CULTURE
TCHAD – Topissime ! Le clip « Dieu ne dort pas » de Lyguy bat le record de vues

Dans un pays où un clip franchit rarement la barre du millier de vues sur les plateformes de streaming, le dernier clip en date de Lyguy, « Dieu ne dort pas » (y) est vu comme un exploit. Il donne de l’insomnie à ses concurrents, avec (tenez-vous bien !) un million de vues. Diable, ça ne fait pas grand monde ! N’empêche ! Le jeune rappeur est tout feu, tout flamme.
Au Tchad, c’est le clip « phénomène » du moment sur Youtube et TikTok. Jamais sonorité musicale n’avait été aussi agréable aux oreilles de la jeunesse tchadienne ! Pour un laïcard comme moi, le titre (Dieu ne dort pas) m’a fait sourire. Le record de vues (1million), aussi. Pour un clip, mis en ligne, depuis le 20 juin 2022, il y a que quoi à rire au nez de l’artiste. Mais, il faut rester professionnel : je vais me contenter de rire sous cap. Quelques notes sereines sur ce clip qui fait danser la jeunesse de tchadienne.
« Dieu ne dort pas », un clip très ordinaire
La musique commence par des notes éparses, diablement décousues, mais qui très vites s’accrochent à un divin fil d’Ariane : Dieu ; le suprême dévidoir «Tu fais des trucs, tu te dis: bon… Tu es découragé. Puis, tu te bats mais tu ne réussis pas. Mais en tout cas Dieu connait ce moment et il va réagir dans ta vie. Pour un chanteur, pour un musicien… il s’agit de donner de la force à la jeunesse… c’est essayer de passer un message de paix, beaucoup d’espérance, beaucoup de confiance en soi, beaucoup d’amour. C’est cela qui fait grandir l’homme.» La simplicité ! Ça doit être la recette de ce succès mi-figue, mi-raisin. Dans ce clip au décor suburbain – : une boutique, un salon de coiffure, une ferronnerie,… Une musique aux sonorités saccadées. Et le style afrobeat caractéristique des rappeurs subsahariens. Un refrain têtu qui revient continuellement. – Lyguy sensibilise sur l’importance du vivre-ensemble et sur la nécessité d’avoir un climat politique apaisé, seul gage de développement des pays africains.

Lyguy, l’incroyable montée en puissance
Lyguy, alias Aldom Guy, est né en 1985 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Ce jeune artiste-chanteur s’est vite imposé dans l’univers du rap tchadien comme un satellite incontournable. Ça ne fait pas l’ombre d’un doute, il est doué et talentueux. On ne dira pas de lui que c’est un prodige, mais un artiste à fort potentiel. Ce rappeur, qui a débuté en interprétant les sons des autres chanteurs tchadiens lors des soirées scolaires et culturelles, est a un tournant de sa carrière. Il cristalise désormais les espoirs d’une jeunesse tchadienne qui commence à perdre espoir et pour qui l’immigration devient comme la seule voie pour se sortir de la galère ambiante qui surnage le pays. Lyguy, chose incroyable, n’a pas de producteur. Il fait son chemin seul, avec ses maigres moyens. Vivement que ce clip, qui bouscule l’industrie musicale tchadienne, attire de grands mécènes de la culture.
Pour célébrer ce million de vues, chose qui restera encore longtemps dans les annales de la musique tchadienne, l’artiste compte organiser un concert géant à Ndjamena. Ce sera l’occasion pour lui de remercier ses fans toujours de plus en plus nombreux. Espérons qu’il fasse tomber encore un autre record ! Pourquoi pas celui du nombre de spectateurs ?
CULTURE
SÉNÉGAL – Le journaliste sénégalais, Ousmane Ndiaye publie un cri d’alerte : “L’Afrique contre la démocratie”

