AFRIQUE DE L’EST
DJIBOUTI – Le président sortant, Ismaël Omar Guelleh, réélu avec 98,5% des voix pour un 5ème mandat
Le cinquième mandat du président de la République, Ismaël Omar Guelleh, est désormais acté. D’après les résultats provisoires de la commission électorale, l’homme qui dirige ce pays de la Corne de l’Afrique principalement francophone et arabophone, depuis vingt-deux ans va briguer un dernier mandat à la tête de Djibouti. Largement réélu avec 98,58% des voix, Ismaël Omar Guelleh, âgé de 73 ans, n’avait presque pas d’opposant car son seul dauphin, l’homme d’affaires Zakaria Ismail Farah, n’a même pas battu campagne.
« Le président Ismaïl Omar Guelleh obtient 167 535 voix, soit 98,58 % (…) Tels sont les résultats provisoires du scrutin présidentiel de ce 9 avril 2021« , c’est l’annonce faite vers 03 h 15 dans la nuit du vendredi 09 au samedi 10 avril 2021 par Moumin Ahmed Cheick, le ministre de l’Intérieur, sur la télévision publique RTD.
Le président nouvellement élu Ismaël Omar Guelleh s’est adressé aux milliers de Djiboutiennes et de Djiboutiens qui ont selon “exercé leur devoir civique dans la sérénité” et qui ont choisi de lui renouveler leur confiance en votant majoritairement pour la continuité de son action.
Cependant, malgré le fort taux de participation, 77% contre 68% en 2016, l’opposant, Zakaria Ismail Farah, n’a pas pu dépasser les 5000 voix sur les 990.000 citoyens djiboutiens appelés aux urnes, soit juste 1,2 % du suffrage valablement exprimé. Les résultats officiels et définitifs de cette élection présidentielle seront communiqués par le Conseil Constitutionnel. Zakaria Ismail Farah, s’est indigné du déroulement du scrutin et de la discrimination notoire dans le traitement des candidats. Il n’a pas pu bénéficier d’éléments de la police pour assurer sa sécurité et il a dû annuler sa campagne parce que, à l’en croire, tout est mis en place pour que le président conserve son fauteuil. « Ça ne sert à rien mon vote, ni les votes de 80% du peuple djiboutien. », se désole-t-il.
A noter qu’en 2016, lors de la précédente élection présidentielle, Ismaïl Omar Guelleh avait été majoritairement élu avec près de 87 % des voix, là aussi dès le premier tour. Cette nouvelle élection, la dernière selon la Constitution, la révision constitutionnelle opérée en 2010 limite désormais l’âge des candidats à la présidentielle à 75 ans. Il doit désormais travailler pour relancer l’économie du pays fortement touchée par la Covid-19. Selon les données de 2017 de la Banque Mondiale, la population de Djibouti est touchée à 21,1% par une pauvreté même si une croissance de +7% est à attendre cette année 2021.
AFRIQUE
SOUDAN – Antonio Guterres appelle à des négociations urgentes pour un cessez-le-feu
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé mardi un appel pressant au dialogue entre les belligérants au Soudan, alors que la situation humanitaire et sécuritaire continue de se détériorer.
Dans une déclaration solennelle depuis le siège de l’ONU, M. Guterres a exhorté les parties au conflit à « venir à la table des négociations » et à « mettre fin à ce cauchemar de violence » qui déchire le pays depuis plus d’un an.
« La crise horrifiante au Soudan est en train de devenir incontrôlable », a-t-il averti, soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et d’un accès humanitaire sans entraves aux populations piégées par les combats.
Le patron de l’ONU s’est dit profondément préoccupé par les massacres signalés à El-Fasher, au Darfour, ainsi que par la multiplication des violations graves des droits humains. Il a réitéré la détermination de l’Organisation des Nations unies à soutenir toute initiative diplomatique visant à restaurer la paix et la stabilité dans le pays.
AFRIQUE
TANZANIE – Samia Suluhu Hassan réélue avec 97,66 % des voix dans un climat de violences
Trois jours après un scrutin présidentiel marqué par la tension, la présidente sortante de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a été réélue avec 97,66 % des voix, selon les résultats définitifs proclamés samedi 1er novembre par la commission électorale nationale. Le taux de participation aurait atteint 87 %, d’après les chiffres officiels.
