AFRIQUE DU NORD
GUERRE D’ALGÉRIE 1954/1962 : Le rapport Stora remis à la France, l’Elysée refuse de s’excuser

L’historien français Benjamin Stora a remis, mercredi 20 janvier 2021, son rapport sur la mémoire France-Algérie. Si l’Elysée consent à initier des actes symboliques, il n’est point question d’excuses ni de repentance pour la France.
Le rapport Stora, du nom de l’historien français Benjamin Stora, d’origine algérienne, sur mémoire de la guerre d’Algérie a été remis à l’Elysée. Cependant, la France refuse toujours de présenter des excuses au peuple algérien. « Il y aura des actes symboliques, mais ni repentance, ni excuses », lit-on dans le communiqué de la Présidence française. Selon l’essayiste algérien Akram Belkaïd, il n’y a pas de demande officielle d’excuses côté algérien, cela n’a jamais été un leitmotiv politique. « C’est brandi de temps à autre, parce qu’on a envie d’embêter Paris, parce qu’on a envie de créer de la tension, mais c’est une revendication qui est très rare », a-t-il déclaré.
Dans son rapport, l’historien chargé de la question mémorielle côté français propose la création d’une commission intitulée “Mémoires et Vérité” qui sera chargée ”d’impulser les initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires”. Elle aura également pour mission d’organiser “les commémorations importantes.” Il est également prévu de transformer en lieux de mémoire les quatre camps d’internement situés sur le territoire français où les milliers d’algériens ont été retenus à partir de 1957. Selon le rapport Stora, les plaques, apposées à proximité de ces camps, pourraient rappeler leur histoire.
Sur un autre registre, Benjamin Stora recommande à la France de reconnaitre sa responsabilité dans l’assassinat de l’avocat algérien Ali Boumendjel, torturé puis exécuté en 1957, avant que sa mort ne soit maquillée en suicide. A ce propos, l’essayiste algérien Akram Belkaïd déclare : “Pour le coup, ce serait quelque chose d’important. Et puis que l’on sache un peu ce qui s’est passé pour Larbi Ben M’hidi, par exemple, dont le militaire français Aussaresses avait revendiqué l’assassinat.”
Plus de 250 000 Algériens ont été tués dans cette guerre, et jusqu’à 2 000 000 envoyés dans des camps de regroupements, sur une population de 10 000 000 de personnes. Près de 25 600 militaires français sont morts et 65 000 blessés. Les victimes civiles d’origine européenne dépassent les 10 000, dans 42 000 incidents violents enregistrés.
Au-delà des excuses, Alger demande la restitution de la totalité des archives de la période coloniale de 1830 à 1962, alors que Paris s’en tient à un accès facilité pour les chercheurs des deux pays. “Il est évident qu’il y a un fantasme absolu, en Algérie, à propos de ces archives”, estime Akram Belkaïd qui ajoute : “Certains sont persuadés que la France détient encore des secrets inavouables concernant des trahisons, sur des gens qui auraient servi les intérêts de la France en étant au FLN… Là aussi, il faut l’ouverture des archives et leur accès réciproque, parce que très peu de chercheurs algériens ont accès à leurs propres archives, en Algérie. A tel point que certains préfèrent qu’elles restent encore en France, de peur qu’elles ne soient altérées ou mises sous le boisseau.”
En tant que guerre d’indépendance et de décolonisation, la guerre d’Algérie qui s’est déroulé entre 1952 à 1962, a opposé des nationalistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN), à la France. Elle fut à la fois un double conflit militaire et diplomatique et aussi une double guerre civile, entre les communautés d’une part et à l’intérieur des communautés d’autre part. Elle a eu lieu principalement sur le territoire de l’Algérie française, avec également des répercussions en France métropolitaine.
Elle a entraîné de graves crises politiques en France, avec pour conséquences le retour au pouvoir de Charles de Gaulle et la chute de la Quatrième République, remplacée par la Cinquième République. Après avoir donné du temps à l’armée française pour lutter contre l’Armée de libération nationale (ALN) en utilisant tous les moyens à sa disposition, de Gaulle pencha finalement pour l’autodétermination en tant que seule issue possible au conflit, ce qui conduisit une fraction de l’armée française à se rebeller et entrer en opposition ouverte avec le pouvoir. Cette rébellion fut rapidement matée
Plus de 250 000 Algériens ont été tués dans cette guerre, et jusqu’à 2 000 000 envoyés dans des camps de regroupements, sur une population de 10 000 000 de personnes. Près de 25 600 militaires français sont morts et 65 000 blessés. Les victimes civiles d’origine européenne dépassent les 10 000, dans 42 000 incidents violents enregistrés.
Le conflit avait débouché, après les accords d’Évian du 18 mars 1962, sur l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet suivant, et avait provoqué l’exode des habitants d’origine européenne, dits Pieds-Noirs et des Juifs, ainsi que le massacre de près de 50 000 harkis.
AFRIQUE
ÉGYPTE – Sécurité régionale : Caire plaide pour une armée arabe unifiée

