AFRIQUE
MALI – L’ancien Premier ministre Moussa Mara condamné à deux ans de prison pour “atteinte au crédit de l’État”
 
																								
												
												
											L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a été condamné, lundi, à deux ans de prison, dont un avec sursis, par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité de Bamako. Le tribunal l’a reconnu coupable d’atteinte au crédit de l’État et d’opposition à l’autorité légitime, après la publication de messages sur les réseaux sociaux exprimant son soutien à des prisonniers politiques.
Moussa Mara, qui avait dirigé le gouvernement entre 2014 et 2015, avait été écroué le 1er août dernier après avoir affirmé avoir rendu visite à des détenus d’opinion, leur promettant qu’ils obtiendraient justice « un jour ».
Lors du prononcé de la peine, il est resté impassible, selon un correspondant de l’AFP. En plus de la prison, il devra s’acquitter d’une amende de 500 000 francs CFA (environ 760 euros) et verser un franc symbolique à l’État, partie civile dans le procès. Le jugement est conforme aux réquisitions du parquet, qui avait demandé deux ans d’emprisonnement.
« Ce n’est pas fini », a déclaré son avocat, Me Mountaga Tall, annonçant qu’un recours serait envisagé.
Un proche de Moussa Mara, préférant garder l’anonymat, a dénoncé un procès politique : « C’est le fait du prince. Dites-moi quel est son délit ? »
Un procès dans un contexte de répression politique
Depuis les deux coups d’État de 2020 et 2021, le Mali est dirigé par une junte militaire qui a durci son contrôle sur les médias, les partis politiques et les voix dissidentes. Plusieurs figures publiques, journalistes et opposants ont été arrêtés ou réduits au silence, dans un climat de méfiance croissante.
En juillet 2025, le régime a accordé au général Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable indéfiniment, sans organisation d’élections — une rupture totale avec les engagements initiaux de transition démocratique.
AFRIQUE
SOUDAN – Horreur à El-Fasher, la communauté internationale dénonce un massacre de masse
 
														Les informations qui émergent d’El-Fasher, capitale du Darfour, sont d’une violence inouïe. Tombée dimanche 26 octobre 2025 aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, la ville est le théâtre d’exactions massives documentées par des images satellites analysées par le Laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 460 patients et accompagnants ont été tués à la maternité saoudienne d’El-Fasher. L’organisation se dit « consternée » face à ces atrocités. Dans une vidéo diffusée mercredi 29 octobre, le général Hemedti a reconnu des abus commis par ses troupes et annoncé la création d’un comité d’enquête, promettant que les soldats coupables seront « jugés publiquement ». Il a également promis la libération de tous les détenus illégaux et assuré que la liberté de circulation serait garantie.
Mais sur le terrain, les témoignages sont terrifiants. D’après le réseau des médecins du Soudan, plus de 2 000 personnes auraient péri dès les deux premiers jours de la prise de la ville. Parmi elles, plus de 400 malades et blessés exécutés dans l’hôpital saoudien, et une centaine d’autres tués dans des centres de fortune après la destruction des hôpitaux.
Le rapport de Human Rights Watch (HRW) décrit une situation de désespoir absolu : viols, pillages, exécutions sommaires et attaques systématiques contre les civils en fuite. L’organisation alerte sur un risque de crimes de masse, voire de génocide, si la communauté internationale ne réagit pas.
Réuni en urgence le jeudi 30 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné unanimement l’assaut des FSR, évoquant des « impacts dévastateurs sur les civils » et des « atrocités », dont des exécutions sommaires et des détentions arbitraires. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Tom Fletcher, a reconnu l’impuissance de l’ONU face à l’ampleur du drame, tout en appelant à la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat et d’un corridor humanitaire sécurisé.
Les États-Unis ont parlé ouvertement de génocide, réclamant des sanctions internationales contre les FSR. Le Royaume-Uni a prévenu que « le monde demandera des comptes » aux responsables, tandis que la France appelle à une réaction forte du Conseil de sécurité et à un accès humanitaire rapide et sans entraves.
La Russie, de son côté, prône une solution interne, estimant que toute initiative internationale n’aura de sens que si elle est soutenue par le gouvernement soudanais.
Enfin, le représentant du Soudan à l’ONU a accusé les FSR d’avoir utilisé des armes chimiques à El-Fasher, réclamant qu’elles soient classées comme organisation terroriste.
Crédit photo : unhcr
AFRIQUE
MALI – Berlin et Rome emboîtent le pas à Washington et appellent leurs ressortissants à quitter le pays
 
