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AFRIQUE DE L’OUEST

SÉNÉGAL – “L’Afrique doit être fière d’elle-même. Elle doit s’enraciner dans ses propres valeurs.” dixit Monsieur Souleymane Jules Diop

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Dans le cadre de la semaine africaine de l’Unesco pour l’édition 2022, une semaine dont le thème est “L’autosuffisance, la résilience, le développement économique de l’Afrique”, l’équipe de Ze-Africanews a eu le privilège de réaliser une interview exclusive avec l’ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco Monsieur Souleymane Jules Diop. Selon ce dernier : “Le continent africain pour se développer doit être enracinée dans ses propres valeurs, affirmer son identité fièrement, retrouver la grandeur africaine passé présent et avenir”

Ze-Africanews : Bonjour Bonjour pouvez-vous vous présenter ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : Bonjour. Je suis Souleymane Jules Diop, Ambassadeur Délégué Permanent du Sénégal auprès de l’Unesco. Je suis aussi le Président du groupe des Ambassadeurs Africains ici à l’Unesco.

L’interview intégrale à regarder ici :

Ze-Africanews : Nous sommes à la Semaine Africaine pour cette édition 2022 des journées épiques se sont passées entre le 23 et le 25, quelles sont vos impressions ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : Je suis content de l’importance que tous les autres pays amis accordent à la Semaine Africaine. L’ambassadeur d’Italie, mon ami Massimo m’a parlé ce matin du symbolique de la culture sénégalaise. L’ambassadeur du Qatar m’a dit que c’est le seul moment pendant l’année où on vit quelque chose de différent et de très authentique. C’est une reconnaissance pour l’Afrique et c’est aussi une fierté en tant que Président du groupe des Ambassadeurs. C’était un grand défi d’organiser cette semaine. Nous l’avons organisé en un mois et demi et c’est une gratitude à l’endroit du Président Alassane Ouattara qui a accepté de parrainer cette semaine. Quand je lui ai adressé un message pour le lui proposer d’être le parrain de cette semaine, il a immédiatement accepté. Ne pouvant pas être là, il a demandé à son Premier ministre de le représenter ici avec trois autres ministres donc franchement, c’est une grande fierté. Et l’engouement qu’il y a eu cette année était louable avec une bonne organisation, une fête exceptionnelle et nous en sommes très fiers.

Ze-Africanews : “L’autosuffisance, la résilience, le développement économique de l’Afrique” est le thème de cette édition pourquoi ce choix ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : Dans un contexte mondial où une guerre se déroule à des milliers de kilomètres de nos frontières et menace l’Afrique de faim, la question était de savoir pourquoi le continent africain qui regorge la plus grande quantité d’eau douce au monde, la plus grande surface de terres arables, ne peut pas nourrir ses enfants ? Pourquoi à chaque fois qu’il y a une crise dans le monde, nous sommes menacés de famine ? Il fallait répondre à cette question pour coller à la réalité qui nous menace. C’est pourquoi nous avons essayé de poser le débat et de voir les mécanismes par lesquels nous pouvons résoudre ce type de problème. Nous avons voulu aussi rompre avec une certaine idée que nous avons en parlant du passé de l’Afrique, changer le discours victimaire et montrer l’apport de l’Afrique envers les autres peuple. Regardez la danse de capoeira au Brésil, un art martial développé par les esclaves africains pour se défendre, c’est un éclat du génie africain. Nous avons voulu montrer ça au lieu de parler toujours de notre souffrance, de la douleur que nous avons subi. C’est bien de rappeler ce qui nous enracine dans notre histoire et dans notre passé mais l’Afrique ce n’est pas que cela, l’Afrique c’est le génie inventif, c’est tout ce que nous avons pu développer malgré l’esclavage. On a voulu effacer notre identité africaine en nous donnant des noms autres dans des terres nouveaux qui ne sont pas nos terres et même sur le plan religieux. Un peu partout, les Africains ont tenu debout grâce à leur puissance, la puissance de notre spiritualité, mais aussi de notre culture et c’est pourquoi, j’ai dit aux Ambassadeurs qui étaient présents aujourd’hui, parce que nous portons l’ADN d’un ancêtre commun qui est africain, donc dans un certain sens le monde entier est africain et donc il fallait le dire, le clamer, mais aussi voir comment sortir de la position victimaire.

