POLITIQUE
SÉNÉGAL – Moussa Tine : “Nous lançons un appel solennel à la diaspora pour le Salon International de l’Investissement de la diaspora Africaine – SIDIA
Interview exclusive avec Moussa Tine, le Directeur Général de l’Urbanisme et de l’Habit. Du 26 au 28 septembre 2025, au Domaine de Choully, l’Afrique – et tout particulièrement le Sénégal va à la rencontre de sa diaspora. Durant trois jours, l’événement rassemblera plusieurs centaines d’entrepreneurs dont 30 venus du Sénégal, des investisseurs, des décideurs politiques ainsi que des artistes. C’est un salon inédit qui réunit des secteurs stratégiques notament de l’habitat, de l’agriculture, mais aussi de l’industrie et du commerce.
Pourquoi impliquer la diaspora et pourquoi organiser ce Salon international de l’investissement de la diaspora ? Pourquoi ce salon ?
Ce salon aujourd’hui est un moment d’échange, un moment de rencontre indispensable pour la politique du gouvernement et particulièrement la politique de ces trois secteurs, à savoir l’habitat, la construction, l’agriculture, l’industrie et le commerce. Ce sont ces trois ministères qui regroupent leurs stratégies, leurs forces, pour aller à la rencontre de la diaspora. La diaspora joue un rôle déterminant, extrêmement important, au niveau de l’économie du pays et au niveau de la stabilité socio-économique du pays. C’est un moment important, un moment décisif, un moment aussi qui va nous aider à parachever financièrement un certain nombre de projets qui sont en cours, mais aussi à donner l’opportunité aux ressortissants de la diaspora de contribuer au développement de leur pays. Chaque ministère développe aujourd’hui des projets et ce salon est l’occasion de donner à la diaspora les informations nécessaires, soit pour intégrer ces projets, soit pour collaborer avec l’État dans le cadre de partenariats public-privé ou d’investissements directs sous l’égide de l’État. Voilà, de manière globale, l’objet du salon. Aujourd’hui, ce salon est un moment décisif, un moment important, avec des enjeux définis à travers les trois secteurs que je viens de citer.
Ainsi, quel est le poids économique de la diaspora ?
Le poids de la diaspora n’est plus à démontrer. Aujourd’hui, elle joue un rôle déterminant dans notre économie. La diaspora est forte et s’implique économiquement, non seulement de manière familiale, mais aussi à travers des initiatives locales et internationales. Donc, impliquer la diaspora, c’est redéfinir de manière stratégique son rôle, qui ne doit plus se limiter seulement à l’accompagnement familial, mais contribuer directement au développement du pays. Cela peut se faire par le biais de projets d’investissement financier à travers des programmes structurés par le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire. Je prends l’exemple du PNALRU (Programme national d’accès au logement), un projet conçu et piloté par le ministère de l’Urbanisme. On sait que la plupart de nos concitoyens de la diaspora ont un projet de maison ou de logement, car ils veulent investir chez eux. Mais souvent, ils n’ont pas les informations nécessaires pour le faire de manière sécurisée, ni un accompagnement de qualité. Les projets comme le PNALRU offrent un cadre sécurisé au niveau du foncier, de la construction, mais aussi de la commercialisation, de façon transparente. Ce sont des projets que l’État a mis en place et qui permettent à la diaspora d’avoir un accès facilité au foncier, et de participer directement à l’économie nationale. La diaspora se plaint de ne pas avoir assez d’informations sur les initiatives de l’État. Ce salon est une façon d’aller vers elle, pour apporter un maximum d’informations sur les projets en cours et les modalités d’intégration. Nous savons qu’une partie de la diaspora a déjà l’initiative de rentrer ou de travailler en collaboration avec l’État. Ce salon sera donc une rencontre B2B, un espace où la diaspora et l’État pourront se rencontrer, nouer des relations de collaboration, et créer ce que j’appelle souvent un « billet de retour », c’est-à-dire une opportunité pour de nombreux Sénégalais de préparer un retour sécurisé et planifié.
Monsieur le Directeur, quel est le message direct que vous lancez à la diaspora, surtout à celle de Genève, car le salon va s’y dérouler ?
