BURKINA FASO
BURKINA FASO – Bruits de bottes et de mitraillettes à Ouaga

Serait-ce encore un nouveau coup d’État militaire au Burkina ? Ce vendredi 30 septembre 2022, tôt le matin, les Ouagalais ont été réveillés d’une manière assez singulière dans un État de droit : des tirs à l’arme lourde et des mouvements militaires. On se croirait à Pyongyang. Ces bruits de bottes et de mitraillettes surviennent alors que le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait pris l’engagement cinq jours plus tôt devant l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York qu’il respecterait « les engagements pris au niveau de la Cédéao […] et (que) la transition œuvrera en première partie à ramener plus de stabilité à l’intérieur du pays et organisera les élections pour un retour à un ordre constitutionnel normal. » Il n’était pas sans doute sur la même longueur d’onde avec les militaires.
Dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 septembre 2022, à Ouagadougou, au Burkina, les habitants de la capitale ont été réveillés par des tirs à l’arme lourde. Foyer de la mitraillade : le camp militaire Baba Sy, situé dans le sud de la capitale, non loin du palais présidentiel, occupé par le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba. Les militaires, armés jusqu’aux dents, ont procédé à un quadrillage des principaux axes de la ville.
Dans la nuit du jeudi, la télévision du Burkina (RTB) a cessé d’émettre avant de commencer à émettre quelques heures plus tard. Il s’agirait d’une « crise interne à l’armée », selon un communiqué sur la page Facebook de la présidence de la République burkinabè. On y lit qu’il s’agit d’ : une « situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales ». Ladite page précise plus loin que « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ». Selon le porte-parole du gouvernement burkinabè Lionel Bilgo : « des échanges se poursuivent pour un dénouement sans écueil ».
Selon plusieurs journaux burkinabè, il s’agirait d’une grogne, des rumeurs sur le mécontentement de certains militaires consécutif à l’attaque d’un convoi de ravitaillement escorté par l’armée lundi 26 septembre à Gaskindé, dans le Nord. Le bilan est lourd : 11 militaires ont été tués et une cinquantaine de civils disparus. De toute évidence, il s’agirait d’un coup d’État militaire. Pour l’heure, aucune annonce officielle, mais au vu de la situation : verrouillage des axes stratégiques comme le rond-point des Nations-Unies. Principale voie qui mène à la primature. « Nous attendons de savoir ce qui se passe, mais il semble qu’une tentative de coup d’État soit en cours « , avait expliqué à l’Agence Fides des sources ecclésiastiques depuis Ouagadougou.
Des groupes djihadistes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) n’ont de cessent d’attaquer civils et militaires depuis la chute du président Burkinabè Blaise Compaoré depuis 2014. Chaque fois, ils grignotent des bouts de terre, étendant ainsi leur emprise sur le pays. Pour des putschistes qui avaient justifiés une prise de pouvoir le 23 janvier 2022, en écartant par une absence de réaction de la part des autorités contre une montée en puissance du terrorisme un président démocratiquement élu en la personne de Christian Roch Marc Kaboré, il va sans dire qu’ils ont failli à leur mission.
Le lieutenant-colonel Damiba, qui tient les rênes du pouvoir, aurait donc manqué à ses engagements. L’incapacité de ce dernier en vue de rétablir la stabilité du pays serait-elle à l’origine de ce mouvement ? Les heures qui suivent nous apprendrons davantage.
AFRIQUE
BURKINA FASO – Un bilan positif du PA-SD et une nouvelle loi pour ancrer les grandes entreprises dans le pays

Ouagadougou, 9 octobre 2025. Le Président du Faso, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ a présidé ce jeudi, le Conseil des ministres. Lors du point fait à la presse à la fin des travaux, le Ministre Porte-parole du Gouvernement, Pingdwendé Gilbert OUEDRAOGO a indiqué que plusieurs rapports ont été adoptés et des décisions importantes prises pour le bien-être des populations conformément à la Révolution Progressiste Populaire.
Au titre du ministère de l’Économie et des Finances, le Conseil a adopté le rapport à mi-parcours de la mise en œuvre du Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement (PA-SD), en 2025. Selon le Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar NACANABO, l’évaluation à mi-parcours affiche des résultats satisfaisants de la mise en œuvre de la politique nationale de développement. Il note un résultat de 46,98%. « Il y a eu des accélérations dans les différents projets. Ces accélérations sont consécutives aux orientations du Président du Faso qui a toujours insisté pour que la mise en œuvre des projets puisse aller très vite », indique le Ministre NACANABO, escomptant des bons qualitatifs d’ici la fin de l’année 2025. Il a annoncé un nouveau référentiel de développement qui entre en vigueur en janvier 2026 en remplacement du PA-SD dont l’échéance est prévue pour fin 2025.
Ce nouveau plan va tenir compte du contexte de la Révolution Progressiste Populaire, des Initiatives présidentielles et des projets structurants afin de donner davantage d’emplois et d’opportunités aux jeunes, précise le Ministre de l’Économie et des Finances. Obligation pour les grandes entreprises de construire un siège au Burkina Pour le compte du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, le Conseil a adopté un avant-projet de loi portant obligation pour les grandes entreprises de construire un siège au Burkina Faso.
Pour le Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar NACANABO, ces entreprises doivent contribuer aussi à l’urbanisation et avoir un meilleur ancrage au pays. « Le projet de loi prévoit que toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel moyen sur les trois derniers exercices atteint cinq milliards FCFA, auront désormais l’obligation de construire leur siège au Burkina Faso, suivant les standards bien définis », explique le Ministre NACANABO. Il ajoute que ces entreprises vont bénéficier d’un accompagnement de l’État en termes d’avantages fiscaux sur certains matériaux de construction, et selon des délais bien définis. Direction de la communication de la Présidence du Faso
AFRIQUE
BURKINA FASO – Thiaroye : le Premier Ministre Burkinabè rend hommage aux tirailleurs massacrés en 1944

