PORTRAIT
SENEGAL : Thierno Souleymane Agne, « monsieur » fraise, lauréat du prix AgriHack 2017. Par Dior Guèye.

Né en 1989 à Tambacounda à l’est du Sénégal, Thierno Souleymane Agne est issu d’une famille dont l’aïeul fut un grand entrepreneur agricole. Depuis sa tendre enfance, il a toujours nourrit l’envie de faire carrière dans ce secteur.
Après son baccalauréat en 2009 et un court passage en Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Souleymane Agne a donc décidé de suivre une formation professionnelle en horticulture. Une formation qui marquera d’ailleurs ses premiers pas dans le secteur agricole.Ensemble avec trois de ses camarades de classe, ils montent un projet dénommé « NAATANGUE » sous la bannière de « BIO-AGRIPÔLES », sa star-up agrobiologique.
Après seulement deux années d’expérience, l’entreprise produit près de 500 kg de fraises. Ce chiffre devrait décupler dans les années à venir. « BIO-AGRIPÔLES » emploie à ce jour une dizaine de jeunes dans ses plantations. A en croire Souleymane Agne, l’entreprise accueille également de nombreux étudiants en agronomie qui viennent mettre en pratique les enseignements acquis en Institut.
Le « monsieur » fraises sucrées est lauréat de plusieurs prix notamment : le grand prix AgriHack 2017, le prix Great Entrepreneur, le prix promesse Sénégal, le prix Business Startup…etc
La culture de fraise n’est qu’en gestation au Sénégal, mais Souleymane Agne, technicien horticole arrive à changer les perceptions que les sénégalais ont de cette culture. Il vient en effet de lancer une variété particulière de fraises : « fraise sucrée ». Son plus grand défi: concurrencer les fraises importées.
Chaque semaine, c’est près de 500 kg de fraises qui sont produites dans ce champ situé à une quarantaine de km de Dakar, la capitale. L’objectif à terme de ce jeune agripreneur étant de multiplier par 10 la production actuelle.
« Le défi, c’était non seulement produire de la fraise, mais des fraises sucrées, et au-delà de la production. C’était aussi de montrer que c’est possible de les commercialiser ici au Sénégal, donc de concurrencer les fraises importées » , a-t-il indiqué dans un reportage d’AgribusinessTv.
L’objectif de cette entreprise est aussi de couvrir les besoins en fraises dans les prochaines années dans toute l’Afrique. En attendant, Souleymane expérimente la culture des fraises hors-sol.
PORTRAIT
GABON – Zita Oligui Nguema : de colonel des douanes à première dame

Née le 25 septembre 1978 à Libreville, Zita Oligui Nguema a construit un parcours aussi solide qu’atypique avant d’endosser le rôle de première dame du Gabon. Titulaire d’un baccalauréat scientifique, elle poursuit ses études supérieures en Biologie végétale et obtient une maîtrise dans cette spécialité. Sa trajectoire prend ensuite une orientation décisive vers les métiers de la douane.
En 2005, elle décroche le Diplôme d’études supérieures en Douane au Centre de Formation Douanière de Casablanca, au Maroc (CFD). L’année suivante, elle rejoint la Direction régionale des Douanes gabonaises. Dès 2007, elle est affectée au Bureau central de Libreville Aéroport où elle occupe le poste d’inspecteur central, une fonction stratégique au sein de l’administration.
Sa carrière prend un tournant en 2015. À la faveur d’un rapprochement familial, elle est affectée en complément d’effectif auprès de l’attaché douanier de l’ambassade du Gabon à Dakar, au Sénégal. Cette expérience internationale renforce son profil et témoigne de sa polyvalence.
De retour au pays, elle rejoint le Bureau central du Port-Môle, autre point névralgique du commerce maritime gabonais. En juillet 2023, Zita Oligui Nguema est promue Inspecteur principal des Douanes, confirmant son expertise et son ascension dans une institution clé de l’économie nationale.
Aujourd’hui première dame, son parcours professionnel illustre une personnalité discrète mais affirmée, marquée par la rigueur et le sens du devoir. Entre carrière administrative et rôle institutionnel, Zita Oligui Nguema incarne un profil singulier dans le paysage gabonais.




