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MANIFESTATIONS

SENEGAL – Manifestations : Questions autour de l’identité des «nervis»

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Dans la définition, un nervi s’apparente à homme de main, un tueur. Dans l’histoire politique sénégalaise, ceux qui se cachent derrière ce mot, ont fini par s’arroger le droit de violenter la population en toute illégalité. Souvent cachés derrière des masques, casquettes, lunettes ou capuches et armés de bâtons, gourdins ou même machettes, ils circulent de préférence en véhicules pick-up et sortent à chaque événement politique. Par Kewoulo : site d’investigation

La longue marche de Ousmane Sonko hier, vers le tribunal, a encore été un prétexte pour eux de terroriser, pêle-mêle, militants, habitants, élèves, frondeurs au nez et à la barbe des forces assermentées. De nombreuses photos et vidéos rapportées par les journalistes ont exposé leur violence dans diverses artères de la capitale, de préférence dans les zones où les manifestants étaient agglutinés. Le temps d’un frémissement démocratique, une trentaine de «nervis» embarqués dans au moins trois véhicules, gourdins à la main, se sont octroyé le droit de «casser du manifestant», quitte à s’en prendre à des personnes qui semblent n’avoir rien demandé.

Sur l’une des vidéos mise en ligne sur le site de Senego, un homme en civil, casquette noire, tient au collet deux garçons en sac-à-dos, et finit par balancer une gifle à l’un. Autour de lui, une voiture pick-up blanche transporte d’autres hommes armés de bâtons. Dans le film, aucun élément distinctif ne permet de savoir si ces hommes qui s’adonnent impunément à ces violences, sont des forces de sécurité et de défense. Sur les autres images, c’est le même flou autour de l’identité de ces nervis. Il faut consulter une autre vidéo, mise en ligne sur la plateforme Facebook Senegal 90, pour entendre une voix féminine demander leur identité. «Nous sommes Fox Rivers et nous sommes du côté de Macky Sall, on n’acceptera pas que le pays soit saccagé», entend-on l’un répondre.

Difficile d’authentifier ces dires comme il sera difficile de certifier cette liste des «engagés». Une feuille de recrutement où 30 noms écrits à l’encre et répartis en dizaine pour 3 pick-up, reçoivent 15 000 FCFA la journée. Cette liste, attribuée au directeur du Coud, a alimenté toute la journée d’hier la théorie des nervis recrutés par le pouvoir. Poussant Maguette Sène à publier un démenti sur Facebook. «Je suis sidéré et choqué d’apprendre que mon nom a été cité dans une opération de recrutement de nervis (…) Je tiens à informer l’opinion que ni mon éducation, ni mon parcours ne me permettent aucunement d’être l’auteur d’actes aussi graves pour la stabilité de notre cher pays», a déclaré le directeur du Coud qui a aussi annoncé une plainte.

De la même manière, le ministère de l’Education nationale a dû aussi sur sa page Facebook, apporter des précisions sur l’une des voitures qui transportent ces «nervis» et qui porte le logo de l’institution. «Le ministère précise que ce véhicule sur cette photo a été réquisitionné et mobilisé dans le cadre de la lutte contre les inondations et transporte des agents du service d’hygiène», a signé Mohamed Moustapha Diagne, porte-parole du ministère de l’Education nationale.

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Seulement, cette version peut être mise à mal par quelques éléments d’analyse. D’abord en recherche inversée, il n’existe aucune occurrence de cette image sur Internet. Ensuite, les personnes à l’arrière du pick-up blanc, qui ne sont pas habillées de la tenue reconnaissable des services d’hygiène, portent des masques. «Ce qui prouve que ce n’est pas une image très ancienne et qu’elle date au moins de la période Covid-19», analyse Cheikh Fall, coordinateur du réseau des Africtivistes. Enfin, en croisant les photos et vidéos de l’évènement, on peut facilement établir une correspondance d’identité à partir des bonnets, casquettes et masques que portent les mêmes hommes sur le pick-up et sur le terrain en train de s’en prendre aux citoyens.

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MANIFESTATIONS

MAROC – GenZ212 mobilise la jeunesse pour la sixième nuit consécutive

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Pour la sixième nuit d’affilée, plusieurs villes du Maroc ont connu, le 2 octobre 2025 , de nouveaux rassemblements à l’initiative du collectif de jeunes GenZ212.

À Rabat, notamment dans le quartier d’Agdal, des dizaines de manifestants ont défilé en brandissant le drapeau national et en clamant : « Le peuple réclame la santé et l’éducation ». Le cortège s’est terminé sans incident. Des mobilisations similaires se sont tenues à Casablanca, Marrakech et Agadir, rapportent plusieurs médias locaux.

