PORTRAIT
SENEGAL : Mohamed Baby : Un entrepreneur qui veut valoriser le Made In Sénégal. Par Dior Guèye.
Matar Mohamed Baby, 28 ans, est originaire de la ville de Ngaye Méckhé située à 120 km de Dakar, ville est très connue pour son artisanat et notamment pour son label DALOU NGAYE qui a fait le tour du monde. Il est à la tête de la structure B&Shoes, spécialisée dans la production et la commercialisation de chaussures et accessoires made in Sénégal. Portrait d’un entrepreneur qui se bat pour la promotion des produits made in Sénégal.
Titulaire d’un bac en série S2 depuis 2009, il intègre l’université Cheikh Anta Diop de Dakar à la FASEG où il obtient une maîtrise en Analyse et Politiques Economiques 4 ans après. Et un autre, la même année en Entrepreneuriat et en Création de projet avec une organisation internationale dénommée AIESEC. Ce qui lui permet d’acquérir certaines aptitudes en entrepreneuriat. Après avoir travaillé dans deux entreprises, il décide de lancer sa propre boite, une structure qu’il nommera B&Shoes, spécialisée dans la production et la commercialisation de chaussures et accessoires made in Sénégal.
Avec cette entreprise qu’il finance lui même grâce à quelques revenus, il promeut les produits Made in Ngaye avec une panoplie de chaussures sur mesure, confortables et d’une rare qualité.
Malgré les innombrables obstacles auxquels il fait face, BABY comme on le surnomme se donne à fond à son projet et inaugure ainsi sa première boutique en 2016, fruit d’une collaboration avec une autre marque de chaussures Made In Sénégal du nom de KATY BLUE.
Déterminé à promouvoir les produits de sa ville natale, il initie en Avril 2017 une foire nommée NGAYE MÉCKHÉ A DAKAR où les produits des artisans de NGAYE ont été exposés pendant 2 jours.
Mohamed est devenu aujourd’hui l’un des ambassadeurs des produits made in Sénégal à travers B&Shoes et sa marque est portée un peu partout dans le pays et dans le monde (USA, FRANCE, BRESIL…). Il est aussi le secrétaire général de l’association JE CONSOMME MADE IN SENEGAL qu’il représente dans beaucoup d’expositions et de foires. Sa marque de chaussures connait un franc succès et a même été portée par des artistes comme Abiba et récemment DIP DOUNDOU GUISS qui lui a d’ailleurs confié le décors de son nouveau clip.
Ce jeune dynamique, qui est parti de rien, a inspiré et continue d’inspirer bon nombre de jeunes.
PORTRAIT
SÉNÉGAL – CHEICK ANTA DIOP : Une boule de feu savant dans le ciel africain
Cela fait des jours que je me demande de quel côté, je vais pouvoir m’attaquer à ce monstre. Et jusqu’à ce soir, je n’ai pas été fichu de m’exécuter. Mais, il le faut bien. Ma carrière de chroniqueur à deux balles en dépend. Je vais donc me jeter sur ce monstre hasard, à l’aveuglette et il plaira au public de me dire, si j’ai pu le saisir par le meilleur des bouts.
Soyez sans crainte ! Le monstre auquel je veux m’attaquer n’a rien d’un fauve mythologique tout droit sorti de Poudlard, de l’univers de Harry Potter. Il s’agit d’un des penseurs africains les plus contesté de la fin du vingtième siècle : c’est l’auteur de « Nations nègres et culture », de « Antériorité des civilisations nègres », de « Parenté génétique de l’égyptien pharaonique et des langues négro-africaines… Vous l’aurez deviné, je veux parler de Cheikh Anta Diop, cet égyptologue de rare culture préoccupée à rechercher des traces de mélanine sous les bandeaux des momies égyptiennes. Toute sa vie, cette obsession l’a hanté.