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Souleymane Jules Diop, Ambassadeur Délégué Permanent du Sénégal auprès de l’Unesco

Ze-Africanews : Durant 3 jours nous avons vu défiler des scientifiques mais aussi des intellectuels à travers des panels de réflexions autour du développement économique de l’Afrique notamment l’indépendance économique du continent, ont été les conclusions adoptées ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : Il y a eu des débats aussi sur le patrimoine culturel africainnotamment les sites africains inscrits au patrimoine de l’humanité. Il y a eu des positions très fortes sur la nécessité pour l’Afrique de se positionner de manière claire sur un retour de ces biens. Le Sénégal a reçu le sable d’El Hadji Omar. Récemment le Bénin a reçu les restes du roi. Tout ceci entre dans une nouvelle ère, dans une nouvelle reconstitution de notre identité passée et présente parce que nous avons été pendant un certain temps eu des identités créées et collées. De la même manière, avec les Ambassadeurs, nous avons voulu réfléchir autour de notre présent en nous inspirant de notre passé. C’est le philosophe Bergson qui disait que le présent était un pont jeté entre le passé et l’avenir. C’est ce que nous avons voulu dire d’une certaine manière. Nous avons voulu aussi des témoignages d’africains de la diaspora qui ont aussi fait quelque chose. L’Afrique a brillamment participé depuis l’époque des universités maliennes de Tombouctou, au développement scientifique du monde sur l’astrologie, mais aujourd’hui dans tous les domaines des mathématiques et autres. Il y a des jeunes africains qui brillent. Et tout ça nous a permis encore une fois de nous rendre compte de la nécessité d’un nouveaux ancrages paradigmatiques, non pas sur la base des paradigmes que les occidentaux ont voulu nous coller. Par exemple dire que les Africains n’ont pas l’histoire. Quand vous allez dans les universités de Toronto, il y a un travail de Réarchivage, de reconstitution de notre identité africaine qui a été fait, et tout ceci nous allons évidemment tirer des conclusions qui vont renforcer ce que nous avons fait depuis 3 ans lors de la 211ème session du Conseil exécutif de l’Unesco en présentant un document qui a été adoptée autour des priorités. C’est évidemment tout ça donc va nourrir la réflexion sur nos priorités en termes de culture, en termes de patrimoine, en termes de simulation, mais aussi pour avoir un regard plus éclairé sur l’avenir du continent.

Ze-Africanews : Avez-vous un message global à lancer ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : Montrer aux autres que l’Afrique contrairement à une certaine conception n’est pas un continent statique. C’est un continent dynamique et qui avance à son rythme et qui avance quand même et puisque nous avons parlé d’autosuffisance et de résilience, nous avons voulu montrer que l’initiative des africains surtout des femmes africaines montre qu’il y a un effort de transformation. Depuis plusieurs décennies, l’Afrique a les matières premières que les occidentaux transforment et viennent nous revendre nos propres produits. Vous avez vu que le chocolat, il est maintenant fabriqué en Côte d’Ivoire avec les fèves de cacao et on fait d’autres produits. On fait de la bière, de la crème pour le corps et tout ça et nous avons voulu le montrer aussi parce que tant qu’il n’y a pas de transformation, il n’y a pas de valeur ajoutée et quand il n’y a pas de transformation en réalité. Nous sommes obligés de vendre dehors mais au prix imposé par les autres. On est chez nous, nous transformons, nous changeons un peu les données du problème, nous apportons plus de ressources d’argent chez nous, et nous exportons moins et ça règle en partie la question du chômage. Parce que la raison pour laquelle l’industrie n’est pas développée chez nous, les manufactures ne sont pas développées donc il y a du chômage.

