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INTERNATIONAL

TURQUIE – Mahinur Ozdemir, étoile filante de la politique belge devenue ministre d’Erdogan

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Exclue en 2015 de son parti en Belgique pour avoir refusé de reconnaître le génocide arménien, la Belgo-Turque Mahinur Ozdemir a su rebondir dans son pays d’origine, d’après France 24, en devenant ministre de la Famille et des Affaires sociales et la seule femme nommée au sein du nouveau gouvernement turc. Retour sur le parcours mouvementé de cette proche de Recep Tayyip Erdogan et ancienne figure controversée de la politique belge.

Lors de la prestation de serment de Recep Tayyip Erdogan, samedi 3 juin, Mahinur Ozdemir Goktas ne passe pas inaperçue. Au milieu de 16 hommes et du président fraîchement réélu, elle est l’unique femme à apparaître sur la photographie officielle du nouveau gouvernement. À 40 ans, elle hérite du portefeuille de la Famille et des Affaires sociales. Une consécration pour l’ancienne ambassadrice d’Ankara en Algérie, sa première mission pour la Turquie.

Car avant cela, c’est en Belgique, dans la vie associative et politique, qu’elle s’engage à l’aube des années 2000. Née dans une famille de petits commerçants de Schaerbeek, commune multiculturelle de Bruxelles, la jeune femme obtient un diplôme en administration publique avant d’être repérée en 2005 par des cadres du Centre démocrate humaniste (CDH). Élue conseillère municipale à seulement 23 ans, elle devient la protégée de Joëlle Milquet, la présidente de cette formation centriste qui voit en elle une pionnière et un futur talent de la politique bruxelloise. Mais au sein de la formation politique, le voile islamique arboré par Mahinur Ozdemir divise.

« Il y avait alors une forme de paradoxe pour ce parti centriste d’inspiration chrétienne de présenter une candidate qui revendiquait le port du voile », décrypte Benjamin Biard du Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp) qui rappelle la part de calcul électoral qui prévalait à cette époque. « À Bruxelles, on sait que les personnes de confession musulmane votent de manière importante pour la gauche et à un moment donné, il y a eu une volonté d’autres formations politiques d’attirer ces nouvelles voix », ajoute le politologue belge. Signe du malaise qui règne au sein du CDH sur « le cas Ozdemir », le voile de la jeune femme « disparaît » mystérieusement des affiches de campagne pour les élections régionales. Joëlle Milquet plaidera, sans convaincre, l’erreur regrettable d’un graphiste.

Le voile de la discorde
Sa carrière connaît un tournant en 2009 lorsqu’elle est propulsée sur le devant de l’actualité. À 27 ans, la fille d’épicier immigré devient la plus jeune élue du Parlement de Bruxelles, mais surtout la première parlementaire voilée en Europe. Des équipes de la télévision turque et même d’Al-Jazira font le déplacement pour couvrir l’événement. Sa présence au sein de l’Assemblée élue déclenche un vif débat sur la laïcité en Belgique. Un député libéral propose d’interdire le port de signes religieux dans les parlements fédéraux et régionaux. Du côté du CDH, on feint de s’étonner de la médiatisation de cette grande première. « Autant en 2006, quand j’ai prêté serment au conseil communal, je n’avais eu aucune réaction négative, j’ai vraiment prêté serment de manière sereine. Autant en 2009, je n’avais pas compris l’excitation qui avait débordé le cadre national », se souviendra un an plus tard Mahinur Ozdemir dans un entretien accordé au journal La Libre.

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Inlassablement interrogée sur ce foulard qu’elle assure porter par choix depuis ses 14 ans, la Belgo-Turque s’agace d’être désignée comme « la député voilée » préférant évoquer les sujets qui lui tiennent à cœur comme les discriminations à l’embauche, l’aide aux familles monoparentales ou encore les violences faites aux femmes.

Erdogan invité à son mariage
Si Mahinur Ozdemir poursuit une carrière politique en Belgique, elle continue toutefois à entretenir des liens étroits avec le pays dont ses grands-parents ont émigré il y a un demi-siècle. En juillet 2010, elle épouse l’avocat Rahmi Goktas, attaché parlementaire d’une députée turque de l’AKP, le parti islamo-conservateur fondé par Recep Tayyip Erdogan. Celui qui n’est alors que Premier ministre, mais déjà considéré comme l’homme le plus puissant du pays, est invité au mariage en Turquie. Plusieurs personnalités du MHP, un parti nationaliste d’extrême droite, figurent également sur la liste des invités.

En Belgique, la droite se déchaîne contre la jeune femme, qualifiée de « cheval de Troie » de l’islam politique en Europe. On lui prête également une proximité avec l’idéologie violemment nationaliste des Loups gris, un mouvement turc xénophobe ayant des ramifications en Europe, car son père a été administrateur de l’Association culturelle turque, la branche locale de l’organisation à Schaerbeek.

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AMÉRIQUE

ÉTATS-UNIS – Immigration : Le président Donald Trump ferme la porte à sept nouveaux pays et aux Palestiniens

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La forteresse Amérique remonte ses ponts-levis. Dans une proclamation signée ce mardi, le président Donald Trump a drastiquement élargi la liste des nationalités interdites d’entrée aux États-Unis, invoquant la nécessité impérieuse de « restreindre l’entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité » nationale.