Cheikh Anta Diop est un penseur sénégalais d’ampleur planétaire qui s’est lancé pour défi de remettre les pendules de l’histoire à l’heure. Le point culminant de sa théorie pourrait se résumer en ces mots : « les premiers habitants de la vallée du Nil, nos ancêtres, étaient tous des blacks. Tout ce que les blancs nous racontent, ce sont des bobards, du pipeau, de la couille de loup. L’image des Égyptiens qu’ils ont dressée n’avait qu’une finalité : mieux nous entuber les gars, avec la complicité des mectons comme Senghor. J’ai un peu forcé sur le registre familier. En tout cas, on ne saurait être plus clair. Cheikh Anta Diop a apporté un dialogue des cultures dans le monde avec de nouvelles observations piquantes : les origines noires des Égyptiens. Il est l’un des esprits les plus curieux et singuliers de notre temps. Il y a un certain héroïsme, un certain donquichottisme, à ramer à contre-courant du fleuve de la vie avec ses maelstroms vertigineux. Alors qu’il pouvait la fermer et marcher dans les sillons creusés par ses prédécesseurs, il a déployé une rare énergie à réarranger les ordres de pensées qui ont prévalu jusque-là. Cette boule de feu, aux grondements soniques, a jeté des éclats de doute sur des certitudes admises. Les échos de ses déclarations sonores continuent de retentir aujourd’hui encore dans la communauté scientifique.
Des idées controversées
« Le pharaon était noir ! » Un coup de tonnerre qui fait dresser les poils des cheveux sur la tête. Frayeurs et stupeurs dans le monde scientifique. Si cela avait été lancé par un de ces illuminés New Age qui distribuent la bonne nouvelle comme des kalachnikovs en temps de guerre, personne n’y verrait quelque intérêt. Mais, elle vient d’un universitaire, d’un des leur : Cheikh Anta Diop. Ces idées nouvelles et iconoclastes mettent la communauté scientifique en émoi. Un nouveau débat s’engage. D’un côté, précisément en Afrique, on l’encense, on lui jette des fleurs au nez, on salue la naissance d’un nouvel érudit africain ; le nouveau porte-flambeau du panafricanisme. De l’autre côté, ses pairs le clouent au piloris : ils crient à l’imposture d’une imagination déréglée. Ils se désolent de cet attentat à la pensée scientifique, rigoureuse. Un coup de poignard, en somme
Diop-Senghor, une opposition crypto-personnelle
En dépit des nombreux points de convergences qu’ils avaient pourtant ensemble, en commun, ces deux hommes avaient l’un pour l’autre une étrange et profonde rancœur. On aurait dit des frères consanguins qui se disputent un héritage paternel. Ils ne pouvaient pas se sentir. Sortis des universités françaises, universitaires et hommes politiques de leur pays, ces deux hommes se vouaient une haine viscérale. Ils ont passé leur vie à se combattre mutuellement. Alors que Diop accuse Senghor de détruire la vraie culture africaine, ce dernier lui ferme les portes de l’université et recrute des chercheurs au sein même du parti politique de Diop. Ainsi, il prépare le terrain de son éclatement. Senghor est un chantre de la francophonie ; Diop un afrocentriste. L’un et l’autre ne peuvent, par définition, s’entendre. L’espoir d’une collaboration entre ces deux hommes n’aurait été que pure utopie.
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ÉTATS-UNIS – PORTRAIT – Harriet Tubman, la “Moise noire” militante antiraciste
Le 10 mars 2021, marquait la 108ème commémoration de la mort de Harriet Tubman. La militante antiraciste, féministe nous quitta un 10 mars 1913 à Auburn (État de New York). Cette femme de combat avec de forte conviction humaine, fut l’une des personnalités noirs les plus importantes de la lutte contre l’esclavage. Elle a toujours œuvré pour le respect et la dignité de la race noire aux États-Unis. Ze-africanews s’est intéressé à la vie de cette femme à la vie hors norme.
Une naissance dans le Comté de Dorchester
Harriet Tubman est née Araminta « Minty » Ross en 1822 dans le Comté de Dorchester de parents esclaves, Harriet (« Rit ») Green et Ben Ross. Rit appartenait à Mary Pattison Brodess (et plus tard à son fils Edward) tandis que Ben était la propriété du second mari de Mary, Anthony Thompson, qui dirigeait une grande plantation à proximité de la rivière Blackwater à Madison dans le Maryland. Elle est une militante Révolutionnaire en faveur de l’abolition de l’esclavage. Ses actions permettent l’évasion de nombreux esclaves, lui valurent le surnom de “Moïse noire”. Harriet Tubman a aussi orienté ses actions dans la lutte contre le racisme et le mouvement en faveur du droit de vote des femmes.
