AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – TROISIÈME CANDIDATURE : 64 organisations et personnalités font bloc contre Macky Sall
Le Groupe de contact de la coalition Yewwi dirigée par Habib Sy qui s’évertuait depuis quelques jours à fédérer toutes les forces opposées à l’idée d’une 3ème candidature du Président Macky Sall et sa gouvernance autour d’une plateforme commune a réussi
L’ancien ministre d’Etat sous le régime libéral Habib Sy et son équipe du Groupe de contact de la coalition Yewwi ont réussi leur mission consistant à fédérer toutes les forces opposées à l’idée d’une 3ème candidature du Président Macky Sall et sa gouvernance autour d’une plateforme commune de lutte. En effet, le mercredi 22 mars dernier, soixante-quatre (64) organisations politiques, syndicales, citoyennes, de la société civile et des personnalités indépendantes sans le Pds ont procédé à la signature de l’acte de création de la « Plateforme de lutte pour la défense et la consolidation de la démocratie » qui sera lancée prochainement.
Le Groupe de contact de la coalition Yewwi dirigée par Habib Sy qui s’évertuait depuis quelques jours à fédérer toutes les forces opposées à l’idée d’une 3ème candidature du Président Macky Sall et sa gouvernance autour d’une plateforme commune a réussi son coup.
La Plateforme de lutte pour la défense et la consolidation de la démocratie a été portée sur les fonts baptismaux le mercredi 22 mars dernier à Dakar et son lancement officiel prévu très prochainement. Elle réunit soixante quatre (64) organisations politiques, syndicales, citoyennes, de la société civile et des personnalités indépendantes qui se sont jointes pour mettre en place une plateforme.
Dans un communiqué rendu public hier, les membres de ce nouveau cadre de lutte pour la défense et la consolidation des acquis démocratiques au Sénégal, pour justifier leur démarche, ont évoqué la situation actuelle du Sénégal qui selon eux, « traverse l’un des moments les plus sombres de son histoire politique ». « Cet état de fait se manifeste par les libertés individuelles et collectives confisquées, la gabegie érigée en mode de gestion, la parole publique malmenée, des arrestations tous azimuts et le bradage pour une clientèle politique de nos ressources foncières et autres ressources naturelles (minérales, énergétiques, halieutiques, forestières, en eau…) », déplorent notamment les soixante-quatre organisations signataires dans un communiqué rendu public. « Les fondamentaux de la démocratie sont menacés par un processus électoral biaisé avec de réelles menaces qui pèsent sur la Constitution.
En outre, la volonté de trahir sa parole donnée en briguant une troisième candidature moralement inacceptable et constitutionnellement illégale est de plus en plus affichée et assumée par le Président Macky Sall et ses souteneurs. Il s’y ajoute une violence inouïe exercée sur des manifestants désarmés par un pouvoir en mal de repères », fustigent encore les responsables de cette plateforme de lutte pour la défense et la consolidation de la démocratie.
LE PDS, LE GRAND ABSENT
Le Parti démocratique sénégalais ne fait pas partie des soixante-quatre organisations politiques, syndicales, citoyennes, de la société civile et des personnalités indépendantes signataires de la Plateforme de lutte pour la défense et la consolidation des acquis démocratiques. Ce qui n’est pas le cas pour l’ancien Premier ministre Aminata Touré qui figue bien parmi les signataires. L’ancien parti libéral au pouvoir semble ainsi appliquer à la lettre sa mise en garde fait aux leaders de la coalition Yewwi Askan Wi qui l’avait approché le 3 mars dernier pour échanger sur cette plateforme. En effet, bien que saluant cette « initiative », les responsables du Pds avaient formellement opposé leur véto à l’adhésion de l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, qui a quitté le navire de la majorité après la décision du chef de l’Etat de l’écarter de la présidence de l’Assemblée nationale. « Le PDS rejette tout cadre de lutte avec Madame Aminata Touré qui pendant onze années de la gouvernance de Benno bokk yakaar a été l’un des principaux responsables du recul de l’Etat de droit, de la démocratie et de la pauvreté qui frappe aujourd’hui les Sénégalais », avait accusé le Pds dans une déclaration rendue publique.
Source : SenegalActu
AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE – Le RHDP favori, le PDCI en quête de remobilisation pour les élections législatives
À l’approche des élections législatives en Côte d’Ivoire, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’impose comme le parti le plus présent sur le terrain électoral. Il aligne le plus grand nombre de candidats, dont une large majorité de ministres en fonction et de figures majeures du parti. Du chef du gouvernement aux ministres des Eaux et Forêts ou de la Santé, les principaux cadres sont engagés dans leurs fiefs respectifs. Pour plusieurs observateurs, ces élections constituent un test politique majeur, dans un contexte où le président de la République souhaite impulser une transition générationnelle au sein de l’appareil d’État et du parti.
Favori du scrutin, le RHDP doit néanmoins composer avec une difficulté récurrente : la multiplication de candidatures indépendantes issues de ses propres rangs. Dans des régions stratégiques comme le Tonkpi à l’ouest ou la Bagoué au nord, ces dissidences fragilisent l’unité du parti. Le ministre Bruno Koné, lui-même candidat dans le nord du pays, a d’ailleurs appelé à la discipline et à la loyauté, afin d’éviter une dispersion des voix préjudiciable.
Face au RHDP, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) présente 163 candidats. Désormais dirigé par Tidjane Thiam, le parti doit aussi gérer des tensions internes. Des figures historiques, comme Maurice Kakou Guikahué à Gagnoa ou Olivier Akoto à Daoukro, se présentent en indépendants après avoir été écartées des investitures officielles. Après son absence remarquée à la présidentielle, le PDCI devra surtout mobiliser un électorat tenté par l’abstention.
