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AFRIQUE DE L’OUEST

3ÈME MANDAT DU PRÉSIDENT MACKY SALL – Thèse et antithèse sur le troisième mandat: à quel Ismaila Madior Fall se fier?

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Depuis quelques mois, le débat sur la troisième candidature de Macky Sall est porté par ses plus proches collaborateurs qui tentent vaille que vaille de la justifier. Dans cette mêlée générale, une voix autorisée se distingue et attire l’attention. Il s’agit bien du ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, celui-là même qui avait pensé et défendu la réforme constitutionnelle de 2016. Aux affirmations scientifiquement soutenues du spécialiste en droit, lequel disait urbi et orbi que le président terminerait son règne en 2024 s’il était réélu en 2019, viennent se cogner une position très versatile du ministre et partisan du Chef de l’Etat, qui fait tout son possible pour lui trouver des arguments à même de réinventer une lecture au fameux article 27 de la Constitution.

Si le débat de la troisième candidature de Macky Sall n’était porté que par les grandes gueules de la coalition présidentielle, on aurait pu espérer que le président de la République sorte de la grande porte en 2024, comme le lui indique la Constitution. Mais quand des hommes de sciences, et plus encore, quand celui qui avait porté la réforme de 2016 se plaît à jouer au jeu de « ni oui ni non » de son Chef, il y a de quoi craindre pour l’avenir de l’Etat de droit et la stabilité du pays. Cela devient d’autant plus inacceptable que le ministre Ismaila Madior Fall, alors patron de la Justice, avait vendu les mérites de ladite réforme en ce qu’elle permettrait de verrouiller les mandats à deux, et ce de façon claire. A en juger ses tergiversations, on ne sait plus à quel saint se vouer.

Pour comprendre la versatilité du ministre et Pr, Ismaila Madior Fall, il faut remonter à ses sorties contre le projet de troisième mandat du président Wade. Farouchement opposé à la candidature de trop du prédécesseur de Macky Sall, le professeur de droit ne manquait pas d’arguments pour porter l’estocade. « J’ai entendu le président Wade lui-même dire qu’il avait verrouillé la Constitution et que cela signifiait qu’il ne peut pas faire un troisième mandat. (…) Aujourd’hui, je considère que le président Wade ne peut pas faire un troisième mandat. Pourquoi ? Parce que la déclaration du président de la République est une source importante en droit constitutionnel », avait-il dans l’émission Grand jury de la Radio futurs médias.

Sûr de son savoir, le professeur parvenait à trouver les raisons de l’illégalité de la candidature de Wade, aussi bien dans la Constitution elle-même, que dans les faits et gestes de l’ancien Chef de l’Etat. « Le président de la République a deux qualités qui lui permettent d’authentifier le profil constitutionnel. D’abord, a argué Ismaila Madior Fall, il en est le gardien. Deuxièmement, il en est l’interprète authentique. Si j’étais membre du Conseil constitutionnel du Sénégal, – et je serais très content que le président me consulte – je lui dirais : M. le président de la République, d’après tous les éléments que j’ai, d’après la déclaration que vous avez faite, d’après ma lecture de la Constitution, vous ne pouvez pas faire un troisième mandat », avait-il renchéri.

Sur la possible troisième candidature de Macky Sall, alors ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall bottait en touche la thèse de ses homologues, surtout celle du constitutionnaliste Babacar Guèye. A ce dernier qui alertait contre un remake de la situation de 2012, le Garde des Sceaux avait dit, en 2017 sur la RFM: » Je me rends compte que les gens ne lisent pas les textes. Si les gens continuent à dire qu’il est possible que le président fasse un troisième mandat, je me dis qu’on n’a pas lu les textes, notamment 27 qui dit très clairement que «nul ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs ».

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Pour lui, le doute ne pouvait pas subsister par rapport à l’impossibilité de Macky Sall de briguer un troisième mandat. » La révision de la constitution est claire. Cela veut dire que la question du troisième mandat ne se posera plus dans l’histoire du Sénégal. La constitution ne laisse à aucune interprétation: nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutif ». Cette dernière phrase, il l’avait répétée plus de 3 fois, comme pour instiller l’idée dans la tête des citoyens.

L’antithèse du ministre et partisan
Aujourd’hui, c’est l’exact contraire des allégations citées qu’on voit chez le même homme. S’il avait soutenu que Wade était lié par sa parole, il feint de ne pas avoir entendu le président Sall soutenir à maintes reprises, au Sénégal et à l’étranger, devant des personnalités religieuses y compris, que son règne s’arrêterait en 2024. Au-delà de ces considérations éthiques et morales, le droit que défendait le Pr Ismaila Madior Fall, sous Wade, reste le même et la situation n’a guère différé.

