AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Ousmane Sonko : » El Fenomeno »

Ousmane Sonko n’est pas candidat à la députation. Pourtant, il révolutionne la sphère politique sénégalaise avec une touche majuscule : un discours cohérent. Pour ce panafricaniste qui s’auto-proclame disciple de Thomas Sankara et autres panafricains éclairés, il n’a pas hésité à renommer les rues de Ziguinchor en tant que locataire du fauteuil de Maire dans cette ville du sud du Sénégal dès son accès à la tête de la Mairie de cette région du sud du Sénégal. Les élections législatives du 31 juillet 2022 ! Tout au long de cette campagne électorale, à la tête de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi avec à ses côtés Wallu Sénégal de l’ancien président Abdoulaye Wade, nous avons fait face à un événement politique inédit au Sénégal. Le parti au pouvoir perd la majorité présidentielle au sein de l’Assemblée nationale, de 125 députés en 2017, il est à 82 députés en 2022.
Ousmane Sonko, un leader charismatique
À l’issue de l’élection présidentielle sénégalaise de 2019, il est arrivé à la troisième position du podium de cette messe électorale, après Macky Sall de l’APR et Idrissa Seck de Rewmi. Un nouvel air souffle dans la sphère politique, l’homme qui veut détruire le système qui broie la roue du changement, commence à prendre une place dans l’horizon visuel des sénégalais, mais aussi il commence à convaincre de par son discours qui selon lui est là pour “Allumer les cerveaux » et surtout pour pousser les jeunes à s’intéresser aux choses politiques. Le président Macky Sall, malgré sa victoire durant ces élections, a désormais en face de lui celui qui se définit comme un opposant radical sans concession. Il est là dans le ring pour boxer avec le système.
Législatives du 31 juillet 2022
Pendant la campagne des élections législatives de 2022, Ousmane Sonko, le président du Pastef, a recouvert cette dernière de son aura de magnétisme. C’est l’effervescence à chaque fois qu’il entre dans une ville. Un peuple comme ivre de sa carrure, de son charisme ou de son talent d’orateur, le suit d’un endroit à un autre sans s’essouffler, toujours la joie et le sourire aux lèvres doublé d’une dose de détermination dans leur ultime convocation de changement. Les militants l’attendent sous la pluie, sous le soleil, sous le vent, ils sont là pour l’applaudir, pour le célébrer par des chants émouvants dans la langue « Joola » « Oyee….Oyayee…Biyee Jàmbee diyaala Kaasaa foning Kelu tole pareeta Biñoona Sonko Binaala », chansons frémissant tous les corps et fredonnées un moment donné par Sonko lui même, devenu subitement le chef d’orchestre comme pour ressusciter cet héritage du guerrier africain en terre casamançaise, qui avait chassé l’envahisseur jadis. Un peuple fier l’acclame pour l’encourager, pour le soutenir, pour l’accompagner. Telle une marée qu’il soulève, le leader Ousmane Sonko ne laisse aucune ville indifférente. À chacun de ses passages, partout où il passe, il laisse ses marques, se sentant partout chez lui car ayant des liens de parenté dans tout le territoire sénégalais. Comment cet énarque déchu a-t-il réussi à se tailler une si solide réputation en si peu de temps ?
En ce mois d’août 2022, le peuple sénégalais frémit d’une même attente : les résultats des élections législatives qui se sont tenues ce 31 juillet 2022. Ce scrutin arrive à un moment où l’image du pouvoir politique du président Macky Sall est fortement ternie par un taux d’inflation record. Le pays, fatigué et à bout de souffle, est dans l’attente d’un sauveur providentiel. Un nom surnage : Ousmane Sonko. Le tout jeune député-maire de Ziguinchor a, il faut le croire, le vent en poupe.