Grand absent de ces législatives, le PPA-CI de l’ancien président Laurent Gbagbo a opté pour le boycott, dénonçant un climat politique qu’il juge délétère. D’autres acteurs majeurs de la présidentielle d’octobre ne sont pas non plus candidats, à l’image de Jean-Louis Billon ou de Simone Ehivet Gbagbo, même si son parti aligne une quinzaine de prétendants. Quant au FPI de Pascal Affi N’Guessan, il présente 21 candidats, sans son leader en tête de liste.
AFRIQUE
BÉNIN – Patrice Talon s’exprime sur la traque des mutins et la réforme constitutionnelle
Le président béninois Patrice Talon s’est exprimé sur deux dossiers majeurs de l’actualité nationale : la poursuite des auteurs des événements du 7 décembre dernier et la récente révision de la Constitution, promulguée le 17 décembre 2025.
Concernant la tentative de mutinerie, le chef de l’État a assuré que la traque du principal responsable et de ses complices se poursuit activement. Un mandat d’arrêt international a été émis, et les autorités béninoises ont sollicité la coopération des pays voisins afin de faciliter leur localisation et leur extradition. Sans citer de pays précis, Patrice Talon a indiqué que les auteurs de ces actes ont été manipulés par des responsables politiques qu’il qualifie de « nostalgiques et jaloux », avec l’appui de soutiens extérieurs.
Le président n’a pas mâché ses mots à l’égard des mutins, les qualifiant de « crapules », de « voyous » et de « marginaux ». Il s’est félicité de l’absence totale de ralliement, tant au sein de l’armée et de la Garde nationale que de la population. Évoquant le cas de Pascal Tigri, Patrice Talon a révélé que ce dernier avait été contacté par son supérieur hiérarchique et invité à se rendre, avant de prendre la fuite en tenue civile. Il a salué le professionnalisme et la loyauté des forces de défense et de sécurité, qu’il a jugées « extraordinaires ».
Le second volet de son intervention a porté sur la révision constitutionnelle, vivement critiquée par l’opposition. Patrice Talon a rejeté toute accusation d’allongement déguisé du mandat présidentiel et a clarifié la notion de trêve politique. Selon lui, celle-ci ne vise qu’à empêcher une campagne électorale permanente, rappelant que la Constitution encadre déjà strictement les périodes de campagne. Il a précisé que la critique de l’action publique demeure pleinement garantie.
Enfin, s’agissant de la création du Sénat, le président a défendu cette institution comme un organe d’arbitrage destiné à prévenir les blocages institutionnels et à assurer la stabilité politique, estimant que son expérience du pouvoir en démontre la nécessité.
AFRIQUE
MALI – L’imam Dicko et la CFR lancent la « troisième voie » contre la junte
Au Mali, le paysage politique en exil s’organise avec l’essor de la Coalition des forces pour la République (CFR). Lancée début décembre 2025, cette organisation placée sous l’égide de l’imam Mahmoud Dicko enregistre ses premiers ralliements de poids. Son objectif est sans équivoque : mettre un terme à une transition militaire qui dure depuis plus de cinq ans et restaurer l’ordre constitutionnel ainsi que les libertés fondamentales.
Housseini Amion Guindo, dit « Poulo », ancien ministre et figure de proue de l’opposition, est le premier grand leader politique à officialiser son adhésion. Pour lui, la CFR représente une « troisième voie » indispensable face au dualisme destructeur entre la « dictature implacable » de la junte et la menace jihadiste. Selon Guindo, ces deux extrêmes se nourrissent mutuellement, piégeant le peuple malien dans une impasse sécuritaire et démocratique.
D’autres personnalités, comme Abdoulaye Coulibaly (ICAP) et Oumar Abdou Touré (Kaoural Renouveau), ont également rejoint le mouvement. Ils voient en l’imam Dicko, figure morale historique déjà au centre de la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, le seul « repère incontournable » capable de fédérer les Maliens autour d’un projet de résistance pacifique. La CFR appelle désormais à la désobéissance civile pour contraindre le pouvoir militaire à rendre les rênes du pays.
Cependant, une interrogation subsiste : le silence de son mentor. Exilé en Algérie, l’imam Mahmoud Dicko ne s’est pas encore exprimé publiquement sur cette coalition dont il est le référent républicain. Si de nombreux acteurs du mouvement prodémocratie soutiennent la dynamique, ils attendent une déclaration officielle du guide avant de s’engager totalement. Ce nouveau pôle d’espérance parviendra-t-il à ébranler le régime de Bamako depuis l’extérieur ? L’avenir de la résistance malienne semble désormais suspendu aux mots de l’imam.
-
CULTURE2 mois .GUINÉE – Azaya, comme un cri de conquête, à l’Arena
-
Tech2 mois .L’Annuaire Africain : la digitalisation et la créativité au service de l’entrepreneuriat africain
-
CULTURE2 mois .SÉNÉGAL – “Mémoires mélancoliques” ou de la tragique nécessité de la poésie de Mansor Diop
-
AFRIQUE2 mois .MADAGASCAR/COMORES – Les diasporas et forces vives de l’océan indien appellent à une transition démocratique exemplaire
-
CULTURE3 mois .CÔTE D’IVOIRE – La cheffe Sonia Marty Sokouri brille à la Private Chef World Cup 2025
-
AFRIQUE3 mois .OUGANDA – Une campagne sous tension entre arrestations et menaces
-
AFRIQUE2 mois .CAMEROUN – À 92 ans, Paul Biya lance enfin sa campagne à Maroua
-
AFRIQUE3 mois .NIGER – Attaques meurtrières attribuées à l’EI au Sahel dans la région de Tillabéri


