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SOCIÉTÉ

MOZAMBIQUE : Urgent: des jihadistes sèment la terreur dans l’extrême-nord du pays.

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Cette fois, ils ont tombé le masque. Ces deux dernières semaines, les jihadistes qui sèment la terreur dans l’extrême-nord du Mozambique ont mené une série d’attaques spectaculaires et enfin affiché au grand jour leur objectif: instaurer la loi islamique. Drapeaux noirs recouverts d’inscriptions en arabe au vent, ils ont brièvement occupé les chefs-lieux de trois districts de la province septentrionale du Cabo Delgado.

A chaque fois, les forces de sécurité mozambicaines ont été incapables de riposter, malgré l’entrée en scène d’entreprises de sécurité privées.

Pendant quelques heures, les villes de Mocimboa da Praia, Quissanga et Muidumbe sont ainsi tombées aux mains de dizaines d’hommes en armes qui ont détruit postes de police, bâtiments publics et infrastructures, avant d’en diffuser les images sur les réseaux sociaux.

“Ils ont détruit l’hôpital et volé les médicaments, brûlé la station-service, attaqué la banque et pillé les distributeurs de billets”, a rapporté cette semaine sous couvert de l’anonymat à l’AFP un policier de Muidumbe. “Puis ils ont hissé leur drapeau sur l’hôpital et sont partis attaquer les villages voisins”.

Des sources locales ont fait état de victimes parmi les populations, sans qu’il soit toutefois possible de le vérifier de sources indépendantes.

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La police et l’armée ont, comme d’habitude, refusé de confirmer ou d’évoquer ces opérations.

Pour la première fois depuis leur apparition en octobre 2017 dans cette région à majorité musulmane, ceux que la population désigne sous le nom d’”al-shabab” (les jeunes en arabe) ont expliqué leurs objectifs.

“Nous voulons que tout le monde ici applique la loi islamique”, a lancé un de leurs porte-parole, en treillis et armé, devant la population de Mocimbao da Praia dans une vidéo. “Nous ne voulons pas un gouvernement de mécréants, nous voulons le gouvernement de Dieu”.

La charia comme objectif
Comme c’est systématiquement le cas depuis des mois, cette vague d’opérations a été revendiquée sur internet par le groupe Etat islamique, via sa branche active dans la “province d’Afrique centrale” (ISCAP).

Elle confirme le virage de la stratégie militaire et médiatique des jihadistes.

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“Nous connaissons maintenant le visage de plusieurs insurgés qui ont attaqué Mocimboa da Praia le 23 mars 2020 (…) ils appartiennent au groupe qui a attaqué la ville en octobre 2017”, explique le spécialiste Eric Morier-Genoud, de l’université de Belfast.

“On connaît aussi désormais leur objectif ultime”, ajoute-t-il, “établir un Etat islamiste régi par la charia”.

Jusque-là, ces groupes n’étaient jamais apparus au grand jour et concentraient leurs attaques sur les populations civiles, massacrées, décapitées et parfois enlevées, et leurs villages, systématiquement brûlés.

Ces violences ont fait au moins 900 morts, selon un décompte de l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), et causé le déplacement d’au moins 150.000 personnes, selon les autorités.

Malgré l’envoi d’importants renforts militaires sur place, le président Filipe Nyusi n’a toujours pas réussi à ramener l’ordre dans le Cabo Delgado, dont il est originaire. Pas plus qu’il n’est parvenu, comme il l’a promis à de multiples reprises, à “éliminer” ceux qu’il continue à désigner comme de simples “malfaiteurs”.

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Le déploiement l’an dernier des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner avant les élections générales d’octobre s’est soldé par un cuisant échec et une retraite précipitée.

Province oubliée
Le chef de l’Etat a malgré tout sollicité l’appui d’autres sociétés militaires privées, de la région cette fois. Les observateurs doutent sérieusement qu’elles puissent inverser le cours de l’insurrection.

“Ça peut marcher à court terme car le manque de moyens du gouvernement l’empêche de repousser seul les islamistes”, juge l’analyste indépendante Jasmine Opperman. “Mais j’en doute à long terme, une opération militaire n’effacera pas que le Cabo Delgado a été oublié (par les autorités) pendant si longtemps”.

Cette province frontalière de la Tanzanie est considérée comme l’une des plus pauvres du Mozambique.

La découverte récente d’énormes gisements de gaz au large de ses côtes, et l’arrivée de grands groupes comme l’Américain Exxon-Mobil et le Français Total, suscitent autant d’appétits de pétrodollars dans la capitale que de frustrations dans la population civile.

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Réélu en octobre, Filipe Nyusi a promis que les milliards de dollars attendus bénéficieraient “à tout le pays”.

“Le fait que les récentes attaques aient épargné les civils suggère que ce qui se passe pourrait cacher une guerre pour les ressources naturelles”, avance toutefois le Pr Adriano Nuvunga, de l’université Eduardo Mondlane de Maputo. “Peut-être que les insurgés sont les cousins de nos militaires…”

L’entrée en scène la semaine dernière d’un groupe de sécurité privé sud-africain doté de trois hélicoptères a débuté par un premier revers. Un des appareils, intervenu vendredi pour repousser un assaut islamiste sur l’île d’Ibo, a été abattu, selon des sources concordantes.

Les autorités se sont refusées à confirmer l’incident.