Le processus électoral, largement contesté, s’est déroulé dans un climat de violence et de répression. L’opposition fait état d’au moins 800 morts lors des manifestations qui ont éclaté le jour du vote et se sont poursuivies pendant trois jours, alors que les forces de sécurité tentaient de disperser les foules.
Lors d’une allocution retransmise à la télévision nationale, la cheffe de l’État a condamné les manifestations, saluant « le professionnalisme des forces de sécurité » et remerciant celles-ci d’avoir « veillé à ce que les violences n’empêchent pas le vote ». Il s’agit de sa première réaction publique depuis le début des troubles.
De son côté, John Kitoka, porte-parole du principal parti d’opposition Chadema, a rejeté catégoriquement le résultat. « Ce qui s’est passé n’était pas une élection. Par conséquent, tout résultat qui en découle est illégitime », a-t-il déclaré. Contestant la crédibilité du scrutin et de la commission électorale, l’opposition demande l’organisation de nouvelles élections sous supervision internationale.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « très inquiet » et a appelé les autorités à « empêcher toute nouvelle escalade de la violence ». Sur le terrain, la situation reste tendue : les connexions internet demeurent restreintes et les ambassades étrangères appellent à la prudence.
Samia Suluhu Hassan, élue pour un deuxième mandat, dirige désormais un pays profondément divisé. C’est la première fois qu’elle obtient le pouvoir par les urnes, après avoir succédé à John Magufuli en 2021, à la suite du décès de ce dernier.
AFRIQUE
SOUDAN – Horreur à El-Fasher, la communauté internationale dénonce un massacre de masse
Les informations qui émergent d’El-Fasher, capitale du Darfour, sont d’une violence inouïe. Tombée dimanche 26 octobre 2025 aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, la ville est le théâtre d’exactions massives documentées par des images satellites analysées par le Laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 460 patients et accompagnants ont été tués à la maternité saoudienne d’El-Fasher. L’organisation se dit « consternée » face à ces atrocités. Dans une vidéo diffusée mercredi 29 octobre, le général Hemedti a reconnu des abus commis par ses troupes et annoncé la création d’un comité d’enquête, promettant que les soldats coupables seront « jugés publiquement ». Il a également promis la libération de tous les détenus illégaux et assuré que la liberté de circulation serait garantie.
Mais sur le terrain, les témoignages sont terrifiants. D’après le réseau des médecins du Soudan, plus de 2 000 personnes auraient péri dès les deux premiers jours de la prise de la ville. Parmi elles, plus de 400 malades et blessés exécutés dans l’hôpital saoudien, et une centaine d’autres tués dans des centres de fortune après la destruction des hôpitaux.
Le rapport de Human Rights Watch (HRW) décrit une situation de désespoir absolu : viols, pillages, exécutions sommaires et attaques systématiques contre les civils en fuite. L’organisation alerte sur un risque de crimes de masse, voire de génocide, si la communauté internationale ne réagit pas.
Réuni en urgence le jeudi 30 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné unanimement l’assaut des FSR, évoquant des « impacts dévastateurs sur les civils » et des « atrocités », dont des exécutions sommaires et des détentions arbitraires. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Tom Fletcher, a reconnu l’impuissance de l’ONU face à l’ampleur du drame, tout en appelant à la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat et d’un corridor humanitaire sécurisé.
Les États-Unis ont parlé ouvertement de génocide, réclamant des sanctions internationales contre les FSR. Le Royaume-Uni a prévenu que « le monde demandera des comptes » aux responsables, tandis que la France appelle à une réaction forte du Conseil de sécurité et à un accès humanitaire rapide et sans entraves.
La Russie, de son côté, prône une solution interne, estimant que toute initiative internationale n’aura de sens que si elle est soutenue par le gouvernement soudanais.
Enfin, le représentant du Soudan à l’ONU a accusé les FSR d’avoir utilisé des armes chimiques à El-Fasher, réclamant qu’elles soient classées comme organisation terroriste.
Crédit photo : unhcr
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