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AFRIQUE CENTRALE

CONGO : Le dialogue politique congolais sera inclusif.

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Le tout est plus que la somme des parties. Habitués au festin de la république, certains pensent que l’aspiration naturelle du peuple congolais au dialogue est un buffet dans lequel il convient de choisir ses interlocuteurs. N’est-il pas dans nos habitudes bantous de recourir au rassemblement quand cela s’impose même si ça doit nous coûter. La gestion de la communauté ne peut exclure une partie de ses représentants sous le seul prétexte qu’il ne plaise pas au Prince.

Nul besoin de revenir sur la genèse de la crise qui secoue le Congo-Brazzaville. Elle découle du changement de la constitution du 20 janvier 2002, du hold-up électoral du 20 mars 2016, de l’emprisonnement des leaders de l’opposition, de la confiscation de nos libertés individuelles et de la guerre du Pool.

Face à la grave crise institutionnelle et morale qui sévit dans notre pays, notre devoir est de ne pas nous laisser aller par cette chienlit. Nous devrons relever la tête, retrousser les manches pour y faire face et y mettre fin. Les séquences désastreuses se succèdent sous la mitraille sans que nous n’arrivons à imposer la volonté du peuple. Nous n’oublions pas non plus que nous vivons sous l’une des dictatures les plus féroces de la planète qui a décidé de faire main basse sur notre beau pays.

« Il serait illusoire de penser que la crise congolaise n’est que sécuritaire. Elle est tout autant économique, sociale, sanitaire, culturelle, politique, etc. »

Ce serait une grave erreur de penser que la résolution du drame du Pool, qui n’est qu’une partie du problème, ne nécessitera que la participation des fils et filles du Pool. Le Congo est une nation et nombreux congolais sont meurtris par ce qui se passe dans ce département. Le pouvoir veut choisir ses interlocuteurs. Ainsi, les exécutants des basses besognes indiquent la voie choisie. L’appel au dialogue uniquement adressé au Pasteur Ntumi n’est pas recevable. Le terroriste d’hier deviendrait-il le partenaire de dialogue d’aujourd’hui ? Nous avions déjà condamné par le passé cette rhétorique guerrière et cet abus de langage. Il ne saurait y avoir de dialogue sans la libération des prisonniers politiques, l’arrêt des hostilités dans le Pool et la restauration des libertés fondamentales. Par ailleurs comment demander un dialogue d’une main quand l’autre main continue ses massacres dans le Pool aujourd’hui encore ? C’est de la schizophrénie politique.

Il serait illusoire de penser que la crise congolaise n’est que sécuritaire. Elle est tout autant économique, sociale, sanitaire, culturelle, politique, etc. Le FMI (Fonds monétaire international) est l’invité de la dernière minute dans ce brouhaha à cause de la mauvaise gestion de notre manne financière et le mensonge d’état dans le niveau d’endettement réel de notre pays. Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard. Elles résultent généralement d’une succession d’événements malheureux. Pour le bien de notre pays, nous ne pouvons plus faire l’économie d’une rencontre entre les Congolais. Le Congo n’a pas besoin de réactionnaires ni de conservateurs mais de visionnaires et progressistes. « Toute politique qui n’est pas quête de vérité est criminelle » dixit Simone Weil.

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« Le peuple congolais a trop souffert. Nous avons fait le diagnostic de ce qui ne va pas. Le temps de l’action est arrivé car nous avons l’impression d’aboyer devant une caravane qui passe et dont les occupants ne daignent même pas nous regarder tant le mépris est grand. »

Ceux d’entre-nous qui auront la chance de participer à cette rencontre qualifiée de la dernière chance, il faudra qu’ils sachent que l’attente du peuple congolais est grande cette fois-ci. Toutes les résolutions prises devront être suivies d’effet. Nous ne sommes plus au temps des fausses promesses ni de faux semblants. Dire que le pays va mal n’est qu’un doux euphémisme. Il nous revient de bâtir le tissu social déchiré pour ne pas dire délabré. Il faut que la raison l’emporte sur nos intérêts égoïstes particuliers. La politique est un sacrifice, un sacerdoce, et seul le service rendu, les actions en faveur du peuple fondent la légitimité. La force des armes montre ses limites.

