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CULTURE

SÉNÉGAL – Kya Loum, au-delà des clichés: un retour aux sources

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Le 25 juillet 2025, Kya Loum, chanteuse sénégalaise, a enflammé la scène du Ô18 Restaurant, en plein cœur du quartier vibrant de la Goutte d’Or, à Paris. Un concert de toute beauté. L’un de ces moments rares dont elle seule a le secret. Kya Loum, en plus d’être d’une nature rebelle, est une voix, une présence, un souffle qui relie les continents… des mondes.

Kya Loum, une artiste complète
Née à Dakar, Kya Loum – de son vrai nom Rokhaya Loum – est une artiste totale : chanteuse, autrice, compositrice, multi-instrumentiste. Elle écrit en wolof, en français et en anglais. Et surtout, elle compose à la guitare, touche au piano, à la batterie, et n’hésite jamais à bousculer les conventions, à bouleverser ce qui semble établi. Formée à l’École nationale des arts du Sénégal, elle revendique une musique “à la fois africaine et universelle”.

Une voix entraînante, un timbre qui emporte
Kya Loum n’a qu’une vingtaine d’années. Pourtant, elle a déjà l’étoffe des grandes artistes. Le vendredi 25 juillet, rue Myrha, seule avec sa guitare, elle a livré un récital sans artifice, à la croisée du blues, du rock, de la soul, du jazz et des rythmes africains. Quand elle chante, c’est un feu de joie qui crépite. Depuis près d’une décennie, sa voix et sa guitare imposent le respect. Ancienne lauréate du concours international Music Explorer, elle a peaufiné son répertoire avant de sortir un premier album intitulé “Niit”. Un album qui explore trois axes : afro-blues, afro-soul et afro-jazz. À Berlin, elle a chanté dans la rue, parfois dans le froid. De retour à Dakar, elle prend sa guitare et joue au marché Kermel. Elle veut jouer pour ceux “qui passent leur journée à travailler et n’ont ni le temps ni les moyens d’aller voir un vrai show”.

Kya Loum, Myriam Makeka comme idole
Kya Loum cite Myriam Makeba et Aretha Franklin parmi ses influences. Mais elle ne se contente pas de marcher dans les pas des légendes : elle imprime sa propre trace. Sa musique parle d’amour, d’exil, de justice, de femmes surtout. Ses chansons deviennent un espace de partage, de réconciliation, parfois de révolte. Son style ? Un héritage de Makeba, Aretha Franklin ou Aminata Fall. En effet, “ Niit” –qui signifie “mettre en lumière” en wolof – s’inscrit dans cette logique : “mener des combats sans heurter, mais en touchant la sensibilité”. Dans ses textes, elle évoque l’amitié (Waay), la différence (Wouté), la transmission filiale (Kaay Ré) ou encore le regard sur soi (Niit). Avec le temps. Elle a appris à dompter sa voix puissante pour en révéler aussi la douceur. Dès son premier concours, à 15 ans – une téléréalité nommée Talents cachés, où elle finit deuxième – elle comprend qu’elle est seule maîtresse de son destin. Après un passage à l’ENA de Dakar, elle ressent le besoin de maîtriser le langage. Elle confie : “Je voulais des bases, mais je ne voulais pas être une élève.” Là, tout est dit.

Des scènes aux marchés populaires
Loin des circuits balisés, Kya trace sa propre route. Des festivals prestigieux comme Le Grand Soufflet, en Bretagne, aux places de villages sénégalais, elle ne choisit pas entre l’intime et le grand public. Elle chante dans les rues, les marchés, les écoles. Sa tournée actuelle la mène de Casablanca – où elle a fusionné blues et Gnaoua avec Mehdi Qamoum – à l’Espagne, en passant par la France. Elle a récemment rejoint le Mbokka Project, un collectif piloté par Aziz Sahmaoui et Afrikayna, réunissant des artistes d’Afrique du Nord et de l’Ouest. En 2014, elle remporte la première édition de Music Explorer. Cette victoire lui ouvre les portes de l’Europe et une visibilité internationale. En 2017, dans le cadre du Total World Tour de la soulwoman Joss Stone, elle est invitée à interpréter Sama Lamp, son morceau emblématique, en duo avec la star britannique. Avec “Niit”, elle signe un projet personnel et abouti. Elle y a surmonté son aversion pour le studio et en a découvert “la beauté”. Surtout, elle a pris conscience des horizons qui s’ouvrent à elle.

Un charisme brut, un avenir prodigieux
Kya Loum fascine par son charisme brut et sa détermination tranquille. Petite, elle disait déjà : “Je serai chanteuse.” Aujourd’hui, elle construit patiemment une trajectoire hors des cases. Elle assume son style, porte haut les langues, les identités, et transforme chaque concert en traversée émotionnelle. À Paris comme ailleurs, elle fait swinguer les cœurs, frissonner les corps et vibrer les consciences. Le public ressort secoué, touché, souvent bouleversé.

