GUINÉE-BISSAU – Matériel détruit, PV confisqués : le processus électoral s’effondre
En Guinée-Bissau, le processus électoral issu du double scrutin du 23 novembre 2025 est désormais totalement paralysé. La commission électorale affirme qu’elle est incapable de publier le moindre résultat, non pas par manque de données, mais parce que tout ce qui permettait de compiler et vérifier les votes a été détruit lors du coup d’État du 26 novembre.
Mardi 2 décembre, Idriça Djalo, secrétaire exécutif adjoint de la commission électorale, a expliqué qu’aucun procès-verbal n’a pu être sauvé. Selon lui, les conditions « logistiques et matérielles » nécessaires à la proclamation des résultats n’existent plus. Pendant l’attaque, des hommes armés, masqués, ont fait irruption dans la salle où se déroulait la compilation. Ils ont terrorisé les 45 agents présents, confisqué leurs téléphones et détruit tout le matériel, y compris le serveur principal. Même les procès-verbaux provenant des régions d’Oio et Cacheu ont été interceptés pendant leur transfert et saisis par d’autres groupes armés.
Ce coup de force met un arrêt brutal au processus électoral qui s’apprêtait à livrer ses résultats. Le lendemain devait être annoncé le vainqueur de la présidentielle. À la place, les militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu tout le processus. Depuis, ils ont installé un pouvoir de transition dirigé par le général Horta N’Tam pour une durée annoncée d’un an.
Face à cette situation, une délégation de la CEDEAO s’est rendue à Bissau afin d’évaluer la possibilité d’une reprise du processus. La réponse de la commission a été catégorique : il est impossible de publier des résultats qui n’existent plus. L’organisation régionale, qui condamne le coup d’État, demande le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais la réalité sur le terrain montre un pays plongé dans l’incertitude totale.
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