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CULTURE

BÉNIN : « Soigner les certitudes » de Reckya Madougou

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Reckya MADOUGOU Ancien garde des sceaux, ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme Ancien Porte-parole du Gouvernement Ancien ministre de la microfinance et de l’emploi des jeunes et des femmes Conseiller Spécial du Président de la République Togolaise Consultant international en inclusion financière et passionnée de mécanismes de développement a présenté son nouveau livre le 26 septembre 2020 à Cotonou, la capitale avec la présence de nombreuses personnalités. Onze ans après « Mon combat pour la parole », «Les défis d’une mobilisation citoyenne pour la promotion de la gouvernance démocratique» paru aux éditions l’Harmattan avec une préface de l’ancienne Garde des Sceaux française Christiane Taubira, Reckya Madougou reprend la plume : « Soigner les certitudes » est son nouveau livre-entretien. 

L’experte internationale en finance inclusive et plusieurs fois ministre, a achevé l’écriture de son livre fin 2019. Et une fois encore, l’opportunité et la pertinence de la problématique abordée ne manquent pas de tenir ses normes. « Soigner les certitudes » est le titre de ce livre-entretien avec le jeune et talentueux écrivain béninois Stephens Akplogan qui a réussi à la convaincre à cette collaboration. D’autant que l’on sait qu’à plusieurs reprises Reckya Madougou approchée par des journalistes de la presse internationale et des universitaires pour des projets de biographie autorisée d’elle a toujours décliné arguant que de nouveaux accomplissements restent à venir dans son parcours pourtant déjà très inspirant. Elle évoque aussi son sentiment de gêne relativement à une «biographie classique» qui selon elle relèverait du narcissisme. 

Au final, c’est à son jeune compagnon ayant fait ses preuves par ailleurs, qu’elle a choisi d’offrir l’occasion de briser le plafond de verre pour une co-écriture illustrée par un enchevêtrement d’expériences à la fois de vie publique et vie privée. Mais, attention, a t-elle précisé dès le départ, l’objet de l’ouvrage devrait porter sur des sujets d’intérêt général pour l’Afrique et particulièrement son pays le Bénin et non pas simplement sur des sujets biographiques. Le défi a donc été relevé avec Stephens Akplogan aux Éditions Jean-Jacques Wuillaume en France. 

Reckya Madougou, Femme technocrate et politique @Facebook page

Sans pathos mais avec précision, l’auteure s’insurge contre les fausses évidences et les clichés construits pour légitimer une certaine fatalité du drame africain. Alors, elle s’engage à déconstruire ces certitudes qui maintiennent les pays africains, la jeunesse et les femmes dans l’assistanat. Sinon elle plaide pour les soigner. Les antidotes ? La formation, la citoyenneté économique, l’inclusion financière des populations, les dividendes de la digitalisation, l’autonomisation des femmes, la transformation structurelle de l’agriculture, l’entrepreneuriat, l’intelligence politique et la justice sociale. En somme, une nouvelle «dialectique d’inclusion et du minimum humain en Afrique», le sous-titre de l’ouvrage. L’avantage est que l’auteure ne vend ni de simples théories, encore moins une fiction mais part de ses propres expériences sur ces sujets et jette un regard croisé analytique sur des options de développement en suggérant des mécanismes qui ont fait leurs preuves. 

Avec une riche Préface du Président de la République du Sénégal, Macky Sall, lui-même un adepte de l’association du libéralisme à l’inclusion sociale, le livre offre une grille de lecture plus objective des nouveaux enjeux de développement. Les anecdotes captivantes et les expériences pratiques se succèdent, tantôt sous forme pédagogique, tantôt sous forme inspirante, parfois avec un regard critique. Tout est signifiant et creuse des réalités qui s’irriguent et des solutions qui s’installent durablement. « Il y a une sorte de carence ambiante en méthodes à succès pour faire décoller notre société », a-t-elle écrit. 

Au gré des pages, Reckya Madougou conseille, reformule, explique, enseigne, dénonce et surtout propose. Ici, la conviction d’une Afrique des possibles est peinte sans le risque de se laisser berner par les préjugés. Le continent est la région où l’investissement est le plus rentable au monde. Il faut le reconnaître et s’y préparer, semble dire l’auteure. En cela, elle invite à “tutoyer les sommets sans complexe” en misant sur ce qu’elle appelle une “spiritualité de l’effort” ou encore une “citoyenneté économique”. « Réduire l’horizon de la citoyenneté économique à la question d’employabilité est une méprise en ce siècle de grande technologie et de digitalisation des réflexes. Ce qui rend cette citoyenneté pleinement authentique, n’est pas tant l’emploi en lui-même surtout avec la menace de disparition de certains emplois », a écrit Reckya Madougou. 