Vendredi 11 juillet 2025, le journaliste sénégalais Ousmane Ndiaye signe un essai percutant intitulé L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni et péril. Derrière ce titre choc, une ambition : remettre les pendules à l’heure sur un sujet brûlant — le rejet croissant de la démocratie sur le continent africain.
Publié aux Éditions Riveneuve et préfacé par le juriste Jean-François Akandji-Kombé (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), l’ouvrage frappe fort. Il questionne une tendance de plus en plus bruyante : cette idée, partagée par des putschistes, des élites, et même des citoyens ordinaires, selon laquelle la démocratie “libérale” ne serait pas compatible avec les “valeurs africaines”.
Ousmane Ndiaye ne mâche pas ses mots : il parle d’un aveuglement collectif, nourri à la fois par les frustrations populaires, les discours populistes et une relecture idéalisée du passé. Pour lui, l’équation « Démocratie = Occident » est une erreur historique. L’Afrique, rappelle-t-il, n’a pas attendu l’Europe pour inventer des formes de gouvernance participative. Ce n’est pas la démocratie qui est étrangère au continent, mais bien les régimes autoritaires qui l’ont confisquée — sous la colonisation, puis sous le néocolonialisme.
L’essai ne se veut pas une simple critique : c’est une invitation à sortir du déni. À regarder en face cette crise démocratique qui traverse de nombreux pays africains, sans céder ni au cynisme, ni aux fantasmes identitaires. Car derrière les slogans panafricanistes ou anti-occidentaux se cache souvent un refus d’examen de conscience.
Ousmane Ndiaye parle avec l’expérience d’un homme de terrain : passé par le CESTI à Dakar, formé à Paris, il a dirigé les rédactions Afrique de TV5 Monde et Courrier International, été correspondant dans le Sahel, et reste aujourd’hui une voix libre, en tant que journaliste indépendant et expert médias.
Avec L’Afrique contre la démocratie, il lance un véritable appel au réveil. Un plaidoyer pour un panafricanisme lucide, qui ne sacrifie pas les libertés fondamentales au nom de traditions mal comprises ou d’un anti-occidentalisme mal digéré.
Source : APS
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – La France restitue le tambour Djidji Ayôkwé

L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet 2025 à l’unanimité la restitution d’un tambour parleur, le Djidji Ayôkwé, à la Côte d’Ivoire. Cet objet culturel avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, puis exposé au musée du Trocadéro et ensuite au musée du Quai Branly à Paris. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, s’est d’ailleurs récemment rendu en Côte d’Ivoire pour une visite officielle.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a souligné que cette restitution s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Elle a précisé que la restitution se déroulera en deux étapes : un dépôt préalable, déjà signé le 18 novembre dernier, suivi d’une restitution définitive. Un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis illicitement est également prévu pour fin juillet et sera discuté au Parlement dès septembre.
Le tambour, d’une longueur de trois mètres et d’un poids de 430 kg, servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois. Il est actuellement conservé dans les réserves du musée du Quai Branly après une restauration effectuée en 2022 en vue de son rapatriement. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a salué ce vote sur sa page Facebook. Les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont par ailleurs au beau fixe, comme en témoignent les récents échanges entre les deux pays.
Source : Senego
CULTURE
SÉNÉGAL – Collé Ardo Sow, la reine du pagne tissé

