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CULTURE

SÉNÉGAL – Le concert de Didier Awadi fauché par un « décret préfectoral »

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C’est le moins que l’on puisse dire. Ce 17 septembre 2022, alors que l’artiste panafricain, engagé Didier Awadi, en collaboration avec le Président et fondateur de Afrikajom Center et d’autres artistes africains se préparaient à donner le concert « pour la limitation à deux mandats présidentiels », le commissaire de police chargé du commissariat d’arrondissement du Point E, Ahmed Tidiane Thiam, se fend d’un procès verbal, non-daté, estampillé des sceaux de la République Sénégalaise. Le concert est réduit au silence. Il est jugé susceptible de mettre le désordre à l’ordre public. Cela dépasse l’entendement. Ce procès verbal porte sur l’interdiction du concert prévu ce samedi à l’hôtel Radisson Blue à Dakar au Sénégal.

Didier Awadi ne décolère pas. Tel un volcan en ébullition, il éructe dans les médias. Il ne comprend toujours pas les raisons de cette annulation : « C’est une honte pour le Sénégal. Je suis vraiment désarçonné et j’ai honte. Parce que dans un pays comme le Sénégal, qui est une vitrine de la démocratie en Afrique, l’on interdit un concert qui devait se tenir dans un hôtel sécurisé et qui ne devait même pas rassembler 300 personnes. Et l’on nous dit que c’est pour éviter des troubles à l’ordre public. » Il a beau remuer le sujet dans tous les sens, il n’arrive pas à comprendre la décision du préfet. 

Le commissaire de police estime que les garanties d’ordre sécuritaire ne sont pas en place et que ce concert est susceptible de causer de graves troubles à l’ordre public. Qui doit garantir l’ordre sécuritaire ? De quels troubles parle-t-il ? Excuse administrative, dirons-nous, tout simplement. Didier Awadi, l’un des initiateurs du mouvement panafricain, a réagi violemment : « Je ne l’ai jamais entendu dire qu’il va faire un 3e mandat. Mais ce que je sais c’est qu’on doit aider le Président Macky Sall à respecter la Constitution. C’est lui-même qui a demandé aux Sénégalais d’ajouter cette disposition qui dit: nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Donc qu’il le veuille ou pas, nous devons m’aider à respecter ça. Et puis, Macky Sall était là quand Mamadou Diop (étudiant tué en 2012 lors d’une manifestation contre la candidature de Wade à la Présidentielle) perdait la vie à l’Obélisque à cause de cette question. Il a été là quand tous ces jeunes mouraient à cause de ça ». 

La consternation est à son comble sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes s’offusquent de cette annulation qu’ils jugent scandaleux. Un internaute lâche : « Du grand n’importe quoi ? On ne peut plus tenir de concert dans cette république ?« . Comment peut-on dans une république interdire un concert ? C’est à tomber sur la tête. Que craint le pouvoir en place ? Le président aurait-il l’intention de briguer un autre mandat ? Voilà la question. 

En amont, ils auraient dû s’y prendre plus tôt afin d’éviter tous ces désagréments. On apprend que des orchestres venus des quatres coins du monde ont pris l’avion pour venir assister à cette messe de la musique, que des spectateurs avaient déjà pris leur ticket pour le concert, que la salle avait déjà été commandée. On aurait pu éviter tout ça, faire l’économie de toute cette somme jetée par la fenêtre. Cette annulation, il est clair, est symptomatique de la politique de censure qui pèse sur le pays. Ça tombe sous le sens. C’est comme si on interdisait aux de marcher contre la vie chère. Pourtant Didier Awadi croit en la bonne fois de Macky Sall : « Je n’ai jamais entendu Macky Sall dire qu’il va faire un troisième mandat. Mais ce que je sais c’est qu’on doit aider le Président Macky Sall à respecter la Constitution. C’est lui même qui a demandé aux Sénégalais d’ajouter cette disposition qui dit : Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Donc qu’il le veuille ou pas, nous devons l’aider à respecter ça. Et puis Macky Sall était là quand Mamadou Diop (étudiant tué en 2012 lors d’une manifestation contre la candidature de M. Abdoulaye Wade à la présidentielle) perdait la vie à la place de l’Obélisque à cause de cette question. Il était là quand tous ces jeunes mouraient à cause de ça. »

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CULTURE

SÉNÉGAL – Hervé Samb : l’ambassadeur du Jazz Sabar sur la scène internationale

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Originaire de Rufisque, Hervé Samb s’est affirmé comme l’une des figures majeures du jazz sénégalais contemporain. Guitariste hors pair, compositeur et arrangeur audacieux, il se distingue par une créativité qui lui a ouvert les portes des scènes internationales. Très tôt, son talent éclate : à seulement 15 ans, il clôt l’édition 1993 du Festival de Jazz de Saint-Louis, succédant à des légendes comme McCoy Tyner et Jack DeJohnette, annonçant une carrière d’exception.

