AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE – Pas de retour dans la course à l’élection présidentielle pour Gbagbo et Tidjane Thiam
Les espoirs de Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, et de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, de réintégrer le processus électoral ivoirien viennent d’être anéantis. Les Nations Unies ont rejeté leurs demandes de mesures provisoires visant à leur permettre de participer à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
Le 16 septembre dernier, les avocats des deux leaders avaient saisi le Comité des droits de l’homme de l’ONU, invoquant le Protocole facultatif relatif au Pacte international sur les droits civils et politiques. Ils demandaient que leurs clients soient rétablis dans leurs droits électoraux, après leur exclusion par le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire.
Mais l’ONU a confirmé son refus.
Dans le cas du président du PDCI-RDA, le Comité avait déjà répondu à ses premières requêtes les 8 et 29 juillet 2025, estimant qu’aucun élément nouveau ne justifiait une révision de sa position. L’organisation a donc rejeté la nouvelle demande, tout en accordant à la Côte d’Ivoire un délai jusqu’au 8 janvier 2026 pour présenter ses observations — soit bien après la tenue du scrutin.
Concernant Laurent Gbagbo, la réponse négative du Comité avait été notifiée les 20 et 26 août 2025. L’État ivoirien dispose, dans ce dossier, d’un délai jusqu’au 20 février 2026 pour soumettre ses observations. Comme Tidjane Thiam, l’ancien président ne pourra donc pas participer à la prochaine élection présidentielle.
L’ONU précise n’avoir pris aucune décision sur la recevabilité ni sur le fond des allégations, se limitant pour l’instant à une demande d’observations de la part de l’État ivoirien.
Ainsi, la course à la magistrature suprême se jouera sans les deux figures historiques, et opposera notamment le président sortant Alassane Ouattara, Dr Ahoua Don Mello, Simone Gbagbo, Jean-Louis Billon et Henriette Lagou.
Source : Afriquesur7
AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – Des coups de feu troublent l’attente des résultats
Dans les rues habituellement animées autour du siège de la Commission nationale des élections, à Bissau, un silence inhabituel avait peu à peu laissé place à une succession de détonations. Ce mercredi, plusieurs témoins racontent avoir entendu des coups de feu « soutenus », comme une salve venue rompre l’atmosphère tendue qui entourait déjà la capitale depuis plusieurs jours. Pendant de longues minutes, personne ne comprenait vraiment ce qui se passait, mais chacun sentait que quelque chose venait de basculer.
Le pays est dans une phase délicate, presque fragile. À peine une semaine s’est écoulée depuis le double scrutin présidentiel et législatif du 23 novembre, un moment que beaucoup considéraient comme une étape décisive pour l’avenir politique de la Guinée-Bissau. La participation avait été forte, presque enthousiaste, comme si chacun voulait déposer dans l’urne une part d’espoir personnel. Les autorités électorales parlaient encore, quelques heures plus tôt, d’un vote globalement apaisé, loin des crispations que le pays a parfois connues.
Mais les résultats définitifs, très attendus, n’avaient pas encore été rendus publics. Et dans ce contexte, chaque incident prend une dimension particulière. Les coups de feu entendus près de la CNE ont immédiatement ravivé les inquiétudes. Qui a tiré ? Pourquoi à cet endroit précis, chargé de symboles et d’enjeux ? Pour l’instant, aucune réponse claire. Aucune information non plus sur d’éventuelles victimes. Juste des échos, des incertitudes, et cette impression que les minutes à venir pourraient compter autant que les jours précédents.
AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – Fernando Dias alerte sur une dérive du processus électoral
La campagne du candidat indépendant Fernando Dias da Costa lance une accusation grave : selon elle, le processus électoral en cours en Guinée-Bissau serait activement saboté. Lundi 24 novembre 2025, sa direction a fustigé la décision du parquet de révoquer les juges responsables du dépouillement dans les Commissions régionales électorales, qualifiant cette mesure d’« inadmissible » et dangereuse pour l’intégrité du scrutin.
D’après le communiqué publié par l’équipe de campagne, une ordonnance matinale aurait ordonné la destitution des magistrats affectés aux tribunaux électoraux régionaux. Aucune justification officielle n’a été fournie, selon eux. Pour les proches de Fernando Dias, cette décision heurte directement les principes de transparence et de rigueur censés encadrer la phase de dépouillement, considérée comme l’un des moments les plus sensibles du processus électoral.
Les tensions se renforcent autour de la région de Bafatá, où la direction affirme avoir été informée d’une réquisition des registres de dépouillement par le candidat Umaro Sissoko Embaló. Une « ingérence flagrante », selon elle, qui viendrait perturber le bon déroulement des opérations.
À cette accusation s’ajoute la dénonciation de l’arrestation de Victor Mandinga, coordinateur de campagne dans la même région. Pour l’équipe de Fernando Dias, il s’agit d’une manœuvre visant à entraver la supervision du vote et à empêcher la transmission fidèle des résultats.
Face à cette montée de tension, la direction de campagne en appelle au respect strict de la loi électorale, notamment de son article 83, qui encadre la supervision du dépouillement et garantit la lisibilité du vote populaire. Elle exhorte également ses représentants locaux à une vigilance accrue, convaincue que la transparence du scrutin dépend désormais de leur capacité à déjouer toute tentative de manipulation.
AFRIQUE
SOUDAN – Al-Burhan balaie la proposition de trêve américaine et relance le bras de fer diplomatique
Au Soudan, la perspective d’un apaisement s’éloigne à nouveau. Dimanche 23 novembre, le général Abdel Fattah al-Burhan a catégoriquement rejeté le plan de cessez-le-feu présenté par Washington. Face à ses hauts gradés, le chef de l’armée a dénoncé une proposition « pire que toutes les précédentes », estimant que l’initiative américaine manquait d’équilibre et servait des intérêts étrangers au détriment de la souveraineté soudanaise.
L’initiative en question, portée par Massad Boulos, envoyé spécial américain pour l’Afrique, s’inscrit dans la médiation du « Quad », composé des États-Unis, de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Ce cadre diplomatique vise à mettre un terme à la guerre qui oppose, depuis 2023, l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Mais pour al-Burhan, la proposition franchit une ligne rouge : elle ne prévoit ni démantèlement des FSR, ni leur intégration contrôlée, tout en exigeant la dissolution de l’armée et des services sécuritaires ralliés au gouvernement de Port-Soudan. Un scénario jugé « inacceptable ».
Au centre de ce rejet se trouve un vieux soupçon : Washington accuserait l’armée soudanaise d’être infiltrée par les Frères musulmans, ce que le général considère comme un récit façonné par Abou Dhabi, soutien assumé des FSR. Une accusation renforcée par les déclarations d’Anwar Gargash, ancien chef de la diplomatie émiratie, qui dénonce « la résurgence inquiétante » de l’influence islamiste.
Le camp d’Hemedti, lui, enfonce le clou. Son conseiller, Elbasha Tibeig, accuse al-Burhan de vouloir « tromper » la communauté internationale en niant l’influence du Mouvement islamique sur l’armée.
Pour Andreas Krieg, spécialiste des questions sécuritaires au King’s College de Londres, la voie est claire : il faut briser « la stratégie de diversion » et pousser Abou Dhabi à user de son poids pour imposer un cessez-le-feu véritable.
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