Une feministe et militante antiraciste
Harriet Tubman a mené une lutte vigoureuse pour la libération et la dignité de la race noire aux États-Unis. Elle a aussi œuvré pour l’émancipation des femmes surtout noire. Après la guerre de sécession, Harriet Tubman devient une militante pour les droits des Afro-américains et des femmes. Elle a travaillé à promouvoir la cause du suffrage féminin. Elle a assisté aux réunions des organisations suffragistes avant de s’engager aux côtés de femmes comme Susan B. Anthony, Emily Howland. Pour Tubman, les femmes méritaient par leurs efforts d’accéder aux droits politiques autant que les hommes.
The « Black Moses » La “Moïse noire”
Harriet Tubman a joué un rôle déterminant dans la libération de nombreux esclaves aux États-Unis, ce qui lui valurent le surnom de “Moïse noire”. Elle est décrite comme un sauveur qui n’a pas hésité à prendre des décisions, à agir pour sa communauté et lutter farouchement contre l’injustice au prix de sa vie pour libérer les siens. Elle puisait son inspiration aux récits de l’Ancien Testament qui évoquait une libération comme celui de Moïse guidant les juifs hors d’Égypte tout en rejetant l’interprétation des saintes écritures. Cette inspiration a été un élément clé dans sa vie et l’a guidé à libérer beaucoup d’esclaves.
Militante abolitionniste et combattante durant la guerre de sécession
Harriet Tubman, figure évidente incontournable dans la lutte contre l’esclavage, a activement participé à la guerre de sécession, une guerre civile survenue entre 1861 et 1865 et opposant les États-Unis d’Amérique appelés “l’Union” dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d’Amérique sous le nom de la “Confédération” dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis. Harriet Tubman finit par s’évader car ne pouvant plus accepter le statut d’esclave. Elle mène ensuite des actions qui permettent la libération de ses semblables. A travers des allers et retours dans le Maryland, elle planifie ses plans de libération. Elle commence par libérer des membres de sa famille en premier, libération qu’elle explique en ces termes : « J’étais une étrangère dans un monde étrange […] Mon père, ma mère, mes frères et sœurs étaient [au Maryland] . Mais j’étais libre, et ils devaient être libres eux aussi ». Selon Harriet Tubman, sa participation à la guerre de sécession, fut pour elle un pas décisif vers l’abolition de l’esclavage. Et c’est naturellement qu’elle décida de rejoindre un groupe d’abolitionnistes de Philadelphie et Boston. Dans cette guerre historique et qui devenu un tournant pour les esclaves d’Amérique, et qui d’un atout considérable, elle a travaillé comme cuisinière et infirmière dans les rangs.
Première femme noire a figurer sur un billet américain
Son travail, ses actions, ses prises de positions, son combat contre l’oppression, son militantiste pour les droits des noirs, son caractère abolitionniste en tant que femme noire, Harriet Tubman est formellement honorée aux États-Unis par une directive présidentielle du 10 mars 1990, son portrait devrait figurer sur le billet de 20 dollars américain. Le projet est toutefois reporté par Donald Trump. Son successeur, le président Joe Biden a relancé le dossier dès son arrivée au pouvoir en janvier 2021. Cette décision gouvernemental d’y avoir son visage, si elle est matérialiser, ferait d’Harriet Tubman, la première femme noire distinguée pour ses voncictions humanistes, qui va figurer sur le billet de dollar.
CHAUD TOO CHAUD
SÉNÉGAL – Seyda Mariama Niasse, une vie au service de l’Islam
La fille d’El Hadji Ibrahima Niass, Seyda Mariama Niass a rendu l’âme à l’âge de 88 ans le samedi 26 septembre 2020 à son domicile à Mermoz, dans la capitale sénégalaise, Dakar. La native de Kossi, près de Kaolack situé au centre-ouest du pays, aura, de son vivant tout donné pour l’éducation et la formation des enfants. Sa demeure est érigée en « daara », en école coranique, où beaucoup d’enfants du pays et de la sous région ont pu apprendre et maîtriser le Coran, le Livre saint des musulmans. Ze-africanews vous plonge dans la vie d’une femme dont la vie se réduisait à l’adoration de son Créateur et à l’enseignement du Coran.
