AFRIQUE DE L’OUEST
SENEGAL – L’immunité parlementaire de l’opposant Ousmane Sonko a été levée
L’Assemblée nationale sénégalaise a levé, ce vendredi 26 février 2021, l’immunité parlementaire du député de l’opposition Ousmane Sonko. Les débats ont été houleux lors de cette plénière entre la majorité et l’opposition qui contestait la procédure. Le juge d’instruction peut désormais entendre l’accusé. Mais, le leader de Pastef avait déjà estimé, jeudi 25 février lors d’une conférence de presse, que son immunité demeurerait intacte quoi qu’il se passe.
L’immunité parlementaire du principal opposant du Président sénégalais, Macky Sall, Ousmane Sonko, arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2019, a été levée ce vendredi 26 février. Le ton est monté lors de la plénière. Les députés de l’opposition ont dénoncé le caractère illégal de la procédure. Ils ont aussi noté que dans les documents portés à leur connaissance, il n’y a que la version d’Adji Sarr. Ce qui ne garantit pas l’équilibre dans le traitement de l’affaire. Ils ont demandé à ce qu’Ousmane Sonko soit de nouveau convoqué. « C’est ignoble ce parlement est couché ! Le parlement doit être debout ! », a martelé le député Moustapha Guirassy qui a déploré le fonctionnement de la commission ad hoc. Il a ensuite quitté la séance, de même que ses camarades de l’opposition, avant le vote.
Quant aux députés membres de la majorité, ils ont dénoncé le fait que leurs collègues de l’opposition se soient épanchés dans les médias, divulguant certains éléments du dossier.
Le leader du Pastef Ousmane Sonko crie depuis le début de cette affaire au complot. Cependant, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Me Malick Sall, présent à l’Hémicycle, a confirmé que le chef de l’Etat Macky n’était même pas au courant de l’affaire et que c’est lui qui l’a informé en pleine réunion du Conseil des ministres. «Je peux vous assurer que sa réaction était une réaction de désolation. Une réaction de compassion parce qu’il m’a dit qu’à son pire ennemi, on ne souhaiterait pas cela. Cette affaire n’a pas fait plaisir au chef de l’Etat ça, je peux vous le garantir parce que j’ai été un témoin oculaire», a-t-il déclaré.
Pour ce qui est de la procédure, le ministre Me Malick Sall a indiqué qu’elle a suivi la voie normale. « C’est la procédure. Le juge d’instruction a la possibilité d’entendre toute personne citée. C’est ainsi que le juge a demandé à entendre le député Sonko. Il a demandé par des voies autorisées à ce que sa demande de mainlevée soit transmise à l’Assemblée en la personne de son président », a-t-il déclaré ajoutant que « la règle veut que cette demande passe par le procureur, que le procureur la transmette au procureur général, que le procureur général la transmette au Garde des Sceaux et que ce dernier transmette cette demande au président de l’Assemblée. Et c’est cela qui a été fait. »
Très tôt ce vendredi, des velléités de manifestations ont été notées dans plusieurs localités de la capitale. Des jeunes armés d’essence ont brûlé des pneus sur certains axes routiers, entre Rufisque, Pikine et les Parcelles Assainies, pour protester contre la levée de l’immunité d’Ousmane Sonko. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager les axes. Des échauffourées ont également eu lieu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de qu’au lycée Limamou Laye.
Suite à cette levée de l’imunité parlementaire du député Ousmane Sonko, les Femme du Pastef qui étaient devant Walfadjri en guise de protestation se dirigent désormais vers la maison de leur leader en guise de soutien et de protestation face à ce qu’elles appellent “Une liquidation politique injuste”.
AFRIQUE
GAMBIE – L’ex-Jungler Sanna Manjang inculpé pour deux meurtres
En Gambie, la justice a formellement inculpé, ce mercredi 3 décembre 2025, Sanna Manjang, ancien membre des redoutés « Junglers », les escadrons de la mort qui opéraient sous le régime de Yahya Jammeh. Considéré depuis plusieurs années comme l’un des fugitifs les plus recherchés du pays, il a été appréhendé au Sénégal le samedi 29 novembre, lors d’une opération conjointe menée avec les autorités gambiennes, avant d’être transféré mardi à Banjul. Il devra désormais répondre du meurtre de deux hommes, des crimes liés à la période la plus sombre de la dictature jammehiste.
Sanna Manjang est poursuivi pour l’assassinat du journaliste de l’AFP, Deyda Haidara, tué en 2004, ainsi que pour celui de l’homme d’affaires Ndongo Mboob, en 2006. À l’époque, il appartenait aux Junglers, une unité paramilitaire chargée d’exécuter les opérations clandestines du régime : intimidations, disparitions forcées, tortures, exécutions extrajudiciaires. Ce groupe avait pour mission d’étouffer toute dissidence sous l’autorité de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017 avant de s’exiler en Guinée équatoriale.
Les conclusions de la Commission « Vérité, réconciliation et réparations » (TRRC) placent d’ailleurs Sanna Manjang au cœur du système répressif. Elles le décrivent comme l’un des exécutants les plus impliqués dans les opérations illégales menées par les Junglers. En 2019, devant cette même commission, l’ex-membre Malick Jatta avait rapporté que Manjang figurait parmi ceux qui avaient tiré sur Deyda Haidara : « Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng, un autre Jungler et Sanna Manjang », avait-il affirmé.