Au fil des ans, Samb a collaboré avec certains des plus grands noms de la musique mondiale, tels que Marcus Miller, Pat Metheny, Oumou Sangaré, Salif Keïta, David Murray et Meshell Ndegeocello. Sa véritable signature artistique réside dans le Jazz Sabar, une fusion novatrice qui mêle les rythmes traditionnels sénégalais, le jazz et des influences contemporaines. Ses albums témoignent de cette évolution : Cross Over (2009) et Time to Feel (2013) posent les fondations de son univers musical, Teranga (2018) affirme le Jazz Sabar comme style à part entière, Benn (2021) explore une dimension plus introspective, tandis que Jolof (2023) plonge dans l’histoire et la mémoire de l’ancien empire tout en affirmant une modernité enracinée.

Hervé Samb excelle également derrière la scène comme directeur musical et réalisateur. Il a dirigé les albums All Is Well et My World de Lisa Simone, ainsi que Climat d’Omar Pene, et a reçu de nombreuses distinctions, dont une nomination aux Grammy Awards pour l’album Holy Room de Somi, et une sélection au prix AUDELCO à New York pour sa direction musicale dans la comédie musicale Dreaming Zenzilé.

Toujours en quête de nouvelles explorations, Hervé Samb continue de captiver le public international. Entre héritage culturel et audace créative, il incarne l’excellence du jazz sénégalais et demeure une voix incontournable de la scène musicale africaine contemporaine.

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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – Josey dévoile « Raisonance », un album intime et puissant

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L’artiste ivoirienne Josey marque un tournant important dans sa carrière avec la sortie officielle de son nouvel album intitulé « Raisonance ». Composé de douze titres, ce projet se veut une plongée profonde dans les émotions humaines, un espace où la chanteuse explore ses propres vérités tout en cherchant à toucher celles de son public. Pour Josey, cet opus représente bien plus qu’une simple production musicale : c’est une œuvre assumée, intime et cohérente, pensée pour résonner avec les expériences personnelles des auditeurs.

Selon les informations révélées par Kawtef, les thèmes abordés dans « Raisonance » tournent autour de l’amour, de la résilience, de la quête d’harmonie intérieure et de la découverte de soi. Chaque morceau a été conçu comme une étape dans un voyage émotionnel, invitant l’auditeur à réfléchir, ressentir et parfois se reconstruire. La démarche artistique met en lumière la volonté de Josey de proposer une musique authentique, capable de franchir les frontières culturelles et de susciter une véritable connexion.

Sur le plan musical, l’album offre une palette riche et diversifiée. Josey y mêle des sonorités afropop, du coupé-décalé, de la soul, ainsi que des influences urbaines, créant un ensemble à la fois moderne et fidèle à son identité. Sa voix, connue pour sa puissance et sa capacité à transmettre des émotions intenses, y occupe une place centrale. Cette variété de styles témoigne de la maturité artistique de la chanteuse et de son désir d’élargir son univers musical.

Avec « Raisonance », Josey s’affirme comme l’une des voix majeures de la scène ivoirienne contemporaine. Cette sortie contribue également à dynamiser l’actualité musicale francophone, marquée par d’autres projets attendus, tels que l’album « Destiné » d’Aya Nakamura. Une période particulièrement riche pour les amateurs de musique africaine et urbaine.

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CINÉMA

ALGÉRIE – Festival de Timimoun : une oasis de cinéma et de coopération

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Timimoun, oasis saharienne d’Algérie, accueille du 13 au 18 novembre la première édition du Festival international du court métrage, avec le Sénégal comme invité d’honneur. Cette ville historique, célèbre pour sa culture zenette et ses paysages ocre, s’est transformée en haut lieu du cinéma.

Le festival, dirigé artistiquement par Fayçal Sahbi, attire un large public dans son unique salle de cinéma et son théâtre de verdure. Il met à l’honneur des figures algériennes telles que Mounès Khammar et Lyes Salem.

Lors de la cérémonie d’ouverture, la ministre algérienne de la Culture, Malika Bendouda, a salué le partenariat culturel avec le Sénégal, représenté par l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. La délégation sénégalaise a exprimé sa volonté de renforcer les échanges cinématographiques avec l’Algérie, ouvrant la voie à de futures coproductions africaines.

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