Ousmane Sonko est âgé de 48 ans, né en 1974, à Thiès. Doué et studieux, il obtient une maîtrise en droit qui le fait entrer à l’École Nationale d’Administration du Sénégal. Sorti major de sa promotion en 2001, il est envoyé au Centre des services fiscaux de Pikine. Tout en gravissant les échelons, il poursuit des études en finance et en droit. Fervent syndicaliste, il a du mal à rester tranquille face à l’injustice. Il a droit à des conseils amicaux : on lui suggère de tempérer ses ardeurs. Et comme il reste sourd aux bons conseils amicaux de sa hiérarchie, le gouvernement sort sa carte maîtresse : la sanction ultime. Et quelle sanction ! Sa radiation par le président Macky Sall des effectifs de la fonction publique. La République tolère mal les impertinences d’un petit fonctionnaire.
Le jeune lion, libéré du mors du “devoir de réserve”, met au jour, sans langage codé, les méthodes d’enrichissement personnel des personnalités politiques sénégalaises. Il fissure les mythes, renverse les codes de l’establishment avec deux livres : « Pétrole et gaz au Sénégal : Chronique d’une spoliation » et « Solutions ». Le peuple tombe sous le charme de cet homme jeune, frétillant, qui s’efforce de divulguer les faits que l’État sénégalais dissimule et que les médias ignorent. Face à ce qu’il appelle la mal gouvernance voire la mauvaise gestion des deniers publics par le parti au pouvoir du Président Macky Sall, l’intrépide fait du déballage, attaque et sermonne. Son objectif est que tout le peuple sénéalais quel que soit son milieu d’origine soit informé de ce qui se passe dans les hautes sphères du pays dans un langage direct.
Ousmane Sonko : le plus farouche opposant au régime de Macky Sall
Après sa révocation pour “manquement au devoir de réserve”, Ousmane Sonko met Atlas sur pied, un cabinet d’étude et de conseil juridique et fiscal et saute, pieds joints, en politique. Celui que toute la presse sénégalaise considère, peut-être à cause de son franc-parler, comme le plus farouche opposant au régime de Macky Sall, commence par créer son parti politique en 2014 : Patriotes du Sénégal, pour l’Éthique et la Fraternité, en abrégé PASTEF. Successivement député (2017) et maire (2022).
Avant les élections de 2019, Ousmane Sonko était vu comme un outsider, loin derrière des ténors de l’opposition comme Karim Wade du Parti Démocratique Sénégal, le PDS et Khalifa Sall du parti socialiste, le PS. En disqualifiant ces deux derniers du terrain politique : l’exil au Qatar pour le premier et la case prison pour le deuxième, le président Macky Sall ne s’imaginait pas qu’il nourrissait en souterrain celui qui allait devenir son pire cauchemar. Voyant le monstre grandir sous ses yeux, il va essayer de lui mettre des bâtons dans les roues. En février 2021, Adji Sarr, une masseuse dakaroise, va l’accuser de l’avoir ”violée à quatres reprises”. La justice sénégalaise tente de l’écrouer, il hurle au “complot”, à une “liquidation politique” et invoque “l’immunité parlementaire”. Cela n’y changera rien, son immunité parlementaire sera injustement levée selon ses avocats, il est arrêté un mois plus tard, une arrestation qui va mettre le pays dessus-dessous. Le climat social s’envenime. Une manifestation éclate. Matraquages musclés. Tirs. Bilan 14 morts et des centaines de blessés. Les faits sont requalifiés en trouble à l’ordre public”. Joli tour de passe-passe juridique, il sera relaxé et mis sous contrôle judiciaire. Cet épisode, contre toutes attentes, booste encore plus la côte de popularité du jeune Sonko auprès de la population sénégalaise qui comme lui pense que le pouvoir en place tente de liquider tout opposant au régime central de Dakar. Le peuple sénégalai refuse que la président sénégalais Macky Sall réduise l’opposition à sa plus juste expression. Ils vont se rendre aux urnes des législatives pour le lui dire à travers les urnes. Le parti au pouvoir perd la majorité présidentielle au sein de l’Assemblée nationale, de 125 députés en 2017, il est à 82 députés en 2022.
