SOCIÉTÉ
SÉNÉGAL – « Thiey Adji Sarr », une série qui fait polémique, le collectif “Dafadoy” demande la censure
Le Collectif contre les violences faites aux femmes et aux enfants “Dafadoy” a demandé la censure de la série intitulée “Thiey Adji Sarr” auprès du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel CNRA. Pour rappel, suite à cette polémique autour de la série, le titre “Thiey Adji Sarr” a été remplacé par un autre nom “Baline Coumba”. Ce changement de titre n’a pas calmé les ardeurs au sein des mouvements féministes qui veulent la censure de cette production télévisuelle. Une lettre à été adressée à Babacar Diagne, Directeur du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel CNRA. Ce dernier a convoqué ce dimanche 18 avril les producteurs de la série “pour une séance d’explication”.
Le contenu de la lettre :
Monsieur le Directeur,
“Ces derniers jours, une bande annonce d’une série titrée « Thiey Adji Sarr » a été diffusée via les médias traditionnels et les médias sociaux. Un tel titre, dans ce contexte particulier, fait automatiquement référence à la jeune fille du nom de Adji SARR qui a porté plainte contre M. Ousmane SONKO, leader du parti PASTEF pour viols et menaces de mort. Pour rappel, cette histoire de « viol » avait mis le pays dans une situation d’instabilité sans précédent avec des violences ayant entraînées des pertes en vies humaines, des saccages de biens publics et privés, des emprisonnements, des citoyens insultés, intimidés et menacés de mort. Concernant la présumée victime, au-delà des traumatismes et de la peur, elle a été jetée à la vindicte populaire et son image a été ternie à travers des insultes, menaces et autres discriminations à son égard. Etant donné que le dossier est pendant devant de la justice, la diffusion de cette série ne ferait que renforcer la stigmatisation à l’endroit de Adji SARR, mais aussi un sentiment de présomption de culpabilité de la présumée victime.
Au vu des réactions sur les réseaux sociaux, les promoteurs de la série ont changé le titre pour l’appeler Baline Coumba Baline qui signifierait (faiseur de troubles). Mais ce changement n’altère en rien le contenu de la série. Force est de constater pour le déplorer que le contenu reste le même et pourrait même constituer une atteinte grave à l’image et à la vie privée de la plaignante Adji Sarr. C’est pour cette raison que le Collectif “Dafadoy”, fidèle à ses principes de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, sollicite la censure de cette série pour le respect des droits d’Adji Sarr, le respect de la dignité humaine tout court, et la préservation de la paix sociale. Dans l’espoir qu’une suite favorable sera accordée à cette requête, nous vous prions de croire, Monsieur le Directeur, à l’assurance de notre parfaite considération. Le Collectif contre les violences faites aux femmes et aux enfants “Dafadoy”.”
A noter que Maitre El Hadji Diouf, l’avocat d’Adji Sarr a de son côté porté plainte pour “diffamation” et “diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs.” En février 2021, la masseuse a porté plainte pour viol répétées et menaces de mort contre le leader du Pastef-Les Patriotes Ousmane Sonko qui avait conduit à son arrestation. Sur ce dossier, l’ancien député a toujours crié au “complot pour une liquidation politique”. Son arrestation avait provoqué une vague de manifestations violentes et meurtrières à travers le Sénégal en février-mars. Au compteur 14 morts et plus de 500 blessés et des centaines d’arrestations sur tout le territoire sénégalais.
ARMÉE
SOUDAN – Site pétrolier d’Heglig : l’armée se replie, les FSR consolident leur domination
Des soldats soudanais, ayant abandonné leurs positions sur le plus grand site pétrolier du pays, Heglig, après sa prise par des paramilitaires, ont déposé leurs armes et se sont réfugiés au Soudan du Sud, ont annoncé mardi les autorités militaires sud-soudanaises.
Le site, situé dans le sud de la région du Kordofan, à la frontière du Soudan du Sud, est devenu un point névralgique des affrontements, après que les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, dès octobre. Ce basculement a exacerbé la violence et fait de la région un véritable épicentre des combats.
Dans un communiqué publié lundi, les FSR ont revendiqué la prise de ce site stratégique, soulignant que l’armée soudanaise s’était repliée de la zone. « Il s’agit d’un tournant historique pour la libération du pays, en raison de l’importance économique de cette région », ont déclaré les paramilitaires.
