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ECONOMIE

AFRIQUE – Comment sortir l’Afrique de l’injustice climatique ?

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(EARTH LOVE UNITED ) – Le Sommet de l’ONU pour le climat, qui s’est ouvert le 31 octobre à Glasgow, en Ecosse, est considéré pour beaucoup comme celui de la dernière chance. Si l’enjeu principal consiste à convaincre 200 pays de faire plus pour réduire leurs émissions de CO2, l’Afrique en attend aussi un déblocage et une augmentation des financements climat.

En matière climatique, l’Afrique vit une véritable injustice : à l’origine de 4 % des émissions mondiales de CO2, c’est le continent qui a le moins contribué au changement climatique, mais qui en subit les pires effets. Cyclones, inondations, sécheresses… le risque climatique prend différentes formes et ses répercussions sont multiples. Selon l’indice mondial des risques climatiques 2021 établi par l’ONG Germanwatch, sur les dix pays au monde les plus affectés en 2019 par ces phénomènes, cinq sont africains. Selon la Banque africaine de développement, l’impact du changement climatique sur le continent pourrait atteindre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2040.

Cette vulnérabilité disproportionnée, l’ONU l’a bien mise en évidence dans un rapport sur l’état du climat en Afrique publié le 19 octobre dernier. Ce document souligne que le changement climatique a contribué à aggraver l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population sur le continent l’an dernier. « D’ici 2030, on estime que jusqu’à 118 millions de personnes extrêmement pauvres seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises. En Afrique subsaharienne, le changement climatique pourrait entraîner jusqu’à 3 % de baisse supplémentaire du produit intérieur brut d’ici à 2050 », écrit la Commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la Commission de l’Union africaine (UA), Josefa Leonel Correia Sacko, dans l’avant-propos du rapport.

Financements à débloquer 

Face à ce constat, les Etats africains comptent bien exhorter les pays développés à tenir leurs promesses financières afin de limiter le réchauffement climatique. « Cela fait plus de dix ans que nous attendons les 100 milliards de dollars par an promis pour aider les pays en développement à faire face à l’urgence climatique », a déclaré à l’AFP Tanguy Gahuma- Békalé, faisant référence à l’engagement pris lors de la conférence climat de Copenhagen, en 2009.

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De fait, alors que les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont franchi en 2020 un nouveau record, l’attention se concentrera sur les engagements des grands pays émetteurs. « Les engagements actuels conduisent vers un réchauffement de 2,7 °C au niveau mondial, mais c’est de 4 °C à 5 °C en Afrique. Ce n’est pas acceptable, il faut que les grands pays émetteurs revoient leur copie », s’indigne Tosi Mpanu-Mpanu, l’ambassadeur de République démocratique du Congo, chargé des négociations climatiques. Une aide d’autant plus urgente que l’Afrique ne doit pas sacrifier sa reprise économique sur l’autel du changement climatique. Au vu de l’ampleur des besoins, la réponse doit aller plus loin, être de plus grande envergure, avec des objectifs plus précis et qualitatifs, comme le souligne le Gabonais Tanguy Gahouma-Bekale, président du groupe des négociateurs africains à la COP26.

Pays en pointe et initiatives exemplaires 

Sur le continent, face aux priorités de développement et de lutte contre la pauvreté, la question de l’environnement est trop souvent reléguée au second plan. Pourtant, certains pays montrent la voie, à l’image du Gabon, l’un des rares à avoir adopter très tôt des politiques en faveur de la préservation de l’environnement. En plus de pouvoir se targuer d’afficher un bilan carbone positif, le pays héberge la première zone industrielle au monde – la zone économique spéciale du Gabon (GSEZ), gérée par ARISE IIP – à être certifiée neutre en carbone. De leur côté, l’Afrique du Sud et le Maroc font figure de leaders continentaux en matière de prise en compte des questions environnementales, auxquels ils accordent un budget conséquent.

En matière de changement climatique, certaines initiatives africaines à grande échelle sortent du lot, à l’image de la Grande muraille verte de l’Union africaine ou de l’initiative « Desert to Power » de la Banque africaine de développement, qui vise à bâtir la plus grande zone de production d’énergie solaire de la planète au Sahel. Dans la même dynamique, mais à une autre échelle, nombre de start-up et d’ONG œuvrent localement pour limiter les effets du changement climatique. Face à l’immensité des défis, les actions se multiplient pour la protection des forêts naturelles, la restauration des zones humides et la promotion des pratiques agricoles durables.

Si de nombreuses ONG sont positionnées sur la question environnementale, la question de la sensibilisation en constitue une composante majeure. C’est ainsi que la Fondation Earth Love United, fondée en 2020, multiplie les actions pour sensibiliser aux problèmes liés au climat. Une action qui va de pair avec le développement d’une technologie de capture et de stockage du carbone reposant sur un bioréacteur et la culture de plantes diverses, dont le premier site test se trouve au Bénin. « Cette technologie sera appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans les scénarios de décarbonation dans lesquels sont engagés les principaux pollueurs », souligne Jean Missinhoun, Président de la Fondation Earth Love United.

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Source : Agence Ecofin

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BANQUE

CENTRE AFRIQUE – Une reprise économique fragile, 2,8% de croissance visée d’ici 2027

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La République centrafricaine a traversé de profondes turbulences économiques, marquées par les crises politico-militaires et la pandémie de COVID-19. Entre 2020 et 2023, la croissance a péniblement atteint 0,7%, freinée par l’instabilité et les chocs extérieurs.