Une Assemblée avec un nouveau visage
Cataclysme politique ! Les nouvelles ne sont pas bonnes pour la coalition présidentielle, malgré la victoire. Le camp présidentiel, « Benno Bokk Yakaar » en tête, perd sa majorité absolue. Chose inédite dans l’histoire politique sénégalaise. Voir un parti au pouvoir se faire malmener par une toute nouvelle formation politique « Yewwi Askan Wi” ? Du jamais vu, écrit Rémy Ngono sur sa page Facebook : « Un jeune opposant qui bat le parti du président de la république au pouvoir aux législatives!!! Il n’ y a qu’au Sénégal qu’on peut voir ça en Afrique francophone. Bravo Ousmane Sonko! ». Lors de cette campagne, la machine de la coalition menée par Ousmane Sonko était bien trop huilée. À chaque rassemblement – géant -, de Saint-Louis à Dakar en passant par Ziguinchor, le public ne scandait qu’un (sur) nom : « El Fenomeno ». Il a sillonné le Sénégal, en long et en large. Partout où la bête politique est passée, il a drainé du monde phénoménal. Des jeunes gens sont venus nombreux l’écouter et clouant ainsi Macky Sall au pilori. L’alliance menée par ce jeune leader, éveilleur des consciences, a démontré une force de mobilisation impressionnante.
Les jeux sont faits. Les résultats ont désormais la clarté des chutes du Niagara : le président n’a plus l’opinion du pays avec lui. La coalition présidentielle, malgré un nombre élevé de députés, apparaît comme le grand battu de ces législatives. L’Assemblée nationale sénégalaise se prépare désormais à acclamer de nouvelles têtes bandées de leurs nouvelles écharpes parlementaires. Ils méritent bien. Au rang des nouvelles têtes, certaines sont bien connues dans le paysage politique sénégalais : l’activiste Guy Marius Sagna, le maire Barthélémy Dias et bien d’autres. Des anonymes comme Oumar Sy semblent déjà avoir choisi leur camp, celui de l’opposition Yewwi Askan Wi. Par contre, le jeune trentenaire Sokhna Ba n’a pour l’instant encore rien décidé. Parmi ceux à qui le pouvoir fait les yeux doux, le jeune journaliste Pape Djibril Fall est en bonne place. Pape Diop, ancien maire de Dakar quant à lui, a déjà donné son signal, il a rejoint Benno Bokk Yakaar.
Le rendez-vous est donné en 2024, un rendez-vous politique crucial pour le peuple sénégalais qui doit choisir son cinquième président.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Le Président Bassirou Diomaye Faye attendu au Rwanda et au Kenya

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 15 octobre 2025, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présenté les grandes lignes de son agenda diplomatique pour les prochains jours.
Le chef de l’État effectuera une visite de travail au Rwanda le 17 octobre, avant de poursuivre son déplacement au Kenya, du 19 au 21 octobre 2025.
Ces missions s’inscrivent dans la volonté du Sénégal de consolider ses partenariats stratégiques avec les nations d’Afrique de l’Est. Elles visent également à renforcer la coopération économique, technologique et sécuritaire entre Dakar, Kigali et Nairobi, dans un contexte continental marqué par une recherche accrue d’intégration régionale et de développement mutuel.
AFRIQUE
MALI – Bamako impose une caution de visa aux Américains après la décision de Washington

Le gouvernement malien a annoncé ce samedi 11 octobre 2025 une mesure de réciprocité diplomatique en réaction à la décision des États-Unis d’Amérique d’imposer une caution de visa aux ressortissants maliens.
Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale indique que Washington mettra en œuvre, à compter du 23 octobre 2025, un programme pilote de caution de visa destiné aux Maliens sollicitant un visa d’affaires (B-1/B-2) ou de tourisme. Le dispositif prévoit le dépôt d’une caution comprise entre 5 000 et 10 000 dollars américains, remboursable sous certaines conditions à la fin du séjour.