Ze-Africanews : Enfin, quel regard portez-vous sur le continent africain ?
Monsieur Souleymane Jules Diop : L’Afrique doit être fière d’elle-même. Elle doit s’enraciner dans ses propres valeurs. Tous les pays qui l’ont fait se sont développés notamment le Japon ou la Chine maintenant les Coréens qui montre que la religion peut s’adapter au développement contrairement aux dires. Tous ces préjugés sont cassés. Donc pour dire que le continent africain, pour se développer, doit être enracinée dans ses propres valeurs, nous devons affirmer notre identité fièrement et c’est ce qui nous permettra de retrouver notre place dans le monde, de retrouver la grandeur africaine passé présent et avenir.

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AFRIQUE

GUINÉE BISSAU – Domingo Simoes Pereira dépose sa candidature à la présidentielle de novembre

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Le leader de l’opposition bissau-guinéenne, Domingo Simoes Pereira, a officiellement déposé ce mardi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 novembre prochain. Le dossier a été remis devant la Cour suprême par l’un de ses représentants, a constaté un journaliste de l’AFP.

Ancien Premier ministre et président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a conduit le pays à l’indépendance, M. Pereira était en exil au Portugal depuis neuf mois. Il affirmait craindre pour sa vie, tandis que la justice le poursuit pour corruption et pour une supposée implication dans une tentative de coup d’État.

Un retour politique attendu

Rentré à Bissau la semaine dernière, Domingo Simoes Pereira retrouve le devant de la scène politique, dans un contexte marqué par de fortes tensions avec son adversaire de longue date, le président sortant Umaro Sissoco Embalo. Les deux hommes s’étaient déjà affrontés lors de la présidentielle de 2019, un scrutin resté contesté.

Le chef du PAIGC dirige aujourd’hui la coalition d’opposition Pai Terra Ranka, qui fédère une dizaine de partis politiques. « La coalition Pai Terra Ranka vient de soumettre sa candidature présidentielle et la liste des candidats aux élections législatives », a déclaré son représentant, Agnelo Regala, exprimant l’espoir que toutes les conditions seront réunies pour un scrutin inclusif et pacifique.

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Un pays à l’histoire politique instable

Avec cette déclaration de candidature, Domingo Simoes Pereira devient le deuxième postulant officiel à la magistrature suprême, après l’annonce de la candidature d’Umaro Sissoco Embalo la veille.

La Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest, demeure marquée par une forte instabilité politique. Depuis son indépendance en 1973, le pays a connu quatre coups d’État réussis, dix-sept tentatives et une succession rapide de gouvernements.

À moins de trois mois du scrutin, l’entrée en lice de Domingo Simoes Pereira confirme que la présidentielle s’annonce comme un duel explosif entre le pouvoir en place et une opposition revigorée.

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AFRIQUE

MALI – 65 ans d’indépendance célébrés dans la ferveur patriotique

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Le 22 septembre 2025, le Mali a célébré, dans la ferveur patriotique et la solennité républicaine, le 65e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. À cette occasion, une cérémonie grandiose a été organisée sur la Place de l’Indépendance de Bamako, sous la haute présidence de Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, Chef suprême des Armées.

Après plusieurs années durant lesquelles le Mali avait réduit l’ampleur de ses célébrations officielles, notamment les prises d’armes et les défilés militaires, les autorités de la Transition ont tenu à redonner toute sa splendeur à cette journée historique. Sous l’impulsion du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA, le choix a été fait de revivifier la flamme patriotique par une manifestation à la fois sobre et grandiose, digne des sacrifices du peuple et de ses Forces armées.

La commémoration s’est déroulée en trois grandes étapes : le dépôt de gerbes de fleurs au pied du Monument de l’Indépendance, la cérémonie d’hommages et de distinctions, puis le défilé militaire et civil, comprenant un volet pédestre, motorisé et aérien.

La cérémonie a rassemblé les plus hautes autorités du pays : le Président du Conseil National de Transition, le Premier ministre et Chef du Gouvernement, le Général Abdoulaye MAÏGA, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général Sadio CAMARA, les membres du Gouvernement, les Présidents des institutions de la République, ainsi que le Corps diplomatique accrédité au Mali. Une foule immense, composée de citoyens de toutes les générations, s’est également déplacée massivement pour partager ce moment d’histoire et de communion nationale.

