SOCIÉTÉ
[VOIX DE FEMMES] – La marche blanche des femmes s’est tenue ce matin, par Fatimata Diallo
À Dakar, le temps était morose et venteux comme pour s’accorder aux cœurs meurtris des femmes, vacillant sous le poids des violences multiples qui leur sont infligées par un système bien implanté, incapable de se remettre en question.
Notre pays succombe aux coups de la violence arbitraire exercée sur les femmes, à la négation de leur humanité, à la cruauté même des actes dirigées contre elles.
Injures, coups, viols, meurtres noircissent chaque jour les pages des quotidiens. Dans les maisons, dans les rues, dans les écoles, dans les bureaux, tous les espaces portent la gangrène de l’insécurité, de l’injustice, de l’irrespect.
Face à cette marche viciée de la société, les femmes, sous la houlette d’un collectif
spontanément formé, sans aucun financement, ont fait le pari d’une marche saine vers le progrès, vers la justice, vers la paix.
Contre la fatalité de la douleur, de l’impuissance et de la soumission, nous appelons au dialogue, au respect, à la compassion, à l’harmonie.
Nous avons rendez-vous avec le soleil de l’avenir pour accueillir la beauté du monde, éclairer ce qui est assombri, repousser les ténèbres de la violence et de l’ignorance pour franchir l’aube d’une ère nouvelle.
Nous nous voulons soldates de la paix, chassant les souffrances, les colères et les désespérances pour poser ensemble, avec cette première marche, la première couleur de l’infinie palette du bonheur.
Telle est la promesse que nous faisons aux femmes qui se terrent terrorisées au fond des maisons ou dans l’espace public.
Les femmes sont pleines de ressources. Un mois pour organiser cette marche et la tenir! Notre puissance créatrice et transformationnelle est phénoménale! Notre vaillance et notre endurance sont manifestes!
Il n’y a plus de place pour la peur.
Debout et marchons pour le futur, pour nos garçons et nos filles, pour ne pas galvauder le monde que nous laissons!
Merci à tous ceux qui ont participé, où qu’ils soient dans le monde !
Un jalon est posé. Il ne sera pas le seul!
A LA UNE
AVERROÈS – Le premier lycée musulman sous contrat en France, est menacé
Fondé il y a 20 ans après l’interdiction du voile dans les lieux scolaires, Averroès, premier lycée musulman sous contrat en France, est menacé, un avis favorable à la résiliation de son contrat avec l’Etat ayant été rendu lundi .
novembre Une commission consultative présidée par le préfet du Nord a voté lundi en faveur de la résiliation du contrat d’association liant à l’Etat ce lycée musulman situé à Lille, la grande ville du nord de la France, ont indiqué à l’AFP deux sources proches du dossier, ce lundi 27 novembre 2023.
Selon les termes de ce contrat, signé en 2008, les enseignants de l’établissement sont rémunérés par l’Education nationale et le personnel parascolaire par la Région. Le dernier mot revient maintenant au préfet, qui doit prendre sa décision sur l’avenir de ce contrat « dans les prochains jours », a indiqué l’une des deux sources.
Depuis 2019, les autorités locales refusent de verser la subvention prévue dans le cadre de ce contrat avec l’Etat, reprochant notamment à Averroès un don qatari de 950.000 euros en 2014.
En filigrane est aussi pointé du doigt le lien historique d’Averroès avec les Musulmans de France (ex-UOIF), organisation issue du mouvement égyptien des Frères musulmans.
L’idée de créer un lycée musulman remonte à 1994, lorsque 19 jeunes filles sont exclues d’un lycée public lillois pour avoir refusé d’ôter leur voile pour aller en cours, malgré une circulaire interdisant les « signes religieux ostentatoires ».
Le lycée Averroès ouvre en septembre 2003 avec une quinzaine d’élèves dans des locaux de la mosquée du quartier populaire de Lille-Sud, avec le soutien de l’UOIF.
Avec plus de 800 élèves dont 400 sous contrat, Averroès reste de loin le plus gros des six établissements musulmans sous contrat de France. Seul le lycée est reconnu, pas le collège.
A LA UNE
CAMEROUN – Attaque meurtrière à Bamenyam
Au Cameroun, une attaque meurtrière, mardi 21 novembre 2023 au matin, dans la région de l’ouest, à la frontière avec la région du Nord-Ouest. Des hommes armés à motos ont attaqué le marché de Bamenyam dans le département des Bamboutos. Neuf personnes ont été tuées, selon le préfet. L’attaque n’a pas été revendiquée mais les autorités locales pointent du doigt les séparatistes anglophones.
La trentaine d’assaillants, qui s’exprimait en anglais pidgin selon des témoins, est arrivée sur des motos, vêtue de treillis militaires. Les hommes ont pris pour cible des populations civiles présentes dans le marché, tuant neuf personnes. Une dizaine de personnes ont également été enlevées. On dénombre également des pertes matérielles dans la localité. Toujours selon des témoins, les assaillants ont incendié trois boutiques et un véhicule cargo et emporté plusieurs motos.
Psychose
La psychose s’est installée à Bamenyam depuis la tuerie, comme nous l’explique cet habitant qui a requis l’anonymat : « Ils ont semé la terreur. La population est en train de quitter le village et nous ne sommes pas sûrs si, dans les jours à venir, il y aura classe. Les enseignants ont peur d’accéder aux salles de cours. »
Pas de revendications
L’attaque n’a pas été revendiquée, mais, selon les autorités administratives locales, les assaillants seraient venus des localités du Nord-Ouest voisin miné par une crise qui dure depuis six ans entre les séparatistes anglophones et l’armée régulière. L’attaque de Bamenyam survient deux semaines après celle de Mamfe qui avait fait vingt-cinq morts, le 6 novembre 2023 dans la région du Sud-Ouest, selon le bilan officiel.
ENVIRONNEMENT
LIBYE – Tempête Daniel : La communauté internationale s’organise pour envoyer de l’aide
Les services de secours tentent de recenser le nombre de victimes causées par le passage de la tempête Daniel, dimanche 10 septembre 2023 sur la côte est du pays. Les pluies torrentielles et l’effondrement de deux barrages ont entraîné la destruction partielle de la ville de Derna, peuplée de 100 000 habitants. La communauté internationale s’organise pour apporter une aide d’urgence.
Des quartiers engloutis sous les eaux, des barrages qui ont rompu, des coulées de boue qui emportent des immeubles. La situation est dramatique en Libye, après les inondations provoquées par la tempête Daniel, dimanche dernier, dans l’est du pays.
Les services de secours libyens relevant du gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, ont publié un dernier bilan humain en milieu de journée. Selon leur porte-parole, Oussama Ali, la tempête a fait au moins 2 300 morts et 7 000 blessés rien que dans la ville de Derna, clairement la plus durement touchée.
Le gouvernement de l’est, rival de celui de Tripoli, avance un bilan encore plus lourd : il affirme que plus de 5 200 personnes ont péri à Derna. Le ministre de la Santé dit même s’attendre à un nombre de victimes deux fois plus important. Le bilan définitif demeure donc très incertain. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge reste prudente sur les chiffres, mais reconnait un nombre de morts « énorme » pouvant se compter en milliers. Elle estime à 10 000 le nombre de disparus. On compte aussi 65 autres morts dans d’autres villes de l’est de la Libye.
Un responsable de la FICR parle de besoins humanitaires qui dépassent largement les capacités de la Fédération, et même celles du gouvernement.
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