Pionnière de la haute couture sénégalaise, Collé Ardo Sow est une créatrice sénégalaise dont l’élégance, l’audace et la fidélité à ses racines ont redéfini les codes de la mode en Afrique.
Parcourir les collections de Collé Ardo Sow, c’est entrer dans le monde des textures et de la patience. Elle a un but : le tissage. Un objectif : la transmission. Il n’y a, ne vous y trompez pas, rien d’ostentatoire dans sa démarche. C’est juste la précision d’une ligne, l’intelligence d’une coupe, la noblesse d’un tissu longtemps considéré comme trop rustique : le pagne tissé. C’est pourtant à partir de cette matière, rugueuse au départ, que Collé Ardo Sow a bâti un empire, dans la plus grande discrétion. Aujourd’hui, elle fait partie des femmes influentes dans le domaine de la mode, surtout de la mode africaine contemporaine. Et comme souvent chez les grandes créatrices, tout commence par une histoire de filiation.
Collé Ardo Sow, une destinée hors norme
Née à Diourbel, dans le Baol, région au cœur du Sénégal, Collé Ardo Sow est d’origine peulh. Son père décède alors qu’elle n’a que deux ans. Elle grandit dans un foyer élargi, entre oncles, tantes et surtout sa grand-mère, femme forte et aimante, qui la couve et la forme à sa manière. D’abord passée par l’école coranique, puis par un établissement tenu par des religieuses, elle y découvre la couture et le français – deux langages qui deviendront les piliers de sa carrière. Avec une mère couturière et une tante établie à Dakar, spécialisée en haute couture, Collé n’est pas dépaysée dans l’univers des étoffes et des aiguilles. Très vite, le geste devient naturel. La passion, innée. Mais la jeune femme ne rêve pas encore de podiums. À dix-sept ans, elle se marie. Et c’est justement ce mariage qui va, contre toute attente, l’amener à défiler.
Collé Ardo Sow : Mannequin par hasard, styliste par vocation
Nous sommes en 1972. Lors d’un séjour en Tunisie, un ami de son époux, séduit par sa silhouette longiligne et sa beauté, lui propose de participer à un défilé de mode. Le mari accepte, la carrière s’esquisse. Ensuite, vont s’ensuivre Paris, ses trottoirs et ses lumières, et puis les podiums, les salons du prêt-à-porter, les défilés de la capitale mondiale de la mode. Collé Ardo Sow s’inscrit à l’Alliance française, puis à l’Institut de Coupe et de Haute Couture. Elle se forme, observe et apprend. Elle défile, oui, mais elle aspire surtout à créer de nouveaux modèles. La soie, le lin, les tissus européens n’ont bientôt plus de secrets pour elle. Et pourtant, c’est dans le retour aux sources qu’elle va trouver.sa signature : le pagne tissé sénégalais, qu’elle va dompter, assouplir, magnifier. En 1983, elle présente sa première collection à Dakar. Une mode résolument ambitieuse, tournée vers le monde.
L’élégance dans son plus simple apparat
Chez Collé Ardo Sow, pas de clinquant, ni de folklore en vitrine. Elle le dit elle-même : “seul le travail paie”. Sa mode est exigeante, empreinte d’une fidélité à l’Afrique et à ses artisans. Chaque vêtement raconte une histoire. Celle d’une matière autrefois reléguée aux habits de travail, devenue symbole de distinction grâce à la main d’une femme spéciale. Elle crée pour les Sénégalaises élégantes, les hôtesses d’Air Afrique, les femmes du continent et d’ailleurs. Sa boutique trône sur l’avenue Mohammed V, à Dakar, mais ses modèles s’exportent un peu partout dans le monde : de Brazzaville, à Libreville, de New York à Abidjan. Paris et Washington sont en ligne de mire. Collé prend son temps, cultive l’allure à contre-courant des tendances, fidèle à sa ligne comme à ses valeurs.
“Sira Vision”, ou l’Afrique par les coutures
En 2003, pour les vingt ans de sa marque, Collé Ardo Sow imagine “Sira Vision”, un événement fait de défilés, de galas, de rencontres… “Sira Vision” devient un temps fort de la scène culturelle africaine. Mais plus qu’un simple rendez-vous, c’est un lieu de dialogue. Elle y convie les grands noms du continent – Alphadi, Gilles Touré, Mickaël Kra, Claire Kane – mais aussi les jeunes stylistes. “Il faut ouvrir la voie, ne pas garder son savoir pour soi”, dit-elle. Cela fait maintenant douze ans que Dakar vibre au rythme de ces rencontres où la mode devient un langage commun, un art de la résistance, un levier d’émancipation. Collé, toujours en retrait des projecteurs, continue de tisser, d’inventer et de faire de rêver.
Un héritage vivant
Aujourd’hui encore, Collé Ardo Sow reste un modèle pour les jeunes créateurs et créatrices du continent. Femme pionnière, entrepreneure rigoureuse, artiste du tissu et de la coupe, elle a su imposer une vision – celle d’une Afrique élégante, audacieuse, loin des clichés. On l’appelle “la reine du pagne tissé”. Elle mérite ce titre dans la mesure où elle réinvente, à sa manière, la mode africaine. Une élégance sans bruit, mais avec style, ça ! c’est la marque de fabrique de Collé Ardo Sow.
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