														Après les États-Unis mardi 28 octobre 2025, l’Allemagne et l’Italie ont, à leur tour, appelé mercredi leurs ressortissants à quitter le Mali. Cette décision intervient alors que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, intensifie ses attaques contre les convois de carburant à destination de Bamako, aggravant une pénurie d’essence déjà critique dans la capitale.
Depuis jeudi 30 octobre au matin, les comptes favorables à la junte ont diffusé sur les réseaux sociaux des images de camions-citernes escortés par l’armée, affirmant qu’un convoi de carburant est enfin entré dans la ville. Sur place, la vente d’essence est désormais rationnée, et les prix flambent sur le marché noir.
À Bamako, une grande partie du parc automobile est à l’arrêt. L’ORTM a annoncé la mise en circulation d’une trentaine de bus solidaires pour pallier le manque de transport.
Sur le plan économique, la situation est alarmante : coupures d’électricité répétées, fermeture des écoles et ralentissement généralisé des activités. Depuis début septembre, le Jnim maintient un blocus autour de la capitale, s’en prenant aux camions venus des pays voisins. La dernière attaque recensée remonte à mardi, à une cinquantaine de kilomètres de Kati, la ville-garnison stratégique du pouvoir militaire.
D’après plusieurs sources proches du pouvoir malien, le Niger aurait ordonné l’envoi d’une centaine de citernes de carburant vers Bamako, un geste présenté comme une marque de solidarité régionale. Dans ce contexte tendu, des voix comme celle du chercheur sénégalais Alioune Tine appellent à une mobilisation africaine dépassant le cadre de l’AES, afin d’éviter une catastrophe humanitaire et économique dans la capitale malienne.
AFRIQUE
GAMBIE – Retour annoncé de Yahya Jammeh : Banjul promet justice et rejette toute immunité
 
														L’annonce du retour prochain de l’ancien président Yahya Jammeh continue de susciter de vives réactions à Banjul. Après plusieurs années d’exil en Guinée équatoriale, l’ex-dirigeant gambien a déclaré vouloir rentrer au pays, provoquant une onde de choc politique.
Dans un communiqué officiel, le gouvernement du président Adama Barrow reconnaît que tout citoyen gambien, y compris M. Jammeh, a le droit de rentrer dans son pays. Cependant, il rappelle avec fermeté que ce droit n’exonère personne des poursuites pour crimes graves.
« Ce droit ne protège personne de la responsabilité des crimes graves présumés, en particulier ceux établis par des preuves crédibles et documentées par le travail de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) », précise le communiqué.
La TRRC a en effet mis en cause Yahya Jammeh dans de graves violations des droits humains commises durant ses 22 ans de règne : meurtres, tortures, disparitions forcées, violences sexuelles et autres abus systématiques.
Le gouvernement annonce que des procédures judiciaires seront déclenchées dès son retour, conformément à la législation nationale :
« Quand M. Jammeh reviendra, des procédures judiciaires solides seront activées… Cela comprendra une enquête, une arrestation et des poursuites, avec la garantie d’une procédure régulière et d’un procès équitable. »
Banjul a également démenti toute existence d’un accord d’immunité. Selon les autorités, aucun protocole d’accord signé ne protège Yahya Jammeh de poursuites.
« Le seul document existant était une déclaration conjointe non signée de l’Union africaine, de la CEDEAO et des Nations Unies, destinée à faciliter une transition pacifique, mais elle ne conférait aucune immunité », souligne le texte.
Enfin, le gouvernement a tenu à rassurer les victimes du régime de l’ancien président et leurs familles :
« La mise en œuvre des recommandations de la TRRC, telles qu’approuvées dans le Livre blanc, reflète notre engagement durable envers la justice, la responsabilité et la non-répétition », conclut le communiqué.
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