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AFRIQUE DE L’OUEST

SÉNÉGAL – L’hémicycle sénégalais sous l’influence d’une surexcitation nerveuse

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Il n’était pas besoin d’être un lanceur de cauris pour faire cette prédiction. Mais, on était loin d’imaginer jusqu’où pouvaient aller nos parlementaires. C’est une première dans les annales de la politique sénégalaise : des hommes en écharpe qui s’écharpent. C’était comme s’ils nous préparaient psychologiquement au fait que ce mandat sera placé sous le signe de la merdouille, comme le dirait Céline. On savait que la lutte était la discipline préférée des sénégalais, mais on était loin d’imaginer que les parlementaires sénégalais débuteraient cette première session par de terribles empoignades. Pas même le round d’observation réglementaire. C’est clair : ils sont au taquet. Et dire qu’on les attendait sur les débats d’idées ? C’est pas gagné.

Ce lundi 12 septembre 2022, à l’ouverture, à Dakar, au Sénégal, de la session inaugurale de la 14ème législature, un spectacle bien mouvementé nous a été donné à voir : des torrents insultes, des mitraillades avec des bouteilles d’eau, des cris, des empoignades musclées, accaparement d’urnes, destruction de micro. Pour des personnes censées être des modèles et qui s’adonnent à un spectacle aussi comique, c’est désolant. Ni la solennité du lieu, ni l’engagement politique des députés n’a réussi à adoucir les divergences intestines des leaders politiques.

Pour cette rentrée, une question était à l’ordre du jour : qui pour succéder à l’ancien président de l’Assemblée nationale sénégalaise ? Au début de la séance, on avait le sentiment que les députés étaient plus préoccupés par leurs uniformes et leurs toilettes. On aurait dit des élèves, qui, à la rentrée des classes, viennent montrer à leur camarade de dernier sac à la mode. Les tribunes politiques étaient garnies d’hommes et de dames. Certains portent leurs écharpes tricolores en sautoir. D’autres en ceinture. Très vite, on passe de la haute couture africaine au catfight, du spectacle de mode à un spectacle surréaliste, du doux au grave, quand vient l’heure d’élire un président. Qui pour succéder à Moustapha Niasse ? 

Dans la grande salle, des différents éclatent. L’opposition, composée de « Yewwi Askam Wi » et « Wallu Sénégal, s’oppose tout de go aux votes des ministres-députés. Elle clame une incompatibilité, un conflit d’intérêt entre être à la solde du pouvoir et vouloir défendre l’intérêt du peuple sénégalais. Le député Guy-Marius Sagna soutient mordicus : « c’est une incompatibilité absolue. Ils ne doivent pas siéger. Nous invitons l’assemblée à respecter le règlement intérieur ». Les arguments de l’opposition sont bottés en touche par le camp de la majorité présidentielle, Benno Bokk Yakaar. Un autre point de divergence, et cela dans les deux camps, impossibilité de s’accorder sur le choix du candidat dans un camp comme dans l’autre. Cette absence de consensus va envenimer les choses. Dans la coalition présidentielle, Yewwi Askan Wi, grosse surprise. Alors que tous les regards se portaient sur la député Aminata Touré soit choisie à l’humanité, grosse surprise : à elle, on préfère : un homme ; Amadou Mame Diop. Dans le camp de l’opposition, c’est plus complexe : Trois hommes veulent Barthélemy Dias, maire de Dakar, Ahmed Aidara, maire de Guédiawaye et le candidat de Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam. 

Le vote sera acté sans la participation de l’opposition. Contre vents et marées, et sous haute protection de la gendarmerie que l’élection du nouveau président de l’assemblée nationale se tient. Cette présence de la gendarmerie, fait inédit dans l’hémicycle que dénonce farouchement les membres de l’opposition. Et comme, on pouvait s’y attendre, Amadou Mame Diop, maire de Richard Toll et actuel directeur général de la SAPCO, remporte à 84 voix contre 83.  

