Home MUSIQUE CAMEROUN – James BKS fait tomber le masque avec  « Wolves of Africa » 

CAMEROUN – James BKS fait tomber le masque avec  « Wolves of Africa » 

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James BKS ©Page Facebook James BKS

Peu connu du grand public, James BKS est un compositeur français d’origine camerounaise, ayant vécu une grande partie de sa vie aux États-Unis. Ça en fait des bifurcations ! Il a sorti le 8 octobre 2021, sous son propre label Grown Kid, un premier album « Wolves of Africa« . Je sais que vous vous dîtes : Qui est ce chanteur au nom si énigmatique ? Et : Quelle est sa particularité ? Patience ! Chaque chose en son heure. Nous n’en sommes qu’au chapeau. Dans le jargon musical, on parle d’intro. Ne brûlons pas les étapes. D’abord, pourquoi un titre aussi féroce « Wolves of Africa » ?

« Wolves of Africa » : un album doré

Cet album est un savant mélange de r’n’b, de musique africaine et de rap. C’est un ensemble de rythmes et de vibrations qui s’interconnecte et dans lequel fourmille des rugissements de fauves féroces et la douce exhalaison florale de la forêt du bassin du Congo. Ce projet artistique en deux parties est un exploit. Quelque chose de presqu’inédit. Surtout pour un français. James BKS ne nous a livré qu’une moitié de ce double-album avec des titres comme Kwele, MaWakanda, New Breed, No Unga Bunga et Kusema. Sur cet album, il réalise un casting XXL. On n’y a trouvé que des grands noms de la musique africaine, ou presque : Will.I.Am, Q-tip, Little Simz, Idris Elba, Charlotte Dipanda, Gracy Hopkins, Mila J, Allan Kingdom, Manu Dibango. Wahou ! Ça fait une belle brochette d’artistes. Qui est donc ce fameux James BKS dont vous auréolez des halos du suspens ? Accouchez ! me direz-vous ?

James BKS ©Page Facebook James BKS

Il est connu sous son nom d’artiste : James BKS. À l’état civil, il s’appelle James Edjouma. Il est né à Paris en 1982. Mais, la France n’est pas à la hauteur des ambitions de ses parents. Ils rêvent grands ; ils s’envolent pour les États-Unis : Virginie ensuite Maryland. Sa daronne, coiffeuse à la base, ouvre une école de cosmétologie. Les américaines adorent le bling-bling. Le daron fait de l’import-export, un métier fourre-tout, pour dire en gros qu’il se démerde : il refuse de capituler. James voit plus grand, encore ; il veut devenir basketteur professionnel. Il a le physique de Michael Jordan, les mains de Dénis Rodman, la gueule de l’emploi quoi, mais n’a pas le mental d’un joueur de la NBA. Il bute contre un mur. Ça l’assomme. Mais, ça a le mérite de le faire revenir sur le chemin que le destin a tracé : l’univers de la musique. Il bidouille des sons, apprend l’audio recording,… L’étincelle a trouvé la paille et tout s’embrase. Mais pas pour longtemps. Comme un condor dans les airs, il se retrouve dans son élément. Il enchaîne les collaborations avec des artistes comme Akon, Ja Rule, Snoop Dogg, Puff Daddy, etc. Malgré les collaborations avec les stars, ses projets sont à la traîne. La déveine musicale le suit. Il veut prendre une pause pour mieux se relancer. Il retourne à Paris. Hasard ou coup de destin ?

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Tel père, tel fils ! Bon sang ne saurait mentir…

L’adage dit quelque chose qui se rapproche de ceci : les loups ne font pas des chats. D’où pouvait bien lui venir sa passion pour la musique ? Cette question l’avait beaucoup travaillé. Face à ses questions, sa mère se mit à table. Elle lui fait une révélation qui va changer sa vie. Laquelle ? Ton père n’est pas ton père. J’imagine le choc. On se croirait dans le film « Who’s your Daddy ? » Qui est-ce, alors ? Manu Dibango ! Le virtuose du saxophone. C’est lâché. James tombe des nues. Pas croyable. Mais, sa mère n’est pas du genre à raconter des cracks. Impossible pour un homme de voir clair dans les jeux de jambes du destin. Un jour, au sortir d’un hôtel parisien, il tombe sur une version de lui assommée par l’âge. Son cœur bat la chamade, il est « submergé d’émotions » : c’est Manu Dibango. Ils ont en commun la « même stature, même cambrure, même sourire… ». Il s’enfuit et va pleurer dans les oreilles de sa mère. Celle-ci le guide. Il ira le retrouver : l’amour filial va durer jusqu’à la mort de Manu Dibango emporté par le Covid. L’enchaînement de ces événements, sa relation avec son père biologique et son retour à ses origines vont permettre à James de se forger une nouvelle identité musicale éclairée et réfléchie. C’est de la lecture de cette nouvelle que naître l’album « Wolves of Africa »…

       

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