Quelques extraits du livre : 1. Il y a une sorte de carence ambiante en méthodes à succès pour faire décoller notre société. 

2. La problématique de l’effort et comme vous le dites, sa spiritualité nous impose d’explorer à la fois le caractère physique et métaphysique de l’effort. Et c’est une question d’intérêt qui fait sans doute suite à cette rhétorique manipulatoire qui se demandait si l’Afrique n’est pas maudite. Parce que cela ne s’entend pas qu’avec un potentiel humain de cette qualité et des richesses en terres arables ainsi que des matériaux les plus prisés dans l’industrie et la technologie nous soyions là, contemplatifs de complaintes et quémandeurs d’aides à tout vent et à toute épreuve. C’est une méprise. 

3. Il s’avère alors nécessaire de cultiver une auto résilience émotionnelle. L’exorcisme des émotions commencent d’abord par la capacité à se connaitre soi-même. Vous devez connaitre vos forces et leurs limites, puis apprivoiser vos faiblesses. 

4. L’échec, c’est quoi? C’est un report de succès. Et mieux vous vous investissez à faire le bilan de vos méthodes et moyens, plus vite vous vous relèverez de votre chute. Il est davantage accidentel de vivre exclusivement dans l’attente de bonnes secousses. 

5. Les émotions sont criminogènes quand on n’est pas vigilant envers soi-même. Il y a qu’une part de notre motricité psychologique et même intellectuelle descend des émotions. Veiller à ce qu’elles ne soient pas béates aide à contenir les fébrilités qui dénaturent l’action. 

6. La volonté des enfants doit être dirigée sur le chemin qui les transportent dans l’avenir. Ce chemin est celui de leur éducation multimodale (à l’école, à la maison, et partout ailleurs). J’aime particulièrement cet aphorisme de François Mitterand: L’intelligence? C’est la chose du monde la mieux partagée. La volonté, ça, c’est plus rare. Ceux qui ont peur de leur ombre attendent midi pour se lever. Pendant ce temps, les quelques uns qui croient et veulent gagner l’avenir courent. Et il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir. 

7. Réduire l’horizon de la citoyenneté économique à la question d’employabilité est une méprise en ce siècle de grande technologie et de digitalisation des réflexes. Ce qui rend cette citoyenneté pleinement authentique, n’est pas tant l’emploi en lui-même surtout avec la menace de disparition de certains emplois. C’est au bout d’une certaine individualité solvable que se situe la citoyenneté économique. Il ne suffit pas aujourd’hui et dans les prochaines décennies d’exercer un métier avec l’automatisme auquel cela prédispose. Il faut être à la mesure du monde qui bouge qualitativement avec sa créativité et son ingéniosité. 

Reckya Madougou, Femme technocrate et politique. @Facebook page

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Joyeux 96e anniversaire à Cheikh Hamidou Kane – Magazine Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com

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L’icône littéraire sénégalaise et son legs inestimable

Aujourd’hui, le monde de la littérature célèbre un anniversaire extraordinaire : Cheikh Hamidou Kane, éminent écrivain sénégalais et philosophe, atteint l’âge vénérable de 96 ans. C’est l’occasion de rendre hommage à cet intellectuel éclairé dont l’œuvre a illuminé et continue d’éclairer les esprits de nombreux élèves africains, grâce notamment à son célèbre roman, L’Aventure ambiguë.

L’Aventure ambiguë, paru en 1961, est bien plus qu’un simple roman. C’est une œuvre magistrale qui explore les dilemmes identitaires et philosophiques auxquels sont confrontés les jeunes Africains en quête de leur place dans un monde en pleine mutation. À travers le récit de Samba Diallo, un jeune homme partagé entre sa formation occidentale et ses racines traditionnelles, Kane offre une réflexion profonde sur la rencontre entre cultures, sur la quête de soi et sur les tensions entre modernité et tradition.

Au-delà de son impact littéraire, Cheikh Hamidou Kane a consacré sa vie à la promotion de l’éducation et de la pensée critique en Afrique. Ancien élève de l’École normale William Ponty, il a occupé des postes de responsabilité dans le domaine de l’éducation au Sénégal et a contribué à la formation de nombreuses générations d’intellectuels africains.