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Grosse colère dans les deux camps – opposition et présidentiel : certains se sentent floués. C’est la cas de Aminata Touré, alias Mimi qui était pressentie comme la candidate du camp de la coalition présidentielle. Elle qualifie cette élection d’”injuste”.  

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AFRIQUE

MALI – Le ministère français des Affaires étrangères tire la sonnette d’alarme sur la situation

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Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé, ce vendredi 7 novembre 2025, à ses ressortissants de quitter temporairement le Mali « dès que possible », en raison d’une forte dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Dans un communiqué publié sur son site, le Quai d’Orsay fait état d’un contexte « en nette détérioration », évoquant notamment « un blocus djihadiste qui asphyxie progressivement Bamako et plusieurs régions du pays ».

« Depuis plusieurs semaines, le contexte sécuritaire se dégrade au Mali, y compris à Bamako », précise le ministère, appelant les ressortissants français à « prévoir un départ temporaire dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ».

Le communiqué déconseille également tout déplacement par voie terrestre, soulignant que « plusieurs routes nationales sont devenues la cible d’attaques de groupes armés terroristes ».

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – L’ancien président Macky Sall charge le nouveau régime : « Les Sénégalais sont déçus »

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À l’occasion de l’installation du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR), ce jeudi 6 novembre 2025, l’ancien président Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de vives critiques au régime en place.

Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, le fondateur de l’APR a dénoncé un pouvoir qu’il accuse de trahir les principes démocratiques et de faire reculer les acquis républicains obtenus, selon lui, « de haute lutte » par le peuple sénégalais.

« Nous vivons un temps nouveau dominé par l’avènement d’un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal, marqué par une addiction à la violence destructrice et un déni des valeurs de l’État de droit », a fustigé l’ancien chef de l’État, estimant que « le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes ».

Macky Sall affirme constater une atteinte croissante aux libertés démocratiques et une érosion des avancées institutionnelles bâties au fil des décennies. Selon lui, la République « se dérobe » et le modèle démocratique sénégalais, jadis « admiré dans le monde », s’effrite sous la conduite de ceux qu’il qualifie de « tenants d’un parti-État ».

L’ancien président dit observer avec « effarement » la multiplication de dérapages et dérives du nouveau régime.
Il prévient enfin que l’héritage qu’il affirme avoir laissé au pays ne saurait être effacé par « l’amateurisme » ou « une haine revancharde », qui, selon lui, conduisent à une paralysie et à une régression dans tous les domaines.

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Dette cachée : le FMI alerte sur une situation inédite

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« On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance en Afrique », a déclaré Edward Gemayel, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, à l’issue d’une mission de deux semaines à Dakar. Selon lui, l’ampleur de cette dette — estimée à près de sept milliards de dollars accumulés entre 2019 et 2024 sous l’administration de Macky Sall — explique la lenteur des discussions autour d’un nouvel accord de prêt.

Les négociations, entamées en août, devaient aboutir à la reprise du programme de financement du FMI suspendu depuis plusieurs mois. Mais la découverte de cette dette non déclarée complique le processus. « C’est ce qui retarde les choses », a précisé Gemayel au micro de RFI, tout en assurant que le FMI restait « pleinement engagé » à conclure un accord « dans les prochaines semaines ».

Parmi les conditions préalables exigées par l’institution, figurent la centralisation de la gestion de la dette dans un seul ministère et la publication des résultats de l’audit des arriérés. Le FMI souhaite également finaliser, avec la Banque mondiale, une analyse de viabilité pour déterminer si la dette du Sénégal reste soutenable.

En attendant, cette absence d’accord fragilise davantage la situation financière du pays. L’agence de notation Moody’s a déjà abaissé la note du Sénégal à trois reprises en un an, évoquant une trajectoire d’endettement « préoccupante ». Le ratio dette/PIB atteindrait désormais 132 %, un niveau record.

Pour le gouvernement sénégalais, il y a urgence : sans nouvel accord, l’accès aux marchés financiers internationaux restera limité, aggravant la pression sur les finances publiques et les réserves de change.

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