Le lieutenant-général Johnson Olony, chef adjoint des Forces de défense et de sécurité du Soudan du Sud (SSPDF), a confirmé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux que les soldats soudanais avaient remis leur équipement militaire et se trouvaient désormais sous protection des forces sud-soudanaises.
SOCIÉTÉ
MAROC – Fès frappée par un drame : deux immeubles s’effondrent et 22 vies fauchées
Vingt-deux personnes ont perdu la vie dans la nuit de mardi à mercredi à la suite de l’effondrement de deux immeubles mitoyens à Fès, dans le nord du Maroc. L’un des bâtiments accueillait une cérémonie d’aqiqa organisée pour célébrer une naissance. Cet accident est considéré comme l’un des plus graves de ces dernières années dans le pays.
Les autorités n’ont, pour l’heure, apporté aucune explication officielle sur les causes du sinistre. Le Parquet de Fès a ouvert une enquête. Dans le quartier, plusieurs habitants évoquent toutefois une « construction anarchique » des étages supérieurs : des quatrièmes et cinquièmes niveaux auraient été édifiés alors que la réglementation locale limite les constructions à deux étages. Les autorités ont indiqué que les deux immeubles comportaient chacun quatre niveaux et avaient été construits en 2006.
L’effondrement s’est produit peu après 23 heures. Vingt-deux personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, sont décédées. Seize autres ont été blessées. Selon le Parquet, l’un des immeubles était inoccupé au moment des faits, tandis que le second abritait la fête familiale.
Les secours ont terminé les recherches en milieu d’après-midi, a précisé Abdelaziz Makhmakh, commandant régional de la Protection civile. Des habitants, encore sous le choc, décrivent une scène marquée par un bruit violent, des cris, puis un nuage de poussière révélant l’effondrement total des structures. Plusieurs riverains affirment que de nombreuses constructions dans cette zone ont été érigées en violation des normes, et craignent que d’autres drames surviennent.
Les blessés ont été transférés au Centre hospitalier universitaire de Fès. Les images de la nuit montrent une foule massée autour des débris tandis que les équipes de secours évacuaient les victimes.
SANTÉ
RD CONGO – Une épidémie de choléra sans précédent frappe 17 provinces
La République démocratique du Congo fait face à la plus sévère épidémie de choléra enregistrée depuis un quart de siècle. Selon l’UNICEF, plus de 64 000 cas et près de 1 900 décès ont été recensés depuis le début de l’année 2025, un niveau inédit qui met sous tension un système de santé déjà fragilisé. Les enfants figurent parmi les principales victimes : ils représentent près d’un quart des infections, avec 14 818 cas et 340 décès confirmés, a indiqué John Agbor, représentant de l’UNICEF en RDC.
Dix-sept des vingt-six provinces, y compris la capitale Kinshasa, sont aujourd’hui touchées. L’organisation souligne que le choléra, pourtant évitable, continue de se propager en raison d’un accès limité à l’eau potable, à l’assainissement et aux services d’hygiène. Dans certains espaces communautaires, les conséquences sont dramatiques : dans un foyer collectif de Kinshasa, 16 enfants sur 62 ont perdu la vie après l’apparition de la maladie.
Les données de l’Enquête démographique et sanitaire 2024-2025 confirment l’ampleur du défi sanitaire : seuls 43 % des Congolais ont accès à des services d’eau de base et à peine 15 % disposent de structures sanitaires adéquates. La crise est également exacerbée par des facteurs structurels tels que les conflits persistants dans l’est du pays, les déplacements massifs, les inondations saisonnières et une urbanisation rapide et non maîtrisée, qui affaiblissent davantage les réseaux d’eau et d’assainissement.
Face à l’urgence, le gouvernement a lancé un Plan multisectoriel d’élimination du choléra 2023-2027, doté d’un budget théorique de 192 millions de dollars, mais largement sous-financé. Parallèlement, l’initiative « Le fleuve Congo sans choléra » vise à intensifier les contrôles sanitaires le long du fleuve, principal axe de circulation du pays. Pour maintenir une réponse opérationnelle en 2026, l’UNICEF estime avoir besoin d’environ six millions de dollars supplémentaires.
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