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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – Dopelym, symbole d’une unité générationnelle

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Dopelym pourrait être décrit comme un artiste à la fois d’ici et d’ailleurs. Avec plus de 110 000 abonnés, plus de 20 millions de streams cumulés et une communauté fidèle, active et bouillonnante – la « Dopeframily » – il s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Didi B ou Himra, avec lesquels il a d’ailleurs collaboré. Mais son style reste unique : plus mélodique, plus réfléchi. Il parle au cœur autant qu’à la tête, mêlant le son et le sens. Le 20 décembre 2025, il sera sur la scène du Palais des Congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire pour un concert qui s’annonce comme une véritable consécration.

Né à Levallois-Perret, Dopelym – de son vrai nom Dope – est un artiste franco-ivoirien âgé d’une vingtaine d’années. À cet âge, il séduit déjà par la singularité de sa trajectoire artistique. Et comme il aime le dire lui-même, son flow est « le reflet de [sa] réalité ». Sa musique mêle afrotrap, drill et rythmes ivoiriens. Là où d’autres cloisonnent, lui (r)assemble : les beats du 93 rencontrent le nouchi abidjanais et convoquent parfois le créole. Une musique hybride et fédératrice, à l’image d’une génération d’ascendance africaine, fière de ses racines et lucide sur les défis contemporains.

Pourtant, Dopelym n’est pas qu’un artiste : il est aussi étudiant en relations publiques internationales et diplomatie. De quoi surprendre. Le jour, il étudie les mécanismes du dialogue entre les peuples ; le soir, il transforme la scène en un autre espace diplomatique – celui de l’émotion brute. Pour lui, chanter ou rapper, c’est aussi « négocier avec la vie, les doutes, le monde ». Et ce monde, il l’a déjà conquis : du Palais de la Culture d’Abidjan au Mother Africa Festival, en passant par le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Canada, ou encore la France, où il s’est produit au Casino de Paris et à l’Olympia aux côtés de Jungeli.

Dopelym n’est pas un inconnu, même s’il cultive la discrétion. À l’heure du streaming à outrance, il s’impose aussi comme une icône digitale. Son clip « Nouveau Départ » cumule des millions de vues sur YouTube, son single « Guala » flirte avec les 8 millions de streams, et son projet “Who Is Døpe?” (2025) dépasse les 5 millions d’écoutes sur Spotify. Des chiffres impressionnants pour un artiste encore dans la vingtaine – fruits d’un savant mélange de sincérité et de stratégie. Là où beaucoup peinent à exister dans la masse des playlists, lui s’impose par une identité visuelle forte et une écriture introspective. Ses textes évoquent la résilience, la quête de reconnaissance, et cette tension intime d’une jeunesse partagée entre loyauté et ambition.

Sur scène, Dopelym ne triche pas. Il donne tout. Son premier grand concert, au Palais de la Culture d’Abidjan, devant 8 000 spectateurs, a marqué les esprits : énergie, maîtrise, sincérité, tout y était. Depuis, il n’a plus besoin d’un marketing tapageur. Sa fanbase solide parle pour lui. Et c’est fort de cette confiance qu’il prépare son prochain grand rendez-vous : le 20 décembre 2025, au Palais des Congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.

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SÉNÉGAL – Dakar célèbre la musique sénégalaise : trois jours de notes endiablées

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Sous la direction du Professeur Ibrahima Wane, «Regards croisés sur l’évolution de la scène musicale sénégalaise» s’annonce comme une traversée inédite du patrimoine sonore et musical du Sénégal.

Du 27 au 29 octobre, Dakar, la capitale sénégalaise, replongera dans l’histoire de sa musique. Placé sous la direction du Professeur Ibrahima Wane, cet événement entend revisiter les artistes, les chansons et les courants musicaux qui ont façonné l’identité musicale du Sénégal : du chant des griots aux hybridations contemporaines. Organisé par le Laboratoire Littérature, Langues et Sociétés d’Afrique de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), « Regards croisés » conjugue trois dimensions : la réflexion académique, les performances artistiques et la célébration populaire. Trois jours, trois lieux, trois thèmes pour explorer la trajectoire d’un univers musical qui n’a jamais cessé de se réinventer.

