AFRIQUE CENTRALE
AFRIQUE – « Ne laissez aucun répit à Macky Sall » Nathalie Yamb
Nathalie Yamb, l’activiste et militante suisso-camerounaise, s’est prononcée sur le situation tendue au Sénégal du jeudi 4 au lundi 8 mars 2021 avec une série de manifestations partout dans le pays. Des heurts qui ont coûté la vie à 14 jeunes sénégalais et occasionné près de 590 blessés. Pour cause, l’arrestation du principal opposant, Ousmane Sonko, qui est accusé de viol et de menace de mort par une masseuse dans un salon nommé Sweet Beauté. Nathalie Yamb tient pour responsable le gouvernement de Macky Sall qu’elle accuse d’être sous les ordres de la France. Pour l’activiste de 51 ans, ce soulèvement du peuple sénégalais est la conséquence de « la mauvaise gouvernance d’un régime autocratique, népotiste et corrompu dans l’instrumentalisation récurrente de la justice pour éliminer des adversaires politiques. Voici ses propos dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux le mardi 10 mars 2021. Elle a commencé sa déclaration en citant le nom des personnes qui ont perdu la vie durant ces manifestations inedites et meurtrières.
« Baye Cheikh Diop, Cheikh Coly, Famara Goudiaby, Pape Sidi Mbaye, Cheikhouna Ndiaye, Sadio Camara, Mansour Thiam, Moussa Dramé, Alassane Barry, Modou ndiaye, Bounama Sall. Ces noms sont ceux de quelques-unes des victimes de la guerre de Macky Sall contre le peuple sénégalais. Ils avaient 12, 17, 18, 20, 21 ans, le plus âgé avait 35 ans. Ils ont été tués sur ses instructions non pas par des forces de l’ordre mais par des forces aux ordres du tyran. Qu’ils reposent en paix et que leurs proches soient consolés!
Bonjour, je m’appelle Nathalie « Yamb », ça veut dire « abeille en wolof ». Compte tenu de ce qui se passe, il m’est impossible de ne pas parler du Sénégal aujourd’hui. J’ai donc chamboulé ce que j’avais prévu pour faire cette vidéo […] qui sera plutôt centrée sur l’actualité pour, d’une part, exprimer encore une fois mon soutien à toutes celles et tous ceux qui se battent fièrement et courageusement pour la liberté, l’Etat de droit au Senegal et pour vous dire deux ou trois choses qui vont sans doute piquer certains, c’est la marque de fabrique d’une abeille, n’est-ce-pas?
Lundi, face à une révolte populaire sans précédent qui avait suivi les arrestations arbitraires d’Ousmane Sonko mais également de Guy Marius Sagna, Thiate et Kilifeu du collectif « y’en a marre », et bien d’autres opposants et activistes, le régime délinquant de Macky Sall a été contraint de faire machine arrière et de libérer sous condition judiciaire le leader de l’apposition et détenteur de l’aspiration au changement de la jeunesse sénégalaise, Ousmane Sonko.
Comme il avait fait ça avec l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à l’époque il n’y a rien eu. Le président sénégalais s’est dit qu’il allait réutiliser les mêmes ressorts mais mal lui en a pris. Si l’arrestation de Sonko a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, les raisons de la colère sont à trouver dans la mauvaise gouvernance d’un régime autocratique, népotiste et corrompu dans l’instrumentalisation récurrente de la justice pour éliminer des adversaires politiques et dans la pauvreté endémique qui s’est accrue avec les mesures complètement décalées et liberticides bêtement copiées sur la France, instaurées par le président sénégalais, l’homme qui trouve une grande fierté à rappeler à l’opinion nationale et internationale que les tirailleurs sénégalais aient été privilégiés pendant la deuxième guerre mondiale parce que, contrairement aux autres africains, ils recevaient des desserts.
Par contre, quand il s’était agi de leur payer leur solde, ce ne sont pas des mousses au chocolate, des éclairs à la vanille qu’ils ont reçus mais plutôt des rafales de mitrailleuses tirées à bout portant par des soldats de l’armée de France qu’ils avaient contribué à libérer. Une exécution, un massacre que la France a essayé de dissimuler. Je vous recommande la lecture de la bande dessinée « morts pour la France » publiée aux Éditions Les Arènes […] qui revient sur cet épisode barbare et honteux comme il y en a tant dans l’histoire coloniale française. Les descendants des martyrs de Thiaroye auront apprécié à sa juste valeur la sortie dégradante de Macky Sall.
