CULTURE
CAMEROUN : A coeur ouvert avec BJL : son parcours et son nouveau livre-photo.

BJL, l’auteur de “A mouf dé ! on se calme”, est un parisien hors pair, créateur afrocentré, photographe et artiste musicien, il vit à paname depuis 34 ans. Libre dans ses idées et dans ses bottes, Bjl ne dépend d’aucun État ou institution même s’il est né au Cameroun, un pays béni des dieux comme il le déclare, mais malheureusement confisqué par les partisans de Isefet alias le diable selon lui.
BJL se considère comme le fils cosmique du plus grand savant du 20ème siècle, le professeur Cheikh Anta Diop. Il ressent toutes ses actions voire ses travaux comme une mission divine, qu’aucun autre être sur cette planète terre n’aurait pu remplir, excepté lui, son maître penseur, son guide, son génie tutélaire.
En 1993, BJL a sorti un single et un vynil “Tout c’qu’on vous dit “Aya” produit par Marilu music (Ed ; Kool & the gang, François Feldman…) et les éditions François 1er du groupe Lagardère. Un single qui a beaucoup fonctionné dans les clubs et les radios périphériques à l’époque, malheureusement les producteurs bien qu’ayant dépensé une fortune pour la production, non pas été assez efficaces pour imposer ce titre.
C’est en 2000, que BJL décide de devenir photographe. Quelques années plus tard en 2005, il commence son premier projet photographique intitulé “Black Concept Definition“ plus de 120 photos des Noirs et des Métis de Paris et ses banlieues, exposées au musée du montparnasse sous la présidence de Jean Digne. Il travaille actuellement sur une 3ème exposition qui aura lieu avant la fin de l’année 2017.
Un prochain ouvrage plutôt biographique paraîtra bientôt. BJL y retrace son parcours, sa philosophie, ses goûts, ses hantises, ses recommandations, ses frustrations, un livre très attendu toujours dans le sens de la Maât (Vérité-Justice), son sujet de prédilection.
Le 17 décembre 2016 dernier, “Capture d’Images la Basse-Terre en Guadeloupe” sa 2ème exposition-photo s’est tenue à l’espace Saint Martin, dans le haut marais à Paris. Il nous parle de ce travail exceptionnel qui a été soldé par la parution d’un beau-livre du même titre dans cet interview .
Vous venez de publier votre deuxième livre “Capture d’images la basse-terre en Guadeloupe”, de quoi il s’agit ?
Il s’agit d’un livre de photos sur la Guadeloupe et plus précisément sur la région Basse-Terre. Plus de 150 photos sur les paysages, l’architecture, les lieux de mémoires, les cases créoles, etc. La sortie officielle a eu lieu le 17 décembre 2016 lors de OSE ONE SHOT EXPO, à l’espace Saint Martin à Paris. Le livre est disponible dans toutes les plates formes sur internet (Amazon, fnac.com delitre, ..) mais aussi dans les librairies spécialisées (librairie du voyageur…). Nous étions en dédicace au salon du livre à la porte de Versailles, en mars 2017
Pourquoi la photographie pour nous faire découvrire cette région ?
Parce que j’ai eu un coup de coeur immédiat, un choc esthétique, quand je suis allé en Guadeloupe en 2010. Voir la mer et le ciel en parfaite concordance, et à côté les mornes, la forêt tropicale et les belles cases créoles, m’a tout simplement séduit. J’étais sous le charme, complètement émerveillé par le cadre. Je me suis mis à faire des photos sans même me rendre compte de la suite. Il fallait absolument que j’immortalise ce que je voyais car je ne m’étais jamais imaginé que la nature peut être si belle, un mini paradis sur terre quoi.
Parlez-nous du projet, comment il a vu le jour ?
C’était en 2010. Je suis parti en Guadeloupe en vacances pour me reposer, pour connaître cette île. Sans aucune arrière pensée pour faire des clichés. Vraiment aucune. Quand j’ai vu la région Basse-Terre, alors là, c’était hallucinant. J’ai vu la merveille. Le beau, le vrai, le juste. C’est un endroit vraiment particulier et désormais cher à mon coeur. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai donc commencé à faire des photos et c’est comme ça qu’a commencé le projet.