À travers des conférences, projections et concerts, l’événement propose une véritable radioscopie de la musique sénégalaise : ses héritages, ses mutations et ses imaginaires. Le parcours commencera par les premiers foyers musicaux de Rufisque et Saint-Louis, pour remonter jusqu’à la mondialisation du mballax. « Regards croisés » sera une plateforme d’échanges entre artistes, chercheurs, producteurs et journalistes, mais aussi un espace de mémoire et de transmission. Le Professeur Ibrahima Wane, directeur de l’événement, explique : « La musique sénégalaise est un miroir de notre société, un reflet de nos histoires et de nos aspirations. Cet événement est une invitation à comprendre son passé, à célébrer son présent et à imaginer son futur. »

Du 27 au 29 octobre, la musique sénégalaise sera à l’honneur, de Rufisque à Dakar. Tout débutera au Cercle Culturel Maurice Guèye avec une table ronde intitulée « L’héritage musical des premières villes sénégalaises », animée par Sahite Sarr Samb, Yatma Fall, Pape Armand Boye et Rokhaya Daba Sarr (Africa Fête). Le lendemain, le 28 octobre, la Maison de la Culture Douta Seck accueillera une conférence sur « Des airs “typiques” au mballax : visages et usages de la musique sénégalaise », animée par Felwine Sarr, Michael Soumah, Ngoné Ndour et Abdoul Aziz Dieng. Enfin, le 29 octobre, à la Place du Souvenir Africain, sera projeté le documentaire « Le mballax dans tous ses états », suivi d’un échange intitulé « Le mballax, ses éclats et ses écarts », en présence de Dudu Sarr, Moustapha Diop, Abdou Bouri Ba et Maïmouna Dembélé. Pour clore ces trois jours, une grande soirée musicale rétro rendra hommage aux années 1970-1980.

Conçu comme un dialogue entre mémoire et innovation, cet événement s’inscrit dans une réflexion profonde sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il fait écho à la Convention de 2003 de l’UNESCO, dont le Professeur Ibrahima Wane est le référent national. Sous sa direction, « Regards croisés » devient un acte de transmission : il relie les anciens orchestres urbains aux nouvelles scènes digitales, fait dialoguer les générations d’artistes et rappelle que, au Sénégal, la musique demeure une forme vivante de récit collectif. Professeur titulaire de littérature africaine orale à l’UCAD, docteur d’État ès lettres, chercheur et critique, Ibrahima Wane incarne cette articulation rare entre savoir et création. Figure majeure du paysage intellectuel sénégalais,

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MALI – Le Festival international Chant des Linguères donne la voix aux femmes africaines

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Du jeudi 6 au samedi 8 novembre 2025, à Bamako, les voix féminines africaines feront, pour cette deuxième édition du Festival international Chant des Linguères, vibrer le fleuve Djoliba jusque dans ses rives. Placée sous le thème « La culture, levier et facteur de développement », cette édition sera, une fois encore, l’occasion pour Coumba Gawlo d’affirmer son engagement artistique et social en faveur du continent.

Initiatrice du festival, Coumba Gawlo revient cette année avec un thème fort et porteur de sens. L’événement sera l’occasion de promouvoir les droits des femmes et la protection des enfants, à travers les actions de Go Médias et de l’association Lumière pour l’Enfance – Coumba Gawlo (LPE-GC). Ambassadrice de bonne volonté auprès de plusieurs institutions et ONG, l’artiste voit dans la musique un outil puissant de plaidoyer, de communication et de sensibilisation, capable de transformer les mentalités.

Le Festival international Chant des Linguères est un événement entièrement animé par des femmes. Il porte une ambition claire : faire entendre la voix des artistes féminines sur des enjeux majeurs tels que l’autonomisation économique des femmes, le leadership féminin, la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, la scolarisation des filles, la santé maternelle et infantile, ou encore la lutte contre les violences basées sur le genre et le mariage précoce.

Coumba Gawlo est née avec une voix au timbre d’or et de cristal. Un don hérité de sa mère, qui la destinait déjà à un brillant avenir. À seulement 14 ans, elle remporte le concours « Voix d’Or du Sénégal » grâce à Soweto, une chanson écrite par son père. En 1990, elle signe chez Syllart Records son premier album, Seytané, qui la fait connaître du grand public. Suivront quatre autres albums. Malgré plusieurs distinctions locales, la consécration internationale tarde à venir. Mais en 1998, à la surprise générale, elle dévoile Yo Malé, une véritable pépite musicale. L’album, sur lequel figure Patrick Bruel, lui vaut un double disque d’or en Belgique et un disque de platine en France. Et le succès ne s’arrête pas là : la chanson Pata Pata achève d’asseoir sa notoriété sur la scène internationale.

Aux côtés de Coumba Gawlo, cette deuxième édition réunira des artistes venues du Mali et du Burkina Faso : Mariam Bâ Lagaré, Djeneba Diaouné, Delphine Mounkoro et Kalam, surnommée la Reine du Kundé, partageront la scène pour célébrer la force, la créativité et la solidarité féminines. Pendant ces trois jours de festivités, le programme s’annonce riche : une conférence de presse inaugurale ouvrira l’événement, suivie, le vendredi 7 novembre à 9 h, d’un forum thématique. Le soir, la musique reprendra ses droits avec un grand concert populaire à la Place du Cinquantenaire. Le festival se clôturera le samedi 8 novembre à 20 h, au CICB, par un dîner de gala placé sous le signe du partage et de l’inspiration.

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