Nous sommes une famille, a-t-il eu l’audace de radoter dans une allocution télévisée insipide qu’il a tenue lundi soir après que le président du Pastef fraîchement libéré ait prononcé un discours d’anthologie quelques heures avant. Ah bon, à quel moment toi, Macky Sall, tu es de la famille de ceux que toi-même tu qualifies de chômeurs, que ton ministre de l’injustice décrit comme des lutteurs désoeuvrés, et que ton sinistre de l’intérieur appelle des terroristes. C’est comme ça que tu traites ta famille, Macky Sall, tu fais tuer tes enfants, Macky, nous on sait comment tu traites ta famille. Quand c’est ton frère Aliou qui empoche les pots de vin sur l’argent du pétrole, tu mets tout en branle pour le protéger et le soustraire à la justice. Quand il y a Covid-19, ta femme prend les vaccins pour faire vacciner chez vous à la maison, tous les membres de ta famille et de ton clan. Tu prends ton beau-frère, tu le nommes ministre au calme. Quand des journalistes français se font tuer à Paris, tu bondis dans ton avion pour aller défiler comme un charlot en pleurant que tu es Charlie, c’est comme ça que toi tu traites ta vraie famille. Sinon quand les 140 jeunes qui essayaient de fuir la misère que tu leur imposes depuis neuf ans, se sont noyés au large des côtes sénégalaises en octobre 2020, c’est en vain qu’on a attentu une larme ou une parole de compassion de ta part. Et au Sénégal, les médias indépendants, tu les fais bloquer sur Canal+ de Bolloré ton copain corrupteur à qui tu as refilé le terminal roulier du port de Dakar une fois que tu es arrivé au pouvoir.
J’espère vraiment que les sénégalais ne vont plus se laisser berner, un individu comme Macky Sall n’aura hélas jamais l’honneur nécessaire pour reconnaître qu’il a failli, trahi son serment fait devant le peuple et qu’il faut qu’il se retire pour que des élections anticipées soient organisées dans les 60 à 90 jours comme le prévoit la Constitution. Au contraire, tous les complots qu’il fomente inlassablement avec l’aide de magistrats et de fonctionnaires corrompus pour éliminer ses adversaires potentiels montrent que le type risque de se représenter en 2024. Ça, ça ne se fera plus sauf si les populations baissent la garde. La lutte n’est pas terminée avec la libération provisoire d’Ousmane Sonko. Il va tenter de vous avoir à l’usure pendant les trois ans qui nous séparent des prochaines élections présidentielles. Macky Sall va s’attaquer à des figures très emblématiques pour casser la résistance et va lancer sa flicaille sur des manifestants lambdas qui seront arrêtés sur la base de photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux avant que cela ne soulève des foules. Il faut rester mobilisé, il faut rester dans les rues et maintenir la pression sinon vous êtes foutus. Et ceux qui n’auront pas encore été libérés, resteront en tôle rejoints par d’autres comme Cheikh Diouf qui a été arrêté par les éléments de la police à la sortie de l’hôpital Aristide le Dantec où il était allé faire changer son pansement. Cheikh a été amputé de la main après avoir été blessé par balle lors des manifestations à l’UCAD. […]
Ne laissez aucun répit à Macky Sall. Il faut qu’il démissionne, il faut le déloger du palais. […]
En attendant, un conseil : il faut faire profil bas parce que ce sont ces genres de sortie hasardeuse et méprisante qui vont faire que la prochaine fois, ce n’est pas seulement 14 magasins qui vont être détruits mais les 17 restants aussi et d’autres business et intérêts français par dessus, et pas seulement au Sénégal mais partout en Afrique. »
AFRIQUE
GABON – Le FMI réitère son soutien aux réformes engagées par la Transition
Le Palais du Bord de Mer a abrité, ce mercredi 5 novembre 2025, une importante rencontre entre le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, et Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).
Cette audience s’inscrivait dans le cadre du dialogue permanent entre le Gabon et les institutions financières internationales. Elle a permis de faire le point sur les réformes engagées par le gouvernement de la Transition et d’explorer les perspectives d’un partenariat renouvelé, orienté vers la transformation structurelle de l’économie nationale.
Une vision économique axée sur la souveraineté et la bonne gouvernance
Le Président Oligui Nguema a rappelé la ligne directrice de son action : bâtir un Gabon souverain, inclusif et prospère, où la croissance bénéficie en priorité aux citoyens.
Il a insisté sur la nécessité de consolider les bases de l’économie à travers la diversification, la transparence budgétaire et la lutte contre les inégalités sociales.
« Notre priorité est de replacer le citoyen au cœur de la politique économique. La rigueur, la justice sociale et la durabilité guideront notre action », a déclaré le Chef de l’État.
