AFRIQUE CENTRALE
TCHAD : Incarcération d’opposants suite à des manifestations interdites

Plusieurs opposants ont été incarcérés lundi 8 février suite à leur arrestation le samedi 6 février 2021. En cause : ils ont bravé l’interdiction de manifester instaurée par les autorités tchadiennes. Opposition et société civile étaient sorties dans les rues pour dénoncer le sixième mandat controversé du président sortant Idriss Déby Itno. Ce dernier souhaite briguer un 6ème mandat à la tête du pays.
L’annonce de la candidature du président sortant Idriss Deby Itno à un sixième mandat, a provoqué une série de manifestations à travers le pays le samedi 6 février 2021. Des membres de l’opposition et les acteurs de la société civile ont appelé à manifester pacifiquement pour dénoncer cette volonté du président sortant de tenter de briguer un sixième mandat après 31 ans passés à la tête du Tchad. Beaucoup d’entre eux ont été arrêtés et incarcérés à la maison d’arrêt de N’Djamena, la capitale. Selon le ministre de la Justice, Djimet Arabi, les manifestants « ont été mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public parce qu’ils ont transgressé un arrêté interdisant ces manifestations. » Parmi les personnalités placées sous mandat de dépôt, on retrouve notamment Mahamat Nour Ahmed Ibedou, une figure de la société civile. Leur procès aura lieu le lundi 15 février.
Au total 14 personnes ont été appréhendées lors des manifestations contre ce que les opposants considèrent comme « le mandat de trop » du président tchadien âgé de 69 ans, Idriss Deby Itno. Les manifestants arrêtés sont poursuivis « pour trouble à l’ordre public, coups et blessures volontaires et destruction de biens. »
Né en 1952 à Fada dans le Nord du Tchad, Idriss Déby Itno dirige le Tchad depuis le 1er décembre 1990. À l’époque, il était à la tête d’une rébellion appelée le “Mouvement patriotique du Salut” et qui sera plus tard transformée en parti politique. Il fut tombeur apprécié d’Hissène Habré avec qui il avait pourtant combattu le gouvernement d’union nationale de transition de Goukouni Wedeye qui s’était réfugié en Algérie après sa chute en 1982.
Idriss Déby Itno a gagné les cinq élections successives de 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. Le président sortant candidat à sa propre succession compte prendre part au scrutin présidentiel du 11 avril 2021 avec la promesse de modifier la Constitution pour limiter le nombre de mandats à deux. Ironie du sort, le même Idriss Déby avait procédé en 2005 à la modification de la Constitution par l’Assemblée nationale. Son objectif d’alors était de mettre fin à la limitation des mandats.
AFRIQUE
CAMEROUN – La campagne touche à sa fin dans un climat polarisé

À deux jours du scrutin, le Cameroun vit les dernières heures d’une campagne électorale à la fois intense et polarisée.
En Une du journal Cameroon Tribune, le ton est donné : « L’heure approche », titre le quotidien gouvernemental, soulignant que les candidats et leurs équipes « jettent leurs dernières forces dans la bataille ».
De son côté, Mutations résume l’enjeu en une question simple mais lourde de sens : « Paul Biya, oui ou non ? »
Les grands meetings de clôture
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a annoncé des rassemblements de clôture dans tout le pays les 10 et 11 octobre.
Les deux principaux challengers venus du Nord, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, terminent leurs campagnes respectivement à Maroua et Garoua, leurs bastions politiques.
À Douala, Pierre Kwemo, candidat de l’Union des mouvements socialistes (UMS), a prévu un meeting au Cercle municipal.
Pendant ce temps, Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), rassemble ses partisans à Yaoundé pour une grande mobilisation.
Enfin, Patricia Hermine Ndam Njoya, seule femme en lice, clôture sa campagne à Foumban, son fief, sous les couleurs jaune or de son parti, l’Union démocratique du Cameroun (UDC).
Sur ses affiches, un message : « Une nouvelle ère est arrivée ».
L’unité impossible de l’opposition
Malgré plusieurs appels à l’union, l’opposition n’a pas réussi à présenter un front commun face au président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
L’idée d’un programme partagé ou d’un candidat unique n’a pas abouti.
Seuls deux candidats anglophones, Caxton Ateki Seta et Akere Muna, se sont désistés en faveur de Bello Bouba Maïgari.
Les autres maintiennent leurs candidatures, y compris Issa Tchiroma, pourtant pressenti pour une alliance du Nord.
Les observateurs jugent désormais improbable tout rapprochement de dernière minute.
La campagne se conclut donc sur deux lignes claires : le camp du changement face à celui de la stabilité et de la continuité.
Mais dans ce climat tendu, les programmes restent peu audibles, éclipsés par les invectives, l’absence de débats directs et une forte activité sur les réseaux sociaux.
AFRIQUE
TCHAD – Le gouvernement met fin à sa collaboration avec African Parks

Le gouvernement tchadien a annoncé, dans un communiqué publié le 6 octobre et signé par Hassan Bakhit Djamous, ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, la fin de sa collaboration avec l’ONG sud-africaine African Parks.
Les autorités reprochent à l’organisation une série de manquements graves, évoquant une recrudescence du braconnage, un déficit d’investissements dans les infrastructures et projets communautaires, ainsi qu’un non-respect des accords de partenariat. Le ministère dénonce également une attitude jugée irrespectueuse envers les institutions tchadiennes.
En réponse, African Parks a publié un communiqué affirmant avoir ouvert des discussions avec le gouvernement afin de « préserver les acquis significatifs en matière de conservation et de développement social » obtenus au cours des quinze dernières années.
L’ONG défend son bilan, rappelant notamment avoir sauvé les populations d’éléphants du Tchad de la disparition face aux braconniers et aux milices Janjawids venues du Darfour.
Une ONG sous le feu des critiques
Active dans 13 pays africains, African Parks s’est imposée comme un acteur majeur de la protection de la faune sauvage. Ses méthodes, toutefois, font régulièrement polémique.
Certains observateurs les jugent trop militarisées et empreintes de pratiques néocoloniales, des critiques documentées dans l’enquête du journaliste Olivier Van Beemen, Au nom de la nature : enquête sur les pratiques néocolonialistes de l’ONG African Parks (Éditions de l’Échiquier).
Face à cette rupture, le gouvernement tchadien se dit prêt à explorer de nouveaux partenariats pour assurer la gestion durable et souveraine de ses aires protégées.
AFRIQUE
CAMEROUN – À 92 ans, Paul Biya lance enfin sa campagne à Maroua

À seulement cinq jours de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun, Paul Biya a effectué mardi un retour remarqué sur la scène politique. Après plusieurs mois d’absence, le président sortant, âgé de 92 ans et à la tête du pays depuis 1982, a animé son premier grand meeting de campagne à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord.
« Ma détermination à vous servir demeure intacte », a lancé le chef de l’État, d’une voix assurée, devant une foule venue l’acclamer. « Je vous demande, une fois encore, de me renouveler votre précieux soutien », a-t-il ajouté, lors de cette apparition publique — la première depuis mai 2025.
Le doyen des dirigeants en exercice à travers le monde avait jusque-là brillé par son absence dans la campagne. Tandis que ses concurrents multipliaient les déplacements à travers le pays, Paul Biya s’était contenté d’un lancement virtuel de campagne le 27 septembre, via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, largement critiquée pour son recours à des images générées par intelligence artificielle.
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