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AFRIQUE DE L’OUEST

SÉNÉGAL – Un homme politique propose Ousmane Sonko à être candidat en doublure pour devenir Président en février 2024

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Candidature-doublure et stratégie du Kaïros pour la présidentielle de 2024.

La justice sénégalaise vient de prononcer le caractère définitif de la condamnation d’Ousmane Sonko dans une affaire de  » corruption de la jeunesse  » pour laquelle il a été condamné à deux ans de prison ferme le 1er juin 2023. Il a été déchu de ses droits électoraux et radié des listes électorales.

Constitutionnellement parlant, le leader du Pastef – actuellement en prison pour une autre affaire – ne pourra donc pas concourir directement et personnellement à l’élection présidentielle qui doit se tenir le 25 février 2024.

Ce scénario-catastrophe était prévisible depuis qu’Ousmane Sonko a décidé d’engager un véritable bras de fer avec le Président en exercice Macky Sall, surtout à partir de la précédente élection présidentielle de 2019 où il était arrivé troisième avec 15% des voix. Son discours simple, aiguisé et radical lui a permis de toucher, galvaniser et de conscientiser une grande partie de la jeunesse sénégalaise qui a été déçue par les promesses non tenues de développement, de réussite professionnelle et de perspectives d’avenir dans une des rares démocraties présentes sur le continent africain.

Avec son discours perçu comme anti-système et populiste, le charismatique Ousmane Sonko est devenu une menace directe pour le régime en place dont le Président s’est engagé le 3 juillet dernier à ne pas briguer un 3ème mandat. Sage décision qu’on doit respecter, saluer et applaudir car elle évitera peut-être un remake du scénario gabonais d’un coup d’Etat post-électoral dont la cause immédiate fut le 3ème mandat du Président déchu Ali Bongo le 30 août dernier.

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Le leader du Pastef risque aussi de remettre en question les intérêts des multinationales étrangères qui opèrent dans le pays. Son livre  » Pétrole et gaz au Sénégal  » paru en 2017, ne souffre d’aucune ambiguïté quant à la volonté d’Ousmane Sonko de rétablir la souveraineté économique sur les richesses naturelles du pays. Pris en étau entre la justice implacable du régime et les intérêts économiques étrangers, le candidat de la jeunesse sénégalaise a une marge de manœuvre très faible. Sa détention décidée le 28 juillet 2023, suivie d’une grève de la faim entamée depuis le 30 juillet, puis la dissolution de son parti  » Pastef  » actée le 31 juillet constituent une cascade d’événements sur lesquels Ousmane Sonko n’a plus prise. Il a perdu le contrôle de son agenda politique dans un contexte régional complètement différent de celui de mars 2021 où – après 5 jours seulement d’incarcération – des milliers de jeunes supporters étaient descendus dans la rue pour obtenir la libération de prison de leur leader. La presse internationale avait massivement relayé les images de cette ferveur populaire.

Deux ans après, la donne a complètement changé. Les projecteurs des mass-médias internationaux se sont détournés du Sénégal pour se concentrer sur l’actualité autrement plus croustillante et vendeuse des coups d’Etat militaires successifs au Niger et au Gabon et d’une éventuelle confrontation militaire à l’initiative de la CEDEAO afin de rétablir le Président Mohamed Bazoum à Niamey.

Ousmane Sonko et les cadres de son parti ne semblent pas avoir ajusté leur algorithme géopolitique à 6 mois de cette échéance électorale cruciale pour le pays. Ils doivent impérativement se ressaisir, auquel cas, ils risquent de manquer leur rendez-vous avec l’Histoire.

Car après 5 semaines de grève de la faim, il est devenu clair pour tout observateur averti que cette « arme biologique » ne fera pas sortir de prison Ousmane Sonko, ni l’aidera à obtenir sa qualification pour participer à la prochaine présidentielle. Faut-il pour autant se résigner et abandonner un combat politique perdu d’avance ? Assurément, non.

Il existe une option salutaire et simple que l’opposition sénégalaise n’a pas encore explorée et que j’ai eu le privilège de mettre en place en Algérie en mars 2019. Elle présente plusieurs atouts dont le principal est de remettre en selle le leader Ousmane Sonko dans un rôle politique actif et non de le maintenir dans une posture de victimisation improductive et suicidaire pour lui, pour son parti et pour les millions de jeunes qui le soutiennent corps et âme.

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Ousmane Sonko : Président en trois actes
Acte 1: Il s’agit pour Ousmane Sonko d’adouber rapidement un candidat sage et fin politiquement qui jouera sa doublure de confiance à la présidentielle de février 2024.