Pour l’avocat américain Reed Brody, engagé auprès des victimes de Jammeh, l’arrestation de Manjang pourrait constituer un tournant majeur. S’il coopère avec la justice, son témoignage pourrait fournir des éléments déterminants sur le fonctionnement interne des Junglers et potentiellement accélérer la mise en cause de Yahya Jammeh lui-même.
AFRIQUE
GUINÉE – Nouveau look, nouvelles ambitions : Doumbouya vise les urnes pour 2025
C’est la fin d’un suspense qui tenait la scène politique guinéenne en haleine depuis de longs mois. Mamadi Doumbouya a définitivement troqué le silence contre l’action politique en officialisant, ce mardi, sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. C’est depuis son quartier général situé à Landréah, dans la commune de Dixinn, que le candidat indépendant a lancé les hostilités, porté par la mouvance « Génération pour la modernité et le développement ».
Ce lancement de campagne a été marqué par une transformation visuelle symbolique et soigneusement orchestrée. Loin de l’image austère du militaire, Mamadi Doumbouya est apparu vêtu d’un maillot de football floqué « Mamadi Doumbouya Président 2025 » et d’une casquette. Détail frappant qui n’a échappé à personne : l’absence de ses lunettes noires habituelles, un choix de style suggérant une volonté de transparence et de proximité avec le peuple pour cette nouvelle étape civile.
Dans son discours inaugural, largement relayé sur les réseaux sociaux, le candidat sortant a misé sur la continuité. Il a vigoureusement défendu le bilan de ses quatre années à la tête de la Guinée, égrenant les réussites de sa gouvernance. Des réformes dans le secteur minier à la construction d’infrastructures routières, en passant par les améliorations dans l’éducation et la santé, Doumbouya présente son action comme un socle solide pour l’avenir.
La course à la présidence s’annonce toutefois disputée. Mamadi Doumbouya devra faire face à huit autres prétendants, dont une figure notable : l’ancien ministre Abdoulaye Yéro Baldé, candidat du Frondeg. Conscient de l’enjeu, le couple Doumbouya semble prêt à battre le pavé. Les images du lancement montrent le candidat aux côtés de son épouse, Lauriane Doumbouya, elle aussi en tenue de campagne. Une stratégie de communication rodée qui annonce une nouvelle phase offensive : aller au contact direct des électeurs pour détailler un programme de société ambitieux.
AFRIQUE
GUINÉE-BISSAU – Matériel détruit, PV confisqués : le processus électoral s’effondre
En Guinée-Bissau, le processus électoral issu du double scrutin du 23 novembre 2025 est désormais totalement paralysé. La commission électorale affirme qu’elle est incapable de publier le moindre résultat, non pas par manque de données, mais parce que tout ce qui permettait de compiler et vérifier les votes a été détruit lors du coup d’État du 26 novembre.
Mardi 2 décembre, Idriça Djalo, secrétaire exécutif adjoint de la commission électorale, a expliqué qu’aucun procès-verbal n’a pu être sauvé. Selon lui, les conditions « logistiques et matérielles » nécessaires à la proclamation des résultats n’existent plus. Pendant l’attaque, des hommes armés, masqués, ont fait irruption dans la salle où se déroulait la compilation. Ils ont terrorisé les 45 agents présents, confisqué leurs téléphones et détruit tout le matériel, y compris le serveur principal. Même les procès-verbaux provenant des régions d’Oio et Cacheu ont été interceptés pendant leur transfert et saisis par d’autres groupes armés.
Ce coup de force met un arrêt brutal au processus électoral qui s’apprêtait à livrer ses résultats. Le lendemain devait être annoncé le vainqueur de la présidentielle. À la place, les militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu tout le processus. Depuis, ils ont installé un pouvoir de transition dirigé par le général Horta N’Tam pour une durée annoncée d’un an.
Face à cette situation, une délégation de la CEDEAO s’est rendue à Bissau afin d’évaluer la possibilité d’une reprise du processus. La réponse de la commission a été catégorique : il est impossible de publier des résultats qui n’existent plus. L’organisation régionale, qui condamne le coup d’État, demande le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais la réalité sur le terrain montre un pays plongé dans l’incertitude totale.
-
CULTURE2 mois .GUINÉE – Azaya, comme un cri de conquête, à l’Arena
-
Tech2 mois .L’Annuaire Africain : la digitalisation et la créativité au service de l’entrepreneuriat africain
-
CULTURE2 mois .SÉNÉGAL – “Mémoires mélancoliques” ou de la tragique nécessité de la poésie de Mansor Diop
-
AFRIQUE2 mois .MADAGASCAR/COMORES – Les diasporas et forces vives de l’océan indien appellent à une transition démocratique exemplaire
-
CULTURE3 mois .CÔTE D’IVOIRE – La cheffe Sonia Marty Sokouri brille à la Private Chef World Cup 2025
-
ASIE3 mois .AFGHANISTAN – Plus de 1400 Victimes dans le Séisme de Magnitude 6
-
ECONOMIE3 mois .MADAGASCAR – Polémique autour de la réforme de la loi sur les grands investissements miniers
-
AFRIQUE3 mois .BURKINA FASO – Du nouveau code des personnes et de la famille et de la polémique sur l’h0mos3xualité


