SOCIÉTÉ
[VOIX DE FEMMES] – La marche blanche des femmes s’est tenue ce matin, par Fatimata Diallo
À Dakar, le temps était morose et venteux comme pour s’accorder aux cœurs meurtris des femmes, vacillant sous le poids des violences multiples qui leur sont infligées par un système bien implanté, incapable de se remettre en question.
Notre pays succombe aux coups de la violence arbitraire exercée sur les femmes, à la négation de leur humanité, à la cruauté même des actes dirigées contre elles.
Injures, coups, viols, meurtres noircissent chaque jour les pages des quotidiens. Dans les maisons, dans les rues, dans les écoles, dans les bureaux, tous les espaces portent la gangrène de l’insécurité, de l’injustice, de l’irrespect.
Face à cette marche viciée de la société, les femmes, sous la houlette d’un collectif
spontanément formé, sans aucun financement, ont fait le pari d’une marche saine vers le progrès, vers la justice, vers la paix.
Contre la fatalité de la douleur, de l’impuissance et de la soumission, nous appelons au dialogue, au respect, à la compassion, à l’harmonie.
Nous avons rendez-vous avec le soleil de l’avenir pour accueillir la beauté du monde, éclairer ce qui est assombri, repousser les ténèbres de la violence et de l’ignorance pour franchir l’aube d’une ère nouvelle.
Nous nous voulons soldates de la paix, chassant les souffrances, les colères et les désespérances pour poser ensemble, avec cette première marche, la première couleur de l’infinie palette du bonheur.
Telle est la promesse que nous faisons aux femmes qui se terrent terrorisées au fond des maisons ou dans l’espace public.
Les femmes sont pleines de ressources. Un mois pour organiser cette marche et la tenir! Notre puissance créatrice et transformationnelle est phénoménale! Notre vaillance et notre endurance sont manifestes!
Il n’y a plus de place pour la peur.
Debout et marchons pour le futur, pour nos garçons et nos filles, pour ne pas galvauder le monde que nous laissons!
Merci à tous ceux qui ont participé, où qu’ils soient dans le monde !
Un jalon est posé. Il ne sera pas le seul!

NÉCROLOGIE
SÉNÉGAL – Le corps du jeune footballeur Cheikh Touré attendu à Diass
La dépouille de Cheikh Touré, jeune gardien de but sénégalais âgé de 17 ans, arrivera ce samedi à 17 heures à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, a confirmé sa famille. Originaire de Yeumbeul et pensionnaire de l’académie Esprit Foot, le jeune footballeur a trouvé la mort au Ghana, où il s’était rendu pour ce qu’il pensait être des tests de recrutement dans un club local. Son rêve de carrière professionnelle s’est tragiquement transformé en drame.
Selon les premiers éléments de l’enquête, Cheikh Touré aurait été victime d’un réseau d’escroquerie exploitant la crédulité de jeunes sportifs. Convaincu par un ami de se rendre à Kumasi, il avait demandé à sa mère de lui envoyer de l’argent pour financer les prétendus tests. Après plusieurs transferts, le contact a été brutalement rompu. Quelques jours plus tard, sa famille recevait un message annonçant un supposé accident. Les images qui ont suivi ont révélé, au contraire, des traces de violences et de sévices graves, confirmant la piste d’un crime sordide.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a confirmé le décès du jeune joueur. Le document précise que Cheikh Touré aurait succombé à des violences liées à une tentative d’escroquerie. Deux agents de l’ambassade du Sénégal à Accra ont été dépêchés à Kumasi pour accompagner les démarches judiciaires et organiser le rapatriement du corps.
NÉCROLOGIE
SÉNÉGAL – Décès de Suzanne Diop, première femme magistrate, à l’âge de 101 ans
Le journal Le Soleil annonce avec émotion le décès de Mme Suzanne Diop, ce jeudi, à l’âge de 101 ans. Première femme magistrate du Sénégal, elle laisse derrière elle un héritage durable dans le domaine de la justice et des droits des plus vulnérables.
