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AFRIQUE

CÔTE D’IVOIRE – Deux cadres du PPA-CI écroués, l’opposition dénonce une répression

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À moins d’un mois de la présidentielle du 25 octobre 2025, le climat politique en Côte d’Ivoire s’alourdit. Deux responsables du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Blaise Lasm et Nestor Dahi, ont été déférés ce lundi 30 septembre au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et placés sous mandat de dépôt.

Des accusations lourdes

Selon le parquet, les deux cadres sont poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’État », « provocation à l’insurrection », « troubles à l’ordre public » et « inobservation de la décision du Conseil constitutionnel ». Ces charges s’appuieraient sur une vidéo tournée lors d’une réunion politique à Yopougon, animée par Nestor Dahi.

La défense rejette ces accusations. Me Roselyne Serikpa dénonce une procédure sans fondement :

« Mon client n’a jamais appelé à l’insurrection. Il faisait son travail de mobilisation politique. Ce que la justice lui reproche, c’est de s’opposer à un quatrième mandat du Président Ouattara. »

Le PPA-CI dénonce une répression ciblée

Dans un communiqué, le parti de Laurent Gbagbo qualifie cette incarcération de décision « arbitraire et injuste », et accuse le régime d’étouffer les voix dissidentes. Le PPA-CI appelle ses militants à rester mobilisés et vigilants face aux « dérives antidémocratiques » du pouvoir.

Harcèlement et surveillance

La tension a encore monté d’un cran lorsque des policiers ont été surpris en train de filmer clandestinement le siège du PPA-CI. Une manœuvre perçue par les responsables comme un acte d’intimidation. Justin Koné Katinan et Damana Pickass ont interpellé les agents sur place, dénonçant un climat de harcèlement politique.

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Un bras de fer à haut risque

Ces arrestations surviennent dans un contexte déjà tendu : d’autres responsables du PPA-CI ont été convoqués récemment par le procureur, avec la menace d’arrestations pour tout « mouvement suspect ».

Pour l’opposition, cette stratégie vise à affaiblir le camp Gbagbo à l’approche d’un scrutin marqué par la candidature controversée d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat.

Au-delà de la procédure judiciaire, l’affaire Lasm et Dahi pourrait devenir le symbole du bras de fer entre le pouvoir et l’opposition dans la lutte pour le contrôle de l’espace politique ivoirien.

Source : afrik.com

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AFRIQUE

RD CONGO – Minerais, énergie, sécurité : Tshisekedi et Kagame refondent la coopération à Washington

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Paul Kagame et Félix Tshisekedi ont signé, le 4 décembre à Washington, une série d’accords qui redessinent entièrement le processus diplomatique engagé depuis plusieurs mois entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis. Ces textes, regroupés sous le nom de « Washington accords for peace and stability », fusionnent toutes les étapes antérieures — de la Déclaration de principe du 25 avril à l’accord de paix du 27 juin — et intègrent de nouveaux instruments en cours de finalisation, dont un ambitieux cadre d’intégration régionale.

Au cœur de cette nouvelle architecture figure la refonte des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques, secteur clé pour Washington. L’objectif est triple : sécuriser l’accès américain au tantale, étain, tungstène, or, niobium ou lithium ; permettre à la RDC de reprendre la main sur des ressources captées par l’économie informelle ; et consolider le Rwanda comme hub régional de transformation minière. Les deux pays prévoient ainsi des centres de tolling aux frontières, des mécanismes de certification, la traçabilité intégrale des flux, ainsi qu’une harmonisation fiscale pour réduire la contrebande. Des zones économiques spéciales, des industries transfrontalières et des investissements conjoints sont également envisagés.

L’énergie occupe une place stratégique dans ces accords. Kigali et Kinshasa s’engagent à relancer Ruzizi III, à développer une exploitation coordonnée du méthane du lac Kivu et à créer un véritable réseau électrique régional. Les infrastructures ne sont pas en reste : ports modernisés, sécurité du transport lacustre, routes frontalières fluidifiées et connexion progressive au Corridor de Lobito soutenu par les États-Unis.

En matière de conservation, les pays veulent renforcer la coopération autour des parcs des Virunga et des Volcans, développer une destination écotouristique intégrée et coordonner la sécurité dans les zones protégées. Enfin, un dispositif sanitaire transfrontalier est prévu pour répondre aux crises épidémiologiques.