Le peuple congolais a trop souffert. Nous avons fait le diagnostic de ce qui ne va pas. Le temps de l’action est arrivé car nous avons l’impression d’aboyer devant une caravane qui passe et dont les occupants ne daignent même pas nous regarder tant le mépris est grand.

C’est Thomas Sankara qui disait : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère. » Notre lutte doit changer de forme au risque que le Congo-Brazzaville ne devienne la Corée du Nord. Je ne puis y croire ni y penser de mon vivant car ce n’est pas la volonté de la majorité d’entre-nous. En des termes simples c’est l’évaluation de notre projet politique qu’il convient de faire pour ne pas passer à coté de quelque chose d’essentiel. La justice est la clé de voûte de cette société de confiance que nous efforçons à construire.

« La réconciliation nationale passe obligatoirement par le dialogue inclusif politique, lieu de l’expression des vérités et de la mise en place des bases de la justice. Le Congo-Brazzaville nous appartient tous et ce n’est qu’ensemble que nous construirons notre cher et beau pays. »

La diaspora congolaise n’est pas en reste dans cette échéance cruciale qui s’annonce afin d’y apporter sa contribution. Bien que résidant à l’extérieur de notre pays, nous ne pouvons pas nous désintéresser de la vie de nos compatriotes ; Le Congo est la terre de nos ancêtres car « l’aigle volant au firmament sa carapace revient toujours sur terre ».

L’appel au dialogue a été reçu mais les conditions de sa réalisation demeurent insuffisantes. Il n’y a pas de bons congolais d’un coté et les mauvais de l’autre. Notre offre de la main tendue sans arrière pensée aucune reste d’actualité même si nous devons serrer la main du diable. Nous n’avons jamais douté du bien fondé de nos revendications.

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Nous sommes des républicains de progrès, ces hommes sans attaches partisanes pour certains, respectueux de l’ordre et de la justice, et convaincus qu’une bonne gestion de l’Etat est seule en mesure d’assurer la pérennité du lien social dans une démocratie et favoriser le développement dans un esprit de justice sociale. Nous faisons de la rigueur morale notre boussole et du sens de l’état notre doctrine. Nous allons bâtir notre pays en appliquant sa devise : unité, travail et progrès.

La réconciliation nationale passe obligatoirement par le dialogue inclusif politique, lieu de l’expression des vérités et de la mise en place des bases de la justice. Le Congo-Brazzaville nous appartient tous et ce n’est qu’ensemble que nous construirons notre cher et beau pays. Notre rôle est de rassembler les Congolais pour recréer le lien social. Le temps est venu de panser nos blessures, de réduire le fossé qui nous sépare, de construire dans la fraternité.

C’est Winston Churchill qui disait : « Le succès n’est pas définitif. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte. » Peuple congolais ne baissons pas les bras car en ce jour le soleil se lève.

Source : zenga-mambu / Par Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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AFRIQUE

RD CONGO – Minerais, énergie, sécurité : Tshisekedi et Kagame refondent la coopération à Washington

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Paul Kagame et Félix Tshisekedi ont signé, le 4 décembre à Washington, une série d’accords qui redessinent entièrement le processus diplomatique engagé depuis plusieurs mois entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis. Ces textes, regroupés sous le nom de « Washington accords for peace and stability », fusionnent toutes les étapes antérieures — de la Déclaration de principe du 25 avril à l’accord de paix du 27 juin — et intègrent de nouveaux instruments en cours de finalisation, dont un ambitieux cadre d’intégration régionale.

Au cœur de cette nouvelle architecture figure la refonte des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques, secteur clé pour Washington. L’objectif est triple : sécuriser l’accès américain au tantale, étain, tungstène, or, niobium ou lithium ; permettre à la RDC de reprendre la main sur des ressources captées par l’économie informelle ; et consolider le Rwanda comme hub régional de transformation minière. Les deux pays prévoient ainsi des centres de tolling aux frontières, des mécanismes de certification, la traçabilité intégrale des flux, ainsi qu’une harmonisation fiscale pour réduire la contrebande. Des zones économiques spéciales, des industries transfrontalières et des investissements conjoints sont également envisagés.