Acte 2 : Si ce candidat adoubé gagne la prochaine élection grâce à la mobilisation de toute l’opposition, de la jeunesse et de la diaspora, il accordera aussitot – le jour même de son intronisation – une amnistie générale aux prisonniers politiques et créera par décret le poste de vice-président qui sera confié à Ousmane Sonko.

Acte 3 : Immédiatement après, le président-doublure démissionnera et Ousmane Sonko deviendra constitutionnellement le nouveau Président du Sénégal.

Pour réussir ce scénario politique gagnant en trois actes, Ousmane Sonko doit d’abord reprendre toute ses forces et l’entière plénitude de sa lucidité en cessant immédiatement sa grève de la faim qui est devenue inefficace politiquement. Car à s’entêter sur cette voie sans issue, il risque de connaître le même triste sort que celui du militant-député irlandais de l’IRA Bobby Sands que la Première ministre britannique de l’époque Margaret Thatcher a laissé mourir le 5 mai 1981 après 66 jours sans manger.

En effet, la responsabilité d’un homme politique est à la fois différente et plus importante que celle d’un simple militant qui agit en fonction de ses propres convictions et de ses valeurs. Un leader politique doit développer en plus une vision globale des enjeux sociétaux et géopolitiques qui l’entourent. Et surtout, il doit détenir l’art du kaïros, c’est à dire être capable à la fois d’essaimer les éléments de langage les plus appropriés à ses cibles électorales, adapter sa stratégie à l’actualité mouvante et agir au moment le plus approprié, là où la fenêtre de tir pour gagner la bataille politique est la plus forte.

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A Ousmane Sonko de démontrer au peuple sénégalais – dans les semaines à venir – s’il est un véritable homme politique visionnaire ou un simple militant anti-système.

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A LA UNE

MALI – Le pouvoir de transition malienne dissout tous les partis politiques

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Assimi Goïta Président intérim

Le Mali tourne une page décisive de sa vie politique. Par un décret présidentiel, adopté en Conseil des ministres extraordinaire ce 13 mai 2025, les autorités de la transition militaire ont officiellement dissous l’ensemble des partis politiques et des organisations à caractère politique du pays. Une telle décision est sans précédent dans le pays. En plus de susciter une vague d’indignation à l’échelle nationale et internationale, ce décret marque la fin du multipartisme.

Une dissolution au goût de « réforme »
L’annonce a été faite, sur la chaîne ORTM, par Mamani Nassiré, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques. Selon lui, cette décision s’inscrit dans un vaste processus de “refondation” de la vie politique. Le gouvernement affirme vouloir “assainir” le paysage partisan par la réduction du nombre de partis politiques aujourd’hui estimés à près de 300. Le gouvernement veut encadrer leur création et revoir leur financement qui s’élève à 0,25 % des recettes fiscales annuelles. Aucun parti politique ne peut, désormais, plus organiser de réunions, ni mener d’activités, sous peine de sanctions. Par contre, les élus et responsables appartenant à des partis politiques peuvent poursuivre leurs missions, à la seule condition de ne plus se réclamer de leur parti.

Une mesure réprimée
Depuis plusieurs semaines, de nombreux partis politiques, dont le parti “Yelema”, avaient dénoncé ce projet. Son président, Youssouf Diawara avait affirmé : “Les partis politiques ne sont pas le problème du Mali. L’urgence, c’est l’insécurité, la vie chère, la santé et l’éducation”. En effet, les partis politiques qui s’opposent à ce décret y voient une violation de la Constitution et un recul de la démocratie. Un mouvement citoyen de contestation avait émergé début mai. Une manifestation, qui réunissait plusieurs centaines de personnes, le 3 mai 2025 à Bamako, avait été vite dispersée par les forces de l’ordre. Lors de cette manifestation, plusieurs figures de l’opposition et de la société civile ont été arrêtées et certaines personnes seraient portées disparues.