La mise en œuvre sera pilotée par un sommet annuel, un comité de pilotage et plusieurs groupes techniques, complétés par deux accords bilatéraux : un entre Kigali et Washington sur la prospérité économique, et un autre entre Kinshasa et les États-Unis sur les minerais critiques, incluant notamment les projets KoBold Metals à Manono.

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AFRIQUE

GAMBIE – L’ex-Jungler Sanna Manjang inculpé pour deux meurtres

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En Gambie, la justice a formellement inculpé, ce mercredi 3 décembre 2025, Sanna Manjang, ancien membre des redoutés « Junglers », les escadrons de la mort qui opéraient sous le régime de Yahya Jammeh. Considéré depuis plusieurs années comme l’un des fugitifs les plus recherchés du pays, il a été appréhendé au Sénégal le samedi 29 novembre, lors d’une opération conjointe menée avec les autorités gambiennes, avant d’être transféré mardi à Banjul. Il devra désormais répondre du meurtre de deux hommes, des crimes liés à la période la plus sombre de la dictature jammehiste.

Sanna Manjang est poursuivi pour l’assassinat du journaliste de l’AFP, Deyda Haidara, tué en 2004, ainsi que pour celui de l’homme d’affaires Ndongo Mboob, en 2006. À l’époque, il appartenait aux Junglers, une unité paramilitaire chargée d’exécuter les opérations clandestines du régime : intimidations, disparitions forcées, tortures, exécutions extrajudiciaires. Ce groupe avait pour mission d’étouffer toute dissidence sous l’autorité de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017 avant de s’exiler en Guinée équatoriale.

Les conclusions de la Commission « Vérité, réconciliation et réparations » (TRRC) placent d’ailleurs Sanna Manjang au cœur du système répressif. Elles le décrivent comme l’un des exécutants les plus impliqués dans les opérations illégales menées par les Junglers. En 2019, devant cette même commission, l’ex-membre Malick Jatta avait rapporté que Manjang figurait parmi ceux qui avaient tiré sur Deyda Haidara : « Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng, un autre Jungler et Sanna Manjang », avait-il affirmé.

Pour l’avocat américain Reed Brody, engagé auprès des victimes de Jammeh, l’arrestation de Manjang pourrait constituer un tournant majeur. S’il coopère avec la justice, son témoignage pourrait fournir des éléments déterminants sur le fonctionnement interne des Junglers et potentiellement accélérer la mise en cause de Yahya Jammeh lui-même.

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AFRIQUE

RD CONGO – Combats intenses et exode massif pendant que les présidents Tshisekedi et Kagame négocient

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Alors que les regards internationaux sont tournés vers Washington pour une potentielle signature de paix, le terrain, lui, continue de s’embraser. Ce mercredi 3 décembre 2025, la province du Sud-Kivu a été le théâtre d’une violente offensive, marquant un contraste saisissant avec les efforts diplomatiques en cours. Tandis que les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’apprêtent à parapher un accord historique sous l’égide de Donald Trump, les armes ont de nouveau parlé dans les territoires d’Uvira, Walungu et Kabare.

Les affrontements opposent l’alliance AFC/M23 aux Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les groupes Wazalendo et, par endroits, des éléments burundais. Le point névralgique de cette bataille se situe autour de Luvungi, véritable verrou stratégique empêchant l’avancée rebelle vers la ville d’Uvira. L’AFC/M23, qui contrôle déjà Kamanyola et Katogota, tente de faire sauter ce verrou en manœuvrant notamment par les hauteurs de la chefferie de Kaziba, dans le territoire de Walungu. Une troisième ligne de front s’est également ouverte à l’intérieur du parc national de Kahuzi-Biega.

Les conséquences humanitaires de ce regain de tension sont immédiates et dramatiques. Pris en étau, les civils fuient massivement : les habitants de Kamanyola traversent la frontière vers le Rwanda, tandis que ceux de Luvungi se dispersent dans les villages environnants. Le bilan humain est déjà lourd, avec au moins 23 civils tués lors de ces échanges de tirs. Cette escalade militaire à la veille d’une échéance diplomatique majeure suggère une volonté des belligérants de maximiser leurs gains territoriaux avant une éventuelle mise en œuvre des clauses de paix.

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