Seyda Mariama Niass a consacré toute sa vie au Coran. À l’âge de 14 ans déjà, elle donnait des cours dans son école coranique à Kaolack, avant de rejoindre quelques années plus tard, son époux à Dakar. Elle a perpétué ainsi les enseignements de son vénéré père, El Hadji Ibrahima Niass qui porte d’ailleurs le nom de son complexe scolaire qui allie enseignement religieux et enseignement général. Ce complexe, en face de l’échangeur de la Patte d’oie, est construit en 1984 sur un terrain que lui avait attribué l’ex chef de l’État, Abdou Diouf.
Sa mère Aissatou Sarr est décédée tôt, la laissant avec ses frères et sœurs, dont l’actuel khalife de Médina Baye, Cheikh Mahi Ibrahim Niass. En ce moment là, Seyda Mariama devait avoir entre 14 et 15 ans, et sa sœur cadette, Seyda Hawa Niass était juste âgée de trois ans. Ce décès prématuré explique sans doute cette affection que Baye NIASS avait pour Seyda Marieme et ses frères et sœurs. Elle a eu à accompagner son père dans ses voyages. Baye Niass disait souvent à ses filles : “Ô vous les filles, rivalisez (avec les hommes) vers le sommet, non par le corps”, un appel bien entendu par Seyda Mariama. Comme il est de coutume chez la famille de Baye Niass, elle apprit le Coran à l’école coranique de Médina Baye, auprès de Rabbani, disciple maure de son père Cheikh Ibrahim NIASS. Elle est initiée à l’apprentissage du Coran alors qu’elle dès 1937 alors qu’elle n’avait que 5 ans. Entre 1937 et 1947, elle mémorisa et récita complètement le Livre Saint. L’on rapporte que ce jour-là, le vénéré Baye Niass était tellement joyeux qu’il lui offrit un cheval, une vache et son veau ainsi que des bijoux.
Très jeune, elle fut maîtresse assistante d’enseignement coranique à Médina Baye. Après l’apprentissage du Coran, elle étudie les Sciences islamiques et la langue arabe auprès de son père Baye Niass et de son entourage. Entre 1950 et 1952, elle fut professeure d’enseignement coranique dans la Madrassa Cheikh Al Islam de Médina Baye.
En 1952, Seyda Mariama rejoint le domicile conjugal à Dakar, après son mariage en 1949 avec El Hadji Omar Kane, premier «Moukhadam» de Baye Niass à Dakar. A Dakar, elle commença à enseigner le Coran dans sa chambre. Elle venait de créer son premier Daraa Quran Al Karim, dans l’enceinte de la maison familiale, sise à l’avenue Malick SY. Son objectif n’avait rien avoir avec l’appât du gain mais elle voulait rester conforme au hadith du Prophète Mouhamed, (PSL): «Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne.» [Al-Bukhari 5027]».
En 1960, alors qu’elle avait 28 ans, Seyda Mariama effectua le premier pèlerinage à la Mecque en compagnie de son père Baye Niass. Entre 1960 et 1962, elle part étudier dans différents pays d’Afrique anglophone tels que le Ghana et le Nigeria, arabophone comme l’Egypte, la Libye et le Maroc, francophone à l’instar de la Mauritanie, du Niger et du Mali. Des voyages d’études dans le cadre de la Ligue Islamique Mondiale, (LIM), dont son père le Cheikh Al Islam était membre fondateur. De 1962 à 1967, elle commença à recevoir des élèves provenant de ces pays pour un enseignement coranique. A partir de 1967, elle effectue un deuxième pèlerinage à la Mecque. Dans les années 1967 à 1975, le complexe islamique Dar Al Quran Al Karim sis à Malick Sy est étendu avec la diversification des activités. Dès lors, elle se lance dans le secteur du transport de personnel et de personnes vers les Lieux Saints de l’Islam mais également dans le secteur commercial, la couture, la broderie et l’import-export etc. Pendant ce temps-là, elle effectue des voyages dans plusieurs pays du Moyen Orient. Au début des années 80, avec l’apparition des cassettes vidéo, elle avait l’habitude d’en acheter lors de ses voyages, pour ses élèves.