Pourtant interpellé en mars 2021 dans l’émission D’clique de la Tfm, Ismaila Madior Fall a tenté d’esquiver la question et a servi un répons qui en dit tout sur sa foi: « Mon statut de ministre d’Etat m’empêche de m’exprimer. Parce qu’il y a une obligation de réserve qui pèse sur moi« . Or, c’est en tant que ministre de la Justice qu’il s’était personnellement investi pour vendre le projet de réforme de son patron. Pourquoi n’évoquait-il pas le devoir de réserve quand il répétait à satiété que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutif »?
La plus grande contradiction entre le juriste et le ministre, confondus dans ce même être physique, réside dans sa déclaration de début décembre dernier, lors de son passage devant les députés pour le vote de son budget. « Cet avis n’est point revêtu de la force de la chose jugée. Par conséquent, à la juridiction compétente de dire le Droit, et à la Doctrine d’émettre un avis scientifique », s’était-il défendu face à ceux qui l’interpellaient sur ses déclarations antérieures.

Toute cette acrobatie du ministre, sur une question aussi simple que l’illégalité ou du moins l’immoralité de la candidature de Macky Sall augure une volonté manifeste de pousser ce dernier à tenter un mandat de trop. L’honorabilité de la parole du Chef de L’Etat doit être la source la plus fiable du droit d’un peuple assoiffé d’éthique et de vertus. Plus que quiconque, Ismaila Madior Fall qui conseillait à Wade de respecter sa parole, n’a pas le droit de prêcher le contraire dans un contexte politique et électoral identique. Les intérêts du peuple et de la science doivent passer avant les siens et ceux de son Chef.
Par Khalifa Ababacar Gaye / kagaye@senenews.com

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AFRIQUE

GUINÉE BISSAU – Domingo Simoes Pereira dépose sa candidature à la présidentielle de novembre

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Le leader de l’opposition bissau-guinéenne, Domingo Simoes Pereira, a officiellement déposé ce mardi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 novembre prochain. Le dossier a été remis devant la Cour suprême par l’un de ses représentants, a constaté un journaliste de l’AFP.

Ancien Premier ministre et président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a conduit le pays à l’indépendance, M. Pereira était en exil au Portugal depuis neuf mois. Il affirmait craindre pour sa vie, tandis que la justice le poursuit pour corruption et pour une supposée implication dans une tentative de coup d’État.

Un retour politique attendu

Rentré à Bissau la semaine dernière, Domingo Simoes Pereira retrouve le devant de la scène politique, dans un contexte marqué par de fortes tensions avec son adversaire de longue date, le président sortant Umaro Sissoco Embalo. Les deux hommes s’étaient déjà affrontés lors de la présidentielle de 2019, un scrutin resté contesté.

Le chef du PAIGC dirige aujourd’hui la coalition d’opposition Pai Terra Ranka, qui fédère une dizaine de partis politiques. « La coalition Pai Terra Ranka vient de soumettre sa candidature présidentielle et la liste des candidats aux élections législatives », a déclaré son représentant, Agnelo Regala, exprimant l’espoir que toutes les conditions seront réunies pour un scrutin inclusif et pacifique.

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Un pays à l’histoire politique instable

Avec cette déclaration de candidature, Domingo Simoes Pereira devient le deuxième postulant officiel à la magistrature suprême, après l’annonce de la candidature d’Umaro Sissoco Embalo la veille.

La Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest, demeure marquée par une forte instabilité politique. Depuis son indépendance en 1973, le pays a connu quatre coups d’État réussis, dix-sept tentatives et une succession rapide de gouvernements.

À moins de trois mois du scrutin, l’entrée en lice de Domingo Simoes Pereira confirme que la présidentielle s’annonce comme un duel explosif entre le pouvoir en place et une opposition revigorée.

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AFRIQUE

MALI – 65 ans d’indépendance célébrés dans la ferveur patriotique

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Le 22 septembre 2025, le Mali a célébré, dans la ferveur patriotique et la solennité républicaine, le 65e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. À cette occasion, une cérémonie grandiose a été organisée sur la Place de l’Indépendance de Bamako, sous la haute présidence de Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, Chef suprême des Armées.

Après plusieurs années durant lesquelles le Mali avait réduit l’ampleur de ses célébrations officielles, notamment les prises d’armes et les défilés militaires, les autorités de la Transition ont tenu à redonner toute sa splendeur à cette journée historique. Sous l’impulsion du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA, le choix a été fait de revivifier la flamme patriotique par une manifestation à la fois sobre et grandiose, digne des sacrifices du peuple et de ses Forces armées.

La commémoration s’est déroulée en trois grandes étapes : le dépôt de gerbes de fleurs au pied du Monument de l’Indépendance, la cérémonie d’hommages et de distinctions, puis le défilé militaire et civil, comprenant un volet pédestre, motorisé et aérien.

