AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL : Les cartes d’identité nationale vont expirer.
La durée de validité de la carte nationale d’identité arrive à expiration, pour une deuxième fois vendredi 30 juin 2017. Pour rappel, les cartes avaient expiré depuis le mois de décembre 2016. Le président de la République Macky Sall, par décret présidentiel n° 2016-2051 du 28 décembre 2016, avait prolongé la date de validité des anciennes cartes d’identité nationale numérisée jusqu’au 30 juin 2017, soit trois mois supplémentaires. Ce temps additionnel s’est vite écoulé laissant toujours la situation incertaine car la distribution des nouvelles cartes à quelques semaines des élections législatives, n’est toujours pas effectif.
De nombreux citoyens bien qu’ayant rempli les formalités pour l’obtention de la nouvelle carte d’identité biométrique de la Cedeao qui sert en même temps de carte d’électeur, n’ont jusqu’à ce jour rien reçu. Force est de noter que ce nouveau fichier électoral a atteint son objectif avec plus 4 millions d’inscrits avant même la fin de la clôture des inscriptions. Désormais, le problème ne se situe plus sur les inscriptions mais plutôt sur la disponibilité et le retrait des cartes.
“Cela fait plus de trois fois que je fais des vas et viens et pourtant, ils m’avaient donné rendez-vous au mois de mars, depuis lors, ma carte n’est toujours pas disponible. Je suis fatigué de faire des vas et viens.”.
Alioune Badara Diallo, le président de la commission de la commune de Pikine Nord affirme que les cartes arrivent par petite quantité : « Les cartes ne viennent pas dans leur globalité, elles viennent par compte goutte. Mais il faut noter qu’il n’y a deux semaines seulement que nous avons commencé à recevoir un nombre importante de cartes. Il faut comprendre aussi que nous avons un nombre d’inscriptions très élevées. Si la validité des anciennes cartes est prolongée de nouveau, nous allons applaudir d’autant plus que sur 100 cartes, on peut dire qu’il n’y a que 20 ou 30 qui sont sorties. Nous avons besoin de plus de temps pour une distribution globale des cartes.« .
Malick Ndiaye retrouvé à la sortie du bureau où il était venu pour récupérer sa carte qui n’est toujours pas disponible, trouve déplorable la situation : “Cela fait plus de trois fois que je fais des vas et viens et pourtant, ils m’avaient donné rendez-vous au mois de mars, depuis lors, ma carte n’est toujours pas disponible. Je suis fatigué de faire des vas et viens.”. Un soulagement pour Birane Bèye qui vient juste de récupérer sa carte : « C’est un ouf de soulagement. Nous avons beaucoup souffert avec ces nouvelles cartes. ». Yacine Ndiaye, élève en classe de terminal pense que la situation pouvait être pire si cette carte lui avait été demandée pour ses examens : « Heureusement que ces cartes ne sont pas exigées pour les examens car si tel était le cas, je risquais de ne pas faire mon bac et pourtant je me suis inscrite uniquement pour avoir une pièce d’identification pour les examens. ». Pour Malick Diop une nouvelle prolongation de la durée des cartes s’impose car il n’a toujours pas eu la sienne : « Ma carte n’est toujours pas disponible et ce n’est pas de ma faute. Il est hors de question que l’ancienne pièce ne soit plus valable. Que vais-je vais faire si je dois retirer de l’argent ou déposer des dossiers ? J’ose espère que le président va prolonger la date de validité. ».
L’espoir est grand chez bon nombre de sénégalais qui attendent toujours leurs cartes déposées depuis des mois. Plus de la moitié de ceux qui se sont inscrits pour avoir cette nouvelle carte biométrique de la Cedeao qui fait fie de carte d’électeur, n’ont pas encore reçu la leur, leur clé de sésame pour participer au scrutin. Reste à savoir si toutes les cartes seront disponibles d’ici les élections législatives le 30 juillet 2017 prochain.
AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE – Le RHDP favori, le PDCI en quête de remobilisation pour les élections législatives
À l’approche des élections législatives en Côte d’Ivoire, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’impose comme le parti le plus présent sur le terrain électoral. Il aligne le plus grand nombre de candidats, dont une large majorité de ministres en fonction et de figures majeures du parti. Du chef du gouvernement aux ministres des Eaux et Forêts ou de la Santé, les principaux cadres sont engagés dans leurs fiefs respectifs. Pour plusieurs observateurs, ces élections constituent un test politique majeur, dans un contexte où le président de la République souhaite impulser une transition générationnelle au sein de l’appareil d’État et du parti.
Favori du scrutin, le RHDP doit néanmoins composer avec une difficulté récurrente : la multiplication de candidatures indépendantes issues de ses propres rangs. Dans des régions stratégiques comme le Tonkpi à l’ouest ou la Bagoué au nord, ces dissidences fragilisent l’unité du parti. Le ministre Bruno Koné, lui-même candidat dans le nord du pays, a d’ailleurs appelé à la discipline et à la loyauté, afin d’éviter une dispersion des voix préjudiciable.