Une fois au Sénégal, elle s’en servait pour attirer ses apprenants en leur faisant suivre des feuilletons et des dessins animés en langue arabe. C’était pour éviter que les enfants ne vaquent à d’autres occupations pendant leur temps libre. En effet, à l’époque, la télévision était rare au Sénégal. Entre 1975 et 1981, les élèves de Dar Al Quran participent au grand concours mondial de récitation et mémorisation du Saint Coran.
En 1981, le président Abdou Diouf qui venait d’accéder au pouvoir, effectua sa première sortie à Taïba Niassène. Un des élèves de Seyda Mariama Niass, Aly Harazim, devenu maintenant Imam à Strasbourg en France, fut choisi pour réciter le Coran durant la cérémonie d’accueil. Ému par la belle voix et la maîtrise des paroles coraniques par le jeune garçon, le président Diouf demanda des informations sur le petit. On lui dit que c’est un enfant issu de Dar Al Quran Al Karim, de Seyda Mariama Niass. Abdou Diouf s’engagea sur place à appuyer la servante du Coran à avoir un centre de formation.
En 1984, elle effectue la pose de la première pierre de son complexe islamique. L’année suivante, elle organise une Journée de réflexions sur l’enseignement coranique. En 1987, elle voyage dans les pays du Golf : Koweït, Oman, Abu Dhabi etc. Cette étape d’Abou Dabi fut décisive car elle a décliné l’offre juteuse de l’épouse du Roi d’alors Zayed ben Sultan Al Nahyane, Cheikha Fatima. La Reine, après avoir écouté le beau récital de Coran du très jeune Ali Harazim élève de Seyda Marieme, lui avait proposé de rester à Abou Dhabi transmettre son savoir-faire aux enfants de son pays. Seyda Mariama répondit poliment et en courageuse patriote «Houbul watani minal imaan», (aimer sa patrie fait partie de la foi).
C’est durant cette même période, précisément en 1988, qu’elle achète sa maison de Mermoz, sur subvention du président algérien Chadli Bendjedid et avec l’appui du président Abdou Diouf.
En 1989, Seyda Mariama organise une Journée séminaire du Coran, suivie de l’inauguration de la maison de Mermoz. Dans la même année, elle participe à une médiation entre le Sénégal et l’Iran, qui aboutit à une reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Elle ouvre, en 1990, un centre d’enseignement coranique et arabe, (système internat), à Sacré-Cœur à Dakar, abritant plus d’une centaine d’élèves de plusieurs nationalités. C’est en 1991 qu’elle organise la troisième Journée du Coran à la Foire internationale de Dakar dans le cadre des activités préparatoires du Sommet de la Conférence islamique.
Toujours en 1991, la plus grande entreprise de travaux publics d’Arabie Saoudite, AL OWEIDA recrute 400 travailleurs sénégalais sur une période allant de 1991 à 1996, et ce, grâce aux bons offices de Seyda Mariama Niass.
Les élèves de Dar Al Quran participent au concours mondial des meilleurs récitateurs du Coran à Djeddah, (Arabie Saoudite) en 1992. Dans la même année, elle obtient le financement de la première partie du Complexe Cheikh Al Islam par le prince héritier saoudien Sultan Ben Abdoul Aziz Al Saoud. En 1993, elle construit un établissement préscolaire et élémentaire, destiné à l’enseignement classique et islamique. Le Collège Arabe Cheikh Al Islam fut ouvert dans la même année.
Dans les années 1994-1995, on assiste au démarrage de l’école franco-arabe Sultan Ben Abdoul Aziz avec un cycle préscolaire, élémentaire et autorisé par un arrêté ministériel numéro 0082/MEN/DEP du 03-01-1995. L’enseignement y est bilingue : en Français pour l’enseignement général et en arabe pour l’éducation islamique. En 1996, l’école est reconnue par décret présidentiel numéro 96834 du 08 octobre 1996.