Une exposition a précédé et accompagné la sortie du livre, pourquoi une exposition ?
Une exposition comme support pour sensibiliser le public sur la Guadeloupe et plus précisément sur cette belle région qu’est la Basse-Terre. Une invitation à découvrir et à contempler. Après l’excellent “Black Concept definition” en 2005, il fallait frapper fort pour se rapprocher de cet événement exceptionnel, nous avons réussi notre coup. Nos projets servent à toucher localement les gens, à les interpeller, à les guider, à les faire entrer dans notre univers, qui a pour but de valoriser tout ce qui concerne notre peuple, le peuple d’origine. C’est notre leitmotiv.
Quel est le message que vous avez voulu faire passer à travers ce beau livre ?
Ce beau livre est une façon simple de rendre à la Guadeloupe ce qu’elle m’a inspiré. Je suis un Guadeloupéen par substitution historique. Je suis en général très attiré par les beaux arts. Quand je suis dans une librairie, ou à la Fnac, la première des choses que je fais, c’est de me diriger vers le rayon des “Beaux Arts”. S’il y a vraiment un message que je voudrais faire passer, c’est de dire aux gens de voyager dans la mesure du possible. Quelqu’un disait que “Voyager ouvre l’esprit”, et si vous en avez l’occasion, n’hésitez surtout pas d’aller découvrir la Basse-Terre, la merveilleuse région de la Guadeloupe.
Enfin, je vous remercie pour tout ce que vous faites pour l’éveil du peuple Noir. Continuez. Que nos Ancêtres, ceux qui ont fondé notre tradition depuis l’origine première, guident vos pas.
CULTURE
GUINÉE – Azaya, comme un cri de conquête, à l’Arena

Le 13 décembre 2025, l’Arena Grand Paris va vibrer au rythme du balafon, de la kora, du n’gôni, et de la voix d’Azaya. À la fois interprète, producteur et compositeur, cette figure majeure de la pop guinéenne viendra mettre en lumière, dans un concert inédit, une culture longtemps reléguée aux marges des grandes scènes internationales : la culture guinéenne, à travers sa musique et un artiste : Azaya.
Cela peut paraître cliché, mais pour certains, le destin semble tracé dès le berceau. Azaya fait partie de ceux-là. Son entourage a largement contribué à façonner l’artiste qu’il est devenu : un musicien accompli, fier de hisser haut les couleurs de la Guinée. Neveu de Balla Kalla Kouyaté, fondateur de l’ “Horoya Band”, il baigne très tôt dans la musique. Pourtant, Mamady Kamissoko, alias Azaya, choisit d’abord une autre voie : il poursuit des études de droit et de science politique à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Mais la musique finit par le rattraper. Entre 2006 et 2008, il rejoint tour à tour les groupes de Diakhoumba Sékou et de Sékou Kandia Kouyaté.
Après avoir côtoyé de grandes figures comme Sékouba Bambino et Mory Kanté, Azaya décide de prendre son envol. Son premier album, Gnènèssouma (2015), marque le début d’une ascension fulgurante. Des titres comme Love Pimenté, Allah lé kabon ou encore BB-Là – interprété en duo avec sa compagne, la chanteuse Djelykaba Bintou – cumulent aujourd’hui plus de 130 millions de vues sur YouTube et 200 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Des chiffres vertigineux pour un artiste qui continue d’écrire et de chanter en soussou, en malinké et en français.
Très vite, il conquiert les cœurs. Car Azaya n’a pas choisi de faire la musique “comme les autres”. Il a créé un style singulier où les rythmes mandingues se mêlent à la pop urbaine et la kora dialogue avec la guitare électrique. Cette fusion des sonorités lui vaut d’être sacré Meilleur artiste masculin d’Afrique de l’Ouest aux AFRIMMA 2022, en Côte d’Ivoire.