Cet incident “va idéalement servir la propagande de l’Etat islamique”, a souligné Jasmine Operman. “En un mot, la force ne résoudra pas le problème”, insiste-t-elle. “Le gouvernement a besoin d’une solution globale dont les militaires ne sont qu’une partie. Sinon, il échouera”.

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Source : Abidjantv.net

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JUSTICE

BURKINA FASO – Adama Bayala et Alain Traoré recouvrent la liberté après des mois de détention

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Après plusieurs mois d’incarcération ou de réquisition forcée, une dizaine de personnes ont recouvré la liberté mardi 16 septembre 2025. Parmi elles figurent deux journalistes bien connus du paysage médiatique burkinabè : Adama Bayala et Alain Traoré, dit « Alain Alain ».

L’information, d’abord relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée ce mercredi par RFI auprès de proches et de collaborateurs des deux hommes.

Adama Bayala, journaliste et chroniqueur de la chaîne privée BF1, est notamment reconnu pour sa participation à l’émission Presse Échos. Il avait été enlevé le 28 juin 2024 dans le quartier des 1 200 Logements, après avoir reçu de multiples menaces liées à ses prises de position critiques sur la situation politique et sécuritaire du pays.

Quant à Alain Traoré, animateur vedette de l’émission « Le défouloir » sur Radio Oméga, il avait été arrêté le 13 juillet 2024 par des agents de l’Agence nationale de renseignement. Son programme, qui donnait encore un espace de libre parole aux auditeurs et chroniqueurs, avait attiré l’hostilité des autorités.

Radio Oméga avait d’ailleurs été suspendue le 2 août dernier pour trois mois, à la suite de propos jugés « malveillants et discourtois » envers la junte militaire au pouvoir depuis bientôt trois ans.

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JUSTICE

TURQUIE – Une ressortissante marocaine de 20 ans retrouvée morte à Beyoğlu, son compagnon arrêté

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Un drame a secoué le quartier de Beyoğlu, au centre d’Istanbul, où le corps sans vie de Jawhara Aboucheikh, une ressortissante marocaine âgée de 20 ans, a été retrouvé dans l’appartement de son compagnon. Alertés, les secours n’ont pu que constater le décès de la jeune femme.

Selon les premières informations recueillies, son compagnon aurait demandé l’aide d’un agent de sécurité en expliquant que sa partenaire se sentait mal, avant de quitter précipitamment les lieux. La police, arrivée sur place, a découvert de la cocaïne dans l’appartement, orientant l’enquête vers une possible overdose ou une complication liée à la consommation de stupéfiants.

Le suspect, identifié comme le petit ami de la victime, a été rapidement interpellé après avoir quitté la résidence. Placé en garde à vue, il fait face à plusieurs hypothèses judiciaires : mort accidentelle, négligence ayant entraîné la mort, ou homicide volontaire. Les résultats de l’autopsie, actuellement en cours, devraient être déterminants pour établir les circonstances exactes du drame.

En Turquie, tout décès jugé suspect relève automatiquement du parquet. Le code pénal prévoit que lorsqu’une mort survient en lien avec des substances illicites, l’affaire peut être qualifiée d’homicide volontaire ou involontaire. Dans ce type de dossiers, la détention préventive est fréquente jusqu’à la clarification des faits. Par ailleurs, la présence de drogue entraîne systématiquement des poursuites complémentaires pour usage, possession ou trafic, ce qui alourdit les charges.

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SOCIÉTÉ

MALI – Des convois de camions-citernes attaqués, le Jnim revendique un blocus

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Au Mali, la spirale de violences attribuées aux jihadistes du Jnim continue de s’intensifier. Dimanche, un convoi de plus de 80 camions-citernes transportant du carburant depuis le Sénégal a été pris pour cible entre Kaniéra et Lakamané, dans le secteur de Kayes-Nioro du Sahel. Les assaillants, circulant à moto, ont réussi à incendier au moins une vingtaine de véhicules, selon des sources locales et sécuritaires, même si certains témoignages avancent un bilan plus lourd.

La veille déjà, samedi, un autre convoi escorté par l’armée malienne avait été attaqué entre Diédiéni et Kolokani, à une centaine de kilomètres de Bamako.

Face à l’assaut de dimanche, les soldats maliens chargés de protéger le convoi se sont repliés, laissant derrière eux les camions. Plusieurs militaires auraient été tués ou faits prisonniers. Une source sécuritaire déplore un « cafouillage total », tandis que l’état-major, dans un bref communiqué, a simplement évoqué une « vigoureuse réaction », sans fournir de détails ni de bilan.

Lundi, le quotidien officiel L’Essor mettait en avant une « offensive d’envergure » de l’armée malienne, parlant d’un « déluge de feu sur les groupes terroristes ». Ces derniers jours, Bamako a multiplié les bombardements aériens et les patrouilles, affirmant avoir neutralisé « plusieurs dizaines » de combattants. Les autorités rejettent l’idée d’un blocus et qualifient les attaques de « derniers soubresauts d’un ennemi affaibli ».

Le Jnim, de son côté, affirme maintenir un blocus sur Kayes et Nioro, prévient qu’il ciblera désormais systématiquement les véhicules escortés par l’armée et menace les transporteurs de carburant.

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En parallèle, les jihadistes ont revendiqué dimanche la prise de la caserne de Konna, dans la région de Mopti, et l’instauration d’un blocus sur son marché. Lundi, ils annonçaient aussi avoir pris le contrôle d’un poste militaire à Djenné. L’armée, elle, garde le silence sur ces deux opérations.

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