Oui, le salon va se tenir à Genève. Ce choix ne découle pas du hasard. Genève est une capitale financière et un carrefour des affaires. L’organiser là-bas met en avant un point déterminant dans l’aboutissement des projets : la dimension financière et la dimension technique. L’objectif est qu’à partir de ce salon, non seulement nous apportions les informations nécessaires à la diaspora, mais aussi que nous mobilisions ses capitaux pour l’amener à investir dans l’immobilier, l’agriculture et l’industrie. Chaque ministère va présenter des projets de développement, que la diaspora pourra s’approprier, que ce soit dans l’habitat, l’agriculture ou l’industrie. Ces secteurs sont liés : l’industrie soutient l’habitat, l’habitat a besoin de matériaux de construction, et l’agriculture nécessite des infrastructures. Cette transversalité sectorielle permettra de créer un maximum d’opportunités pour la diaspora. À Genève, pendant trois jours, nous aurons des échanges, des panels, des expositions permanentes (plus de 30 prévues), et des rencontres B2B entre l’État, les professionnels, la diaspora et le secteur privé. Le but est de mobiliser des investisseurs, des experts et des promoteurs pour concrétiser des projets communs.
Quels sont les partenaires de ce projet ?
Au Sénégal, nous avons le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, qui assure le lead, avec les ministères de l’Industrie et du Commerce, et de l’Agriculture comme co-organisateurs. Nous travaillons aussi en partenariat avec Me Events, une structure spécialisée dans l’organisation de manifestations, et avec des partenaires à Genève, tels que l’Association Village Africain et Afrique Néon.
Monsieur le Directeur, pour conclure, quel message souhaitez-vous lancer aux Sénégalais de la diaspora ?
Je profite de cette occasion pour lancer un appel solennel à tous nos concitoyens de la diaspora. Ce salon est fait pour vous. Son objectif est clair : mobiliser la diaspora, non seulement pour son expertise, mais aussi pour ses investissements. Investissez chez vous. Investissez au Sénégal. Investissez en Afrique. Ce salon est le vôtre, appropriez-vous-le, et faites-en un canal de communication et de développement. La réussite de ce salon sera la réussite de la politique nationale en direction de la diaspora. Le Sénégal vient à vous, votre pays vient à vous, afin d’échanger sur vos projets et sur ceux que nous développons ici. Venez nombreux, car ensemble, nous pouvons assurer un développement inclusif où chaque contribution compte. Je vous remercie et j’espère vous retrouver très bientôt au salon de Genève, du 26 au 28 septembre.
AFRIQUE
GUINÉE – La liste définitive des candidats à la présidentielle dévoilée
Le suspense est enfin levé en Guinée. Ce mercredi 12 novembre 2025, le juge Fodé Bangoura, président de la Cour suprême, a officiellement rendu publique la liste définitive des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle prévue en décembre prochain. Selon le magistrat, la liste a été établie en respectant l’ordre de dépôt des candidatures, après un examen rigoureux de tous les dossiers reçus par l’institution judiciaire, afin de garantir la régularité du processus électoral.
Parmi les candidats retenus figurent Abdoulaye Yéro Baldé, Makalé Camara, Ibrahima Abe Sylla, Faya Lansana Millimono, Abdoulaye Kourouma, Mohamed Nabé, Elhadj Bouna Keïta, Mamadi Doumbouya et Mohamed Chérif Tounkara. Cette sélection clôt la phase de vérification des candidatures, qui avait été marquée par plusieurs tensions et contestations. Plusieurs personnalités politiques influentes, telles que Lansana Kouyaté, Toumba Diakité ou Ousmane Kaba, ont vu leurs dossiers jugés irrecevables par la Cour suprême, provoquant la colère de leurs partisans et alimentant les débats sur l’équité du processus.
L’annonce du juge Bangoura met fin à la phase juridique de l’élection et ouvre officiellement la voie à la campagne présidentielle. Selon le calendrier établi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), celle-ci devrait s’étendre sur plusieurs semaines avant le scrutin fixé au 28 décembre 2025. La campagne sera cruciale pour les candidats retenus, qui devront convaincre les électeurs dans un contexte où l’attention nationale et internationale est particulièrement élevée.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Diomaye–Sonko : le rêve, la foi et le poids du pouvoir(Par Thione Seck)
Le tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko continue de susciter fascination et questionnement. Né dans la lutte, forgé dans la fidélité et nourri par l’espérance, ce duo incarne pour de nombreux Sénégalais la promesse d’un renouveau politique et moral. Mais à l’heure où le pouvoir dévoile ses exigences et ses contraintes, une interrogation persiste : le rêve peut-il survivre à l’épreuve du réel ? Dans une contribution publiée sur sa page Facebook, Thione Seck revient sur cette alliance singulière, symbole d’un espoir collectif et d’une fraternité politique rare au sommet de l’État.
