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FOOTBALL

SÉNÉGAL : Disparution de l’international Pape Bouba Diop par Mbougar Sarr

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Il y a deux nuits, je lisais une nouvelle de Roberto Bolaño tirée du recueil « Des putains meurtrières ». La nouvelle s’intitule « Buba » et raconte l’histoire d’un footballeur africain qui réussit à devenir une machine à buts au Barça (ou dans un club qui ressemble au Barça) grâce à des rituels magiques, lesquels lui permettent de marquer à coup sûr et de faire marquer. L’histoire, comme toujours chez Bolaño, est un mélange de drôlerie et de profonde mélancolie. Tout au long de ma lecture, bien entendu, je n’ai pas lu Buba avec un « u », mais Buba avec un « ou ». Et tout au long de cette lecture, le seul Bouba joueur de foot auquel je pensais, même s’il n’avait rien à voir avec le Barça ni avec la magie noire (encore que, cette étrange ronde de joie autour de son maillot étalé près du poteau de corner un certain 31 mai…), c’était Pape Bouba Diop.

Je me suis demandé, après ma lecture, ce qu’il faisait, où il vivait, ce qu’il était devenu…

J’ai appris il y a quelques heures, avec tristesse et nostalgie, comme beaucoup d’entre nous, qu’il était décédé à 42 ans, et qu’il était malade.

Tous les Sénégalais se rappelleront sa stature de colosse homérique, ses coups de casque, ses buts au Mondial 2002, ses danses, sa chaîne en argent qui sautille sur sa poitrine tandis qu’il célèbre, son accolade avec son ami Henri Camara après une de ses réalisations contre l’Uruguay. 

On retiendra du joueur sa présence physique, son tempérament, ses projections offensives, sa détermination malgré une technique quelconque, son sens du devoir et du sacrifice, qualités qu’il partageait, pour la plupart, avec ses deux compères du milieu (Diao, Cissé…).

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Et de l’homme… que retiendra-t-on de l’homme ? Je l’ignore. On ne connaissait pas vraiment l’homme -moi, du moins, je ne le connaissais pas. Sans doute retiendrai-je qu’il fut discret, bien que sa légende et ses exploits de 2002 lui eussent permis de se faire entendre davantage. Pour le reste, il faudra aller à Rufisque, interroger ceux qui l’ont connu.

Voilà une autre de nos figures qui s’en va en laissant le souvenir d’émotions pures. Sans doute est-ce déjà beaucoup ; sans doute est-ce déjà tout, pour un sportif : laisser des émotions semblables. Et pourtant, plus que jamais, il est nécessaire de savoir, au-delà de ce qu’elles ont fait, ce que ces personnes sont ou ont tenté d’être. Une âme d’homme ne se connaît jamais entièrement ; mais elle s’approche. Trop tard, d’une certaine manière, pour celle de Pape Bouba Diop. Mais il y a d’autres grandes âmes qu’il faut connaître. 

Des amis tentent de mieux faire connaître des figures qui ont fait et font encore l’histoire -culturelle, politique, sportive, sociale- du Sénégal. Elgas tient son Inventaire des Idoles, essentiel. Pape Sène, Fary Ndao, avec d’autres, interrogent nos « Héritages ». Fondamental. Il y a sans doute d’autres initiatives que je ne connais pas. Il faut les multiplier, quel que soit leur support. Ecrire, interroger, filmer, écouter, recueillir, donner la parole.

J’aurais aimé réentendre celle de Pape Bouba Diop. On peut considérer qu’elle résonne dans les souvenirs qu’il a laissés. Dieu sait qu’il en a formés de grands dans mon esprit, en 2002.

C’est cette année-là que « Des Putains meurtrières » a été publié. Dans la nouvelle que je lisais, une phrase anodine de Bolaño m’a fait sourire : « Buba, au milieu de la confusion, mit la jambe et marqua ». J’ai souri. Je souris encore au cœur de ma tristesse ce soir, et je me dis, en songeant à son but contre la France: Bouba, au milieu de la confusion, mit la jambe et marqua.

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Et c’est pour cela qu’on ne l’oubliera jamais. Repose en paix, Lion.

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MAROC – Visa électronique gratuit pour la CAN 2025

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Bonne nouvelle pour les fans de football du continent. Le Comité local d’organisation (LOC) de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2025), prévue au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, a annoncé ce mardi la gratuité du visa électronique pour tous les supporters souhaitant assister à la compétition.

Selon un communiqué officiel, cette mesure, mise en place en coordination avec les autorités marocaines et la Confédération africaine de football (CAF), vise à « faciliter la venue des supporters africains et étrangers tout en garantissant un dispositif sécurisé d’entrée sur le territoire ». Le visa électronique, accessible via la plateforme Yalla, sera délivré gratuitement et en même temps que le Fan ID, document obligatoire pour accéder aux stades.

Cette double procédure — visa et Fan ID — se fera exclusivement sur l’application Yalla, développée pour centraliser l’ensemble des démarches liées à l’événement. La gratuité du e-visa s’appliquera sur une période limitée, du 25 septembre 2025 au 25 janvier 2026, couvrant ainsi toute la durée de la compétition et la phase de retour des voyageurs.

