AFRIQUE CENTRALE
RD CONGO – La dent de Lumumba, les horreurs de la colonisation et l’immortalité du héros
Il ne reste plus qu’une dent des restes du leader et nationaliste congolais Patrice Lumumba, assassiné en 1961. Cette relique sera finalement remise à la famille du défunt le 20 Juin 2022 à Bruxelles. Pour les héritiers de Lumumba, il s’agit d’une première victoire à la suite d’un combat judiciaire qui aura duré trente ans. Trente ans à crier justice et vérité sur les circonstances réelles de la mort de Patrice ! Trente ans à réclamer à la puissance coloniale belge, la reconnaissance de sa responsabilité dans ce crime innommable.
En 2001, la Belgique avait reconnu sa » responsabilité morale » dans la mort de Lumumba. C’est bien peu de choses par rapport à l’ampleur des cruautés révélées par l’histoire de la colonisation belge au Congo. Tant de vies broyées, des potentialités énormes noyées, des terres éventrées et vidées au profit de son » propriétaire » Léopold II, la liberté et le destin de tout un peuple confisqué…, la somme des horreurs infligées au peuple congolais est indicible. Patrice Emery Lumumba, nommé premier ministre après l’accession du Congo à l’indépendance, n’aspirait qu’à redonner sa dignité à son peuple. Dans un discours resté célèbre à cette occasion, il rappela l’étendue des douleurs subies par son pays et sa volonté de le remettre debout, non comme un vassal mais comme une terre libre et fière, une terre » tête debout » qui prend son destin en main. Ces propos lui ont sans doute coûté la vie. Il fallait vite éliminer cette fausse note de l’hymne de la domination et de l’écrasement. Il fallait réduire à néant ces velléités de détermination noire. Lumumba pourrait faire des émules, donner des idées à d’autres fils du Congo et d’Afrique. Il fallait rompre la chaîne du réveil africain. Il fallait le dissoudre. Et c’est ce que les bourreaux de Lumumba ont fait. «J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba . En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper en morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser de l’acide. Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare », a raconté Gérard Soete, un policier belge le 15 mai 2002, quarante ans après la disparition de Patrice Lumumba.
Mais l’âme de Lumumba est tenace. Elle ne s’éteint pas totalement. Même dans l’acide, elle a résisté au néant et a ressurgi au cœur de la vérité aujourd’hui. L’immortalité de Lumumba éclate aux yeux du monde. Sa dent qui sera remise à sa famille reste le témoignage le plus édifiant de l’horreur coloniale et des injustices imposées à la terre noire. Dieu seul sait combien de souffles africains ont ainsi été coupés et dissous !
Devant le monde entier, la Belgique sera face à sa conscience, la dent de Lumumba à la main. Lumumba n’a pas été vaincu. Il est là, dans le cœur de ces jeunes consciences noires qui s’inspirent de son combat. Sa vie et son combat, tels des enfants d’éternité, maintiendront son immortalité vive.
Patrice Emery Lumumba, plus qu’un leader congolais et africain, est une fierté d’homme libre. Et rien ne l’effacera. Immortel Patrice Emery Lumumba !
AFRIQUE
RD CONGO – L’AFC/M23 annonce un retrait conditionnel d’Uvira sous pression américaine
Le mouvement rebelle AFC/M23 a annoncé, dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 décembre, son retrait unilatéral de la ville d’Uvira, deuxième agglomération de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette décision intervient moins d’une semaine après la prise de la ville et dans un contexte de pression diplomatique croissante exercée par les États-Unis sur le Rwanda, accusé de soutenir le groupe armé.
Dans un communiqué, l’AFC/M23 affirme que ce retrait répond à une demande américaine et s’inscrit comme un « geste de confiance » destiné à appuyer le processus de Doha engagé entre le mouvement et les autorités de Kinshasa. Le groupe conditionne toutefois son départ à plusieurs exigences, notamment la démilitarisation de la ville, la protection des populations civiles et le contrôle effectif du cessez-le-feu par le déploiement d’une force dite neutre.
Aucun calendrier précis n’a été communiqué et l’ampleur réelle du retrait reste incertaine. L’annonce ne concerne, à ce stade, que la ville d’Uvira, sans clarification sur le sort des localités environnantes, notamment Makobola et d’autres zones conquises après le 10 décembre. Par ailleurs, l’AFC/M23 exclut toute reprise immédiate de la ville par les FARDC ou les groupes Wazalendo, considérant cela comme une ligne rouge sécuritaire.