Des médias sanctionnés
Ces quatre dernières années, le Mali a connu deux coups d’État militaires. Le 18 août 2020, le Président Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé ont été enlevés du pouvoir avant d’être arrêtés. Neuf mois plus tard, le président de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane sont destitués le 24 mai 2021. En dix ans, le Mali a connu ainsi trois coup d’État avec la prise de contrôle militaire en 2012, et le cinquième de l’histoire du Mali après les coups d’État de 1991 et de 1968. Les autorités maliennes ont multiplié les restrictions contre les médias aussi bien étrangers que nationaux. Elles les accusent de partialité dans le traitement de l’information concernant la situation du pays et de désinformation. Sur le plan national, en décembre 2024 le signalement de Djoliba TV News a été retiré. La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali. La chaîne chaîne TV5 Monde a été de nouveau suspendue “jusqu’à nouvel ordre”, ce 13 mai 2025. Elle est accusée de “manqué d’impartialité” dans sa couverture sur les mouvements de protestation de l’opposition du 3 mai 2025 dans son reportage du journal de 20h30. Elle avait été déjà suspendue durant trois mois en 2024.

Suspension des partis politiques : Après le Burkina Faso et le Niger, c’est au tour du Mali
L’abrogation de la charte des partis politiques qui fixait leurs cadres juridiques et financiers, laisse un vide institutionnel selon ses réfractaires. Désormais les formations politiques n’ont plus d’existence légale. Seule la société civile existe encore. Mais, elle reste étroitement sous surveillance par l’État. Avec cette nouvelle décision prise par le pouvoir de transition, le Mali rejoint ses voisins de l’AES. Avant lui, le Burkina Faso a suspendu les activités des partis politiques depuis septembre 2022. Au Niger, le général Abdourahamane Tiani a ordonné la dissolution des partis le 26 mars 2025 suite aux assises nationales controversées.

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A LA UNE

CÔTE D’IVOIRE – Violence au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (PPA) : des détenus déchaînés

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La rumeur d’une émeute au PPA, ex Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) courait dans la ville d’Abidjan toute la journée du 14 avril 2025. Un communiqué de la Direction de l’Administration Pénitentiaire vient de tomber : il y a eu des émeutes. Certes. À la clé, de nombreux blessés. Aussi, de nombreuses voix se sont élevées pour alerter sur l’équilibre fragile entre droits des détenus et autorité pénitentiaire.

Une énième émeute
Les récentes tensions survenues au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan ont fait beaucoup de blessés. Il y a quelques mois de cela, c’était la prison de Bouaké, deuxième ville du pays, qui était en ébullition. Ce qui a commencé par des vandalismes s’est très vite transformé en une tentative manifeste de prise de contrôle de la prison par les détenus. Cette énième émeute a ravivé un débat crucial : celui de l’autorité de l’État à l’intérieur des murs des prisons ivoiriennes.

Un communiqué officiel prompt
Dans un communiqué officiel, du 14 avril 2025, l’administration pénitentiaire de la plus grande prison ivoirienne a confirmé que plusieurs installations ont été détruites par des détenus. En effet, ces derniers s’opposent à une nouvelle mesure réglementant la gestion des espaces communs. Cette réforme, appliquée dans le cadre de la lutte contre l’introduction et la circulation des drogues en milieu carcéral, visait à restreindre l’accès à la cour centrale, devenue un véritable carrefour de trafics de stupéfiants en tout genre. Selon le communiqué, aucun décès n’est à déplorer. Par ailleurs, douze blessés ont été recensés parmi les détenus. Selon le même communiqué, l’ordre a été rétabli grâce à l’intervention conjointe des agents pénitentiaires, de la Police et de la Gendarmerie.

Montée en puissance des gangs
Mais au-delà des faits, ce nouvel épisode de violence met en lumière un problème plus large que l’administration pénitentiaire peine à gérer. Déjà en février, des émeutes similaires avaient éclaté à la Maison d’Arrêt et de Correction de Bouaké. Le fait que ces émeutes se déclarent dans les deux grandes prisons du pays souligne quelque chose de très inquiétant, c’est-à-dire la montée en puissance de l’insubordination carcérale et les groupes d’hommes qui, à côtés des gardes, gèrent véritablement – ou devrions nous dire – font la loi dans les prisons du pays. Pour certains observateurs, cette situation résulte d’un déséquilibre croissant entre les droits accordés aux détenus et les moyens de contrôle laissés aux agents pénitentiaires. « Les libertés concédées, bien qu’essentielles dans un État de droit, finissent par conférer un pouvoir disproportionné à des détenus parfois organisés, capables de défier l’autorité pénitentiaire elle-même », déclare un acteur du milieu carcéral.

Garde pénitentiaire : un métier sous pression
Le métier d’agent pénitentiaire, souvent invisibilisé, apparaît aujourd’hui comme l’un des plus exposés, mais aussi des plus ingrats. Face à des populations carcérales de plus en plus nombreuses et difficiles à encadrer, ces professionnels réclament davantage que des communiqués : ils demandent une véritable revalorisation, comme cela se passe dans plusieurs secteurs au sein de l’administration du pays. Parmi les pistes évoquées : un retour clair de l’autorité aux mains du personnel pénitentiaire, leur association systématique aux décisions impactant la sécurité, et une meilleure protection administrative et juridique. Car aujourd’hui, beaucoup se disent livrés à eux-mêmes.