L’énergie occupe une place stratégique dans ces accords. Kigali et Kinshasa s’engagent à relancer Ruzizi III, à développer une exploitation coordonnée du méthane du lac Kivu et à créer un véritable réseau électrique régional. Les infrastructures ne sont pas en reste : ports modernisés, sécurité du transport lacustre, routes frontalières fluidifiées et connexion progressive au Corridor de Lobito soutenu par les États-Unis.

En matière de conservation, les pays veulent renforcer la coopération autour des parcs des Virunga et des Volcans, développer une destination écotouristique intégrée et coordonner la sécurité dans les zones protégées. Enfin, un dispositif sanitaire transfrontalier est prévu pour répondre aux crises épidémiologiques.

La mise en œuvre sera pilotée par un sommet annuel, un comité de pilotage et plusieurs groupes techniques, complétés par deux accords bilatéraux : un entre Kigali et Washington sur la prospérité économique, et un autre entre Kinshasa et les États-Unis sur les minerais critiques, incluant notamment les projets KoBold Metals à Manono.

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AFRIQUE

RD CONGO – Combats intenses et exode massif pendant que les présidents Tshisekedi et Kagame négocient

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Alors que les regards internationaux sont tournés vers Washington pour une potentielle signature de paix, le terrain, lui, continue de s’embraser. Ce mercredi 3 décembre 2025, la province du Sud-Kivu a été le théâtre d’une violente offensive, marquant un contraste saisissant avec les efforts diplomatiques en cours. Tandis que les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’apprêtent à parapher un accord historique sous l’égide de Donald Trump, les armes ont de nouveau parlé dans les territoires d’Uvira, Walungu et Kabare.

Les affrontements opposent l’alliance AFC/M23 aux Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les groupes Wazalendo et, par endroits, des éléments burundais. Le point névralgique de cette bataille se situe autour de Luvungi, véritable verrou stratégique empêchant l’avancée rebelle vers la ville d’Uvira. L’AFC/M23, qui contrôle déjà Kamanyola et Katogota, tente de faire sauter ce verrou en manœuvrant notamment par les hauteurs de la chefferie de Kaziba, dans le territoire de Walungu. Une troisième ligne de front s’est également ouverte à l’intérieur du parc national de Kahuzi-Biega.

Les conséquences humanitaires de ce regain de tension sont immédiates et dramatiques. Pris en étau, les civils fuient massivement : les habitants de Kamanyola traversent la frontière vers le Rwanda, tandis que ceux de Luvungi se dispersent dans les villages environnants. Le bilan humain est déjà lourd, avec au moins 23 civils tués lors de ces échanges de tirs. Cette escalade militaire à la veille d’une échéance diplomatique majeure suggère une volonté des belligérants de maximiser leurs gains territoriaux avant une éventuelle mise en œuvre des clauses de paix.

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AFRIQUE

RD CONGO – L’avion du ministre des Mines s’écrase à l’atterrissage, aucun décès

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Un avion transportant le ministre des Mines de la République démocratique du Congo, Louis Watum Kabamba, ainsi qu’une vingtaine de membres de sa délégation, s’est écrasé ce lundi à l’aéroport de Kolwezi, dans la province du Lualaba. L’incident s’est produit peu après l’atterrissage de l’appareil en provenance de Kinshasa. Selon les premières informations communiquées par les autorités, l’avion a quitté la piste avant de prendre feu à l’arrêt.

Malgré la violence de l’accident, aucune perte humaine n’est à déplorer. Le ministre et l’ensemble des passagers ont pu être évacués à temps, avant que les flammes ne se propagent. « Tous les passagers sont sains et saufs, mais plusieurs effets personnels et matériels ont été perdus dans l’incendie », a précisé le porte-parole du ministre. Des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux montrent l’épave encore fumante, entourée par les services de secours tentant de maîtriser le feu.

Le ministre Watum se rendait à Kolwezi dans le cadre d’une mission de terrain visant à renforcer la concertation avec les acteurs du secteur minier et à superviser les opérations dans une région stratégique pour l’économie congolaise. Cette visite survient dans un contexte de débats croissants sur la régulation de l’exploitation artisanale et la sécurité des sites miniers.

Les autorités aéroportuaires ont annoncé l’ouverture immédiate d’une enquête afin de faire la lumière sur les causes de l’accident. Plusieurs pistes sont envisagées : défaillance technique, erreur de pilotage ou problèmes liés à l’infrastructure.

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