Le 13 décembre prochain, l’Arena Grand Paris accueillera ce qu’il décrit comme un “concert de conquête” Pour Azaya, ce n’est pas un simple concert : c’est une occasion unique de valoriser une voix africaine et de redorer l’image de la Guinée. Le projet vise à mettre en lumière la diaspora guinéenne d’Europe et à inscrire la Guinée dans une véritable stratégie de nation branding, chère aux gouvernements africains contemporains.
Sur scène, le public découvrira une mise en scène méticuleuse et savamment travaillée: des grands percussionnistes de la Guinée, des acrobates chevronnés, des chœurs traditionnels et des musiciens fusionneront leurs univers dans une scénographie pensée comme un pont entre Conakry et Paris. Un pont qui brise les barrières entre le Nord et le Sud.
CULTURE
SÉNÉGAL – “Mémoires mélancoliques” ou de la tragique nécessité de la poésie de Mansor Diop

Écrit en français et en wolof, “Mémoires mélancoliques” est un recueil poétique signé Mansor Diop, instituteur de métier. Paru aux Éditions Téranga Sénégal, ce livre refuse la résignation et entend transmettre aux générations futures une manière de résister à la fatigue du temps. Avec Mansor Diop, nous réapprenons que les déceptions amoureuses, loin d’être des échecs, sont des phares qui illuminent nos consciences mélancoliques.
La langue : outil de l’école et souffle du terroir
Il y a quelque chose qui, avant toute autre considération, rend ce livre particulier : le geste. Lequel ? Publier un recueil de poésie en wolof et en français. Vous me direz que cela n’a rien de nouveau, qu’il existe des milliers de livres bilingues. J’ai envie de répondre : « Erreur ! » Car dans ce cas précis, il y a d’un côté le français, langue coloniale, et de l’autre le wolof, langue matricielle longtemps classée dans la catégorie de « l’oralité ». Ici, il ne s’agit pas d’une simple juxtaposition de deux idiomes. Dans ce recueil de Mansor Diop, Mémoires mélancoliques, quelque chose naît de l’entre-deux. Et cette chose, même mélancolique, parle aussi à la mémoire. Ce choix, loin d’être un artifice éditorial, possède au contraire une véritable force novatrice.
Mémoires mélancoliques : une surcharge lyrique
Le lyrisme de Diop, que certains qualifieraient de « franco-africain », n’a rien d’ornemental. Le poète ne cherche pas à faire joli. Non : il secoue, il écorche pour montrer les blessures sans fioritures, et tant mieux. Sa poésie n’est pas victimaire. Nulle complaisance dans le malheur. Ses vers refusent l’apitoiement : ils interrogent plutôt cette zone obscure où l’amour se fait blessure, et où la blessure devient paradoxalement le lieu d’une conscience accrue, vibrante comme une plaie à vif. Dans une langue qui nous est si proche, Diop dit la désillusion, la nécessité de se relever, les blessures de l’amour.
La poésie comme épreuve initiatique
Tout n’est pas lisse dans ce recueil : il a ses aspérités. Parfois, lorsqu’il veut tout dire en un seul vers, il manque de concision. Mais cela importe peu. Ce qui retient, c’est surtout cette auto-psychanalyse, cette liberté d’esprit qui accepte d’être travaillée par ses propres failles. Voilà ce qui rend ce livre exigeant. Mémoires mélancoliques n’est pas une lecture facile. Diop parle d’amour, certes, mais comme on évoque une guerre perdue et sans cesse recommencée. La passion, chez lui, n’est pas une exaltation : c’est une épreuve initiatique. La poésie, finalement, n’advient que lorsque le mot cesse d’être un simple outil pour devenir un corps. Ici, le français et le wolof deviennent deux corps qui semblent ne pouvoir exister l’un sans l’autre.
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – La cheffe Sonia Marty Sokouri brille à la Private Chef World Cup 2025

À table ! C’est l’heure de l’attiéké sublimé à l’huile d’argan. Premier concours international à valoriser le métier de chef à domicile, la Private Chef World Cup s’est tenue du 12 au 14 septembre 2025 au Village International de la Gastronomie, dans le 7ᵉ arrondissement de Paris. Imaginée par le chef et auteur Cyril Rouquet-Prévost, cette première édition a réuni treize talents venus des cinq continents pour trois jours d’épreuves culinaires exigeantes et créatives. Parmi eux, l’Ivoirienne Sonia Marty Sokouri, cheffe à l’énergie solaire, a décroché la deuxième place, juste derrière le Cambodgien Sao Sopheak. Live food and good vibes !
