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JUSTICE

SÉNÉGAL – « Pas de liberté sans prix. C’est le prix de la liberté” par Me Khoureychi Ba

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Me Khoureychi Ba, un des avocats de l’opposant Ousmane Sonko, annonce que les personnes détenues dans le cadre de cette affaire politico-judiciaire, seront entendues par le juge d’instruction ce lundi 22 mars 2021. Une série d’auditions qui pourra sans doute aboutir à la remise en liberté de ces citoyens dans ce contexte de décrispation et de maintien de la cohésion sociale. Me Khoureychi Ba revient amplement sur les accusations portées contre ces citoyens et promet que le combat pour la liberté et la démocratie sera continuellement mené quel que soit le prix à payer. Dans cette déclaration publiée le samedi 20 mars, il revient largement sur l’arrestation et les chefs d’accusation portés contre ces sénégalais dont Guy Marius Sagna, Clédor Sène, Assane, Birame Souleye Diop et beaucoup d’autres personnes.

“Les 22 et 23 Février 2021 les citoyens Assane DIOUF, Guy Marius Sagna et Amadou Clédor Sène qui étaient dans le viseur de la Police avaient été cueillis dans leurs domiciles respectifs par les limiers de la DIC et envoyés plus tard en prison. Ils trouveront dans le tunnel de la pénitence bien d’autres compatriotes qui les y avaient précédés, et tant d’autres les y rejoindront par la suite. Ce 22 Mars 2021 sera donné au pas de charge le top départ des interrogatoires séparés de tous ces prisonniers politiques devant le même cabinet d’instruction – le premier cabinet pour ne pas le nommer – devant lequel ils avaient été inculpés, principalement pour :

• S’agissant de Guy Marius Sagna, Assane Diouf et Clédor Sène :
~ organisation d’un mouvement insurrectionnel (art 87 du Code Pénal)
~ provocation à la commission de crimes et délits (art 250 du CP)
~ association de malfaiteurs (art 238,239)

• S’agissant du groupe des “19”+X :
~ organisation d’un mouvement insurrectionnel
~ participation à un mouvement insurrectionnel
~ violences et voies de fait à agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions, dégradation de biens appartenant à l’État, association de malfaiteurs et incendie criminel contre tous (art. 85 à 87, 201 et suivants, 225, 238, 239, 406 et suivants du CP)

• S’agissant de Mame Dame Lô et Bada Ndiaye cueillis à Touba :
~ organisation d’un mouvement insurrectionnel (art 87 du CP)
~ provocation à des crimes et délits (art 240, 250 du CP)
~ association de malfaiteurs (art 238, 239 du CP)
~ détention et usage de chanvre indien (art 139 du CP, 109 du Code des drogues)

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• S’agissant des étudiants Amadou Sow et Mamdou Woury Barry cueillis au campus social :
~ participation à un mouvement insurrectionnel ( art 2,3, 85, 86, 87 du CP)
~ tentative d’incendie volontaire et de destruction de biens (art 406, 409 du CP)
~ association de malfaiteurs (art 238,239 du CP)

• S’agissant du groupe de Birame Soulèye Diop :
L’administrateur de Pastef et le coordinateur de Pastef Dakar Abass Fall placés sous mandat de dépôt, leurs co-inculpés, savoir Patricia Mariame Ngandoul, Fatima Mbengue, Bawar Dia et Dahirou Thiam ont été plus chanceux car placés sous contrôle judiciaire, des présomptions de :
~ complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs,
~ menaces de voies de fait et violences
~ association de malfaiteurs pesant à l’encontre d’eux tous.
L’identité remarquable de ces différents emprisonnements est leur caractère arbitraire