Yaboye Seyda, comme elle était joyeusement appelée, participe en 1999, à la médiation entre le Sénégal et le Soudan, qui aboutit à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays dans la même année. C’est également en 1999 que les élèves de Seyda Mariama participent pour la première fois au Concours international du Coran de Dubaï, qui se fera annuellement jusqu’en 2005.
La première expérience démarre avec l’Arabie Saoudite, la Mauritanie, l’Egypte et enfin le Maroc en 2007. Cette action vise à mettre en œuvre une pédagogie contribuant à ouvrir l’esprit des élèves sur le monde islamique et en faire des citoyens capables de comprendre l’autre et d’établir avec lui un partenariat. Dans la même année 2000, l’arrêté ministériel numéro 0100455/MENTFP/DEP du 27-11-2000, portant extension de l’école pour comprendre un cycle moyen secondaire, est pris. Août 2000, le prince Naef Bin Abdel Aziz, au cours d’une visite au Sénégal, accorde à Seyda Mariama Niass une subvention qui permet de construire le cycle moyen secondaire et de doubler le nombre de salles de classe après l’arrêté ministériel du 27-11-2000.
En Janvier 2007, le gouvernement de la République islamique de Mauritanie met à la disposition de Dar Al Quran une mission de coopération. Ainsi, elle est composée de quinze instituteurs, dix professeurs dans différentes disciplines et deux inspecteurs. Cela, pour couvrir l’ensemble des besoins en enseignement arabe et en éducation islamique des cycles élémentaire et secondaire.
En juin 2007, Seyda Mariama Niass est retenue pour faire partie des 300 personnalités islamiques mondiales invitées par l’Université de Cambridge sous l’égide du gouvernement pour faire entendre la voix de l’Islam et œuvrer à l’instauration d’un dialogue islamo-judéo-chrétien dans le cadre de la conférence sur l’Islam et les musulmans dans le monde d’aujourd’hui, tenue les 04 et 05 juin à Londres.
Au mois de Septembre 2007, elle est désignée lauréate de la fête de l’Excellence qui récompense les meilleurs élèves en classe de CM2 au Sénégal et reçoit le prix de Leadership féminin en matière d’éducation des mains de la Première dame Madame Viviane WADE, présidente de la Fondation Education Santé et du ministre de l’Education nationale, Moustapha Sourang.
Le 18 avril 2013, Seyda Mariama reçoit le Diplôme d’honneur décerné par le Groupe Fallou Gallas International Magazine Multimédia, pour son courage et sa détermination dans les vastes champs de l’Islam. Enfin, le 16 décembre 2013, elle est décorée par le président Macky Sall avec l’Ordre national du Mérite.
Son fils, Monsieur Ousmane Oumar Kane, est Professeur titulaire de Langues et Civilisations du Moyen Orient à l’Université d’Harvard aux États-Unis, et premier Professeur titulaire de la Chaire Islam et Sociétés Musulmanes Contemporaines, dans cette Université réputée.
Les relations de Seyda Mariama Niass avec les autres foyers religieux du Sénégal sont excellentes. «Je me rappelle quand Serigne Mourtada Mbacké fut rappelé à Dieu, je l’ai accompagné à Touba pour présenter nos condoléances. Serigne Mame Mor Mbacké Mourtada était très content de cet acte. Après nous avoir bien accueillies et choyées, il nous a raconté que quand son père a fondé Al Azhar, Baye Niass y avait participé», confie Seyda Assy Kane.
Aujourd’hui, il est difficile d’estimer le nombre de personnes qui ont appris et mémorisé le Saint Coran auprès de Seyda Mariama Niass. Il est rare d’entrer dans un service quelconque au Sénégal, sans y trouver une personne formée à Daar Al Quran Al Karim, ou un fils d’une personne issue de cette prestigieuse école. Son parcours extrairdinaire témoigne de sa détermination au service de l’Islam durant les 88 ans passés sur terre.
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