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Une stratégie nationale de mise
Ces incidents, à répétition, révèlent un problème de fond : il faut pour pallier ces émeutes à l’avenir une stratégie pénitentiaire cohérente, nationale, fondée sur la fermeté, le respect de la hiérarchie et la restauration d’une autorité légitime. Il ne s’agit pas de nier les droits des détenus, mais de rappeler que ces droits doivent s’exercer dans le cadre d’un ordre républicain clair et respecté. En effet, la prison ne peut devenir un espace de non-droit. Cependant, elle doit rester un lieu de justice, de rééducation, mais aussi d’autorité.

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SÉNÉGAL – Nanterre et Pikine officialisent leur jumelage

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Le vendredi 14 février, à la Maison de la Musique de Nanterre, les villes de Nanterre (France) et Pikine (Sénégal) ont officialisé leur jumelage. Elles entendent unir leurs forces pour renforcer leur collaboration dans des domaines clés tels que l’éducation, la culture, le sport et la transition écologique.

Deux municipalités, un credo
Signé par les maires Raphaël Adam (Nanterre) et Abdoulaye Thimbo (Pikine), cet accord consacre une relation de longue date entre les deux villes, initiée en 2011 et renforcée par leur engagement commun au sein du Forum des Autorités Locales de Périphérie (FALP). Ces deux métropoles de banlieue partagent des défis similaires : urbanisation rapide, inclusion sociale, accès aux services publics et lutte contre les inégalités. “Ce jumelage repose sur des valeurs communes de démocratie participative, de justice sociale et d’émancipation citoyenne”, ont déclaré les deux maires. Deux anciens maires de la ville de Pikine étaient présents à cette cérémonie : Alioune Badara Diouck et Pape Sagna Mbaye qui fut également ancien ministre de la Pêche et de l’Économie maritime. 

Nouvelle alliance : nouveau rapport Nord-Sud
Ce jumelage a une particularité : il ne repose pas sur un schéma classique où la commune la plus riche joue le rôle de bienfaiteur en apportant des solutions à tous les problèmes de l’autre. Avec cette signature, il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant entre deux municipalités visant à assurer des financements à long terme et à impliquer concrètement les administrés dans les réalisations publiques. En mettant en place un cadre de coopération formel, Pikine et Nanterre favoriseront un partage d’expériences et impulseront une dynamique de développement durable et inclusif.

Raphaël Adam (Nanterre) et Abdoulaye Thimbo (Pikine)

Un jumelage, un réseau d’échanges concrets
Ce partenariat, comme l’ont annoncé les deux élus, ne se limitera pas à une déclaration d’intention. Des actions concrètes sont prévues dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment dans le domaine de la culture et des arts. Ainsi, des échanges artistiques et des festivals conjoints seront organisés. En matière de sport et de jeunesse, les deux municipalités prévoient la mise en place de tournois inter-villes et de programmes d’échange pour les jeunes. Concernant l’accès aux droits et la solidarité, un soutien accru aux femmes victimes de violences ainsi qu’un renforcement des politiques sociales sont prévus. Enfin, sur le plan de la transition écologique, les deux villes comptent développer des projets communs autour de la gestion des déchets, des énergies renouvelables et de la lutte contre le changement climatique.

Un symbole d’amitié entre les peuples
Au-delà des enjeux locaux, cette alliance s’inscrit dans une perspective plus large : celle de la coopération internationale décentralisée. Ces deux communes apprennent beaucoup l’une de l’autre. Ce jumelage traduit la nécessité de tisser des liens entre les villes du monde, en valorisant leurs complémentarités et en construisant des ponts entre les cultures et les territoires. “Cette union participera au développement de l’amitié et de l’entente entre les peuples, tout en contribuant à la consolidation de la paix”, ont affirmé les maires lors de la cérémonie. La soirée s’est conclue en musique avec un concert de l’artiste sénégalais Faada Freddy. Avec ce jumelage, Nanterre et Pikine affirment leur volonté d’agir ensemble pour un avenir fondé sur la solidarité, l’innovation et le respect des valeurs démocratiques. Une alliance prometteuse qui, au-delà des frontières, démontre que les défis de demain se relèvent mieux à plusieurs.

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