Le cœur de la célébration a été marqué par un défilé d’une rare ampleur, mobilisant à la fois les unités militaires, paramilitaires et civiles. Dans un ordre de bataille minutieusement préparé, se sont succédé la fanfare nationale, les officiers d’état-major, les écoles militaires, les corps spécialisés tels que l’Amicale des anciens du Service national des jeunes, l’Administration pénitentiaire et l’Éducation surveillée, les Eaux et Forêts, les Douanes, la Protection civile, la Police nationale, la Gendarmerie nationale avec sa section cynophile, le Génie militaire, la Garde nationale, l’Armée de l’Air, l’Armée de Terre, la Direction du sport militaire, et la cavalerie.

Le défilé s’est ensuite poursuivi par une impressionnante démonstration motorisée et aérienne. Véritables vitrines de la modernisation en cours des Forces de défense et de sécurité, ces séquences ont suscité l’admiration et la fierté des milliers de spectateurs présents.

A l’issue des cérémonies de commémoration, le Président de la Transition a accordé une interview à la presse dans laquelle il a rappelé que la fête de l’indépendance est un jour de mémoire, de recueillement et de devoir national. Rendant hommage au Président Modibo KEITA et à ses compagnons de lutte, il a salué leur courage et leur vision, qui demeurent une source d’inspiration pour les générations actuelles.

Le Chef de l’État a également adressé un hommage appuyé aux Forces de Défense et de Sécurité, qui, chaque jour, consentent d’immenses sacrifices pour protéger les populations face aux menaces terroristes et pour préserver l’intégrité du territoire. Il a eu une pensée particulière pour les soldats tombés, pour les blessés, ainsi que pour les otages, réaffirmant que toutes les dispositions étaient en cours pour leur libération.

Le Président GOÏTA a aussi souligné l’importance de l’Alliance des États du Sahel (AES), rappelant la détermination commune du Mali, du Niger et du Burkina Faso à poursuivre une coopération militaire et politique exemplaire, garantissant la souveraineté et le développement de leurs peuples. À cet égard, il a salué ses homologues, le Général Abdourahamane TIANI et le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, pour leur engagement sans faille.

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Dans un appel vibrant à l’unité nationale, il a exhorté l’ensemble du peuple malien à rester soudé face aux défis de l’heure : la sécurité, la refondation institutionnelle et le développement. Selon lui, c’est dans la cohésion et la résilience que le Mali pourra écrire de nouvelles pages glorieuses de son histoire et transmettre aux générations futures un héritage digne et honorable.

« Le peuple malien ne reculera jamais devant l’adversité. Dans l’unité et la cohésion, nous poursuivrons ce combat jusqu’à la pacification totale du territoire national et jusqu’à la pleine réalisation de la souveraineté du Mali », a-t-il affirmé.

Le 22 septembre 1960, le Mali, héritier des grands empires qui ont marqué l’histoire de l’Afrique de l’Ouest, accédait à l’indépendance sous la conduite du Président Modibo KEITA. Soixante-cinq ans plus tard, cette date reste l’expression de la fierté nationale et du refus de toute forme de domination. Elle incarne l’idéal d’un peuple qui, malgré les épreuves, demeure attaché à sa dignité, à son unité et à sa souveraineté.

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Discours fort du Président Bassirou Diomaye Faye : “Défendre la Palestine, c’est défendre l’humanité”

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À la conférence de haut niveau sur la question palestinienne, organisée en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République a tenu un discours fort et sans équivoque.

Il a dénoncé la tragédie insoutenable que traverse Gaza, la qualifiant de « nettoyage ethnique aux allures indescriptibles », et a rappelé que le silence face à l’inhumanité équivaut à une forme de complicité passive.

Le Chef de l’État a réaffirmé la position constante du Sénégal : mettre fin à l’occupation, instaurer un cessez-le-feu immédiat, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et concrétiser la solution à deux États, seule voie vers une paix, une justice et une sécurité durables.

En sa qualité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a lancé un appel à la conscience universelle : « Défendre la Palestine, ce n’est pas choisir un camp, c’est défendre la vie, la justice et notre humanité commune. »

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