Je me souviens quand le PM SONKO disais dans la campagne présidentielle de Mars 2024 : Bassirou diomaye SONKO et Ousmane Faye . Oooh que ça m’avait plu.
Pour moi, le duo Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko, c’est d’abord une histoire de confiance, de fraternité et d’espoir partagé. Deux hommes liés par la même douleur, la même couleur (PASTEF), la même foi et le même rêve pour notre pays. Leur complicité a donné au peuple sénégalais le sentiment qu’un nouveau départ était possible, qu’enfin le pouvoir pouvait rimer avec honnêteté et courage. Mais entre le feu de l’idéalisme et le poids des responsabilités, la ligne est fine.
Diomaye, aujourd’hui président, doit composer avec la réalité du monde : les pressions économiques, les équilibres diplomatiques, les attentes immenses.
Sonko, lui, reste cette voix libre, celle du combat et de la fidélité aux principes de départ.
Si leurs chemins venaient à diverger, ce ne serait pas forcément par trahison, mais peut-être par usure du pouvoir, par la difficulté de faire cohabiter le rêve et la réalité.
Une telle rupture ne serait pas seulement politique, elle toucherait profondément le cœur du pays.
Beaucoup de jeunes se sentiraient blessés, déçus, peut-être même trahis, eux qui avaient cru à une alliance sincère et désintéressée. Certains se tourneraient vers la colère, d’autres vers le silence.
Partout dans le pays, la ferveur pourrait se transformer en amertume et on chercherait à comprendre comment tout cela a pu s’effriter.
Le Sénégal est un pays de foi et de dignité : il pardonne, mais il n’oublie pas.
Si ce tandem venait à se briser, ce serait plus qu’un échec politique ce serait une blessure morale, celle d’un peuple qui avait cru, pour une fois, que la loyauté et la sincérité pouvaient triompher du pouvoir.
Rendez le Sénégal beau waay !
Dieu vous a confié un pays tellement magnifique que même si vous le vouliez, vous n’avez pas le choix de construire ensemble et dans la sincérité.
AFRIQUE CENTRALE
GABON – 20 ans de prison pour Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin
L’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo, et son fils, Noureddin Bongo Valentin, ont été condamnés à une peine de 20 ans de réclusion criminelle par la Cour criminelle spéciale de Libreville. Le verdict, rendu dans la nuit du mardi 11 novembre, concerne des faits de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux, rapporte l’Agence Afrique.
La cour a également assorti cette peine d’une amende de 100 millions de francs CFA pour chacun des accusés. Selon le président de la Cour, Jean Mexant Essa Assoumou, Sylvia Bongo, âgée de 62 ans, a été reconnue coupable de « recel et de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et d’instigation au faux ». Son fils Noureddin, 33 ans, a quant à lui été condamné pour « détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation des titres et de fonction, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs ».
Outre les peines de prison et les amendes, d’importantes sanctions financières ont été prononcées. L’État gabonais, constitué partie civile, a obtenu réparation pour le préjudice financier et moral. Noureddin Bongo Valentin a ainsi été sommé de verser plus de 1 201 milliards de francs CFA (environ 1,83 milliard d’euros). Conjointement, mère et fils devront également s’acquitter de la somme de 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,52 milliard d’euros) pour préjudice moral.
Ce procès a été marqué par l’absence des deux principaux mis en cause et de leurs avocats, qui ont dénoncé une « mascarade judiciaire ». Selon nos informations, Sylvia et Noureddin Bongo avaient été arrêtés dans la foulée du coup d’État du 30 août 2023 qui a mis fin au régime d’Ali Bongo. Après 20 mois de détention, ils avaient bénéficié d’une liberté provisoire les autorisant à quitter le pays.
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