La cérémonie a rassemblé les plus hautes autorités du pays : le Président du Conseil National de Transition, le Premier ministre et Chef du Gouvernement, le Général Abdoulaye MAÏGA, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général Sadio CAMARA, les membres du Gouvernement, les Présidents des institutions de la République, ainsi que le Corps diplomatique accrédité au Mali. Une foule immense, composée de citoyens de toutes les générations, s’est également déplacée massivement pour partager ce moment d’histoire et de communion nationale.

Le cœur de la célébration a été marqué par un défilé d’une rare ampleur, mobilisant à la fois les unités militaires, paramilitaires et civiles. Dans un ordre de bataille minutieusement préparé, se sont succédé la fanfare nationale, les officiers d’état-major, les écoles militaires, les corps spécialisés tels que l’Amicale des anciens du Service national des jeunes, l’Administration pénitentiaire et l’Éducation surveillée, les Eaux et Forêts, les Douanes, la Protection civile, la Police nationale, la Gendarmerie nationale avec sa section cynophile, le Génie militaire, la Garde nationale, l’Armée de l’Air, l’Armée de Terre, la Direction du sport militaire, et la cavalerie.

Le défilé s’est ensuite poursuivi par une impressionnante démonstration motorisée et aérienne. Véritables vitrines de la modernisation en cours des Forces de défense et de sécurité, ces séquences ont suscité l’admiration et la fierté des milliers de spectateurs présents.

A l’issue des cérémonies de commémoration, le Président de la Transition a accordé une interview à la presse dans laquelle il a rappelé que la fête de l’indépendance est un jour de mémoire, de recueillement et de devoir national. Rendant hommage au Président Modibo KEITA et à ses compagnons de lutte, il a salué leur courage et leur vision, qui demeurent une source d’inspiration pour les générations actuelles.

Le Chef de l’État a également adressé un hommage appuyé aux Forces de Défense et de Sécurité, qui, chaque jour, consentent d’immenses sacrifices pour protéger les populations face aux menaces terroristes et pour préserver l’intégrité du territoire. Il a eu une pensée particulière pour les soldats tombés, pour les blessés, ainsi que pour les otages, réaffirmant que toutes les dispositions étaient en cours pour leur libération.

Le Président GOÏTA a aussi souligné l’importance de l’Alliance des États du Sahel (AES), rappelant la détermination commune du Mali, du Niger et du Burkina Faso à poursuivre une coopération militaire et politique exemplaire, garantissant la souveraineté et le développement de leurs peuples. À cet égard, il a salué ses homologues, le Général Abdourahamane TIANI et le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, pour leur engagement sans faille.

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Dans un appel vibrant à l’unité nationale, il a exhorté l’ensemble du peuple malien à rester soudé face aux défis de l’heure : la sécurité, la refondation institutionnelle et le développement. Selon lui, c’est dans la cohésion et la résilience que le Mali pourra écrire de nouvelles pages glorieuses de son histoire et transmettre aux générations futures un héritage digne et honorable.

« Le peuple malien ne reculera jamais devant l’adversité. Dans l’unité et la cohésion, nous poursuivrons ce combat jusqu’à la pacification totale du territoire national et jusqu’à la pleine réalisation de la souveraineté du Mali », a-t-il affirmé.

Le 22 septembre 1960, le Mali, héritier des grands empires qui ont marqué l’histoire de l’Afrique de l’Ouest, accédait à l’indépendance sous la conduite du Président Modibo KEITA. Soixante-cinq ans plus tard, cette date reste l’expression de la fierté nationale et du refus de toute forme de domination. Elle incarne l’idéal d’un peuple qui, malgré les épreuves, demeure attaché à sa dignité, à son unité et à sa souveraineté.

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Discours fort du Président Bassirou Diomaye Faye : “Défendre la Palestine, c’est défendre l’humanité”

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À la conférence de haut niveau sur la question palestinienne, organisée en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République a tenu un discours fort et sans équivoque.

Il a dénoncé la tragédie insoutenable que traverse Gaza, la qualifiant de « nettoyage ethnique aux allures indescriptibles », et a rappelé que le silence face à l’inhumanité équivaut à une forme de complicité passive.

Le Chef de l’État a réaffirmé la position constante du Sénégal : mettre fin à l’occupation, instaurer un cessez-le-feu immédiat, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et concrétiser la solution à deux États, seule voie vers une paix, une justice et une sécurité durables.

En sa qualité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a lancé un appel à la conscience universelle : « Défendre la Palestine, ce n’est pas choisir un camp, c’est défendre la vie, la justice et notre humanité commune. »

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