POLITIQUE
AFRIQUE : Paris brûle-t-il… en Afrique ?
Nous sommes le 9 novembre 2004, à Abidjan. Les troupes de l’opération Licorne, ce jour-là, tirent sur des émeutiers ivoiriens lors de manifestations anti-françaises. Antoine Glaser, journaliste spécialiste de la Françafrique, y voit un symbole de perte de l’Afrique par la France.
9 ans à peine après ces tragiques évènements, revoilà l’armée française, toujours sur le sol africain, cette fois-ci au Mali, dans des opérations d’une ampleur considérable et aux intitulés africanisés Serval, puis Barkhane, contre un nouvel ennemi redoutable : les groupes armés islamistes ! Dans toutes les grandes villes du septentrion, l’armée française est accueillie en libératrice comme naguère le fût la Division Leclerc de Koufra à Paris. Les couleurs tricolores bleu, blanc, rouge sont alors au firmament du succès.
Le répit aura été de courte durée. Cet été 2017, de la presqu’île du Cap-Vert à la vallée du Niger, les symboles de la françafrique sont mis à mal. Le plus marquant d’entre eux, avec une mise en scène proche de l’autodafé, a été la destruction en place publique d’un billet de FCFA par l’activiste Kemi Seba. La lutte contre cette monnaie héritée de l’époque coloniale, imprimée à l’usine de Chamalières de la Banque de France, devient le fer de lance d’une jeunesse africaine déterminée. L’armée française, elle-aussi, est montrée du doigt par les populations sahéliennes. Devant l’insécurité grandissante et les derniers attentats à Ouagadougou et Tombouctou, d’aucuns, à voix basse, regretteraient presque l’occupation des djihadistes ! Pour comble d’infortune, l’emblématique statue de l’administrateur colonial Faidherbe à Saint-Louis chute. Transportée par la société française Eiffage pour rénovation, cette statue est escortée par la police en vue d’éviter des actes de colère – même mystiques, à son encontre. Tout un symbole !
« Il est évidemment trop tôt pour faire un bilan de la politique africaine de Macron. Mais il est fort à parier que la France restera maître du jeu dans ses anciennes colonies. »
Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, la France tente d’inverser la courbe de désamour. C’est à cet effet qu’un conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) est mis en place. Avec pour principal objectif l’amélioration de la gouvernance de la politique africaine de la France, le CPA annonce la fin des intermédiaires officieux et véreux, la fin des discours vexatoires et humiliants, a contrario la reconnaissance d’une Afrique innovante et conquérante.
Il est évidemment trop tôt pour faire un bilan de la politique africaine de Macron. Mais il est fort à parier que la France restera maître du jeu dans ses anciennes colonies. Les leviers de la françafrique n’ont pas disparu de l’architecture institutionnelle malgré l’arrivée du CPA. Au 2 rue Élysée, officine par excellence, se décidera toujours du sort de certains chefs d’État africains. Des envoyés spéciaux au Sahel seront chargés d’appliquer la politique sécuritaire de Macron dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration. L’avenir de l’Afrique francophone se définira toujours à Paris, et de façon unilatérale, avec des grands projets illusionnistes d’intégration continentale et régionale, comme la « route de la liberté et de la responsabilité qui ira de l’autre rive de la méditerranée et qui traversera toute l’Afrique », à l’exemple de la discrète UPM. Macron ne cèdera pas sur la question du FCFA. Après la menace « quitter le FCFA sinon arrêter de critiquer », puis les pourparlers en coulisse, Macron annonce une modernisation de la zone CFA. Il ne lâchera rien, les rapports de force sont encore en faveur de la France !
Le CPA est avant tout un instrument de séduction en direction de la jeunesse africaine. Cette tentative de plaire ne revient-elle pas à un coup d’épée dans l’eau ? N’est-il pas déjà trop tard comme les épisodes de cet été le laissent supposer ? La décision de surseoir à la révision constitutionnelle visant à renforcer le processus de régionalisation au Mali, pourtant ardemment défendue et promue par Emmanuel Macron, montre que les manifestations des jeunes maliens ont porté leur fruit. Les jeunes africains sur les réseaux sociaux ont déjà tranché le débat du FCFA en faveur d’une monnaie unique africaine. Dans tous ces débats, la voix de Macron ne porte pas !