CULTURE
GUINÉE – Saifond, le visage à l’afro-pastorale

À 28 ans, Saifond fait les beaux jours de la scène musicale guinéenne. Son style, à mi-chemin entre l’afrobeat et les sonorités locales, a séduit un large public. Après son premier album “Sabou No Weli”, Saifond – de son vrai nom Saifoulaye Baldé – a imposé une identité musicale singulière : l’afro-pastorale. Un don, presque surnaturel, qui lui permet de tisser des rythmes reliant l’afrobeat au hip-hop tout en rendant hommage aux traditions de son Fouta natal.
Né le 17 juin 1997 à Labé, en Guinée, Saifond grandit dans l’effervescence des quartiers populaires. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il danse, rappe et rêve de percer. Ses débuts se font au sein du groupe de rap Révolution 24, dans la commune de Dixinn, avant qu’il ne décide de tracer sa route en solo. En 2017, il sort son premier morceau, “Djiwo Atchou Mi hidhè” (“Fille, laisse-moi t’aimer”), qui fixe déjà sa trajectoire : chanter l’amour. S’ensuivent des singles, des collaborations – avec Habib Fatako, Jizzle, Jobizz ou encore Jeeba –, mais aussi la création de son label indépendant Mintigui Prod avec une poignée d’amis animés du même rêve. En 2019, son clip “Naturel” marque un tournant décisif : Saifond assume alors pleinement l’afro-pastorale.
Très vite, il s’impose comme une figure montante. Les récompenses s’accumulent : triple nomination aux Victoires de la musique guinéenne en 2020, sacré Artiste révélation de l’année. La pandémie freine ses projets de concerts, mais l’élan reprend aussitôt : Stade Iba Mar Diop de Dakar, Bissau, la Gambie, puis l’Europe – Paris, Bruxelles, Rome, Londres. Contrairement aux préjugés, sa musique franchit les frontières, même lorsqu’il chante en poular. Sa fanbase dépasse largement la communauté peule et s’élargit à une jeunesse africaine avide de nouvelles sonorités.
Son premier album “Sabou No Weli” paraît en 2021 et confirme l’étoffe d’un artiste majeur. Les distinctions continuent de pleuvoir : plusieurs fois couronné Meilleur artiste masculin aux Victoires guinéennes (2023 et 2024), lauréat du prix du Meilleur clip aux Septimius Awards aux Pays-Bas. En mai 2023, son retour à Labé prend des allures de consécration, porté par un répertoire déjà riche – Fodari, Ghari Djinna, Kho Guigol, Labé. Ses chansons traduisent les dilemmes d’une génération partagée entre enracinement et ouverture, entre traditions familiales et rêves d’ailleurs.
Avec son timbre clair, sa mélancolie douce et ses refrains entêtants, Saifond incarne aujourd’hui une jeunesse africaine qui réinvente la musique sans la trahir. Ses morceaux, bouillonnants d’énergie afropop, explorent l’amour et cherchent à apaiser les blessures. À l’heure où l’afrobeat tend à s’uniformiser, lui s’attache à faire entendre la voix de Labé, la mémoire des bergers et des griots, et les aspirations d’une génération qui refuse de choisir entre modernité et tradition.
PORTRAIT
CÔTE D’IVOIRE – Ali Diarrassouba, personnalité télévisuelle de premier plan

Avant la libéralisation du paysage médiatique, il fallait, pour être connu, être animateur ou présentateur à la RTI, l’Office de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne, la seule chaîne étatique. Il y avait Lévy Nyamké, Georges Aboké, Serge Fatoh, Barthélémy Inabo… Des talents purs. Aujourd’hui, avec la multiplication des chaînes de télévision, une nouvelle génération de journalistes émerge, parmi lesquels figure un presque quadragénaire, à la voix familière, au regard acéré sur l’actualité, et doté d’un grand professionnalisme dans le traitement de l’information. Il s’agit d’Ali Diarrassouba. Qui est donc cet homme qui représente aujourd’hui une figure de confiance ?
Une vocation née dans les couloirs du lycée
Dernier-né d’une fratrie de six enfants, Néhéto Tendo Diarrassouba, alias Ali Diarrassouba, voit le jour le 11 décembre 1985. Scolarisé au lycée Descartes de Marcory, il adore les débats d’idées et les prises de parole. Au sein de l’établissement, il se fait remarquer comme un brillant animateur. Son aisance à l’oral, son naturel et son sens du contact séduisent ses camarades.
En revanche, cette ambition de devenir journaliste inquiète sa mère, qui s’y oppose fermement. La mère ayant parlé, il se plie à sa volonté. Par dépit, il passe le concours de l’INPH-B, qu’il réussit. Mais ne pouvant résister à l’appel de sa vocation, il plaque tout et décide de faire de la radio. Sur la soixantaine de candidats, il est retenu. L’aventure commence. Très vite, il impressionne par son professionnalisme et son énergie. À 24 ans, il devient le plus jeune présentateur du JT de 20 h sur RTI 1, la télévision nationale.
De la RTI à NCI
C’est en 2011, au plus fort de la crise post-électorale, qu’Ali Diarrassouba est découvert par le grand public sur la chaîne TCI, alors très proche du pouvoir de M. Alassane Ouattara. Lorsque la guerre post-électorale prend fin, il rejoint la RTI. Entre 2011 et 2016, il devient un pilier de la chaîne. Il présente le Journal de l’Économie, puis l’émission Made in Africa, vitrine des réussites économiques du continent.
En parallèle, il continue de se former : diplômé de l’Institut des Technologies d’Abidjan, il passe par l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny, puis intègre le prestigieux Executive MBA de HEC Paris, tout en suivant un cursus en diplomatie et relations internationales au CAMPC.
En décembre 2019, il rejoint la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI), nouvel acteur du paysage audiovisuel, au moment même où la Côte d’Ivoire libéralise son espace télévisuel. Pari réussi : dès sa première année, la chaîne s’impose et Ali en devient le visage. Il présente l’actualité, anime des débats, conçoit des formats dynamiques qui séduisent les téléspectateurs.
Reconnaissances et récompenses
En janvier 2021, la consécration arrive : à la 22e édition des Soirées EBONY à Yamoussoukro, il est sacré Meilleur Présentateur Télé de Côte d’Ivoire. Une distinction qu’il dédie à son équipe, au management de NCI, mais aussi aux téléspectateurs :
“Beaucoup de reconnaissance et de gratitude ce soir…” déclare-t-il, ému.
Aujourd’hui directeur de l’information à NCI et présentateur vedette de plusieurs émissions à succès, il vient de recevoir le Prix national d’excellence 2025 dans la catégorie Développement des Médias.
Ali Diarrassouba est l’un des visages les plus familiers du paysage audiovisuel ivoirien. Son parcours s’inscrit dans la continuité des grandes voix de la RTI, celles qui ont marqué les mémoires : Lévy Nyamké, Emmanuel Gratty Lavry, Noufé Naby, Jésus Kouassi Yoboué… Autant de modèles qui ont façonné l’imaginaire collectif et auxquels Ali Diarrassouba, à sa manière, rend hommage.
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