Face au RHDP, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) présente 163 candidats. Désormais dirigé par Tidjane Thiam, le parti doit aussi gérer des tensions internes. Des figures historiques, comme Maurice Kakou Guikahué à Gagnoa ou Olivier Akoto à Daoukro, se présentent en indépendants après avoir été écartées des investitures officielles. Après son absence remarquée à la présidentielle, le PDCI devra surtout mobiliser un électorat tenté par l’abstention.
Grand absent de ces législatives, le PPA-CI de l’ancien président Laurent Gbagbo a opté pour le boycott, dénonçant un climat politique qu’il juge délétère. D’autres acteurs majeurs de la présidentielle d’octobre ne sont pas non plus candidats, à l’image de Jean-Louis Billon ou de Simone Ehivet Gbagbo, même si son parti aligne une quinzaine de prétendants. Quant au FPI de Pascal Affi N’Guessan, il présente 21 candidats, sans son leader en tête de liste.
AFRIQUE
BÉNIN – Patrice Talon s’exprime sur la traque des mutins et la réforme constitutionnelle
Le président béninois Patrice Talon s’est exprimé sur deux dossiers majeurs de l’actualité nationale : la poursuite des auteurs des événements du 7 décembre dernier et la récente révision de la Constitution, promulguée le 17 décembre 2025.
Concernant la tentative de mutinerie, le chef de l’État a assuré que la traque du principal responsable et de ses complices se poursuit activement. Un mandat d’arrêt international a été émis, et les autorités béninoises ont sollicité la coopération des pays voisins afin de faciliter leur localisation et leur extradition. Sans citer de pays précis, Patrice Talon a indiqué que les auteurs de ces actes ont été manipulés par des responsables politiques qu’il qualifie de « nostalgiques et jaloux », avec l’appui de soutiens extérieurs.
Le président n’a pas mâché ses mots à l’égard des mutins, les qualifiant de « crapules », de « voyous » et de « marginaux ». Il s’est félicité de l’absence totale de ralliement, tant au sein de l’armée et de la Garde nationale que de la population. Évoquant le cas de Pascal Tigri, Patrice Talon a révélé que ce dernier avait été contacté par son supérieur hiérarchique et invité à se rendre, avant de prendre la fuite en tenue civile. Il a salué le professionnalisme et la loyauté des forces de défense et de sécurité, qu’il a jugées « extraordinaires ».
Le second volet de son intervention a porté sur la révision constitutionnelle, vivement critiquée par l’opposition. Patrice Talon a rejeté toute accusation d’allongement déguisé du mandat présidentiel et a clarifié la notion de trêve politique. Selon lui, celle-ci ne vise qu’à empêcher une campagne électorale permanente, rappelant que la Constitution encadre déjà strictement les périodes de campagne. Il a précisé que la critique de l’action publique demeure pleinement garantie.
Enfin, s’agissant de la création du Sénat, le président a défendu cette institution comme un organe d’arbitrage destiné à prévenir les blocages institutionnels et à assurer la stabilité politique, estimant que son expérience du pouvoir en démontre la nécessité.
AFRIQUE
MALI – L’imam Dicko et la CFR lancent la « troisième voie » contre la junte
Au Mali, le paysage politique en exil s’organise avec l’essor de la Coalition des forces pour la République (CFR). Lancée début décembre 2025, cette organisation placée sous l’égide de l’imam Mahmoud Dicko enregistre ses premiers ralliements de poids. Son objectif est sans équivoque : mettre un terme à une transition militaire qui dure depuis plus de cinq ans et restaurer l’ordre constitutionnel ainsi que les libertés fondamentales.
Housseini Amion Guindo, dit « Poulo », ancien ministre et figure de proue de l’opposition, est le premier grand leader politique à officialiser son adhésion. Pour lui, la CFR représente une « troisième voie » indispensable face au dualisme destructeur entre la « dictature implacable » de la junte et la menace jihadiste. Selon Guindo, ces deux extrêmes se nourrissent mutuellement, piégeant le peuple malien dans une impasse sécuritaire et démocratique.
D’autres personnalités, comme Abdoulaye Coulibaly (ICAP) et Oumar Abdou Touré (Kaoural Renouveau), ont également rejoint le mouvement. Ils voient en l’imam Dicko, figure morale historique déjà au centre de la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, le seul « repère incontournable » capable de fédérer les Maliens autour d’un projet de résistance pacifique. La CFR appelle désormais à la désobéissance civile pour contraindre le pouvoir militaire à rendre les rênes du pays.
Cependant, une interrogation subsiste : le silence de son mentor. Exilé en Algérie, l’imam Mahmoud Dicko ne s’est pas encore exprimé publiquement sur cette coalition dont il est le référent républicain. Si de nombreux acteurs du mouvement prodémocratie soutiennent la dynamique, ils attendent une déclaration officielle du guide avant de s’engager totalement. Ce nouveau pôle d’espérance parviendra-t-il à ébranler le régime de Bamako depuis l’extérieur ? L’avenir de la résistance malienne semble désormais suspendu aux mots de l’imam.
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