L’initiative marque un tournant dans la politique d’accueil des grands événements sportifs en Afrique. Elle reflète la volonté du Maroc de faire de cette édition de la CAN « la plus ouverte et inclusive de l’histoire du tournoi », selon une source proche du LOC. Le pays espère ainsi attirer des dizaines de milliers de supporters, notamment en provenance d’Afrique de l’Ouest et centrale.

Les voyageurs se rendant au Maroc pour d’autres raisons — tourisme, affaires ou visites familiales — devront toutefois continuer à effectuer leurs démarches sur la plateforme habituelle acces-maroc.ma.

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NIGÉRIA – Les Super Falcons honorées par le président Tinubu après leur sacre continental

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Après leur éclatante victoire au Maroc, les Super Falcons du Nigéria ont été reçues en grande pompe par le président Bola Ahmed Tinubu ce lundi à la villa présidentielle d’Abuja. L’équipe nationale féminine, qui vient de décrocher un dixième titre historique à la WAFCON, a été saluée comme il se doit par l’État nigérian.

Dans un geste fort de reconnaissance nationale, le président Tinubu a élevé l’ensemble des joueuses et du staff à la dignité d’Officiers de l’Ordre du Niger (OON). Une distinction qui marque à la fois leur mérite sportif et leur rôle dans la valorisation de l’image du Nigéria à l’international.

Mais l’honneur ne s’est pas arrêté là. Chaque membre de l’équipe recevra l’équivalent de 100 000 dollars en nairas, soit environ 56 millions de francs CFA. En complément, les joueuses se sont vues offrir un appartement de trois chambres à Abuja, la capitale fédérale.

« Au nom d’une nation reconnaissante, je vous remercie pour votre dévouement, votre passion et pour nous avoir rappelé la force de l’esprit nigérian. Vous êtes une source de fierté pour notre pays tout entier », a déclaré le chef de l’État, visiblement ému, en tenant entre ses mains le trophée remporté au Maroc.

Par ces gestes, le président Tinubu entend rendre hommage à l’excellence, mais aussi envoyer un message clair sur l’importance du football féminin dans le paysage sportif et national nigérian.

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CAMEROUN – Marc Brys reste, mais le malaise persiste chez les Lions Indomptables

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Ce mercredi 24 juillet, un nouveau rebondissement est venu secouer le feuilleton déjà rocambolesque autour de Marc Brys, sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun depuis le printemps 2024. L’annonce de sa démission surprise, suivie tout aussi rapidement d’un démenti officiel, a semé le trouble. Mais selon les informations, cette volte-face cache en réalité un épisode tendu entre enjeux politiques, pressions institutionnelles et gestion chaotique du football camerounais.

Tout commence en fin de matinée, lorsque plusieurs sources proches de la sélection annoncent que Marc Brys a décidé de jeter l’éponge. La cause ? Des mois d’arriérés de salaire et un malaise grandissant dans ses relations avec la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), présidée par Samuel Eto’o, dans un climat toujours aussi conflictuel. Très vite, la rumeur fait l’effet d’une bombe.

Mais à peine une heure plus tard, contre toute attente, Brys publie un communiqué où il assure… qu’il n’a jamais démissionné ! Mieux : il réaffirme sa volonté de continuer sa mission à la tête de l’équipe nationale et accuse implicitement la Fecafoot d’avoir monté cette fausse nouvelle en épingle pour le déstabiliser. Le ton est sec, frontal, et sème un peu plus la confusion dans l’opinion.

Quelques minutes après, le ministère des Sports (Minsep), employeur officiel du technicien belge, entre en scène. Dans un communiqué signé par le ministre Narcisse Mouelle Kombi, il est précisé que « M. Marc Brys n’a pas démissionné de ses fonctions », après un échange téléphonique entre les deux hommes. La manœuvre vise à rassurer et surtout à désamorcer une crise politique potentiellement explosive.

Car en réalité, Marc Brys avait bien remis sa démission. Exaspéré par les retards de paiement et l’hostilité constante entre le Minsep, son employeur direct, et la Fecafoot, avec qui il est censé collaborer au quotidien, l’ancien entraîneur de Louvain a bien songé à claquer la porte. Mais ce geste, s’il avait été officialisé, aurait porté un sérieux coup à l’autorité du ministère des Sports… à moins de trois mois de l’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre.

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Face au risque de voir un scandale éclater à une période politiquement sensible, les plus hautes sphères de l’État sont rapidement intervenues. Des instructions fermes ont été adressées au Minsep : il fallait sauver la face. Résultat ? Les arriérés de salaire de Brys ont été réglés en urgence, et le technicien a été convaincu de revenir sur sa décision – du moins publiquement.

Il honorera donc les deux prochaines journées de qualifications pour la Coupe du monde 2026 en septembre, contre l’Eswatini et le Cap-Vert. Mais cet épisode révèle une nouvelle fois l’incroyable fragilité du cadre institutionnel dans lequel évolue l’équipe nationale du Cameroun. Pris en étau entre les volontés politiques, les egos fédéraux et des rapports hiérarchiques flous, Marc Brys avance désormais sur un fil.

Son avenir, comme celui du football camerounais, reste suspendu à l’issue d’un feuilleton où le terrain semble toujours passer au second plan. Jusqu’au prochain rebondissement…

Source : actucameroun

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