Dakar, 7 octobre 2025 (AIB) — Au cimetière militaire de Thiaroye, symbole d’une tragédie qui hante encore la mémoire africaine, le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rendu hommage mardi aux tirailleurs massacrés en 1944 par l’armée française pour avoir réclamé leurs soldes.
Recueilli et ému, le chef du gouvernement burkinabè s’est incliné devant les sépultures de ces anciens combattants, saluant « le courage et la dignité de ces hommes qui ne demandaient que justice ».
« En ce lieu chargé d’histoire, je m’incline avec une profonde révérence devant nos pères, ces héros tombés ici à Thiaroye pour avoir simplement réclamé justice », a déclaré M. Ouédraogo, avant d’inviter les peuples africains à s’inspirer de leur sacrifice pour poursuivre la quête de souveraineté et de dignité.
Le 1er décembre 1944, plusieurs centaines de soldats africains, démobilisés après avoir combattu pour la libération de la France, furent abattus à Thiaroye alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs soldes et primes impayées. Ce massacre, longtemps passé sous silence, reste l’un des symboles les plus sombres de l’injustice coloniale.
« Leur massacre demeure une blessure ouverte dans la conscience humaine, un rappel éternel de l’ingratitude des nations qui invoquaient hier leur bravoure, mais prétendent aujourd’hui enseigner la reconnaissance à leurs descendants », a poursuivi le Premier ministre burkinabè.
Selon lui, Thiaroye incarne la résistance d’un continent entier :
« À travers ces martyrs, c’est toute l’Afrique qui se dresse, fière et debout, rappelant que la dignité d’un peuple ne se négocie pas. »
Jean Emmanuel Ouédraogo a exhorté les générations actuelles et futures à entretenir la flamme du souvenir :
« Que leur nom soit chanté ici et ailleurs comme un hymne à la liberté et à la dignité retrouvées. »
AFRIQUE
BURKINA FASO – Adoption du nouveau Code des personnes et de la famille

Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a promulgué le 25 septembre 2025 la Loi n°012-2025/ALT portant Code des personnes et de la famille, adoptée par l’Assemblée législative de transition le 1er septembre. Ce texte marque une réforme majeure du droit civil, du droit de la famille et de la législation sur la nationalité au Burkina Faso.
Le nouveau code consacre la famille comme cellule de base de la société et fixe plusieurs principes :
Les mariages forcés et les unions issues de pratiques coutumières, comme le lévirat, sont désormais interdits.
L’âge minimum légal pour se marier est fixé à 18 ans, avec une possibilité exceptionnelle de dispense judiciaire, mais jamais en-deçà de 16 ans.
Aucune discrimination liée au handicap, à l’ethnie, à la religion ou à la race ne peut fonder une opposition au mariage.
Le texte introduit une disposioni en criminalisantl l’homosexualité, prévoyant des peines de 2 à 5 ans de prison et des amendes de 2 à 10 millions de F CFA pour les personnes reconnues coupables d’actes homosexuels ou de leur promotion.
Modernisation de l’état civil et droits des personnes
La réforme instaure un registre numérique national de l’état civil, destiné à sécuriser et centraliser les données relatives aux naissances, mariages et décès. Chaque citoyen ou résident se verra attribuer un identifiant électronique unique.
En matière de nom et d’identité, l’enfant né dans le mariage portera celui du père, tandis qu’en cas de divorce, l’usage du nom marital par la femme reste soumis à l’accord de l’ex-conjoint ou à une autorisation judiciaire.
Les étrangers devront, pour jouir de certains droits civils, obtenir un permis de séjour permanent, conditionné notamment à cinq ans de résidence continue et à une moralité reconnue.
Mariage, divorce et garde des enfants
Le mariage pourra être monogamique ou polygamique, sous réserve d’une déclaration claire des époux. Le mariage religieux ou coutumier n’a valeur légale que s’il est enregistré auprès de l’officier d’état civil.
Le régime légal en cas de mariage monogamique est la communauté réduite aux acquêts. En cas de polygamie, le régime applicable est celui de la séparation de biens.
Le divorce peut être prononcé d’un commun accord ou de manière contentieuse, pour des causes telles que l’adultère, les violences conjugales, l’absence prolongée ou la séparation de fait de plus de trois ans. La garde des enfants est confiée selon leur intérêt supérieur ; les enfants de moins de 7 ans sont en principe confiés à la mère, sauf circonstances exceptionnelles.
Nationalité et succession
La nationalité burkinabè s’acquiert par filiation mais aussi par naturalisation, après dix ans de résidence permanente (ou deux ans si la personne est née au Burkina Faso).
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