AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Adji Sarr pourrait être rappelée à l’ordre par le juge d’instruction
La sortie inattendue de la masseuse de Sweet Beauté, Adji Sarr, sur une affaire pendante devant la justice a surpris beaucoup de spécialistes du droit pénal. C’est le cas de Iba Barry Camara pour qui l’accusatrice n’avait pas à se prononcer sur cette affaire. Selon lui, si le doyen des juges, Samba Fall, suit sa logique, il devrait rappeler à l’ordre la jeune fille de 21 ans comme il a interdit au leader de Pastef Ousmane Sonko de se prononcer publiquement sur cette affaire en instruction.
Le spécialiste en droit pénal Iba Barry Camara, s’est dit étonné de voir la plaignante prendre la parole et livré autant de détails sur une affaire pendante devant la justice. « Son attitude est vraiment surprenante, parce qu’en vérité, on s’attendait à ce que les affaires se tassent et que l’on laisse le soin au juge de continuer son instruction. Mais même ce qu’elle a fait, je suis presque sûr, le juge devra l’interpeller pour lui faire un rappel à l’ordre, mais surtout par rapport à son avocat. », déclare l’enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar sur iRadio ce jeudi 18 mars.
Au nom du secret d’instruction, les deux parties ne doivent pas se prononcer publiquement sur cette affaire. Le spécialiste rappelle aux deux camps la nécessité de calmer les ardeurs et de cesser la bataille d’opinion en transgressant les règles qui régissent un dossier en instruction. « Les parties qui sont concernées par un dossier en cours, qui est en instruction, ne devraient pas s’épancher à travers la presse. Même si, à propos de Sonko, le juge ne lui avait pas interdit expressément de faire état de ce dossier, en vérité, ceci était tout à fait normal, parce qu’une affaire en cours on n’en parle pas. Tout ceci résulte de ce qu’on appelle le secret d’une instruction. », rappelle-t-il.
Iba Barry Camara n’a pas manqué d’apporter un commentaire personnel sur la sortie médiatique de l’accusatrice du candidat anti-système, Ousmane Sonko. Pour lui, les propos tenus par la jeune fille sont totalement contraires aux principes du droit et de la morale.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – L’ancien président Macky Sall charge le nouveau régime : « Les Sénégalais sont déçus »
À l’occasion de l’installation du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR), ce jeudi 6 novembre 2025, l’ancien président Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de vives critiques au régime en place.
Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, le fondateur de l’APR a dénoncé un pouvoir qu’il accuse de trahir les principes démocratiques et de faire reculer les acquis républicains obtenus, selon lui, « de haute lutte » par le peuple sénégalais.
« Nous vivons un temps nouveau dominé par l’avènement d’un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal, marqué par une addiction à la violence destructrice et un déni des valeurs de l’État de droit », a fustigé l’ancien chef de l’État, estimant que « le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes ».
Macky Sall affirme constater une atteinte croissante aux libertés démocratiques et une érosion des avancées institutionnelles bâties au fil des décennies. Selon lui, la République « se dérobe » et le modèle démocratique sénégalais, jadis « admiré dans le monde », s’effrite sous la conduite de ceux qu’il qualifie de « tenants d’un parti-État ».
L’ancien président dit observer avec « effarement » la multiplication de dérapages et dérives du nouveau régime.
Il prévient enfin que l’héritage qu’il affirme avoir laissé au pays ne saurait être effacé par « l’amateurisme » ou « une haine revancharde », qui, selon lui, conduisent à une paralysie et à une régression dans tous les domaines.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Dette cachée : le FMI alerte sur une situation inédite
« On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance en Afrique », a déclaré Edward Gemayel, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, à l’issue d’une mission de deux semaines à Dakar. Selon lui, l’ampleur de cette dette — estimée à près de sept milliards de dollars accumulés entre 2019 et 2024 sous l’administration de Macky Sall — explique la lenteur des discussions autour d’un nouvel accord de prêt.
Les négociations, entamées en août, devaient aboutir à la reprise du programme de financement du FMI suspendu depuis plusieurs mois. Mais la découverte de cette dette non déclarée complique le processus. « C’est ce qui retarde les choses », a précisé Gemayel au micro de RFI, tout en assurant que le FMI restait « pleinement engagé » à conclure un accord « dans les prochaines semaines ».
Parmi les conditions préalables exigées par l’institution, figurent la centralisation de la gestion de la dette dans un seul ministère et la publication des résultats de l’audit des arriérés. Le FMI souhaite également finaliser, avec la Banque mondiale, une analyse de viabilité pour déterminer si la dette du Sénégal reste soutenable.
En attendant, cette absence d’accord fragilise davantage la situation financière du pays. L’agence de notation Moody’s a déjà abaissé la note du Sénégal à trois reprises en un an, évoquant une trajectoire d’endettement « préoccupante ». Le ratio dette/PIB atteindrait désormais 132 %, un niveau record.
Pour le gouvernement sénégalais, il y a urgence : sans nouvel accord, l’accès aux marchés financiers internationaux restera limité, aggravant la pression sur les finances publiques et les réserves de change.
AFRIQUE
MAURITANIE – L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz lourdement condamné en appel
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné, mercredi, à 15 ans de prison et à une amende de 3 millions de dollars par une cour d’appel de Nouakchott. Cette décision aggrave la peine initiale de cinq ans prononcée en 2023 pour des faits de corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite.
Arrivé au pouvoir à la suite de deux coups d’État avant d’être élu en 2009, Mohamed Ould Abdel Aziz aurait, selon l’accusation, amassé plus de 70 millions de dollars d’actifs durant sa décennie à la tête du pays. Il demeure détenu depuis sa première condamnation l’an dernier.
Le procès de l’ex-dirigeant, qui a attiré une attention internationale rare, est perçu comme un test pour la justice mauritanienne, souvent accusée de complaisance à l’égard des élites politiques. Son équipe de défense a dénoncé une décision « purement politique », estimant qu’elle résulte d’un différend personnel avec son successeur, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.
Les deux hommes, autrefois alliés proches, ont vu leurs relations se détériorer après la transition pacifique de 2019, première du genre en Mauritanie. La rupture est survenue lorsque l’ex-président a tenté de reprendre de l’influence au sein du parti au pouvoir. En 2020, une commission parlementaire a lancé une enquête sur plusieurs marchés publics, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre Aziz et onze autres anciens responsables.
Le jugement a par ailleurs innocenté six ex-membres du gouvernement, confirmé la peine de deux ans de prison de son gendre pour trafic d’influence et ordonné la dissolution de la Fondation Errahma, dirigée par son fils.
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