GenZ212, qui dit regrouper plus de 150 000 adhérents via sa plateforme Discord, se définit comme un collectif de « jeunes libres », sans appartenance partisane. Avant la mobilisation, ses animateurs avaient tenu à réaffirmer leur refus de toute violence et exhorté les participants à préserver le caractère pacifique du mouvement, après les affrontements enregistrés la veille.

Devant l’ampleur de la contestation, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a pris la parole pour la première fois. Il a mis en garde contre une « aggravation dangereuse » de la situation, rappelant que trois personnes avaient déjà perdu la vie, et a insisté sur la nécessité de privilégier le dialogue. À ses côtés, le porte-parole Mustapha Baïtas, le ministre de l’Inclusion économique Younès Sekkouri et le secrétaire d’État chargé de l’Insertion sociale Abdejabbar Rachidi ont, eux aussi, exprimé leur compréhension des revendications et annoncé l’adoption d’un décret de réorganisation du ministère de la Santé.

L’exécutif souhaite instaurer un cadre de discussion « institutionnel », « en présentiel » et « transparent », avec l’objectif d’établir un agenda clair pour répondre aux attentes de la jeunesse. Une proposition qui pourrait toutefois se heurter à la structure horizontale du mouvement, organisé essentiellement en ligne et refusant de mettre en avant des porte-parole désignés.

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En riposte, le collectif GenZ212 a publié un communiqué adressé au roi Mohammed VI, exigeant la dissolution du gouvernement actuel, qu’il accuse d’échec dans la protection des droits sociaux, et appelant à la mise en place de procédures judiciaires contre les responsables de corruption.

Dans les rues, un slogan s’est imposé : « Nous voulons des hôpitaux, pas uniquement des stades ». Les manifestants réclament aussi la libération de toutes les personnes arrêtées lors des marches pacifiques.

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AFRIQUE

Maroc : la contestation vire à l’affrontement dans plusieurs villes

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Quatre jours après le début des mobilisations, la situation se crispe dans plusieurs villes du Maroc. Initialement pacifiques, les rassemblements organisés par le collectif Gen Z 212, né sur la plateforme Discord, connaissent désormais des débordements.

Des heurts et des arrestations

Dans la banlieue d’Agadir, des vidéos montrent des véhicules de police incendiés ou renversés. Des affrontements ont également éclaté dans le nord-est, à Oujda, et dans le centre du pays, à Beni Mellal.

Jusqu’ici marqués par le calme, les sit-in sont désormais systématiquement dispersés par les forces de l’ordre. Chaque soir, des dizaines d’arrestations sont recensées. Les organisations de défense des droits humains dénoncent des « arrestations violentes et arbitraires ».

Une réaction tardive du gouvernement

Face à l’ampleur de la contestation, la majorité gouvernementale a réagi pour la première fois le mardi 30 septembre au soir. Dans un communiqué, elle affirme « comprendre les revendications sociales » et se dit prête à « y répondre de manière positive et responsable ».

Une mobilisation persistante

Malgré la répression, la mobilisation reste forte. Ce mardi encore, des foules importantes se sont rassemblées dans les rues de Fès et de Tanger, signe que la contestation ne faiblit pas.

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MANIFESTATIONS

GHANA – Des manifestants africains exigent l’annulation de la dette du continent

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Un vent de protestation a soufflé sur Accra ce vendredi 29 août, où un rassemblement panafricain a uni ses voix pour exiger l’annulation de la dette des pays du continent. À l’appel de la branche africaine de la Confédération Syndicale Internationale, plusieurs centaines de manifestants, venus de divers horizons africains, ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation financière précaire de leurs nations.

Sur la Place de l’Indépendance, les slogans « Nous ne paierons pas ! » ont résonné avec force, ciblant non seulement les créanciers, mais aussi des institutions comme le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, accusées d’étouffer le continent. Pour Andrews Adoquaye Tagoe, un des organisateurs ghanéens, le système actuel est déséquilibré : « C’est comme si un éléphant et un petit animal s’affrontaient dans un ring de boxe, pensant se battre à armes égales. Nous sommes dans un système qu’il faut changer. » Il dénonce un traitement à deux poids deux mesures dans les conditions de remboursement, qui, selon lui, dépossède l’Afrique de sa souveraineté financière.

La Confédération Syndicale Internationale prône une annulation totale et inconditionnelle des dettes extérieures jugées non viables. Cependant, cette revendication a été nuancée par le ministre des Finances du Ghana, Cassiel Ato Baah Forson, présent face aux manifestants. « La façon dont on utilise la dette est également importante. Si nous utilisons bien nos dettes, on doit pouvoir les rembourser. On ne peut pas être à toujours demander l’annulation de la dette si nous continuons de mal l’utiliser« , a-t-il averti, soulignant la responsabilité des États africains dans la gestion de leurs emprunts.

En fin de rassemblement, les organisateurs ont remis une pétition au ministre des Finances, sollicitant le président du Ghana pour qu’il relaie leurs demandes pressantes à l’ensemble des créanciers du continent africain.

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