• Le cas Clédor Sène – Assane Diouf – Guy Marius Sagna ou quand le Parquet se plante :
Le procès-verbal de l’enquête préliminaire des trois hommes porte le numéro 109/Dic/Bac du 24/02. Ce procès- verbal a servi de base au réquisitoire en date du 26/02 du Procureur de la République dressé par le substitut Y. NDIAYE. Et c’est ce réquisitoire qui a demandé au juge d’ouvrir une information à l’encontre des intéressés, de les inculper et de les placer sous mandat de dépôt (ce qui a été fait entre le vendredi 26/02 pour Guy et le lundi 1er Mars pour Clédor et Assane). Or le procès-verbal de l’espèce a des tares dans les gènes, ce qui n’a pas tardé à provoquer une gêne sur le tard. Comme on le sait, Amadou Clédor Sène a été amnistié à deux reprises, en 1991 et en 2005. L’article 9 de la loi No 91-40 du 10 juillet 1991 portant amnistie dispose : ” Il est interdit, à tout magistrat ou fonctionnaire, de rappeler ou de laisser subsister sous quelque forme que ce soit, dans un dossier judiciaire ou de police ou dans tout document officiel, les condamnations, déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits rattachées à la peine effacée par l’amnistie…”
L’article 8 de la loi No 2005-05 du 17 Février 2005 reproduit formellement la même interdiction. Or dans le procès-verbal de la Dic, dès l’exergue, il est fait expressément mention du passé pénal du sieur Sène de la propre initiative provocatrice de ce dernier d’ailleurs et les enquêteurs n’ont rien vu venir.

Le Procureur en tant que directeur de l’enquête ne pouvait décemment occulter une telle violation de la loi, laquelle vient frapper de nullité tout l’édifice. L’annulation n’a pas un effet rétroactif . Il ne s’agit pas comme au civil d’une résolution de l’acte, c’est-à-dire de son anéantissement rétroactif mais d’une résiliation : l’annulation ne dispose que pour l’avenir et ne concerne que la procédure ultérieure ou encore les actes subséquents. Elle a donc pour point de départ évident ce procès-verbal d’enquête préliminaire qui est vicié dès le départ.
Il résulte de ce qui précède que le réquisitoire introductif est irrégulier et présente une pathologie qui infecte également le procès-verbal de première comparution et, par voie de contamination, les mandats de dépôt décernés à MM. SÈNE, DIOUF et SAGNA.
Cette nullité constitutive d’une violation intolérable des droits de la Défense, des droits fondamentaux de la personne humaine, de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable permet la saisine de la chambre d’accusation par une requête motivée pour un examen diligent du dossier dans les cinq jours de la réception du dossier (art 165 et suivants du Code de Procédure Pénale). Avec pour conséquences directes l’annulation de l’enquête préliminaire et de toute la procédure subséquente entraînant la main-levée des mandats de dépôt et la mise en liberté immédiate des inculpés, sans préjudice de leur droit à prétendre à une juste réparation de l’Etat.

• Les cas des victimes des rafles de Touba et du campus social de l’UCAD ou quand le juge est en sieste prolongée.

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MM. Amadou SOW et Mamadou Wouri BARRY de l’UCAD et les responsables de Pastef Touba Mame Dame LÔ et Bada NDIAYE ont vécu un calvaire sans précédent, ballottés qu’ils ont été neuf jours durant entre la cave du tribunal et l’hôtel de police avant que le magistrat instructeur ne daigne se rappeler leur existence. Pour obéir aux prescriptions de l’article 101 alinéa 5 du Code de Procédure le même juge avait décalé de 24 heures à la première heure du premier jour ouvrable les comparutions de l’honorable député Ousmane SONKO et de Amadou Clédor SÈNE-Assane DIOUF. D’où vient-il alors que pour ces jeunes concitoyens la dissymétrie soit aussi flagrante si tant est que notre système de valeurs est censé être basé sur l’égalité de tous devant la loi, soit qu’elle protège soit qu’elle sanctionne ?

En tout état de cause, il est de bon ton que le vent salvateur de décrispation puisse arriver opportunément à procurer un bol de fraîcheur vivifiante à nos poitrines aux poumons agressés par les émanations anti-vie des gaz liberticides. Peu importe le médicament, pourvu qu’il apporte le réconfort. Et place nette à la primauté de la règle de droit ! Que force ne reste surtout pas à la force mais au droit ! Si c’est le prix qu’il nous faut payer pour vivre libres, eh bien payons-le !

Pas de liberté sans prix. C’est le prix de la liberté”.

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JUSTICE

BURKINA FASO – Adama Bayala et Alain Traoré recouvrent la liberté après des mois de détention

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Après plusieurs mois d’incarcération ou de réquisition forcée, une dizaine de personnes ont recouvré la liberté mardi 16 septembre 2025. Parmi elles figurent deux journalistes bien connus du paysage médiatique burkinabè : Adama Bayala et Alain Traoré, dit « Alain Alain ».