Son engagement envers la jeunesse et son plaidoyer en faveur d’une éducation humaniste et émancipatrice ont fait de lui une figure emblématique de la lutte pour le progrès intellectuel en Afrique. Son œuvre littéraire, imprégnée de sa vision humaniste et de son profond attachement à la culture africaine, reste une source d’inspiration inépuisable pour les jeunes écrivains et penseurs du continent.

En ce jour spécial, adressons nos vœux les plus chaleureux à Cheikh Hamidou Kane, véritable trésor national du Sénégal et icône de la littérature africaine. Puissent ses idées et son héritage continuer de nourrir les esprits et les cœurs de ceux qui aspirent à un monde meilleur, plus juste et plus harmonieux.

Babacar Korjo Ndiaye

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Le cinéma, une priorité pour Khady Diène Gaye – Magazine Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com

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Fraîchement nommée, la nouvelle ministre en charge de la Culture, Khady Diène Gaye, a exprimé, lundi, son ambition de faire de « la redynamisation du cinéma » l’une de ses grandes priorités.

KHADY DIÈNE GAYE

Nommée ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, elle invite ainsi tous les acteurs de la culture à travailler ensemble pour l’aider à mener à bien cette mission.

Selon elle, si tout le monde fait son travail, les Sénégalais ne seront pas déçus ».« Par rapport à la culture, la redynamisation du cinéma fait partie de nos priorités. La promotion de l’économie de la culture, la formation des acteurs au sens large, sans oublier le développement de l’industrie culturelle et créative », a déclaré la nouvelle ministre, rapporte l’agence de presse sénégalaise, estimant que  « l’articulation actuelle du secteur Jeunesse-Sports-Culture peut être une bonne opportunité pour la création d’emplois durables (…) ».

L’observateur.info

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Résidence d’Écriture à la Villa Saint-Louis Ndar – Magazine Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com

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La Direction du Livre et de la Lecture, en partenariat avec l’Institut français du Sénégal à Saint-Louis, lance un appel à candidatures pour une résidence d’écriture exceptionnelle qui se tiendra en juin 2024 au sein de la prestigieuse Villa Saint-Louis Ndar.

Cette résidence, d’une durée d’un mois, offre une opportunité unique aux jeunes auteurs sénégalais âgés de moins de 35 ans, résidant dans le pays et ayant déjà publié au moins un ouvrage. C’est une occasion inestimable de se consacrer pleinement à l’écriture, de bénéficier d’un cadre inspirant et de développer ses projets littéraires dans un environnement propice à la création.

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 8 mai à minuit. Les écrivains intéressés sont invités à postuler en ligne via le lien suivant : Lien de Candidature

Cette résidence d’écriture constitue une véritable immersion dans le monde de la littérature, offrant aux auteurs sélectionnés l’opportunité de partager leurs expériences, d’explorer de nouvelles idées et de bénéficier du soutien et des conseils d’experts de l’industrie du livre.

La Villa Saint-Louis Ndar, avec son charme historique et son atmosphère inspirante, sera le cadre idéal pour stimuler la créativité et encourager l’échange d’idées entre les auteurs en résidence. Située au cœur de la vieille ville de Saint-Louis, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Villa offre un environnement riche en histoire et en culture, propice à l’inspiration et à la réflexion.

Ne manquez pas cette opportunité unique de faire partie de cette expérience enrichissante et stimulante. Que vous soyez romancier, poète, dramaturge ou essayiste, cette résidence d’écriture vous offre la possibilité de développer votre art, d’affiner votre style et de faire avancer votre carrière littéraire.

Nous attendons avec impatience de recevoir vos candidatures et de découvrir les talents prometteurs qui participeront à cette aventure littéraire à la Villa Saint-Louis Ndar.

Pour plus d’informations et pour soumettre votre candidature, veuillez visiter le lien ci-dessous : Lien de Candidature

N’hésitez pas à partager cette opportunité avec vos réseaux et à encourager tous les jeunes écrivains talentueux à postuler. Ensemble, continuons à soutenir et à promouvoir la richesse de la littérature sénégalaise.

Nous avons hâte de vous accueillir à la Villa Saint-Louis Ndar pour une expérience d’écriture inoubliable !

La Direction du Livre et de la Lecture
L’Institut français du Sénégal

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