En 2024, une légère embellie a été enregistrée : la Banque mondiale a estimé la croissance à 1,5%, signe d’un redémarrage progressif de l’activité.

Les moteurs de la reprise

Guido Rurangwa, représentant de la Banque mondiale à Bangui, attribue cette reprise à plusieurs facteurs :

  • – la relance de l’agriculture et de l’agro-industrie,
  • – l’essor de l’exploitation aurifère, favorisée par la hausse des prix de l’or,
  • ainsi que des investissements visibles dans les infrastructures, avec de nouveaux immeubles et des routes réhabilitées dans la capitale.

« La croissance, ce n’est pas que des chiffres. Elle se mesure aussi par les chantiers visibles et la vitalité retrouvée de certains secteurs », a-t-il déclaré.

Un objectif de 2,8% d’ici 2027

Fort de cette dynamique, la Banque mondiale projette une croissance de 2,8% à l’horizon 2027. Mais pour y parvenir, des réformes structurelles seront nécessaires.

L’économiste Lorenzo Ganazoui, coordonnateur de l’ONG Constellations Internationale, insiste sur la nécessité de :

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  • – renforcer le secteur minier, en particulier l’or et le diamant,
  • – développer le transport et l’énergie,
  • – et surtout investir massivement dans l’agriculture, considéré comme le secteur clé pour produire,
  • – nourrir et enrichir la nation.

Le défi social

Malgré ces perspectives, la situation sociale reste préoccupante : 65,3% de la population vit encore dans une pauvreté extrême. Les experts estiment que la lutte contre la mauvaise gouvernance et la valorisation du potentiel agricole et minier seront déterminants pour sortir le pays du cercle vicieux de la précarité.

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ECONOMIE

MADAGASCAR – Polémique autour de la réforme de la loi sur les grands investissements miniers

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Deux ans après l’adoption de son nouveau code minier, Madagascar prépare une réforme majeure de la Loi sur les grands investissements miniers (LGIM), en vigueur depuis près de 25 ans. Destiné à encadrer les plus gros investisseurs du secteur extractif, ce texte doit être harmonisé avec le code révisé en 2023. Mais la démarche du gouvernement soulève de vives critiques.

La société civile et la Chambre des mines dénoncent un processus « mené dans le plus grand secret » depuis plus d’un an. Selon plusieurs sources, seuls les Américains d’Energy Fuels, maison mère du projet Base Tuléar encore en attente, auraient été consultés. « Le processus de révision reste opaque », regrette Clément Rabenandrasana, chef de file de la plateforme nationale de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), pourtant censée être associée à l’élaboration du texte.

En réaction, les acteurs non consultés ont formulé une série de recommandations. Parmi elles, une exigence jugée incontournable : imposer la transformation locale des minerais, quel que soit le type d’investisseur, afin de créer plus de valeur ajoutée et d’accroître les retombées économiques pour le pays.

La Chambre des Mines, par la voix de son président Jean-Luc Marquetoux, pointe quant à elle des questions de gouvernance : « Près de 25 ans après son adoption, un seul grand projet minier, Ambatovy, a réellement été éligible à la LGIM. Ce ne sont pas les instruments juridiques qui manquent, mais leur application concrète et l’accompagnement des projets. »

Le gouvernement prévoit de soumettre le nouveau texte au Parlement en octobre prochain. Mais sans véritable concertation, la réforme risque de cristalliser les tensions entre l’État, les investisseurs et la société civile, dans un secteur stratégique pour l’économie malgache.

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ECONOMIE

GABON – Une délégation du Congrès américain en visite au port minéralier d’Owendo

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Le 25 août 2025, une délégation du Congrès américain conduite par Joe Foltz a effectué une visite de travail au port minéralier d’Owendo, accompagnée de l’ambassadrice des États-Unis au Gabon, Vernelle Trim Fitzpatrick. Cette mission s’inscrit dans le prolongement de la récente visite du président Brice Clotaire Oligui Nguema à Washington et illustre un climat diplomatique renforcé entre Libreville et Washington.

Guidée par Léod Paul Batolo, administrateur directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), la délégation a pu constater l’importance stratégique du port d’Owendo, principal hub de réception, de stockage, de traitement et de chargement du manganèse destiné aux marchés internationaux. Cette infrastructure joue un rôle central dans la chaîne de valeur de l’industrie extractive gabonaise, notamment pour le groupe Eramet Comilog, qui y développe également une activité de transformation locale produisant des alliages à plus forte valeur ajoutée.

Selon Joe Foltz, « cette rencontre illustre notre volonté commune de renforcer les liens économiques et logistiques entre nos deux pays, dans un esprit de partenariat durable ». L’élu américain a salué la qualité des installations, estimant qu’un « équipement performant et bien entretenu garantit une continuité d’approvisionnement fiable, condition sine qua non pour répondre aux exigences des marchés internationaux ».

La Direction des transports et embarquement (DTE) a, pour sa part, mis en avant ses efforts en matière de sécurité et d’efficacité. « Notre objectif est d’atteindre zéro accident et zéro interruption dans la chaîne d’exportation, en mettant en œuvre des normes élevées de sécurité ferroviaire et portuaire », a indiqué son directeur. La maintenance et la surveillance permanentes constituent, selon lui, un gage de performance et de fiabilité.

Source : gabonreview.com

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