Alors, oui, Antoine Glaser, a raison de penser que la France a perdu l’Afrique. Ce colosse aux pieds d’argile résiste encore du fait de la présence de groupes islamistes, de l’absence de leaders africains, de la fragilité des systèmes socio-économiques des États africains, de la quasi inexistence de politique industrielle ambitieuse. Mais cette résistance se fait sur la défensive malgré quelques initiatives comme le CPA. La France, sous l’ère de Macron, continuera à se consumer tout doucement mais sûrement en Afrique. Alors après, sur fond de ruines de la françafrique, peut-être sera-t-il le temps d’envisager une nouvelle place pour la France en Afrique et in fine d’opérer une vraie révolution culturelle entre ces deux continents !
Par Emmanuel Desfourneaux : actuellement Directeur général ICAEP (Institut de la Culture Afro-européenne à Paris) et Fondateur de cette Ong partenaire officiel de l’Unesco.
A LA UNE
AFRIQUE DU SUD – Le principal parti de l’opposition a lancé sa campagne
Ce samedi 17 Février à Pretoria en Afrique du Sud, le principal parti de l’opposition, l’Alliance Démocratique (DA), a lancé sa campagne électorale. Sept points sont annoncés par le chef du parti, John Steenhuisen, pour sauver le pays.
Ce samedi 17 Février, les partisans de John Steenhuisen étaient nombreux sur la pelouse des Unions buildings située près du siège du gouvernement. L’opposant John Steenhuisen en a profité pour présenter son programme en sept points pour « sauver l’Afrique du Sud ».
Devant une foule immense, John Steenhuisen a parlé des maux qui étouffent l’économie sud-africaine et qui ont provoqué une crise sociale. Il a également déclaré que son parti Alliance démocratique s’engage à réduire les taux de criminalité. Son ambition est de créer deux millions d’emplois, de mettre fin aux coupures intempestives de l’électricité qui paralysent le pays et de mettre en place un climat de cohésion sociale. Le plan détaillé de l’alliance Démocratiquei vise à apporter des solutions concrètes aux grands défis auxquels est confrontée l’Afrique du Sud.
John Steenhuisen a aussi mis l’accent sur la lutte contre la corruption. Il a appelé aux populations de voter pour le parti Alliance démocratique pour éradiquer la corruption qui a ruiné le parti au pouvoir depuis 30 ans.
Un message fort dans un lieu mythique qu’est les Unions buildings, siège du gouvernement de l’ANC (Congrès National Africain), parti au pouvoir depuis trois décennies.
C’est dans une ambiance festive avec le groupe “Les Confretis » que s’est terminée le meeting. Les leaders et alliés du parti démocratique ont rejoint John Steenhuisen sur la scène pour une photo de famille.
La date officielle des élections n’est pas encore annoncée mais l’alliance Démocratique est déterminée à faire entendre sa voix en ces périodes pré-électorales.
A LA UNE
SÉNÉGAL – Manifestations pour exiger une nouvelle date pour la présidentielle
Au Sénégal, des centaines de personnes sont sorties ce samedi 15 février pour manifester dans les Deux voies de Liberté VI à Dakar la capitale. Ils réclament le respect du calendrier républicain et une nouvelle date pour la présidentielle qui devait se tenir le 25 février prochain. Suite au report de la date de l’élection par le Président Macky Sall, la plateforme Aar Sunu Élection (protégeons notre Élection) a appelé à une marche dite silencieuse.
De nombreux Sénégalais se sont déplacés pour répondre à l’appel du collectif Aar Sunu Élection qui regroupe des entités de la société civile et des Partis de l’opposition. Encadrés par la gendarmerie et la police, les manifestants l’ont débuté au rond-point de la SIPRES pour terminer aux Deux voies de Liberté VI près du quartier populaire de Grand Yoff. La marche autorisée par les autorités sénégalaises, s’est déroulée dans le calme. Les manifestants sont venus de partout pour réclamer leur droit. Certains ont brandit des pancartes où est inscrit « Respecter le calendrier électoral » ; « Nous voulons des élections » entre autres réclamations. D’autres sont habillés en t-shirt floqué Aar Sunu Élection arborant des foulards aux couleurs nationales. Ils ont demandé la libération de leur leader Ousmane Sonko mais aussi de détenus politiques.