La question de la « force neutre » évoquée demeure floue. La Monusco n’est pas déployée au Sud-Kivu et le mouvement rebelle la considère comme partie prenante au conflit. De son côté, le gouvernement congolais s’est toujours opposé à l’instauration d’une zone tampon, et aucune négociation concrète n’a encore été engagée sur les mesures sécuritaires transitoires prévues par l’accord-cadre de Doha.
Cette annonce survient alors que Washington durcit le ton contre Kigali. Les autorités américaines accusent le Rwanda d’alimenter l’instabilité régionale et d’avoir violé les récents engagements de paix. Des sanctions ciblées contre des responsables rwandais sont désormais envisagées, renforçant l’incertitude autour de l’évolution du dossier sécuritaire dans l’est congolais.
AFRIQUE
RD CONGO – L’offensive du M23 sur Uvira : une « gifle » diplomatique pour les États-Unis
Moins d’une semaine après la signature de l’accord de paix de Washington, qualifié de « grand miracle » par Donald Trump, la ville stratégique d’Uvira, dans l’est de la RDC, tombe progressivement aux mains du M23. Soutenus par le Rwanda, les rebelles ont pénétré mercredi dans les quartiers nord de la ville, provoquant la déroute des forces armées congolaises et une panique généralisée parmi la population.
Pour le Burundi voisin, cette offensive constitue une « gifle » infligée aux États-Unis et une humiliation diplomatique. Le ministre burundais des Affaires étrangères a fermement condamné l’attaque, réclamant des sanctions contre Kigali. En réaction immédiate, Bujumbura a fermé sa frontière, désormais considérée comme zone militaire, tandis que les rebelles verrouillaient le passage côté congolais. Kigali, de son côté, rejette la faute sur la RDC, l’accusant de violer le processus de paix.
Sur le terrain, la situation humanitaire s’aggrave dramatiquement. Plus de 200 000 personnes ont été déplacées au Sud-Kivu depuis le début du mois, et plus de 45 000 réfugiés ont fui vers le Burundi en quelques jours. Les habitants d’Uvira vivent terrés chez eux, témoins de l’impuissance des soldats congolais qui, dans leur fuite, se livrent parfois au pillage.
Cette conquête éclair, appuyée selon l’ONU par des milliers de soldats rwandais, fait craindre le pire à Kinshasa : une possible avancée du M23 vers le Katanga, poumon minier et économique du pays, ce qui porterait un coup fatal à l’État congolais.
AFRIQUE
RD CONGO – Le président Felix Tshisekedi accuse Kigali de violer l’accord de Washington
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a vivement dénoncé, lundi, ce qu’il considère comme une violation flagrante des engagements récemment pris par le Rwanda. S’exprimant devant la Nation depuis le siège du Parlement à Kinshasa, le chef de l’État congolais a accusé Kigali d’avoir relancé des opérations militaires sur le sol congolais, malgré l’accord conclu quelques jours plus tôt à Washington entre les deux pays.
Selon Félix Tshisekedi, des troupes rwandaises auraient mené plusieurs attaques dans différentes localités de la province du Sud-Kivu, une région déjà fortement éprouvée par des années de conflits armés et de tensions transfrontalières. Cette situation, souligne-t-il, remet en question la crédibilité même du processus diplomatique engagé sous l’égide des partenaires internationaux, qui avaient salué l’accord de Washington comme une avancée majeure vers l’apaisement et la stabilisation de l’Est congolais.
Le président congolais a rappelé que cet accord prévoyait l’arrêt des hostilités, le retrait progressif des forces étrangères et la relance d’un dialogue bilatéral visant à rétablir la confiance. Or, ces nouvelles incursions militaires, affirme-t-il, démontrent que les engagements pris par le Rwanda n’ont pas été respectés, menaçant de fragiliser davantage une région où opèrent déjà de multiples groupes armés.
Félix Tshisekedi a assuré que la RDC ne resterait pas sans réaction face à ce qu’il qualifie de provocation et de violation de sa souveraineté. Il a affirmé que les forces armées congolaises demeuraient mobilisées pour protéger l’intégrité territoriale du pays, tout en réitérant l’importance d’un soutien accru de la communauté internationale afin d’éviter une escalade régionale.
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