Bamako a exprimé son profond regret face à cette décision, qu’il qualifie d’unilatérale et contraire à l’esprit de l’accord bilatéral signé en 2005 entre les deux pays, portant sur les visas de longue durée à entrées multiples.
En conséquence, le Mali a décidé d’appliquer strictement le principe de réciprocité : désormais, les ressortissants américains souhaitant se rendre sur son territoire devront s’acquitter des mêmes exigences financières et administratives.
« Le Mali a toujours collaboré avec les États-Unis dans la lutte contre l’immigration irrégulière, dans le respect du droit et de la dignité humaine », souligne le communiqué du ministère.
Tout en réaffirmant son attachement à la coopération bilatérale, le gouvernement malien insiste sur la nécessité de la mener dans un cadre équilibré, respectueux du dialogue et de la souveraineté nationale.
AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE – Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo et Ouattara en pleine bataille électorale

La campagne électorale bat son plein en Côte d’Ivoire, marquée par une effervescence de meetings, de caravanes et de rencontres ciblées. Jean-Louis Billon, candidat déclaré, a donné le coup d’envoi de sa campagne dans la commune populaire de Koumassi avant de rallier Marcory, autre bastion abidjanais dirigé par Aby Raoul, maire issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA).
Pour Billon, le défi majeur reste de rallier à sa cause les militants de son parti d’origine, le PDCI, qui n’a pas encore pris position depuis l’invalidation de la candidature de son président, Tidjane Thiam. « La première bataille se joue à l’intérieur même de sa famille politique », confie un proche du candidat, qui assure toutefois que des discussions en coulisses se poursuivent pour obtenir un soutien implicite.
Dans le même élan, Ahoua Don Mello, désormais candidat indépendant après son exclusion du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, mène lui aussi une campagne active. Après une rencontre à Cocody, il a pris la route de Bouaké, au centre du pays. Bien qu’il ne bénéficie d’aucun appui officiel du PPA-CI, il mise sur un discours centré sur la souveraineté économique nationale, qu’il compte porter « dans les grandes villes comme dans les plus petits villages ».
L’ex-première dame, Simone Ehivet Gbagbo, s’apprête pour sa part à se rendre à Bouaflé, au cœur de la région cacaoyère. Elle souhaite y rencontrer les producteurs locaux, dans le but de valoriser un pilier central de son programme : la transformation sur place des produits agricoles, pour créer de la richesse et des emplois.
Autre figure féminine de ce scrutin, Henriette Lagou tiendra un grand rassemblement le 13 octobre à Daoukro, fief historique du PDCI. Son message principal : « la paix et la cohésion sociale », deux valeurs qu’elle place au centre de son engagement.
Pendant ce temps, le président sortant, Alassane Ouattara, poursuit lui aussi sa campagne. Il est attendu le 11 octobre à Daloa, dans le centre-ouest. Son entourage fait de la mobilisation un enjeu crucial. « Offrir seulement 50 % des voix à Alassane Ouattara serait un échec », a déclaré Ibrahim Cissé Bacongo, secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). « Nous visons au minimum 75 % », a-t-il ajouté, fixant ainsi un objectif ambitieux pour le parti au pouvoir.
Cette campagne se déroule dans un climat tendu. Le rejet des candidatures de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel début septembre continue de faire des vagues. Leurs partis avaient annoncé une marche de protestation ce samedi, mais celle-ci vient d’être interdite. Le préfet du département d’Abidjan a publié un arrêté rappelant qu’« aucune manifestation n’a été déclarée pour le 11 octobre », invoquant la nécessité de préserver l’ordre public durant la période électorale.
Du côté du Front commun, la réaction officielle se fait encore attendre, mais un cadre du PDCI, contacté hors micro, exprime sa « vive indignation » et assure que les militants restent « résolus et mobilisés ».
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