Cheffe Sonia Marty : première participation, premier exploit
Tout commence le 12 septembre 2025, au pied de la Tour Eiffel. Trois jours durant, les candidats ont rivalisé d’inventivité et de savoir-faire. Au terme d’une compétition haute en saveurs, la cheffe franco-ivoirienne Sonia Marty Sokouri a manqué la première marche du podium d’un souffle, derrière Sao Sopheak, fort de ses 17 années de carrière. Une performance d’autant plus remarquable que le concours avait initialement rassemblé 120 participants. Entrée dans l’univers gastronomique il y a seulement trois ans, Sonia Marty signe déjà un parcours très enviable.
Sonia Marty, seule Africaine dans le tercet final
Originaire de Côte d’Ivoire, Sonia Marty Sokouri puise son inspiration dans les richesses culinaires du Grand-Lahou. Sa capacité à marier subtilement les épices ivoiriennes aux codes de la haute gastronomie française a séduit le jury. “Cette victoire a une saveur particulière : il y a moins de trois ans, je choisissais de me reconvertir dans le milieu culinaire. Aujourd’hui, cette reconnaissance me rappelle que ce n’est que le début d’un long chemin, plein de passion, d’engagement et de belles aventures à venir”, confie-t-elle. Formée à l’École des Arts Culinaires Lenôtre, Sonia Marty a affûté son savoir-faire dans des établissements prestigieux comme le Jules Verne ou le Pré Catelan. Portée par sa passion pour les produits locaux et les cuisines africaines, elle a lancé Black Culinaria, une initiative valorisant les chefs afro-descendants.
Quand Sonia Marty métisse la gastronomie française
En demi-finale, elle a séduit avec un menu tout en audace. Entrée : carpaccio de dorade et graines de niébé, bouillon d’adjovan à la citronnelle et à la verveine. En plat : paleron de bœuf au barbecue, mariné aux épices kankan façon choukouya, sauce à l’ail noir et réduction de jus de viande. Et en dessert : biscuit à la cuillère imbibé au jus de tamarin, crème mascarpone au yaourt, carpaccio de mangues et gelée de tamarin. Et puis quand vint le jour de la finale, elle a relevé la barre avec, en plat de résistance : saumon et gambas snackés à l’huile rouge de palme, sauce du pêcheur, accompagnés d’attiéké à l’huile d’argan, raisins secs et éclats de cajou. Et un somptueux dessert : mousse au chocolat au cacao de Madagascar, tuile croquante à la farine de niébé, curd fruit de la passion à la vanille de Madagascar.
L’inclusif au cœur de la Private Chef World Cup
Les candidatures, ouvertes le 15 juillet, l’étaient à tous, sans distinction. L’événement s’est distingué par son exigence et son esprit d’inclusion. Les candidats devaient relever deux grands défis : préparer un menu pour deux avec des ingrédients imposés et des techniques précises (barbecue, fumage, réchauffe), puis créer en public un plat et un dessert en moins de deux heures. Le jury, composé de professionnels renommés tels que Valentin Néraudeau et Logan Laug, a mis en avant créativité, engagement et excellence technique. La présence de Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie française, et de la marraine Anne-Laure Descombin a donné à l’événement son éclat prestigieux et convivial.
Le salon SERBOTEL en ligne de mire
Cette belle performance n’est que le début d’une aventure prometteuse. Au-delà du concours, Sonia Marty Sokouri a pu mesurer ce qu’on appelle le “haut niveau” de la gastronomie mondiale. Elle sera de nouveau à l’honneur le 19 octobre 2025, lors du Trophée Mondial du Meilleur Plat Français, organisé par l’Association des Chevaliers de la Gastronomie Française, au salon SERBOTEL, Parc des Expositions de la Beaujoire. Bon appétit !
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