Le FMI salue les progrès du Gabon
Le Directeur Afrique du FMI a félicité les autorités gabonaises pour les progrès réalisés en matière de gouvernance, de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration du climat des affaires.
Il a salué la stabilité politique du pays et son potentiel économique diversifié, tout en réaffirmant la disponibilité du FMI à accompagner le Gabon dans la mise en œuvre de ses priorités de développement.
Vers un partenariat durable et équilibré
Les discussions ont également porté sur la modernisation du cadre fiscal, la digitalisation des services publics, la maîtrise de la dette et le renforcement des capacités institutionnelles.
Le Président Oligui Nguema a réaffirmé la volonté du gouvernement de promouvoir les investissements productifs dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et l’industrie de transformation.
« Le Gabon doit devenir un modèle d’efficacité économique en Afrique centrale », a-t-il souligné, en appelant à la discipline, l’innovation et la transparence comme leviers de la croissance durable.
Une coopération fondée sur la confiance et la responsabilité
Cette rencontre marque une étape majeure dans la redéfinition des relations entre le Gabon et le FMI, fondée désormais sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée.
Elle confirme la volonté du Chef de l’État de repositionner le Gabon comme un acteur crédible sur la scène économique internationale, tout en préservant sa souveraineté et son indépendance décisionnelle.
Le FMI a, pour sa part, renouvelé son engagement à soutenir la vision économique du Président Oligui Nguema, axée sur la bonne gouvernance, la justice sociale et la prospérité partagée.
AFRIQUE
CAMEROUN – Paul Biya investi pour un huitième mandat sous haute surveillance
Paul Biya sera officiellement investi ce jeudi 6 novembre 2025 pour un huitième mandat consécutif, lors d’une cérémonie solennelle prévue à Yaoundé, devant le Parlement réuni en Congrès, sous un dispositif de sécurité exceptionnel.
Parmi les invités de marque figurent les ambassadeurs des principales puissances occidentales — Union européenne, États-Unis, Royaume-Uni et Canada — dont la présence souligne l’importance diplomatique de cette investiture. Le président Biya s’apprête à prononcer un discours très attendu : ce sera sa première allocution publique depuis la conclusion du processus électoral qui l’a reconduit à la tête de l’État.
Officiellement réélu, Paul Biya demeure toutefois contesté. Son principal adversaire continue de dénoncer des irrégularités et de revendiquer la victoire, appelant à la mobilisation et au refus de reconnaître les résultats officiels.
AFRIQUE
TCHAD – Les avocats de Succès Masra alertent sur la dégradation de sa santé et dénoncent une inertie judiciaire
Le collectif des avocats de l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra dénonce l’absence de réponse de la Cour suprême, plusieurs mois après le dépôt de trois pourvois en cassation contre la condamnation de leur client à vingt ans de prison. Selon la défense, de nombreuses irrégularités auraient entaché la procédure judiciaire, depuis l’instruction jusqu’au verdict final.
Sur le plan médical, les avocats tirent la sonnette d’alarme après la réception de résultats d’analyses inquiétants faisant état de nouveaux symptômes apparus chez leur client en détention. D’après son médecin traitant, des examens spécialisés s’imposent, mais ne peuvent être réalisés au Tchad faute d’équipements adéquats.
« Le collectif d’avocats tient pour responsable le gouvernement de la République du Tchad de tout ce qui arrivera à son client, le docteur Succès Masra », a déclaré maître Jacqueline Moudeina, porte-parole du collectif.
« Nous prenons à témoin le peuple tchadien et appelons l’opinion nationale et internationale à se mobiliser pour un dénouement heureux de cette cabale politico-judiciaire qui n’a que trop duré. »
Une mobilisation croissante de la société civile et de la classe politique
Plusieurs leaders politiques et organisations de défense des droits humains appellent, eux aussi, à une évacuation sanitaire urgente de l’opposant. Parmi eux, le député Béral Mbaïkoubou, qui fustige ce qu’il qualifie de « cynisme du gouvernement ».
« Le docteur Masra a toujours été en bonne santé. Si son état se dégrade aujourd’hui, c’est évidemment à cause de ses conditions de détention », affirme-t-il.
« Le gouvernement devrait lever toute équivoque et autoriser des soins appropriés, voire une évacuation si nécessaire. On ne joue pas avec la vie d’un être humain. »
Sollicité pour réagir, le porte-parole du gouvernement, Gassi Chérif, n’a pas souhaité faire de commentaire. Dans une déclaration récente, il avait toutefois assuré que l’état de santé de Succès Masra ne présentait aucune inquiétude, excluant la nécessité d’une évacuation sanitaire.
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