Les candidats dont le dossier de parrainage a été validé par le conseil constitutionnel notamment Malick Gakou de Grand Parti, Aliou Mamadou Dia du PUR, Déthé Fall de PRP ou encore les membres de la coalition Diomaye Président ont participé à la manifestation.
Dans une déclaration conjointe remise aux journalistes à l’issue de la manifestation, les organisateurs de Aar Sunu élection qui regroupe des organisations qui se réclament de la société civile, ont appelé au maintien de la mobilisation citoyenne pour le respect du calendrier électoral, tel défini dans la Constitution du Sénégal.
Les organisateurs ont aussi magnifié la décision du conseil constitutionnel qui annule le report de l’élection présidentielle qu’il juge contraire à la Constitution et qui recommande sa tenue dans les “meilleurs délais ’’. Elle a annulé en même temps le décret qui a permis à Macky Sall le 3 février dernier à travers son discours à la Nation, de pousser les élections au 15 décembre prochain. Ainsi, selon un communiqué de la présidence par son porte parole Yora Dia, le président de la République Macky Sall dit se conformer avec le conseil constitutionnel et s’engage à exécuter la décision de cette haute juridiction.
Pour rappel, le vote pour le report de la présidentielle s’était déroulé sous la contrainte. Des députés de l’opposition avaient manifesté leur désaccord avant d’être expulsés de l’hémicycle par les forces de l’ordre et la Gendarmerie nationale. Suite à l’adoption de cette loi jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et la société civile, des manifestations avaient éclaté sur tout le territoire. Des manifestations qui ont coûté la vie à trois individus.
POLITIQUE
SÉNÉGAL – Harcèlement, altération de nourritures, interdiction de communications : la Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention de son candidat
La Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye Faye. Les membres de ladite coalition informent que ses jours de visite ont été modifiés et il ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis dans l’enceinte de la Cour. Il lui est également interdit de communications téléphoniques. Sur ce, la coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat et tient pour responsable le régime de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale de leur candidat.
« À la suite du lancement officiel de la Coalition Diomaye Président et des adhésions massives de leaders de l’opposition, il était attendu du pouvoir en place qu’il rétablisse le candidat Bassirou Diomaye Faye dans ses droits, notamment dans le contexte d’une élection présidentielle dont il est incontestablement le favori », peut-on lire dans un communiqué.
Toutefois, la Coalition annonce que l’Administration pénitentiaire, placée sous la responsabilité du Ministre de la Justice, a décidé de durcir unilatéralement et sans raison justifiée les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye FAYE par:
« Une modification unilatérale de ses jours de visite désormais, le candidat Bassirou Diomaye Faye ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis, et ce dans l’enceinte même de la Cour. Une interdiction de communications téléphoniques sous prétexte que le candidat favori à l’élection présidentielle dont la campagne commence dans deux jours entretient des conversations dont l’objet est politique. Un harcèlement continu la chambre du candidat Bassirou Diomaye Faye est désormais perquisitionnée à tout bout de champ ».
D’ailleurs, elle note une « absence de mesures sécuritaires malgré son statut de candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et des alertes multiples sur de probables altérations de la nourriture qui lui est servie. Le candidat Bassirou Diomaye Faye ne prend plus le petit déjeuner ».
La coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat. « Nous dénonçons fermement cette énième violation du principe d’égalité entre les candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Nous réclamons la libération immédiate de Bassirou Diomaye Faye pour qu’il participe activement à la campagne électorale ».
En tout état de cause, souligne-t-elle, « l’Etat du Sénégal a la responsabilité d’assurer sa protection s’il décide injustement de le maintenir dans les liens de la détention ».
En somme, la Coalition Diomaye Président indique que « Macky Sall, Aissata Tall Sall et Amadou Ba seront tenus pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale du candidat Bassirou Diomaye Faye ».
Source : Pressafrik
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