Lors du sommet arabo-islamique de Doha, le 15 septembre 2025, l’Égypte a mis sur la table une proposition ambitieuse : créer une organisation militaire régionale calquée sur le modèle de l’OTAN. L’objectif affiché est clair : établir une défense commune pour faire face aux menaces extérieures et renforcer la sécurité collective dans le monde arabe.
Le projet, encore embryonnaire, suscite de nombreux débats. Plusieurs capitales se penchent sur sa faisabilité, mais des interrogations demeurent sur la souveraineté des États, le financement et les mécanismes de coordination. L’idée prévoit un commandement centralisé confié à un officier égyptien, avec un rôle secondaire éventuellement attribué à un autre pays, notamment l’Arabie saoudite. L’organisation se voudrait défensive, mobilisable dès qu’un État arabe subirait une attaque extérieure.
Pour l’instant, aucun calendrier de mise en œuvre n’a été fixé. Les discussions portent sur l’architecture institutionnelle, les moyens logistiques et financiers, ainsi que le degré d’intégration militaire acceptable pour chaque État membre. Certains analystes estiment que cette initiative vise également à renforcer le poids diplomatique du Caire dans les affaires régionales.
AFRIQUE
LIBYE – Saddam Haftar promu vice-commandant de l’Armée nationale libyenne

Le maréchal Khalifa Haftar, chef du commandement militaire général basé dans l’est de la Libye, a nommé son fils, le lieutenant-général Saddam Khalifa Haftar, actuel chef d’état-major des forces terrestres, comme son adjoint.
L’annonce a été faite par le Bureau des médias du Commandement général, qui a précisé que cette nomination s’inscrit dans la « Vision 2030 » du maréchal Haftar.
Ce plan stratégique vise à moderniser et à améliorer les performances globales des forces armées libyennes, dans le but de renforcer leur efficacité opérationnelle et leur capacité à protéger la souveraineté nationale. Selon le Bureau, cette nouvelle fonction sera suivie, dans les prochains jours, par l’attribution à Saddam Haftar de plusieurs missions importantes.
Un soutien affirmé des autorités de l’Est
Le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, a adressé ses félicitations au nouveau vice-commandant de l’ANL. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle, il a qualifié cette décision de « sage », reflétant une « ferme confiance » dans la compétence et l’expérience militaires de Saddam Haftar. Aguila Saleh a estimé que cette nomination « renforce la position de l’institution militaire et soutient sa force ainsi que sa capacité à préserver l’unité, la sécurité et la stabilité de la Libye ».
Il a salué la loyauté, la discipline et le dévouement du lieutenant-général Saddam Khalifa Haftar, estimant qu’il incarne l’esprit de responsabilité nationale à un moment crucial pour le pays. Cette décision intervient alors que la Libye demeure divisée entre deux autorités rivales : le gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, et le gouvernement nommé par le Parlement à l’Est, conduit par Ossama Hamad.
Dans ce climat d’instabilité politique et sécuritaire, la Vision 2030 de Khalifa Haftar ambitionne de doter le pays d’une armée moderne, capable de relever les défis régionaux et internationaux tout en garantissant la stabilité intérieure.
Source : alwihdainfo.com
AFRIQUE
ALGÉRIE – Alger rejette la proposition française sur l’accès aux zones aéroportuaires

Les relations franco-algériennes connaissent une dégradation marquée, notamment depuis la reconnaissance par Paris du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. La situation s’est encore tendue avec l’arrestation en Algérie de deux Français, l’écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christophe Gleizes, alimentant un climat de suspicion réciproque et entravant tout dialogue constructif.
Ces événements ont jeté une ombre sur les échanges diplomatiques, déjà fragilisés par des divergences politiques profondes. Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, incarne d’ailleurs cette ligne dure à l’égard d’Alger.
Ce dernier défend une politique restrictive visant les déplacements des officiels algériens en France et remet en question les accords de 1968, qui accordent aux Algériens des avantages uniques en matière de circulation et de séjour.
Ces conventions, héritées de l’après-indépendance, sont désormais au cœur d’un bras de fer diplomatique, notamment sur la question des valises diplomatiques et des privilèges accordés aux représentants algériens.
Les accords de 1968 : un enjeu central dans la discorde
Ces textes, symboles d’une relation historique, garantissent aux Algériens des droits distincts de ceux des autres ressortissants étrangers. Pourtant, la fermeté affichée par le ministère de l’Intérieur a ravivé les tensions, particulièrement autour de l’accès des agents algériens aux zones aéroportuaires françaises.
Le Quai d’Orsay a tenté d’apaiser la crise en proposant, le 7 août, un mécanisme dérogatoire : un accès conditionnel aux zones sensibles, sous réserve de formalités strictes. Problème, cette solution diplomatique a été perçue par Alger comme humiliante et incompatible avec les normes diplomatiques internationales.
L’Algérie dit non à la proposition française
L’Algérie a donc annoncé son rejet pur et simple de cette proposition. Les autorités algériennes insistent de leur côté, sur le rétablissement intégral des privilèges d’accès permanent, refusant toute mesure qu’elles estiment discriminatoires, ajoutant appliquer des mesures de réciprocité, en guise de contestation. Une situation qui confirme à nouveau que les relations entre les deux pays se trouvent dans une impasse.
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