Cette nouvelle salve de restrictions cible spécifiquement le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie. Le Laos et la Sierra Leone, jusqu’ici soumis à des blocages partiels, basculent désormais vers une interdiction totale. Fait politique majeur, les Palestiniens détenteurs de documents de voyage de l’Autorité palestinienne sont également concernés. Washington justifie cette décision radicale par des procédures de vérification jugées « tellement insuffisantes » dans ces territoires qu’elles imposeraient une suspension immédiate des admissions. Le cas syrien apparaît particulièrement sensible, la mesure intervenant quelques jours seulement après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le pays.

Depuis son retour au Bureau Ovale en janvier dernier, Donald Trump a fait du durcissement migratoire la clé de voûte de son action. Au-delà de la sécurité physique, la Maison-Blanche assume désormais une dimension culturelle et idéologique, ciblant explicitement les étrangers susceptibles de « nuire à la culture » ou aux « principes fondateurs » des États-Unis. Cette rhétorique s’inscrit dans la continuité des décrets de juin dernier, qui avaient déjà fermé la porte aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient.

Toutefois, le décret maintient certains garde-fous : les résidents permanents légaux, les diplomates et les sportifs restent exemptés. À contre-courant de ce durcissement généralisé, seul le Turkménistan bénéficie d’un assouplissement inattendu. Saluant des « progrès significatifs », l’administration autorise à nouveau la délivrance de visas non-immigrants pour ce pays d’Asie centrale, une exception rare dans une politique migratoire de plus en plus hermétique.

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ASIE

RUSSIE – Vladimir Poutine réaffirme son soutien à Nicolás Maduro face à la pression américaine

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Le président russe Vladimir Poutine a renouvelé, jeudi 11 décembre, son soutien au Venezuela de Nicolás Maduro, au lendemain de la saisie par les États-Unis d’un pétrolier au large des côtes vénézuéliennes. Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où Caracas est confronté à une pression américaine d’une intensité inédite, à la fois économique et militaire, renforçant davantage les tensions entre Washington et l’axe russo-vénézuélien.

Au cours d’un entretien téléphonique, Vladimir Poutine a exprimé sa solidarité avec le peuple vénézuélien et confirmé l’appui de Moscou aux initiatives engagées par le gouvernement Maduro pour défendre la souveraineté nationale face aux actions extérieures. Le communiqué du Kremlin, bien que formulé sans mentionner explicitement les États-Unis, laisse peu de doute quant au destinataire de ce message, dans un climat diplomatique marqué par une confrontation ouverte entre les deux puissances.

Les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de poursuivre la mise en œuvre de projets conjoints dans les secteurs économiques, énergétiques et commerciaux, conformément au traité de coopération signé en mai dernier. Cette dynamique bilatérale vise à consolider une alliance stratégique qui permet au Venezuela de s’appuyer sur un partenaire capable de contrebalancer les politiques coercitives américaines.

Depuis août 2025, les États-Unis ont pourtant intensifié leur présence militaire dans la mer des Caraïbes, mobilisant un dispositif naval massif incluant le porte-avions USS Gerald R. Ford, plusieurs bâtiments d’assaut amphibies et un sous-marin nucléaire. Washington justifie ces déploiements par la lutte contre le narcotrafic, accusant directement Nicolás Maduro d’être au cœur d’un réseau criminel transnational.

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AMÉRIQUE

ÉTATS-UNIS – Tir à Washington : ce que l’on sait de l’auteur présumé, Rahmanullah Lakanwal

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Un incident dramatique s’est produit mercredi en plein centre de Washington, à quelques pas de la Maison-Blanche, lorsqu’un homme a ouvert le feu sur des soldats de la Garde nationale, blessant grièvement deux d’entre eux.

L’attaque a eu lieu vers 14h15, heure locale, lorsqu’un suspect « est arrivé à l’angle de la rue, a soulevé son arme à feu et a tiré vers des gardes nationaux » en patrouille, selon Jeffery Carroll, responsable de la police de Washington. Les forces présentes ont rapidement neutralisé le tireur, qui a lui-même été blessé lors de l’intervention. La maire Muriel Bowser a indiqué que « les tirs étaient ciblés », tandis que le directeur du FBI, Kash Patel, a précisé que les deux victimes, originaires de Virginie-Occidentale, restent dans un état critique. La police n’a pour l’instant « connaissance d’aucun mobile », mais l’enquête se poursuit.

D’après la presse américaine, le suspect a été identifié comme Rahmanullah Lakanwal, un ancien militaire de 29 ans de nationalité afghane. Il serait arrivé aux États-Unis en septembre 2021, après la prise de pouvoir des talibans, et s’est installé à Bellingham, dans l’État de Washington, avec sa femme et ses cinq enfants. Ancien membre de l’armée afghane, Lakanwal aurait servi dix ans aux côtés des forces spéciales américaines, notamment à Kandahar, deuxième ville la plus peuplée du pays. Un proche, également vétéran afghan, s’est déclaré sous le choc et ne comprend pas les motivations de l’attaque : « Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire une chose pareille. J’ai besoin de votre aide pour savoir pourquoi c’est arrivé », a-t-il confié à NBC News, la voix tremblante.

Dans un discours prononcé mercredi soir, Donald Trump a confirmé que le suspect était « entré en provenance d’Afghanistan » et a qualifié ce pays de « trou à rats sur Terre ». Le ministère de la Sécurité intérieure a par ailleurs confirmé que le tireur est un ressortissant étranger arrivé récemment aux États-Unis. L’incident a ravivé les débats sur la sécurité dans la capitale américaine et sur la surveillance des anciens militaires étrangers vivant aux États-Unis, tandis que la justice poursuit son enquête pour déterminer les motivations exactes de l’attaque.

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