L’information, d’abord relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée ce mercredi par RFI auprès de proches et de collaborateurs des deux hommes.

Adama Bayala, journaliste et chroniqueur de la chaîne privée BF1, est notamment reconnu pour sa participation à l’émission Presse Échos. Il avait été enlevé le 28 juin 2024 dans le quartier des 1 200 Logements, après avoir reçu de multiples menaces liées à ses prises de position critiques sur la situation politique et sécuritaire du pays.

Quant à Alain Traoré, animateur vedette de l’émission « Le défouloir » sur Radio Oméga, il avait été arrêté le 13 juillet 2024 par des agents de l’Agence nationale de renseignement. Son programme, qui donnait encore un espace de libre parole aux auditeurs et chroniqueurs, avait attiré l’hostilité des autorités.

Radio Oméga avait d’ailleurs été suspendue le 2 août dernier pour trois mois, à la suite de propos jugés « malveillants et discourtois » envers la junte militaire au pouvoir depuis bientôt trois ans.

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JUSTICE

TURQUIE – Une ressortissante marocaine de 20 ans retrouvée morte à Beyoğlu, son compagnon arrêté

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Un drame a secoué le quartier de Beyoğlu, au centre d’Istanbul, où le corps sans vie de Jawhara Aboucheikh, une ressortissante marocaine âgée de 20 ans, a été retrouvé dans l’appartement de son compagnon. Alertés, les secours n’ont pu que constater le décès de la jeune femme.

Selon les premières informations recueillies, son compagnon aurait demandé l’aide d’un agent de sécurité en expliquant que sa partenaire se sentait mal, avant de quitter précipitamment les lieux. La police, arrivée sur place, a découvert de la cocaïne dans l’appartement, orientant l’enquête vers une possible overdose ou une complication liée à la consommation de stupéfiants.

Le suspect, identifié comme le petit ami de la victime, a été rapidement interpellé après avoir quitté la résidence. Placé en garde à vue, il fait face à plusieurs hypothèses judiciaires : mort accidentelle, négligence ayant entraîné la mort, ou homicide volontaire. Les résultats de l’autopsie, actuellement en cours, devraient être déterminants pour établir les circonstances exactes du drame.

En Turquie, tout décès jugé suspect relève automatiquement du parquet. Le code pénal prévoit que lorsqu’une mort survient en lien avec des substances illicites, l’affaire peut être qualifiée d’homicide volontaire ou involontaire. Dans ce type de dossiers, la détention préventive est fréquente jusqu’à la clarification des faits. Par ailleurs, la présence de drogue entraîne systématiquement des poursuites complémentaires pour usage, possession ou trafic, ce qui alourdit les charges.

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GUINÉE ÉQUATORIALE – La CIJ refuse de bloquer la confiscation d’un immeuble parisien de Teodorin Obiang

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La Cour internationale de Justice (CIJ) a débouté, vendredi 12 septembre, la Guinée équatoriale dans son différend avec la France au sujet d’un hôtel particulier de luxe confisqué à Paris dans l’affaire des « biens mal acquis ».

Malabo demandait des mesures conservatoires pour empêcher la vente de la propriété saisie en 2012 et obtenir un accès immédiat au bâtiment. Mais pour les juges de La Haye, la Guinée équatoriale « n’a pas démontré qu’elle possède un droit plausible à la restitution de l’immeuble ». La requête a donc été rejetée par 13 voix contre 2.

Situé au 42 avenue Foch, près de l’Arc de Triomphe, cet hôtel particulier doté d’un cinéma, d’un hammam et de sanitaires en marbre et en or, est au cœur du dossier des « biens mal acquis ». L’affaire avait conduit en 2021 à la condamnation en France de Teodorin Nguema Obiang, vice-président et fils du chef de l’État équato-guinéen, à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de ses biens saisis, pour blanchiment, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.

La Guinée équatoriale affirme que la police française est intervenue dans le bâtiment en juin dernier pour changer les serrures et détruire des caméras de surveillance, ce que Paris conteste. La France a assuré devant la CIJ ne pas avoir l’intention de vendre la propriété, confisquée définitivement en 2020 par la justice française.

Depuis plus de dix ans, la France et la Guinée équatoriale se livrent une bataille judiciaire autour de ce bien immobilier. En 2022, Malabo avait saisi la CIJ, accusant Paris de violer ses obligations internationales au titre d’une convention onusienne.

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