Suzanne Diop a marqué l’histoire le 14 mars 1964 en prêtant serment au Palais de justice de Dakar, à l’âge de 38 ans. Diplômée de la Faculté de droit de la Sorbonne, elle avait d’abord travaillé au sein de la maison d’édition Présence Africaine avant de se tourner vers le droit, qu’elle allait exercer avec rigueur et humanité.
Nommée magistrate au tribunal pour enfants en 1962, Suzanne Diop s’est particulièrement illustrée par son engagement en faveur des droits des enfants et des femmes. Son parcours exemplaire l’a également menée à devenir la première femme conseillère à la Cour suprême, brisant les barrières dans un domaine jusqu’alors largement masculin.
SOCIÉTÉ
MALI – Crise du carburant à Bamako : la capitale paralysée, le gouvernement suspend les cours
Depuis plusieurs jours, Bamako tourne au ralenti, plongée dans une pénurie sévère de carburant qui paralyse presque toutes les activités économiques et sociales. Les stations-service sont prises d’assaut, les files d’attente s’étirent sur plusieurs centaines de mètres, et de nombreux automobilistes patientent des heures sans certitude d’obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil.
Dans la capitale, le quotidien des habitants est devenu un véritable parcours du combattant. Les transports publics sont quasi inexistants, les motos-taxis ont disparu des rues, et les marchés tournent au ralenti. Beaucoup d’entreprises ont suspendu leurs activités, faute de moyens de transport ou d’approvisionnement.
« Je n’ai pas pu ouvrir ma boutique depuis trois jours, je ne peux pas aller chercher mes marchandises », confie Mariam, commerçante au marché de Medina-Coura.
« Le peu de carburant disponible se vend au marché noir à plus du double du prix habituel », déplore Moussa, chauffeur de taxi immobilisé depuis vendredi.
Suspension nationale des cours
Face à cette situation critique, le gouvernement malien a pris des mesures exceptionnelles. Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont annoncé la suspension des cours sur toute l’étendue du territoire national du lundi 27 octobre au dimanche 9 novembre 2025, avec une reprise prévue le 10 novembre.
Selon le communiqué officiel, cette mesure vise à « préserver la sécurité et la continuité pédagogique » dans un contexte où les perturbations du transport empêchent élèves, enseignants et étudiants de rejoindre leurs établissements. Des réaménagements de calendrier sont déjà envisagés pour garantir le bon déroulement de l’année scolaire et universitaire.
Une crise provoquée par un blocus routier
À l’origine de la pénurie : un blocus imposé par des groupes armés sur plusieurs axes stratégiques menant à Bamako, notamment ceux reliant la capitale aux ports de ravitaillement. Le gouvernement a promis de sécuriser les convois de carburant et de rétablir l’approvisionnement dans les plus brefs délais.
Dans un communiqué, le ministère des Transports a annoncé la mise en œuvre de « mesures logistiques et sécuritaires » pour lever le blocus et permettre la circulation des camions-citernes.
Bamako à l’arrêt
En attendant un retour à la normale, le quotidien des Bamakois reste marqué par la frustration, la paralysie et la colère. Les services publics fonctionnent au ralenti, les prix des denrées grimpent, et l’incertitude grandit face à une crise dont personne ne sait encore combien de temps elle durera.
-
AFRIQUE3 mois .LIBYE – Saddam Haftar promu vice-commandant de l’Armée nationale libyenne
-
AFRIQUE3 mois .CAMEROUN – Maurice Kamto dénonce un « crime politique » après le rejet de sa candidature
-
CULTURE4 semaines .GUINÉE – Azaya, comme un cri de conquête, à l’Arena
-
CULTURE A LA UNE3 mois .RD CONGO – “Tonga Mboka 2025” : Quand la diaspora congolaise se retrouve à Paris
-
Tech4 semaines .L’Annuaire Africain : la digitalisation et la créativité au service de l’entrepreneuriat africain
-
PORTRAIT3 mois .CÔTE D’IVOIRE – Ali Diarrassouba, personnalité télévisuelle de premier plan
-
EUROPE2 mois .FRANCE – Histoire et mémoire : Paris rend trois crânes Malgaches
-
CULTURE4 semaines .SÉNÉGAL – “Mémoires mélancoliques” ou de la tragique nécessité de la poésie de Mansor Diop


